Quatre ans de passés, je ne vous rêvais plus. Vous avez été chair, pierre, envie, je vous ai multiplié, je vous ai fusionné et bien d’autres rêves vous ont vu posée sur la toile, le papier. Et puis, il y eu un rêve un peu plus fou qui changea la muse en femme, même en passion et il s’est terminé.
J’ai essayé de rêver d’autres Demoiselle, d’autres Dames mais sans succès. Je trouvais l’une trop sûre d’elle, trop imbue, une autre trop froide, une autre encore trop chaude, disons même, trop enthousiaste à vouloir faire de moi un homme dans les moments où je ne le suis plus, où seul l’artiste est présent.
Vous avez compris, vous qui avez si souvent partagé ces moments où seul mes rêves, parfois mélangés aux vôtres, avaient lieux d’être !
Nous ne nous perdions pas de vue, vous veniez parfois me rendre visite, partager un repas, une sortie et ce n’étais pas une gêne de vous avoir délaissée, je ne pensais simplement pas à vous demander de venir poser.
Plus beaucoup de rêves furent posés sur le papier, ni ne furent fait d’ailleurs !
Un jour, j’ai mis une grande toile sur le chevalet, vous êtes venue. Nous avons dîné, nous prenions le pousse café et vous vous êtes levée prendre je ne sais plus quoi, dans votre sac et le déclic :-
-J’ai besoin d’un beau dos !
Trente seconde plus tard, il était devant moi : -Comment dois-je me placer ?
-Vous étiez redevenue égérie !
Le silence se fit, couvert par un fond musical.
Ce fil rouge, je n’ai pas envie qu’il cesse, qu’il casse.
-Voilà la première toile, merci, Mademoiselle !
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