Quelle heureuse chose que de savoir que le bureau de poste, où je travaille, est pratiqu'ment toujours ouvert à ceux qui y bossent.
Ainsi, donc ...
Je ne regrette pas, ces derniers temps, de m'y pointer trois quarts d'heure plus tôt, le matin. Je prends donc de l'avance sur les lettres que je trie.
Faut savoir apprécier la relative aubaine que le boulot vous offre, aussi. Sans ironie.
J'ai connu un bureau parallèle, dans Bruxelles, où j'étais allé bosser cinq/six/sept semaines, comme renfort. Eh bien, là, on ne vous laissait pas entrer avant l'heure réglementaire. Ceux qui v'naient de loin et arrivaient sur les lieux, par le tram, dix minutes plus tôt pouvaient largement, en temps d'hiver, se les geler dans la neige.
Ca doit être dit, tout ça.
Tiens, un détail, encore, en tournée.
Ca se passait au 1, rue de la Croix. Dans un immeuble de trente-cinq boîtes où, comme partout, des gens déménagent et d'autres arrivent.
Je tombe sur une nouvelle arrivante ... avec son mec. Je les avais déjà aperçus une fois. Et ils me signalent (comme la fois passée) le désagrément suivant : le gars qui me remplace, toutes les cinq semaines, met, dans la boîte aux lettres de la nouvelle locataire (son mec habite ailleurs), du courrier adressé au locataire qui résidait dans l'immeuble avant elle.
Evidemment, évidemment ...
C'est pas marrant. D'autant plus que des huissiers se sont déjà pointés chez elle, en espérant tomber sur ... l'ancien locataire. Elle me demande d'en parler à mon collègue remplaçant. Je réponds : OK.
Ce matin ...
Je croise, de loin, le gars qui me remplace. Dans les dédales du bureau. J'ai le réflexe de vouloir m'avancer vers lui. Pour lui signaler les faits. Au moment où je suis prêt, quelque chose m'en empêche, j'en ai le souffle coupé. Je fais pas d'histoires, je retourne à ma place où je trie. Premier réflexe : je m'en veux de ne pas avoir tenu ma promesse vis-à-vis de la locataire de la rue de la Croix. D'un autre côté, me forcer ne sert à rien.
Puis, je réfléchis. Puis, je me dis : à quoi bon ? En quoi mon collègue remplaçant, qui distribue du courrier dans la boîte aux lettres de quelqu'un qui est parti, favorise-t-il la venue des huissiers chez une nouvelle locataire ? Y a-t-il réell'ment une relation de cause à effet ?
On verra bien.
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