Il est là. Je l'ai posé sur la table.
Après l'avoir enserré dans mes bras, je l'ai langé, puis déposé dans son cercueil.
J'ai recouvert son visage d'une étoffe la plus douce. Une soie naturelle translucide laissant apparaître son visage.
Ses cils battent. Son regard me sourit. Une énième fois.
Elle sait que je ne l'oublierai pas.
J'ai enterré ma muse.
Sans pleurer ni couiner
ni crier
ni implorer...
Aujourd'hui les larmes ne coulent, ni ne perlent
Non plus, je n'ai ri !
Abêti, abruti, ahuri, de lassitude meurtri.
Aujourd'hui les rires ne fusent,
ni ne perlent...
Trop de peines à ressuyer
A mâter, trop de folies,
leur lit ont asséché...
Osé... J'avais osé...
Croire en cet élan du cœur
appelé "Bonne heure"...
Croire en moi en eux
En nous amoureux
Insoutenable gageure...
Osé ! J'avais osé !
Croire en l'humain...
Sept milliards de Noé sans foi ni loi
Chaînons à leur croix garrottés dont le souffle s'éteint !
Trop de toxicose sur leur ego-soi déversée
Du ça a tout nécrosé
©Juillet 2013
Illustration : Beksinski
Commentaires
Merci Michel. Heureusement l'écho est plus ou moins sourd, simple rappel vers la lumière.
Les larmes ont séchées, mais un sourd écho nous fend toujours l'âme
Ce "récit" fait partie d'une "série noire" de 4 textes dont une fable satirique, consultable dans leur version définitive dans ma vitrine-musée www.expression-exception.fr
Les prochains textes devraient être plus doux... :-)