Opulents en trésors, panses ils rôtissent,
Sur le pont de leur yacht, sur la mer de soleil,
Pendant que pieds dans l’eau crasse ils subissent,
L’âpreté sans merci des marchands de sommeil.
Corps rondelets rosis d’héritages des loups,
Se privent, mangent sous caviar des coupe-faim.
Impécunieux, durci dès l’enfance des coups,
Visages creux, estomacs crispés par la faim.
Dans leurs porsches au design d’enfer demeurent,
Le temps d’étaler leurs vices à la vertu.
Sous le porche de la misère, ils meurent,
Du froid distant de n’être rien que fiers rebuts.
Les uns Dame Fortune borde de satin,
De velours cramoisi nappe leurs chaumières.
Des autres Dame Malchance dès le matin,
Pousse au vent leur infortune coutumière.
Gloire aux vieux, cursus d’études à bon sort,
Les hissent au sommet des fières victoires.
Pauvres, ont ingéré le temps des risque-mort,
Pour survivre, sans sombrer dans leurs déboires.
Le charme des vies de nuit dans les boîtes,
Côtoie les délices gâtés dans l’outrance.
Pour gênés, rues coupe-gorges étroites,
Disette, pénombres mal famés, errance.
La fureur des rues gronde dur au soleil,
Prend la vie des bouseux et des cousus d’or.
La révolte a répandu son sang vermeil,
Démocratie gérée par les veaux d’or.
Dictature douce, le pouvoir des nantis,
Se joue insidieuse des impécunieux.
Toujours pauvres, dans la rue anéantis,
Bouges de brimades, sont toujours des pouilleux.
Il en est ainsi, dans tous les coins du monde,
Le fer contraint toujours les cruches en terre,
Qui braillent aux cieux leur nouvel air de fronde,
Les blâment en priant d’être vers sur terre.
Commentaires
Merci pour ton appréciation Nada, c'est gentil. :-)
Bonjour Claudine
Effectivement, c’est sans concession qu’il faut s’indigner de ce système mondialisé qui fait deux extrémités pour les conditions de vie, d’un côté, une petite minorité qui vit de l’accaparement de tout et dans le luxe à l’outrance, et de l’autre, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont réduits à l’état d’errance et de morts vivants. Effectivement, il n’y a rien qui puisse légitimer ça, il y a moyen d’une autre répartition des richesses de ce monde qui n’ont jamais été aussi grandes, contrairement à tout ce qu’on dit. Pour poursuivre, je dirai que l’espoir de changer les choses est dans les mains de ceux qu’on peut nommer le monde du milieu. Il est grand temps qu’il quitte ses positions de repli, d’inertie et même d’indifférence qu’il a eues pendant les deux ou trois dernières décennies. Un certain nombre de mouvements un peu partout me font penser qu’une nouvelle histoire est en marche mais c’est encore insuffisant. Ce texte est ainsi bien utile pour reprendre encore du terrain sur l’indifférence, sur le fatalisme, la démobilisation du coeur et de l'esprit.
Bonne journée. Amitiés. Gil
Merci de ton commentaire Marie-Ange, cela fait toujours plaisr.
Bonsoir Claudine, opposer le riche et le pauvre, et tout le reste, chance et malchance, misère et opulence est toujours un cri du ventre, ici il y a aussi le cri cérébral uni à la révolte contre quoi .... La vie? La société? Ceux qui là font?
Moi je cris contre l'HUMAIN, je pense que tu cris aussi pour cela
Je t'embrasse et te souhaite une très belle fin de journée Claudine