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                             Anne-Frank-4_visu.jpgMiep Gies-Santrouschitz, née le 15 février 1909 à Vienne et morte le 11 janvier 2010 à Hoorn aux Pays-Bas à l'âge de 100 ans, est néerlandaise et  cache Anne Frank et sa famille des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Par miracle elle ne sera jamais arrêtée. A la suite d'une délation dont l'auteur ne sera jamais identifié, la famille entière est arrêtée le 4 août 1944. Elle essaye vainement d’empêcher leur déportation. Miep trouve le journal intime d’Anne Frank dans la cachette et le conserve sans le lire dans un tiroir, en attendant son retour, puisque la guerre était enfin finie ! Hélas,  elle apprend le décès de l'adolescente et de sa sœur en février 45 dans le camp de concentration de Bergen-Belsen et confie alors tous les documents relatifs au Journal à Otto Frank, le père d’Anne qui fait publier le livre en 1947.  Miep est reconnue Juste parmi les nations et  a reçu la médaille de Yad Vashem.

 

La pièce (The 1956 Pulitzer Prize Winner in Drama) écrite par le couple d’écrivains américains Frances Goodrich et Albert Hackett commence par l’évocation insupportable d’Otto Frank, survivant d’Auschwitz libéré par les Russes le 27 janvier 1945, qui pénètre dans l’Annexe, lieu évident de pèlerinage. Il est le seul survivant des 8 clandestins réfugiés dans l’ "Achterhuis" située au 263 Prinsengracht à Amsterdam, siège de  la société Opekta. Il est de retour dans ces lieux où ils ont vécu cachés, avec sa femme, ses deux filles Margot et Anne, pendant deux ans sans pouvoir jamais sortir,  jusqu’à leur arrestation le 4 août 44 et leur déportation en Allemagne le 3 septembre vers Auschwitz, par le dernier convoi en partance de Westerbork. 

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Il  découvre le journal de sa fille, de retour aux Pays Bas le 3 juin 45. Dans le premier acte, on revit leur installation, leur difficile mode de vie avec une autre famille -  la famille Van Daan (La famille van Pels) - qu’ils ont eux-mêmes accueillie et un autre juif - le dentiste Dussel (Fritz Pfeffer) -  fuyant lui aussi la Gestapo.   Anne confie à son journal sa vie quotidienne de recluse auprès de ses compagnons d'infortune, ses craintes, ses espoirs et ses rêves d'adolescente… Des extraits du journal intime d'Anne Frank sont soit  joués par la comédienne, soit lus en voix off, entre les différentes scènes de vie quotidienne où le fin mot est la préservation de la dignité humaine.  La figure paternelle d’Otto Frank est admirable. Il installe des règles de vie qui doivent servir de rempart aux peurs paniques, aux affres de la faim, à la folie de l’enfermement et aux diverses jalousies. Anne Frank éprouve une réelle vénération pour son père. « Papa a raison, nous avons beaucoup de chance ! »  Le deuxième acte est envahi par … l’amour naissant d’Anna  pour Peter, le fils des Van Daan. D’enfant turbulente qu’elle était, la jeune fille est heureuse de se sentir transformée en femme. Elle croit fermement que le monde, lui aussi se transformera... 

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La distribution calque parfaitement les personnages. Avec Sophie Delacolette une Miep éblouissante d’espoir et de solidarité. Anne-Claire pour Edith, la mère d’Anne, inquiète, maladroite dans ses sentiments maternels, exclusive et guindée. Catherine Claeys, une madame Van Daan, pathétique dans son besoin de paraître et son insupportable mari, Michel Poncelet, admirable dans sa veulerie. Margot, une soeur de rêve sous les traits gracieux de Laura Fautré. …Peter Vandaan, adolescent contrariant, timide et timoré, admirablement campé par Gaspar Rozenwijn. Les rôles semblent faits sur mesure! Aussi pour Marc De Roy qui incarne Monsieur Dussel. Il reste l’héroïne, et son fabuleux père: Bruno Georis.  Dégotée par les soins de Fabrice Gardin : Juliette Manneback, dont on ne pense que du bien.  Elle passionne l’auditoire, infuse sa gaieté juvénile, ses colères, ses indocilités, son bonheur d'écrire, son amour de la nature, elle qui vit enfermée,  ses passions et un incomparable esprit de résilience et de foi en la vie alors qu’elle se trouve, comme tous ces clandestins,  au seuil d’une mort programmée. Elle incarne en continu un poignant message d’humanité devant une société qui trop souvent, détourne le regard. 

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Fabrice Gardin tourne notre attention vers les nouveaux rescapés de guerres qui ne cessent de sévir au 21e siècle, tout à côté de notre confort occidental. Il est indispensable de "Rappeler de temps en temps l’Histoire ne fait pas de mal quand on voit l’intolérance et la haine qui habitent notre monde".  Le metteur en scène monte cette pièce à la fois pour ressusciter le souvenir de cette adolescente lumineuse qui traversa la profondeur des ténèbres et peut être considérée comme un modèle planétaire d’humanité, de tolérance et d’espoir. La production sur scène au théâtre des Galeries  correspond à l'anniversaire des 70 ans de la publication du Journal d'Anne Frank, aux 75 ans des premières lignes tracées à l'âge 13 ans par la jeune fille dans son journal, offert par son père pour son anniversaire, le 12 juin 42. Un journal que tout d’un coup, on a envie de relire ou de faire lire,  grâce à la pièce.

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Quelques temps avant son  arrestation Anne Frank avait eu l’immense joie de savoir qu’elle serait publiée ayant appris par la radio libre néerlandaise de Londres que le gouvernement hollandais en exil promettait d’éditer les mémoires et souvenirs des rescapés de  guerre. Un rêve d’adolescente qui lui, ne sera heureusement jamais assassiné!

Photos : Martin Gallone / www.martingallone.be

http://www.trg.be/saison-2017-2018/le-journal-d-anne-frank/en-quelques-lignes__7908

   

Du 18 octobre au 19 novembre 2017 au Théâtre Royal des Galeries
Galerie du Roi, 32 1000 Bruxelles  Contact  http://www.trg.be 
infos@trg.be 
02-512.04.07   

 

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    DISTRIBUTION

    Anne Frank : Juliette Manneback

    Monsieur Frank : Bruno Georis

    Madame Frank : Anne-Claire

    Margot Frank : Laura Fautré

    Miep : Sophie Delacollette

    Monsieur Van Daan : Michel Poncelet

    Madame Van Daan : Catherine Claeys

    Peter Van Daan : Gaspard Rozenwajn

    Monsieur Dussel : Marc De Roy

    - - -

    Mise en scène / Fabrice Gardin

    Scénographie / Anne Guilleray

    Costumes/ Françoise Van Thienen

    Création éclairages / Félicien van Kriekinge

    Décor sonore / Laurent Beumier

    Assistante mise en scène / Sandra Raco

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    "Le Journal d'Anne Frank" est à l'affiche du Théâtre des Galeries à Bruxelles, dans une mise en scène de Fabrice Gardin. Une adaptation particulièrement réussie et une distribution au diapason.
     
    Régulièrement, partout dans le monde, des actes d'intolérance ou de haine sont perpétrés. Pas plus tard que la semaine dernière, les ultras du club de foot romain La Lazio ont été accusés d'agissements antisémites. Histoire de leur faire prendre conscience de leurs gestes, la Fédération italienne de football a décidé que, durant une semaine, un extrait du « Journal d'Anne Frank » serait lu dans les stades avant chaque match.
     
    Une piqûre de rappel de l'Histoire. Ce à quoi ont également voulu s'atteler, il y a un an, David Michel, directeur du Théâtre des Galeries à Bruxelles, et Fabrice Gardin, metteur en scène, en décidant de mettre à l'affiche le fameux journal. Un livre traduit dans 70 langues, vendu à plus de 30 millions d'exemplaires, qui a donné lieu à de nombreuses adaptations, sous forme de films, de dessins animés ou de bandes dessinées. Ce témoignage capital, les instituteurs et les professeurs en ont bien conscience : l'autre soir, les enfants se bousculaient dans les couloirs du théâtre.
     
    Astucieuse scénographie
     
    D'après l'adaptation des Américains Frances Goodrich et Albert Hackett (1955), la pièce s'ouvre sur le retour du papa d'Anne, Otto Frank (Bruno Georis), dans l'Annexe, autrement dit l'arrière des bureaux de l'entreprise qu'il avait décidé de monter à Amsterdam. D'Allemagne, il avait émigré aux Pays-Bas car il croyait pouvoir y mettre sa famille à l'abri de la folie nazie. Dès le tout début, la fin tragique que connaîtront les différents membres de la famille - à l'exception, donc, du père - est rappelée.
     
    Cette fameuse Annexe, dans les faits réparties sur trois étages, la scénographe Anne Guilleray a pris l'astucieux parti d'en déployer les différentes pièces sur un même plan ; tous les personnages évoluent dans cet espace réduit – sans jamais en sortir. Les réfugiés bénéficient de l'aide de Miep (Sophie Delacollette), secrétaire dans l'entreprise où travaillait Otto Frank, qui leur achète de quoi vivre et survivre. De juin 1942 à août 1944, sept personnes sont amenées à partager leur quotidien sans l'avoir choisi. La famille Frank - Otto et sa femme Edith (Anne-Claire) ainsi que leurs filles Margot (Laura Fautré) et Anne (Juliette Manneback) – très rapidement rejoints par un couple, les Van Daan (Michel Poncelet et Catherine Claeys) et leur fils Peter (Gaspard Rozenwajn). Et encore Monsieur Dussel (Marc De Roy). Une distribution de choix.
     
    Pétulante Juliette Manneback
     
    Comme dans tout groupe amené à vivre « ensemble », il y a des règles à respecter. Que peut-on faire, qu'est-ce qui est interdit ? Ici, comme ils vivent dans la clandestinité, personne ne peut savoir que les étages sont habités, ils ne peuvent pas faire le moindre bruit la journée, ... Ils sont, d'une certaine façon prisonniers, même si, à un certain moment, l'un d'entre eux lâche : « personne ne pourra jamais emmurer ton esprit ». Il y a des altercations, des engueulades, des réconciliations, des rires, aussi. Des rêves, tout autant, où chacun se demande ce qu'il fera après la guerre. Ce sont des hommes, des femmes, des adolescents, en un mot des êtres humains, auxquels, à un moment ou un autre, on peut s'identifier - ne seraient les circonstances spécifiques de leur histoire. Dans cette approche, l'accent a été mis sur Anne Frank incarnée par la pétulante et incroyable Juliette Manneback. Une adolescente au caractère bien trempé, insupportable et charmante, fantasque et grave, tendre et malicieuse. Telle est la force de cette adaptation et le parti pris, particulièrement avisé, de Fabrice Gardin. S'attacher à la psychologie, au tempérament des personnages sans pour autant occulter le tragique.

     LA LIbre: CRITIQUE: MARIE-ANNE GEORGES Publié le lundi 30 octobre 2017 à 18h22 - Mis à jour le mardi 31 octobre 2017 à 10h02

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