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Pensionnat JGobert

Le Souvenir est un tissu fragile

Et j'ai cousu depuis sur ses étoiles d'or

Tant de jours et de nuits à rechercher cette île

Où l'enfance m'attend comme un port. 

Le Souvenir a des phrases muettes

Et quelquefois le soir elles se taisent pour moi

Pareils à des mouchoirs palpitent dans ma tête

Les morceaux de rêves d'autrefois. ( N.M)

    

Se rappeler tous les souvenirs de notre passé nous fait un bien fou même si  à l’époque, ils furent moins drôles. Cela prouve qu’ils ont été importants dans notre vie et que, même inconsciemment, nous en avons tiré les leçons.  Tout peut toujours être refait et repensé autrement. Si j’avais su, si j’avais pu. Mais je pense que l’on choisit sa vie avec les mêmes erreurs, les mêmes souffrances que l’on a déjà vécues. Ce que l’on fuit le plus est parfois de nouveau à notre porte et l’on s’en arrange ainsi parce que c’est la vie qui le veut.

Nos désirs ne sont pas toujours réels, ils font parties de nos rêves et hélas, nous ne faisons rien pour les réaliser parce que nous sommes modelés autrement. Nous reproduisons notre enfance à l’infini avec des nuances heureuses ou malheureuses, ce que nous avons vécu est gravé et nous trouvons la réalité parfois plus légère parce que déjà connue.

Mon père disait toujours : elle ne sait pas lire, elle ne sait pas écrire… voilà bien des paroles difficiles à entendre quand on est petit. Je garde donc ces mots comme une croix. Qui peut dire la réalité de ces mots et pourtant, ces qq mots m’ont fait terriblement souffrir et le font encore.

J’aurai pu choisir un métier tourné vers les lettres puisque c’est ce que j’aime. De quoi aurai-je eu l’air en disant à mon père, je fais faire des études de lettre. Alors j’ai pris les chiffres.  Je ne regrette pas ce choix, j’ai beaucoup aimé toutes ces additions et ces soustractions.  La passion n’a jamais été là non plus.  

Toutes ces heures de lecture, dans un coin du pensionnat, m’ont apporté beaucoup plus que si j’étais restée chez mes parents, que les paroles assassines de mon père m’ont été plus salutaires que des mots d’encouragement de sa part. Peut- être avait-il raison ?  Et cette douleur a fait de moi ce que je suis.  Quel chien battu n’aime pas son maître !

Amour ou haine…

Mon domicile n’est-il pas devenu à son tour un coin de pensionnat où je continue à rêver comme au temps de ma jeunesse ?  A l’abri, je m’enferme inconsciemment pour me retrouver dans un monde de mots, de textes, de lecture.. 

Maintenant personne ne m’empêche de faire ce que je veux. En principe, c’est exact  et c’est ce que je crois mais j’ai ce moule collé sur moi et qui m’oblige à agir comme il se doit, comme la norme oblige. En épouse, en mère, en amie mais pas en femme libre. La liberté ne m’a pas été donnée quand j’étais petite, elle ne faisait pas partie de l’éducation.

J’ai donné beaucoup de liberté à mes filles à ma façon, elles ne le comprennent pas encore et elles se cherchent . Je crois que c’est plus difficile pour elles de faire des choix que pour moi d’obéir.  

 

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