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Nous vieillirons ensemble

 

Isabelle est devenue ma maitresse après que ma femme soit morte. Elle avait quitté son mari parce qu’il se conduisit  comme un vieillard dès qu’il eut épousé Isabelle. Il lui faisait l’amour une fois par semaine, le samedi, parce que le dimanche  il pouvait dormir plus longtemps.

C’est elle qui me l’avait raconté durant notre première nuit d’amour. Je l’avais embrassée, longtemps. Elle s’était abandonnée contre moi. Elle s’était étendue sur le lit.

- Pénètre-moi.

Elle aimait faire l’amour. Elle disait :

- C’est vivre que de faire l’amour. Si je m’écoutais, je ferais l’amour du matin au soir.

Nous avons vécu une année ensemble. Je n’avais rien à lui dire mais lorsqu’elle se rendait compte que je l’écoutais à peine, elle se levait et me disait :

- On monte ?

La chambre à coucher se trouvait à l’étage.

C’était une femme fidèle. Elle se rendait parfaitement compte que nous nous séparerions un jour proche mais elle se refusait de me tromper. Elle n’aurait pas aimé d’être l’épouse d’un mari trompé, elle ne voulait pas être la compagne d’un cocu. Les occasions cependant ne lui manquaient pas.

Je me souviens en particulier d’un représentant qui lui faisait des avances presque ouvertement lorsque j’étais absent ou lorsqu’il la suivait dans les réserves de son magasin.

- J’en ai envie moi aussi mais je ne coucherai pas avec vous  tant que je serai avec Pierre. Je suis une femme honnête.

Elle m’a  quitté pour le plus ancien de ses amis, celui qu’on appelait le bel Alfred. Il avait fait partie d’un groupe de comédiens amateurs dont elle avait été la vedette à l’âge de dix-huit ans.

Nous étions au lit lorsqu’elle m’a annoncé qu’il valait mieux nous séparer. J’ai répété :

- Tu as raison.

Mais elle a commencé à me manquer quinze jours plus tard. De plus en plus fort. C’est ce soir-là que je me rendis compte que j’avais besoin d’elle. C’est ridicule à dire mais j’avais le sentiment que son corps s’était imprimé sur le mien.

Loin d’elle, je manquais d’air et d’équilibre, je me tenais aux murs pour avancer. Ses gestes mécaniques durant que nous faisions l’amour m’étaient devenus indispensables.

Il n’y avait qu’une solution. J’ai attendu qu’Alfred se rende chez elle tout au début de leur liaison. Il faisait nuit  lorsqu’il en sortit. Il venait de faire l’amour, il venait de la tenir entre ses jambes, j’en étais persuadé. La voiture à démarré, j’ai roulé sur son corps et j’ai repris la route. J’étais à peine rentré qu’Isabelle me téléphonait pour me dire qu’Alfred s’était fait renverser, qu’elle était bouleversée. Je lui ai promis de venir chez elle immédiatement. Elle m’attendait assise sur le canapé. Je me suis assis près d’elle, j’ai entouré ses épaules.

- Pierre, oh, Pierre !

Elle pleurait à nouveau, la tête contre mon épaule, tandis que le lui baisait le front.

- Oh, Pierre.

Nous avons fini la nuit ensemble.

Il m’arrive de m’éveiller durant la nuit. Mouillé de sueur. C’est elle qui m’attire contre elle.

Je le sais désormais. Nous vieillirons ensemble.

Mais comment ?

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Commentaires

  • L'imagination se tarit. Je reprends ou corrige un peu. Bonsoir.

  • Des impressions de "déjà lu".

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