Manquement aux règles élémentaires de courtoisie, j'ai délaissé et même omis de vous présenter notre charmante hôtesse !
Cornélia -petite moue réprobatrice-, qui changea son prénom en Nélie, fut d'abord peintre (voir son autoportrait dans le précédent billet). Elle fut l'élève de Léon Cogniet, peintre romantique dans la veine de Delacroix et de Géricault, puis d'Ernest Hébert, portraitiste et auteur d'oeuvres d'un romantisme teinté de symbolisme. Elle connait un beau succès comme portraitiste de la bonne société, ce qui l'amena à rencontrer Edouard André. Ce politicien issu d'une riche famille de banquiers, amateur d'art et collectionneur fervent d'oeuvres hollandaises du XVIIe siècle, qu'elle épouse en 1881. Ils se rendent régulièrement en Italie où elle l'initie aux artistes vénitiens et toscans de la Renaissance, et acquièrent ainsi un grand nombre d'oeuvres d'art. Son mari décède en 1894, elle continue d'enrichir ses collections et voyage beaucoup en Orient. En 1902 elle achète le domaine de Chaalis où elle accumule ses souvenirs de voyages. Elle meurt en 1912 en léguant son domaine et l'hôtel particulier du boulevard Haussmann (Paris) à l'Institut de France. Elle est inhumée dans la chapelle royale de Chaalis.
... Mais elle nous invite à passer au jardin...
Un jardin, que dis-je, un parc avec sa roseraie...
... son orangerie, son atelier des parfums, et les ruines si romantiques de l'abbatiale du XIIIe siècle ou la chapelle royale dont je vous ai entretenu (voir Chaalis et le Primatice).
Rien d'austère, tout au contraire ici tout respire la fraîcheur et la gaieté. De quoi contenter grands et petits.
Tenez la chapelle, avec ses gargouilles...
... les enfants ne s'ennuieront pas, un vrai conte de fées (prévoir des jumelles, même si vous n'avez qu'un enfant ! Le parc d'attractions de "la Mer de sable" se trouve aussi en face du domaine).
(dont on dit qu'il s'agit du portrait d'Edouard Corroyer, l'architecte et restaurateur de la chapelle au XIXe)
La chapelle et les ruines de l'abbatiale du XIIIe siècle.
Le parc du domaine de Chaalis.
Et tout près de là, le parc Jean-Jacques Rousseau et ses fabriques à Ermenonville dont je vous reparlerai peut-être...
Alors pourquoi pas y aller faire un tour aux beaux jours, lors des "Journées de la rose" par exemple qui ont lieu chaque année début juin.
Michel Lansardière (texte et photos).
Une donation remarquable : "Je lègue à l'Institut de France mon domaine de Chaalis... pour faire du château, tel qu'il a été arrangé par moi, sans y toucher, un musée de l'abbaye... Je désire qu'on entretienne, comme de mon vivant, ces sites historiques... et surtout je défends de vendre, sous aucun prétexte, aucune parcelle du domaine : qu'il demeure éloigné de toutes les usines qu'on pourrait menacer de construire alentour, et qu'il reste toujours un des plus admirables paysages de France."