Versailles, Sens, Marseille, Tours et Nice étaient au programme cette année de la tournée française des comédiens des Femmes savantes. Cette production de l’Atelier théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve mise en scène par Armand Delcampe créée en 2011 est de retour en Belgique et finit sa tournée 2013 par 5 représentations, du 5 au 9 mars, au théâtre Jean Vilar. «Mais il est à nouveau question que la pièce soit reprise lors de la prochaine saison», indique Jean-François Giot. Originaire de Villers-la-Ville, ce dernier joue le notaire dans les Femmes savantes et a assisté Armand Delcampe dans la mise en scène.

Jean-François Giot, comment s’est déroulée la tournée française ?

Ce fut une aventure extraordinaire. On n’a pas souvent l’occasion de jouer dans des villes comme celles-là. Et puis, c’est troublant pour une troupe belge d’être l’intermédiaire entre le public français et ce grand auteur français qu’est Molière.

Un trouble réussi ?

Après les représentations, en général, on va à la rencontre du public. Souvent, les Français sont saisis d’entendre les alexandrins, qui chez Molière sont rythmés, très bien prononcés. Le style de l’auteur exige une diction précise qui n’est pas toujours respectée en France.

Avec douze comédiens, « les Femmes savantes » présente une grosse distribution. Comment était l’ambiance entre vous ?

Très bonne et très décontractée. Je n’ai jamais fait autant de voyages rhéto… Entre les dates, on revient en Belgique, au contraire de l’équipe technique qui va de lieu en lieu avec son camion. Parfois, c’est fatiguant, car on part à 8 h du matin en train de Bruxelles-Midi, on mange, on joue et le lendemain, on revient en Belgique. Pour les destinations plus lointaines, on part la veille pour ne pas accumuler trop de fatigue. On a alors l’occasion de visiter un peu la ville. À Marseille (où ils ont joué les 25 et 26 janvier) et à Nice (où la troupe était du 13 au 15 février), il faisait 15°C, on se serait cru au printemps.

Pour « les Femmes savantes », vous êtes comédien et vous avez aidé à la mise en scène. Vous êtes aussi auteur, dont « Sur la route de Montalcino » qui est actuellement au théâtre Jean Vilar. Vous êtes touche-à-tout ?

C’est vrai. Mais ma fonction principale est d’être auteur. Je collabore avec Armand Delcampe à la mise en scène depuis 20 ans : j’ai travaillé avec lui avant même la fin de mes études secondaires. Mais si être comédien n’est pas ma spécialité, je m’amuse beaucoup sur scène.

Aspirez-vous à tenir de plus grands rôles ?

Non. Je n’ai pas été dans une école pour comédiens. Donc je laisse cela aux autres. Mais j’aspire à écrire.

Vu vos différentes casquettes, écrivez-vous en imaginant déjà la mise en scène ?

Oui, j’ai une écriture qui est proche du plateau. J’ai une certaine connaissance des problèmes que peuvent rencontrer les comédiens et le metteur en scène : c’est ma chance. Quand j’écris, je mets pas mal de didascalie. Je suis très détaillé dans les descriptions de la mise en scène.

Des projets en tête ?

Je viens de terminer l’écriture d’une pièce sur Marie-Antoinette. Je la présente aux producteurs. Au début de la révolution française, elle a tenté de défendre ses intérêts, mais maladroitement. Elle a notamment fait face au marquis de La Fayette qui était partisan d’une révolution raisonnée. Elle a été sourde à ses arguments et elle a sa part de responsabilité dans les catastrophes engendrées par la révolution. Ce n’est pas sans lien avec l’actualité, en Syrie, par exemple : on voit comment le despotisme sourd peut mener à des catastrophes pour les populations.¦

« Les Femmes savantes », du 5 au 9 mars, au Théâtre Jean Vilar à Louvain-la-Neuve (0800 25 325 ; www.atjv.be).