Thierry Béraud,
Thierry Béraud s’inscrit dans la grande tradition du papier estampé.
Sa démarche est soutenue par une technique mixte alliant l’estampage du graphisme comme empreinte rehaussé d’huile, d’enduit bitumeux et de jus de peinture.
Posant la question des différents niveaux de lecture que l'on peut percevoir dans une image, superficiellement décorative mais aussi profondément en lien avec notre destinée humaine, il réinvestit le code traditionnel de l’image sous forme de Vanité ou d’Annonciation contemporaine.
Sa problématique du rapport entre le Temps et notre "temps de passage à l’échelle humaine" s’enrichit de plusieurs dimensions: historique, esthétique, formelle et théorique.
Il se réfère au 2em groupe de vanité d’Ingvar Bergström sur le caractère transitoire et l’inanité des occupations humaines, tout en reprenant les thèmes des représentations de personnages vivants de l’époque Baroque peint par Hans Holbein le Jeune et des personnes évoquant le temps qui passe comme chez Hans Baldung Green* pour que nous n’oublions pas l’aspect éphémère de la vie :
L’antique Mémento Mori.
Dans l'ensemble de son travail,Thierry Béraud exprime l'expérience universelle de la vie, symbolisée par une suspension dans le temps, théâtralisée en un lieu entre air et eau, haut et bas, ombre et lumière où la chute et la dérive introduisent les mouvements allégoriques qui expriment notre condition humaine**.
Développant sa préoccupation actuelle du peu d’intérêt que l'homme porte à son milieu naturel, il enrichit l’iconographie de ses premiers travaux sur les vanités en inscrivant cette distanciation entre la grandeur et la chute du mythe qui fait le tragique de l'homme où l’animal incarne la victime et le témoin.
Pour cela, ses oeuvres invitent à un regard personnel et intime.
Monographie, Passage à l’art, collectif, 2010
(*) Réf : H. Hang, l’art en Alsace, Paris, Arthaud, 1962 p123
(**) V.Robert, Musée d’Orbec, 2008
http://thierryberaud.blogspot.com
Au fond de chaque chose, un poisson nage.
Poisson de peur que tu n’en sortes nu,
Je te jetterai mon manteau d’images.
Lanza del Vasto.
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