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maudits (1)

Les Poètes maudits, les absolus, les impeccables, ceux de la royauté de l'esprit, de l'âme et du coeur humain...

"Les Poètes maudits" est un essai critique de  Verlaine, paru pour la première fois en 1883 dans la revue littéraire d'avant-garde "Lutèce" (dirigée par Léo Trézenic): publié en volume chez Vanier en 1884 et en 1888. Les "poètes maudits" de 1883 et 1884 n'étaient que trois: Tristan Corbière, Rimbaud et Mallarmé: dans l'édition de 1888, ils sont au nombre de six: les trois cités, Marceline Desbordes-Valmore (dont Verlaine devait la connaissance à Rimbaud), Villiers de l'Isle-Adam et enfin le "Pauvre Lélian", "celui qui aura eu la destinée la plus mélancolique", c'est-à-dire Verlaine lui-même. Par "poètes maudits" Verlaine entend les vrais poètes, les "poètes absolus" (c'est ainsi qu'il les appelle dans son avant-propos), inconnus de son temps. On peut, dit-il, reprocher à Corbière ses irrégularités; mais "les impeccables ce sont tels et tels. Du bois, du bois et encore du bois. Corbière était en chair et os tout bêtement. Chez Rimbaud (que, rappelle-t-il pudiquement), "nous avons eu la joie de connaître"), il exalte "l'immortelle royauté de l'Esprit, de l'Ame et du Coeur humains: la Grâce et la Force et la grande Rhétorique" niées par nos pittoresques, nos étroits naturalistes de 1883. De Mallarmé, il reprend l'éloge qu'il en avait déjà fait dans le "Voyage en France par un français" (1880) et où il disait que "préoccupé, certes!! de la beauté, il considérait la clarté comme une grâce secondaire et, pourvu que son vers fût nombreux, musical, rare, et, quand il le fallait languide ou excessif, il se moquait de tout pour plaire aux délicats, dont il était, lui, le plus difficile. L'essai de Verlaine occupe, dans l'histoire littéraire moderne, une place extrêmement importante. En 1883, si Verlaine commençait à être connu, les noms des poètes dont il parlait étaient ignorés ou oubliés. Les poèmes de Corbière, de Mallarmé et surtout de ceux de Rimbaud, dont les célèbres "Voyelles" et "Le bâteau ivre", qu'il citait à l'appui de son fervent éloge, furent une révélation pour le public. Leur célébrité date de là: elle devait être consacrée l'année suivante par la parution d' "A rebours", où Huysmans fait figurer les oeuvres de Corbière, de Mallarmé et de Verlaine parmi les préférées de son héros Des Esseintes (non Rimbaud parce que, expliquera Huysmans plus tard, il n'avait encore rien publié à cette époque). C'est ainsi que naquit ce "décadentisme" auquel le mouvement symboliste se rattache directement.

N.-B.: En souvenance du libraire-antiquaire Gérard Crucis qui m'avait initié à la collection d'éditions originales de "Poètes maudits": "d'abord les maudits"... m'avait-il soufflé...

R.P.

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La littérature symboliste

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