Le train de seize heures
Le petit train à vapeur
En a fait rêver plus d’un.
Les enfants n’avaient pas peur
Mais n’aimaient pas son parfum.
La fumée qu’il dégageait
En s’engageant dans la pente,
De très loin, elle se voyait,
Sa dissipation très lente.
Les deux mains sur les oreilles,
Histoire de les protéger ;
Les coups de sifflet mis en veille
Annonceraient son arrivée.
Au fil du temps remplacé,
Pour toujours aller plus vite,
Par Dame électricité,
La vapeur a pris la fuite.
Obnubilée par cette vitesse,
Elle s’est mise à l’apprivoiser
Et elle en rêvait sans cesse
Son cœur étant désespéré.
Moyen de communication
Pour un ultime voyage,
Quitter ce monde en perdition
Et s'enfuir de son rivage.
Nadine pensait avoir perdu,
La vie lui ayant enlevé
Tout ce en quoi elle avait cru
Au fil des années écoulées.
Devant l’express de seize heures,
Elle s’est jetée corps et âme.
Ma petite sœur n’a pas eu peur,
Elle a vu s’envoler son âme.
Ayant laissé à ses enfants
Cette grande tristesse d’aujourd’hui
Son choix terrible ne comprenant
Surtout quand revient la nuit.
De là-haut, elle veille sur eux
Errant librement dans les cieux.
Elle souhaite les voir heureux
Les deux prunelles de ses yeux.
Dans mon cœur elle est restée
Malgré sa déconfiture.
Je n’ai pas su la persuader
De vivre une autre aventure.
Elle n’en faisait qu’à sa tête.
Elle n'a pas voulu m’écouter.
Elle aimait mieux faire la fête
Et choisir de me rire au nez.
09/10/2010
Commentaires