I.
Plus loin, d’impénétrables murailles d’acier coiffent
De leurs ombres silencieuses les plaines basses et les vallées obscures.
La nuit s’abandonne à la nuit.
Alors le sel humide et lourd qu’apportent certains vents marins
Déposent sur les précaires silhouettes du soir
Une tiédeur liquide et douce.
II.
La machine reposait dans sa nacre
Haliotide au ruban de comètes
Agençant un alphabet de ténèbres
Dans une lueur froide et mauvaise.
J'étais là, infect et vaniteux,
Lâche sous les remparts de Fer,
Maudissant le Bien, adulant la Brute.
L’amour toujours meurt trop tard,
Corrompu et sans un cri,
Derrière les murailles d'acier.
III
Et cependant, sans courage
Sans force et sans volonté
Pour d'une haine fébrile et timide
Faire fleurir l'exécration ardente
Même si les dômes ambrés
Et les coupoles cuivrées
Ou les voûtes vermeilles
Des portiques ponceaux
Même si les forêts de Palmides
Et les buissons de Passamèdes
Aux miels vénéneux
Ou les fourrés d'Euphantes
A l'ambroisie sauvage
Même si les Fantômes de Jade
Et les roses de Trébizonde
Aux longs cils gluants
Ou les Cumèdes de Sinop
Aux impudiques couronnes
Excitaient sans pareil
Ma soif de ruines
Ma faim de pillages
Ma fringale de crimes
Mais, plus puissant encore
Un dégoût insondable
Affamait le fiel amer
Sans m'accorder la paix.
IV
Alors la conscience
Sous le Système des Nombres
Masque ses bouquets de narcisses.
L’aveu, cette sournoise confession,
Balise la Voie Sacrée
De l’abject culte de Soi.
Ego, cet enfant infirme
Brille de mille feux
Dans ses habits de misère.
Ainsi, pour cet ombilic divin
Se taire donc est encore de trop.
Et dire jamais assez.
Quoi alors ?
Commentaires