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journal de bord, mardi 5 avril 2011

Neuf heures du matin.

 

Au programme, pour la suite de la journée ...

 

Rue de la Croix, 43

 

Monsieur Andrew Byrne reçoit, pratiqu'ment chaque jour, beaucoup de colis. Certains sont trop gros pour être glissés dans sa boîte aux lettres.

Monsieur Andrew n'est jamais chez lui ... quand je passe devant sa maison.

 

Je transporte donc, dans le vide, des paquets (par trois, par quatre, par cinq parfois) qui prennent, deux fois sur trois, presque toute la place dans le "refeel back" (étage) de mon caddy. Indépendamment du courrier, très volumineux, que je dois prendre, en même temps, avec moi. Je ne peux faire autrement. "C'est dans la règlementation", j'entends, implacablement. Ca va, je le savais. Ceci dit, quand on est fatigué de se farcir, sur le terrain, des scénarios aussi absurdes ...

 

Chaussée d'Ixelles, 361

 

Une boîte aux lettres a été baillonnée.

 

Faut déposer le courrier au GB du coin (fermé le mardi). OK, OK. Ca ne me cause pas problème. Sauf sur un point : quand je débarque dans cette mini-grande surface (le dernier lieu dans lequel je rentre, sur ma tournée, avec les quatre/cinq heures de marche, dans les pattes), je me trouve dans un capharnaüm. Aucun endroit "pratique" pour déposer le courrier. La jeune vendeuse est désagréable à l'excès et ... la surface devant laquelle elle travaille est bourrée, quand je me pointe, d'achats de clients qui passent à la caisse. Pas moyen d'accrocher un regard, de demander où déposer le courrier. Y a quelques mois, j'étais passé un recommandé. J'avais demandé de voir le gérant (peut-être avait-il la procuration justifiant la posssibilité de livrer le recommandé), sans voir le moindre souffle de vent s'animer sur le visage de la vendeuse. De quoi faire des bonds ! De quoi petter un câble ! J'étais sorti, sans demander mon reste. Dès ce jour, chaque fois que j'ai eu un recommandé adressé au "chaussée d'Ixelles, 361", j'ai systématiqu'ment avisé (le recommandé), avant de partir en tournée, en soulignant la mention "pas de mandataire désigné" (en toute légalité).

 

Hier, en fin de journée ...

 

En vidant mon caddy, je suis tombé sur cinq avis (de recommandés) destinés à cinq clients absents. Ils étaient pliés, planqués dans une cachette, sur laquelle je suis tombé ... très innocemment. J'ai été remplacé vendredi. C'est le gars qui a fait ma tournée qui a planqué les avis. Des plaintes à son sujet, je m'en suis farci (ça a continué, aujourd'hui). D'accord, faire des remplacements n'est pas une sinécure. Mais quand même : quand ça sent la cachette, ça sent volontiers la mauvaise foi. Faut pas abuser.

 

Des commentaires ...

 

"Monsieur, je vous en veux ... vous m'avez obligée à aller à la poste chercher mon recommandé, vous n'avez pas sonné"

 

Madame Duboscq, je vous aime beaucoup. Votre allure, votre chien. Je suis sur le cul quand j'apprends que vous dépassez les quatre vingt printemps. Votre coquetterie, votre allure rapide quand vous descendez la rue de l'Ermitage, afin de vous rendre au "Delhaize" du coin.

Savez-vous que je vous regarde avec le même plaisir, le même entrain que ... la plupart des amourettes qui, chaque jour, me lancent des étoiles dans les yeux ?

Savez-vous que j'ai été remplacé vendredi ?

Savez-vous que, mercredi ou jeudi, j'avais effectiv'ment un recommandé pour vous, que j'ai sonné, que j'ai attendu le temps nécessaire avant de rédiger un avis ?

 

"Vous mettez du mauvais courrier dans notre boîte aux lettres"

 

Ai-je entendu, de la part d'un couple, rue de la Croix (numéro 1). "Vous mettez du courrier dans notre boîte aux lettres". Directement, je suis pris à parti ... comme étant le responsable. Je sais pertinemment que Monsieur Ludovic François, qui faisait suivre son courrier à la boîte 17 pour commencer, à la boîte 27 ensuite ... est parti sans laisser de traces. "Vous mettez du courrier dans notre boîte aux lettres". En prenant (quand même) la peine de causer avec le couple (qui a l'air sympa, quand même), ils m'apprennent (et je les crois) qu'ils ignoraient que le facteur était parfois remplacé.

 

Un autre client, rue des Champs Elysées, qui s'étonne d'avoir reçu seul'ment aujourd'hui l'avis d'un recommandé qui date du 1er avril (jour où j'ai été remplacé). Forcément, il s'adresse à moi. Forcément, il a reçu l'avis aujourd'hui (j'ai repéré les avis égarés hier ... donc, je les replace avant qu'il ne soit trop tard dans la boîte aux lettres du client, afin qu'il puisse encore se retourner). Heureus'ment qu'il me connaît ... et qu'il me croit sur parole quand je lui explique la vérité.

 

"Tu ne l'as pas signalé à la poste ?", me dit-il, "non, tu as peur de ..."

 

Oui, Charles, je peux avoir peur de ... comme tu dis. Enfin : j'ai des cas de conscience. Je peux constater des faits, mais l'idée de balancer un collègue (que je n'ai pas suivi à la trace), c'est beaucoup pour moi, oui.

 

Et quand on est fatigué, en plus ...

 

Après le boulot ...

 

J'ai pas la force de prendre ma guitare et de partir jouer au métro, pour me détendre (comme je le fais à d'autres périodes). J'ai pas la force de sortir manger (je me contente de ... salop'ries). J'ai pas la force de faire ma pub (pour le spectacle du 9 avril, à la Bwesse a Music, à Dampremy), comme je le fais habituell'ment. Dois-je réagir ? Dois-je vivre paisiblement ce cycle ?

 

Hier, après le boulot ...

 

J'ai quand même accompli l'exploit de prendre le tram et de filer jusqu'à la station de métro "Mérode". Mon abonn'ment (de tram, de métro, de bus) mensuel expirait le 4 (du mois). La machine permettant le renouvell'ment (pour un mois), je la trouvais pas plus près de chez moi. J'ai sûr'ment été bien inspiré : je suis tombé sur une amie de fraîche date, en transit à Bruxelles, avant de repartir jusque fin juin à Strasbourg. Ca va, c'est pas l'isol'ment complet.

 

Ca n'a l'air de rien, cette importance accordée à l'abonn'ment ... pour ceux qui, a priori comme moi, vivent avant tout dans leurs étoiles.

 

Détrompez-vous : il m'arrive aussi de garder les pieds ancrés sur le sol. Un abonn'ment en règle, c'est une certitude, tous les matins, de grimper dans le tram ... sans payer. Dieu sait si ces arrang'ments contribuent à la tranquilité à laquelle on aspire (et grâce à laquelle on met le pied, ensuite, vers d'autres aventures). Car, voyez-vous, il m'est déjà arrivé de ne pas trouver la force de pointer ma carte à la date prévue et de décider, tous les matins, de prendre deux euros dans les mains, de monter systématiqu'ment à l'entrée du tram, de donner le fric au conducteur (protégé par une vitre et très souvent emmerdé lorsqu'il doit me donner mon ticket). Cette mise en condition, très pratique en soi (à son échelle) peut s'avérer pompante au jour le jour (surtout quand il faut rentrer dans un tram ... bourré). Je ne suis pas sûr qu'à long terme, je ne laisserais pas tomber les rennes ... au risque de tomber, alors, sur des contrôleurs qui me bassin'raient l'amende légale. J'ai beau ne pas être matérialiste, j'ai pas trop envie de jeter par la f'nêtre ... un budget, un capital que je me crée, chaque jour, en vue de réaliser des projets et de me rendre la vie la plus riche possible.

 

Je ne refuse pas la fatigue, en soi. Quand je m'arrête, quand je prends le temps de la ressentir, je m'allège.

 

Ce soir ...

 

J'aurais pu prendre le train jusque Andenne. Y a une émission, dans une radio, intitulée "Toi, l'artiste". ENtre 20 et 21 heures. On m'a demandé, hier, si je voulais participer. Dieu sait si je cours comme un gamin après ce genre d'aventure. Dieu sait si je suis du genre à savoir m'organiser, sur une journée (même après le boulot), pour me changer, prendre encore le train dans les temps requis, arriver à l'heure à l'émission, repartir par la suite (en train), en rejoignant Bruxelles avant minuit, me lever le lend'main pour repartir au boulot. Oui, je l'ai déjà fait. Oui, oui, oui. Dieu sait à quel point aussi je me suis déjà surmené. Y a deux ans, je me suis tapé un burn-out (durant deux mois et demie, j'ai été en incapacité de travail ... en grande partie parce que je ne me ménageais pas, parce que je n'écoutais pas mon corps).

 

Non, je n'irai pas à Andenne ce soir. Un autre mardi sera plus adapté.

 

En plus : dans mon état de fatigue, j'ai oublié de vérifier les heures de l'émission que l'animateur me proposait. Ce n'est pas dans mes habitudes. Dieu sait si, d'instinct, je vérifie ce genre de détail.

 

Je sais où j'en suis là dedans.

 

Le problème, dans ce genre de décision, c'est ... qu'on trouve des gens qui ne vous comprennent pas. Qui ont l'habitude de vous voir hyper actif dans pas mal de choses et qui, dès le moment où vous changez brusquement d'attitude, en déduisent probablement ... que vous le faites exprès (et qui vous cherchent même des poux, parfois).

 

Ah ...

 

J'ai eu une bonne nouvelle, hier, en rentrant.

 

Du 14 au 22 juillet, au Théâtre de la Closerie, du côté de Vézelay, Clamecy (France), y a une fête qui s'appelle "Belgitude". La chanson, j'imagine, a son mot à dire par là. Hi hi hi. Quand je sais que mon pote Gérard-André, qui tient le lieu, qui chante Aragon (dans le même esprit que Ferrat) a son mot à dire dans le projet, je suis très très optimiste. Et surtout : ces dates tombent pile poil avec mes deux semaines de congé de rôle.

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