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L'amour est une pita (partie 2)

Une serveuse à cornettes, habillée d'un uniforme jaune citron et blanc, et affublée d'un petit tablier blanc sale, vint lui dire de parler plus bas, qu'il effrayait les clients à se parler à lui-même. Et puis, s'il voulait bien enlever cette vieille pita pourrie à l'intérieur, qui pue la mort... Elle n'eut pas le temps d'en dire plus, en un premier geste vengeur, il ramassa doucement Lisa, qu'il mit en poche avant de se jeter, les yeux exorbités, sur la femme médusée, qui appelait à l'aide sans succès, tellement Marcel était impressionnant, dressé de toute sa taille herculéenne, grandi d'une aura transcendante. Il prit ses affaires prestement, avant de se précipiter sur la porte de sortie, vociférant des injures bien senties contre la méchanceté du monde, contre cette grossière dépeignée et indélicate,... enfin ce genre de choses, vous voyez... En sortant il heurta un passant, qui marchait les yeux baissés vers le trottoir, mal peigné, mal réveillé dans ce petit matin grisâtre mais beau quand même, qu'il envoya valdinguer. Le jeune homme, surpris et meurtri de s'être mal ramassé, les mains quelque peu amochées, présentant des estafilades de sang sans grande gravité, se releva. Marcel, émergeant de sa confusion, de sa vitupérance indignée, vit le désastre causé et alla s'excuser sans attendre. L'accidenté de la route pédestre, regardait cet énergumène massif se rapprocher, peut-être dans l'intention de lui chercher noise, méfiant, il décida de se mettre en garde. Marcel tout penaud, ne fit ni une ni deux, et prit par la taille le passant interloqué, qui surpris, n'ayant pas réagi à temps pour empêcher la poussée du fou furieux, se vit emporté dans un tango corse endiablé, enfiévré, qui les mena le long du pavement de cette piste de danse matinale. Ils discutèrent amicalement, entre deux accroche-pieds, de tout de rien, du reste, et sans s'en apercevoir ils allèrent loin, négociant bien leurs virages à 180° Celsius, roulèrent à gauche, pas trop à droite, et puis ralentirent imperceptiblement, mais eux le sentaient, comme la clé du mécanisme de la poupée ballerine, reine tournoyante, fragile et la tête lourde, le coeur battant à cent à l'heure d'être aimée du prince charmant. Leurs mains se desserrèrent, leurs corps se séparèrent, dans cette humide moiteur de matin brumeux, et chacun alla son chemin, sur la pointe des pieds, pour ne pas réveiller les deux grand-mères clochardes, accolées pour se tenir chaud, endormies sur un banc, avec les pigeons gris aux yeux rouges, qui leur passaient entre les jambes, pour picorer les miettes échappées d'un sac à pain.
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