Il existe sur la terre un endroit désert,loin de la ville et de l’agitation. Quelques
voyageurs égarés sont passés par là.
Ils racontent qu’il existe sur la terre, au milieu du désert, un endroit où poussent quelques arbres et quelques plantes exotiques.
Qu’au milieu de ce havre de paix se dresse un rocher d’où s’écoule un fin filet d’un sirop
de miel doré.
Ce petit monde est silencieusement gardé par des centaines de papillons colorés. Ils survolent de toute grâce et de toute beauté
cet endroit paisible.
Cette histoire traverse les villages et les maisons, les âges et les saisons. Jusqu'aux oreilles d'un petit garçon. Il voulait, plus
tard, être un chercheur de papillons, Savant téméraire, aventureux solitaire, expert entomologiste et chasseur agile au filet.
Lorsqu'il était devenu un jeune homme...
Il parti pour l’aventure un sac rempli de nourriture, rempli de papiers et de beaux
crayons colorés, d’une loupe et d’un filet pour chasser.
A force d’avoir marché,à force d’avoir espéré,il put enfin s’approcher de son rêve et le toucher.
Il était fasciné par la grâce et la beauté
des papillons, des papillons, des papillons.
Il courait les bras au ciel, il chassait le vent, sa joie débordait de petits cris
perçants. Il put enfin
tremper le bout des doigts dans le sirop de miel doré. Il put enfin goûter du bout des
doigts, du bout des lèvres ce liquide un peu
sucré.
Il était comme ivre et bousculé. Il tournait telle une toupille sait tourner. C’est ici
qu’il voulait vivre pour l’éternité.
C’est ici qu’il est tombé et que sa tête a cogné le rocher.
La Dame aux papillons s’est approchée de lui,
elle a caressé le visage endormi et posé du bout des lèvres un baiser de miel doré.
Le corps n’a pas bougé, les lèvres sont restées serrées, les yeux fermés, la respiration stoppée.
La dame aux papillons est longtemps restée
assise à ses côtés, pensive et désolée.
Les larmes coulaient doucement sur ses joues roses. Les rayons du soleil venaient
les sécher, laissant des traces légèrement pailletées sur ses petites joues rosées.
Elle était maintenant couchée tout contre lui, bien serrée dans ses bras. Pour
s’unir à lui sans bruit, sous le drap de sa robe de fée.
Un voile de centaines d’ailes de papillons, minutieusement assemblées, telle une
dentelle fine, brillante et colorée.
Sous le tourbillon d’un voile léger, quand le vent se lève et vient remuer les particules
de l’air sec et pailleté, les deux corps s’enroulent jusqu’à briller d’une lumière
chaude et colorée.
Ils ne font plus qu’un dans le rond du cocon, elle lui souffle à l’oreille des mots d’amour en papillon.
Les jours passent et les saisons. Les jours passent et laissent en place le beau cocon.
Du rocher coule un fin filet d’un sirop de miel doré, des centaines de millier de
papillons viennent s’y poser.
Le cocon respire et l’humidité du petit matin l’appelle. Un tourbillon de brume et tous
les papillons répondent à l’appel.
Le cocon scintille de mille brillances colorées. Les ailes commencent à sortir et les pattes s’étirent sous le vent léger.
Le papillon s’envole et se mêle au ballet de bienvenue dans cet havre de paix.
D’une patte légère et gracieuse, d’une patte légèrement trempée dans la délicieuse eau sucrée, elle est venue se poser sur les lèvres serrées jusqu’à sentir le premier souffle inspiré du baiser.
Le sentir à nouveau respirer.
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