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L'ARBRE ROUGE
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je suis l'arbre rouge à la rude écorce
le porte-oiseaux des rires d'enfants
je n'en finis pas de creuser la terre
ma nourrice-mère où j'ai jeté l'ancre
j'essuie les tempêtes
lutte dans le vent
arc-bouté au sol
je fais tresse au temps
je suis l'arbre rouge à jamais vivant
je suis l'arbre rouge au pied libéré
libre de danser au coeur des tempêtes
même foudroyé je reste debout
et de branche en branche
attends les printemps
qui toujours reviennent
je suis l'arbre rouge à jamais vivant
je suis l'arbre rouge irrigué de sang
avec un coeur grand comme une montagne
ma couronne oscille agitée de vent
et mes bras ne sont que mâts de cocagne
baignés de soleil
parés des nuages
qu'iront décrocher des oiseaux sauvages
je suis leur abri
planté dans le vent
je suis l'arbre rouge à jamais vivant
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tendre
comme le vert tout neuf
au bout des branches
généreux
comme l'arbre offrant sa floraison
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Commentaires
Magnifique, votre Hymne à une noble essence, Colette Haddad, que je découvre grâce à Dominique Tescher !
Et savez-vous, puisque vous avez également choisi une illustration de résineux, que l'un d'entre-eux se distingue justement par son tronc coloré de rouge...
"le porte-oiseaux des rires d'enfants" superbe !
connaîtrais-tu par hasard l'origine et la signification des "arbres à clous" qu'on rencontre en Wallonnie ?
J'aime tant les arbres aussi, ils sont nos racines, nos amis, ils nous offrent tant de bonnes choses!
Près de chez moi, il y a un très vieux chêne, énorme, à la ramure majestueuse, il a bien 400 ans ou davantage. Je l'aime et vais souvent auprès de lui, je l'observe, je m'assieds sur un banc et j'aime sa présence.
les hommes, avec leur sang, n'en sont-ils pas le pendant rouge ?