Un petit quelque chose qui ne va pas, ce matin, en me levant. Pourtant, j'ai bien dormi.
Le soleil est là, puissant. Ca devrait me satisfaire. Eh bien, non. C'est le contraire. Les trop fortes chaleurs me font tourner de l'oeil. Que ce soit en marchant, que ce soit en me posant. Il a suffi, par exemple, que hier, quand je suis rev'nu du boulot, après m'être att'lé (aussi) à avancer dans l'une ou l'autre histoire, je m'asseye à la table, j'ouvre mon PC, je lise mes mails, et qu'après, quand tout fut consommé, je me sentais incapable de sortir de cette immobilité de dernière minute. Et pourtant, je ne me sentais pas bien, là, sur ma chaise. Voir un objet qui tombait de la table, mes nerfs le sentaient. Rassembler les objets pour le week-end (même les plus élémentaires), je n'y arrivais plus ; l'idée de se baisser pour ramasser un objet, de débarrasser la table des objets encombrants afin de mettre un semblant d'ordre pour rassembler mes affaires (et ne pas partir les mains vides ou ... tout nu), j'en pouvais plus. La chaleur tapait, tapait. Plus un soupçon d'énergie ... physique.
Je le vis, au boulot, bien sûr.
Je peux déjà être sûr, quand j'ai abordé deux rues, que je dirais "stop". Je peux même repérer, à force de le vivre tous les jours, l'endroit précis où le coup de barre (ou le coup de blues ... hyper violent), sur ma tournée, s'impose dans ma poitrine, tape du pied comme un enfant gâté pourri (ou un Dieu sadique) et s'incruste, malgré mes supplications (qu'il s'en aille) les plus sincères.
Je ne savais pas, ce matin, en ouvrant l'oeil, vers où je pourrais me diriger dans les secondes qui suivraient. Au s'cours !
Pourtant, j'étais bien accompagné. C'est ... dans la tête, une fois de plus.
Parfois, sans être vieux le moins du monde, l'idée de me dire que, même pas l'an prochain, j'aurai 50 ans, que je change de cap ...
Je ne le supporte pas.
Souvent, quand je me dis que, dans les affres de mon boulot, y a encore des s'maines, des s'maines qui se présentent, que j'en vois pas la fin ...
Comment lundi prochain va-t-il se présenter ?
Et quand l'été aura fini sa course, comment vais-je affronter l'hiver ?
Tout ça, tout ça, oui.
Les festivals pour chanter, ah, ça ne va pas manquer, cet été. Juillet, août, je connais mes classiques. Festival du Conte à Chiny. Foire aux Artistes à Chassepierre. Des exemples, comme ça. Je devrais m'en réjouir. Pratiqu'ment chaque année, je m'y rends, avec ma guitare, et ça marche. Je suis un personnage public, avec toutes les joies que ça donne. Avec, aussi, tous les revers. C'est ça qui m'obsède en ce moment. J'ai envie de balayer ça. Eloigner des servitudes de vie publique, où je suis entouré, mais où je ne me retrouve plus.
En attendant ...
Je prendrai quand même, aujourd'hui, le train pour Namur. Oui, absolument. "Namur en mai", festivité bien connue, où y a des spectacles. Je prendrai ma guitare avec moi. Ca paraît très contradictoire. En fait, c'est pas l'idée d'aller chanter, de me faire voir (p'têt : de me faire jeter) qui me stimule. Juste, juste l'idée de me déplacer. De prendre le train. De me laisser porter par le voyage qui me mène à destination. Sans devoir me casser le cul. Voir des paysages de l'autre côté de la fenêtre du train, croiser des figures (de près ou de loin), remplir mes yeux d'images, me requinquer, même anonym'ment.
Bien sûr, de la manière la plus machinale qui soit, en me baladant dans Namur, si je vois un emplac'ment pour faire de la musique, je m'y pos'rai.
Mais bon : si ça se passe autrement, ce s'ra bien aussi.
Après tout, le voyage ...
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