Elle peut tout imaginer de la chambre
la ligne d’horizon aussi grise que la lumière du jour
grises les voitures en contrebas
grise l’éclaboussure des flaques d’eau
Les insectes aux ailes mouillées
prisonniers de la fente
elle peut les entendre crisser
alors qu'un papillon se brûle sous l'abat-jour
elle gémit de dépendance
En se penchant un peu elle ne voit pas
elle dit que rien n’est visible
mais entend tout des détails de la rue
tantôt lisses à la manière d’un tronc élagué
tantôt déchirés
La rue se meurt brutalement
dans un faisceau de lumière
Cette ombre près de moi occupe mon dos
et aimerait se fondre dans les odeurs de la nuit
Alors que je suis l’obstacle toujours opaque
toujours devant
toujours immobile
elle voulait me quitter
me devancer dans le sommeil
La douleur devint lancinante
quand elle prit ma place avec mes propres yeux
J’aurais aimé me dépouiller d’elle
dans des heures plus sereines
B - 09-10-2011
Depuis je suis allée au Centre Georges Pompidou voir l'exposition Edvard Munch. J'ai été interpellée par cette peinture que je vous livre. J'ai retrouvé dans cette peinture mon écriture, cette ombre qui occupe mon dos.
Commentaires
merci Michel