Je me souviens d’avoir ouvert les yeux sur un monde vêtu de blanc. Un jour pur et froid. Je me suis mise à marcher la pureté dans le cœur en quête de chaleur. Le soleil m’a souvent réchauffée. Et puis le gris et même le noir sont venus ternir la blancheur de mes jours, mais jamais la pureté de mon cœur. Abuseur, le noir devenait de plus en plus présent et pressant. Mon instinct clignotait l’urgence du moment. Séduisant, il jouait la danse du serpent. Je n’aime pas les serpents lui ai-je dit. Exigeant, il forçait invitant la colère. Têtue, je le repoussais. Va donc séduire ailleurs lui disais je ! Frustré, il m’aspergeait de sa noirceur. C’est qu’il n’aime pas les fortes têtes le serpent, vous savez ?
Aujourd’hui quand j’ouvre les yeux, le monde n’est plus aussi blanc. Il parait bien sombre parfois. Le noir sait conquérir.
Je le flaire souvent, il rôde, sa bave dégage une odeur envoûtante, aguichante et subtile. Je le salue d’un sourire. Je l’écoute. Je le laisse danser un peu et je m’éloigne. Sa bave se répand, mais elle m’indiffère. Le soleil brûle ses ailes et l’efface de ma vue.
Moralité : ne prenez pas la peine de me séduire avec vos dorures maître serpent, je préfère paître dans de verts pâturages.
© Zoé Valy La Vie au fil des jours 2018
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