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Pour «Balade Musicale à Rixensart», une association culturelle qui s’engage à apporter son soutien aux jeunes artistes, la musique est un art qui construit tous les autres. Sa 6ème saison s'achèvait jeudi soir avec un magnifique concert de Mozart donné à l'église Sainte-Sixte de Genval réunissant la fine fleur de 31 jeunes musiciens exceptionnels, issus pour la plupart de l'IMEP (Institut supérieur de musique et pédagogie).
Le programme a tout d’abord présenté quelques extraits des opéras de Mozart - Die Zauberflöte, Don Giovanni et Cosi fan tutte -, soulignant les talents vocaux des quatre jeunes solistes: Gianna Canete Gallo, Doris Brasseur, Pierre Derhet et Kamil Ben Hsaîn Lachiri. Le baryton belge Kamil Ben Hsaïn Lachiri, âgé de 25 ans, qui a chanté Papageno dans Die Zauberflöte en 2017 à Liège, a présenté au public un échantillon généreux et ludique de son talent de «Zauber», dit le magicien. Tout de suite après il enchaînait avec une belle interprétation de «Deh vieni alla finestra » de Don Giovanni posée sur un lit de gracieux pizzicati. Le baryton lisse et clair soutenait ensuite de façon magistrale les sopranos dans «Soave sia el vento». On se souvient également de son très remarqué Wagner dans «Faust» produit à l’Opéra de Liège au début 2019. Dans ces extraits, sa voix étonnante, chaleureuse, est bien charpentée et veloutée. Elle prend des douceurs de miel sauvage et fuse de façon merveilleusement sonnante parcourant une vaste palette de couleurs.
Puis vint la magnifique interprétation de l’opulente Messe en ut mineur de Mozart, K427. Cette messe aux sonorités baroques (Bach et Haendel) date de la dernière décennie de la vie de Mozart, ses années à Vienne. Bien qu'inachevée, elle est peut-être considérée comme l'expression même de la musique sacrée, car en elle, fleurissent la présence et la beauté, signe d'éternité.
Sous la direction de L’Ensemble Pizzicato, nous retrouvons Ayrton Desimpelaere, étoile montante. Parmi ses nombreux engagements en 2018-2019, il y a son brillant Matrimonio segreto (Cimarosa), le Don Quichotte de Massenet un opéra participatif pour les jeunes à l'Opéra Royal de Wallonie et, récemment, dans la même maison, il a même repris la direction d'Aïda en remplacement de Speranza Spaducci, portée malade. Les deux fois, l'ovation debout fut la réponse enthousiaste d'un public admiratif et reconnaissant. En une semaine, il avait fourni pas moins de 12 concerts! Que les étoiles continuent à le protéger!
Un réel accomplissement! Après l'entrée exquise des violons, Ayrton Desimpelaere a su construire une puissance dramatique cumulative. Celle-ci a rapidement transformé le «Kyrie» en un ensemble monumental, avec un chœur composé d'à peine 8 choristes. Le quatuor de solistes remarquablement naturels, a conféré à l'oeuvre Mozartienne une humanité débordante et une splendeur tranquille. La première soprano Gianna Canete Gallo a sondé sa vérité intérieure dans le "Christe Eleison" sans craindre une partition faite d'acrobaties vocales où elle a pu pleinement développer ses talents. «Laudamus te» chanté par Doris Brasseur distillait les nuances chaudes et lumineuses. Les deux sopranos ont donné toute leur énergie dans le «Dominus deus», un sommet dans les diverses phrases du Gloria. L'approche douce et aérienne du chef d'orchestre lui a fait fuir la moindre solennité ecclésiastique, à l'exception de la très sombre et pesante marche du "Qui tollis" qui porte toutes nos injustices. Il a livré le tout avec fluidité, dévouement extrême à la musique et secrète passion du sacré. Les différents «Miserere» fusionnés, semblaient venir de toute part, et traduire l'humble supplication autant que la noblesse de l'élévation. Un merveilleux équilibre sous-tendait le trio chantant le «Quoniam Tu solus sanctus». Bonheur céleste au sein d’une tempête d’émotions. Le timbre plein et robuste du ténor passionné Pierre Derhet, donnait à son inspiration une texture quasi vivante. On le verra très bientôt dans «Robert le diable» de Meyerbeer avec l’orchestre de la Monnaie à Bozar. La fugue finale était opulente, soutenue par un cor admirablement retentissant. Chaque musicien semblait prendre un plaisir intense à boire les gestes précis ou furtifs du jeune chef d’orchestre, réagissant dans la connivence des regards. ...De quoi rejoindre tour à tour, les rivages de l’infini.
Mais bien sûr, le cœur de l’œuvre réside dans le bouleversant «Et Incarnatus est» du Credo, avec sa ligne solo raffinée richement chantée par Gianna Canete Gallo, soutenue par la voix des vents si respectueux du mystère de l’être, conscients de la présence divine. Mais ce passage reflète tout autant la pureté du tendre amour d'une mère. C’est ainsi que fonctionne le chef-d’œuvre de Mozart: provoquer un goût bruissant d’éternité mêlé à une saisissante humanité. La perfection est dès lors rendue visible avec les yeux du coeur. Le «Benedictus» voit le quatuor en plein essor. Et l'orchestre et les choristes célèbrent ensemble la vie. Sous la houlette d'Ayrton Desimpelaere: la joie profonde qui sauve le monde, submerge les auditeurs autant que les artistes. "In nomine Domini" le "Benedictus" sera offert en Bis!
Concert du 28 mars 2019
Gianna Canete Gallo, Doris Brasseur, Pierre Derhet, Kamil Ben Hsain Lachiri
Grande Messe en ut de Mozart
Heure: 20h.
Lieu: Eglise Saint-Sixte (Genval).
Adresse: près du Centre Culturel, place communale
https://www.balademusicale-rixensart.be/
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