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l'étincelle JGobert

Une étincelle jailli et apparu un personnage de conte de fée. Tout en sourire, il descend les marches du présent et tourne son regard vers l’assistance. Rayonnant comme dans une comédie musicale, je m’attends à ce qu’il se mette à voler, à danser, un peu comme Fred Astaire ou Gene Kelly. Parti dans un pas de danse chimérique, mon imagination ne le quitte plus et je le vois sur scène, en haut de l’affiche et célèbre dans le monde entier.

Il m’obéit et en moins de temps que je le pensais, je deviens son mentor, son guide, sa muse, sa route, sa vie. Notre duo s’établit et nous sommes bien ensemble. Une paix intérieure que je n’ai jamais connu m’envahit à sa pensée et m’autorise enfin à un peu de repos. L’angoisse me quitte un soir et me laisse un peu désarmée. Un tel vide m’apeure. Je cherche les occasions de m’alarmer, de me contrarier afin de retrouver cette sensation oppressante qu’elle m’a apprise. Ma vie a pris un tout autre chemin et ce personnage de conte de fée remplit ma vie, m’apporte un bien-être un peu étrange puisqu’irréel, imaginaire.  Il m’accompagne partout et apprécie mes sorties, mes activités. Nous partageons nos rêves.

Cet être au caractère bien trempé, vit lui aussi une autre vie, dans un autre monde. Il ne reconnait que ce qu’il veut bien, ne prenant que le meilleur pour toujours avoir le beau rôle, le premier rôle. D’instinct  parfois, je le trouve prétentieux, apprêté, fier mais sans jamais le lui dire, ni interrompre ce beau duo.

Les années passent et remplissent l’histoire. A certain moment, nous reprenons notre chemin seul. Je l’abandonne sans jamais le quitter.  Il me manque, m’exaspère et finit par réapparaître plus présent que par le passé. Je n’ai jamais le sentiment de l’avoir laissé et notre belle complicité renait. L’étincelle revit et nous replonge dans un monde toujours fabuleux où chacun a sa partie à jouer.

Cette fois, il n’est plus l’artiste éclatant que je connais mais un clown triste, désabusé qui se laisse vieillir. Le mal l’a touché et il me faut un long moment pour l’en sortir et réussir à le rassurer enfin. Les années passent trop vite et laissent trop de cicatrices, trop de blessures profondes qu’un personnage de conte de fée ne peut supporter. Mais il reprend courage et regagne sa joie de vivre.  A nouveau, des moments extraordinaires que la maturité a libérés de tous les sentiments inutiles.

Je me crois paisible, tranquille, à l’abri, mais ce héros change d’attitude et finit par me délaisser.  J’avoue mon étonnement. Ma prétention à le gérer m’échappe et je m’aperçois que mon imagination s’est laissé berner par mon propre inconscient. Ce personnage a une vie et ne veut plus de la mienne. Il a mué et modifié son cadre loin de moi. Je suis perdue dans cet abandon que je ne comprends pas. Vexée de n’avoir plus d’intérêt pour ce personnage que j’ai créé, dépossédée d’une part de moi-même et je lui en veux un peu.

Beau seigneur, il m’inclue toujours dans les instants de sa vie mais je reste loin, à distance, au-dehors. Je ne veux plus approcher de son monde. L’étincelle a vécu ce que vivent les roses et nos routes prennent une autre direction se séparant peut-être cette fois pour de bon.

Ma fantaisie  voulait que ce personnage soit parfait. Personne n’est jamais parfait, la vie est une imposture constante qui laisse croire à un tas de choses, de tours qui ne sont que des apparences, des leurres.

 

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Commentaires

  • C'est un jeu magique que nous envoie l'inconscient pour déchiffrer la vie. Merci de votre commentaire Jacqueline.

    Amicalement

    Josette

  • Parfois l'imaginaire nous éclaire sur les réalités de la vie...

    Beau texte sur la conscience de l'inconscience du mot toujours...

  • Merci Claudine pour ton commentaire. L'imaginaire et ses richesses qui nous font vivre de telles aventures. C'est extraordinairement agréable et délicieux de pouvoir le transcrire sur du papier ou sur l'écran. 

    Amicalement

    Josette

  • Bonjour Josette.

    L'imaginaire serait il réalité dans un autre monde ?  En composant mon dernier poème. je me suis encore posée la question,  J'aime mon inconscient qui me fait vivre "d'autres ailleurs" .  Merci de m'avoir permise de plonger dans les tiens, grâce à ce très joli texte.

    Amicalement,  Claudine.

  • Merci Jacqueline pour votre passage. L'imaginaire nous rend parfois bien des services, nous libérant de beaucoup de pensées, de songes, de douleurs. Et ces personnages de conte sont corvéables à merci.

    Amicalement

    Josette 

  • Merci Krystin pour votre commentaire.

    Amicalement

    Josette

  • Heureusement que nous pouvons partager notre imaginaire avec un personnage de conte, il nous emporte un instant loin du tumulte de la vie, je ne courre pas après l'or du temps ni celui du confort absolu,    Jacqueline

  • Non, nous ne devons pas souffrir de ce qui nous contrarie, c'est du temps perdu. Mais n'est-ce pas cette recherche constante d'un bonheur parfait qui nous fait souffrir. Cette paix toujours improbable pour laquelle nous mettons tant de force, d'énergie à chercher dans l'autre alors que lui-même est tout autant tourmenté. Que la solution est vaine pour les humains imparfaits que nous sommes.

    Amitiés

    Josette

  • L'étincelle est un phénomène électrique. Elle se produit lorsqu'il subsiste de l'énergie. Il n'y a plus d'étincelles quand il n'y a plus de courant. Nos neurones sont des conducteurs d'énergie. Quand nos neurones se raréfient, quand la "batterie " est vide il n'y a plus d'étincelle possible. On dit alors qu'il faut " recharger nos batteries ". Il arrive à chacun d'entre nous de vivre "le spleen ". Comme vous le soulignez, Josette, rien ni personne n'est parfait. Sans doute notre désir d'un bonheur sans nuages, d'un confort et d'un monde idyllique qui se voit perpétuellement contrarié par une réalité actuelle bien triste conduit à ce spleen. Mais devons-nous souffrir de ce qui nous déplaît ?
    Amitiés
    gilbert

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