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Mes champs de ronces essartés…

Mes champs de ronces essartés…



Un ciel paludéen, déserté même des oiseaux,
Enfume l'horizon et envahit la peau de la terre.
La pluie, saumure ou alors bave de crapaud,
Dégorge rageusement son poison mortifère.
Mon cœur dans un étau, mis en demeure,
Maraude à un vent arrogant, une inspiration
Pour résister encor aux sombres humeurs,
Averses agressives, tranchant ma respiration.
Mon étouffement arme mon bras d'une faux;
Je ne peux donner la victoire aux ronces
Alors, je tente, face à face avec ce fléau,
De rendre l'éclaircie à l'espoir qui s'enfonce.
Chaque foulée débroussaille des souvenirs
Bons et mauvais. Y trouverais-je ton visage ?
Mes javelles honteuses rognent et font vieillir
Le croissant de fer ; mon essartement est carnage.
Mes yeux versent un sang caustique, crevés
Par l'effort dont il faut bien payer la dette.
Était-ce une rose ou un rossignol, ce cri inachevé ?
A mes pieds, fatigués et ensanglantés, gît une tête.
Pardon, mon rêve, d'être à bout de lame,
Pardon de n'avoir plus la force d'avancer,
De ne plus distinguer un rire d'une larme.
Je m'agenouille et prie : dis-moi où te trouver !
Un soleil timide et exsangue prend le relais.
L'astre a-t-il compati à la prière sincère ?
L'horizon tremble et secoue son sombre dais :
A quelques pas du désespoir, brille la lumière !
A genoux mais vivante, je tends les lèvres :
Des gouttes emplissent mon palais asséché ;
Les larmes du soleil se posent sur ma plèvre
Et rendent un sérum vital au rêve ébréché.



A. Gernak

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Commentaires

  • beau

     

    la douleur nous construit en nous sculptant, en nous forgeant comme la gradine ou le ciseau creusent la pierre vers la statue finie et l'immense chaleur qui scelle le bronze à jamais

  • Mes blessures ont la profondeur de mes douleurs. On ne les voit pas: la peau de l'âme ressemble à l'épiderme. Sous la plaie refermée, les germes peuvent lentement faire leur nid. Je n'ai pas encore reçu le bon traitement, dirait-on.
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