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journal de bord, dimanche 22 mai 2011 (2)

Sur les chemins de Compostelle (la veille du jour où la suite du pélerinage commence) ...

 

Hier, en arrivant à Dinant, j'ai directement repéré un endroit pour loger. Il m'a suffi de traverser la gare.

 

Comme par hasard ...

Le gars, à la réception, qui m'a montré ma chambre est un ancien postier, qui me connaît et qui a travaillé, à une certaine époque, dans le même bureau que moi.

Comme par hasard ...

J'ai connu, dans le même bureau-secteur, le père de ce postier. Jean-Pierre. C'est lui-même qui m'avait parlé, y a quatre ou cinq ans, d'une fête à Dinant où je pouvais chanter et qui m'avait donné rendez-vous ... dans ce même bistro/relais, où j'ai pu dormir, cette nuit. Tout se recoupe.

Comme par hasard ...

J'ai aussi retrouvé, dans ce même endroit, ce même ex-collègue.

Il ne travaille plus depuis deux ou trois ans. Au moins.

Parfois, sur ma tournée de facteur, à Ixelles, une camionnette passait, klaxonnait et ... c'était lui qui conduisait.

Il a été opéré (notamment) des cordes vocales. Il ne sait plus ... parler.

Il était content de me recroiser. En lui parlant, j'ai fait comme si je ne remarquais rien. C'était franch'ment pas facile.

 

Quand je suis dorti du relais, pour aller me balader, j'étais mal, très mal. Ma peau sentait un coup de froid. Mon coeur ne valait pas mieux. J'étais abattu. Je marchais à vide le long des arbres, des berges. En pilotage automatique. L'idée d'être un jour amputé de ma voix, cet organe à qui je dois tant !

 

Oui, j'ai déjà du prendre le temps de me (re)centrer.

 

Le petit train touristique circulait dans les rues. Le drapeau belge trônait sur les hauteurs de la citadelle. Le bulbe de la collégiale ne s'était pas encore fracassé sur le macadam. N'en déplaise à Monsieur Adamek, romancier de talent.

Des tracteurs passaient dans les rues. Aussi.

 

Et j'ai encore passé du temps, du temps, à flâner, à rencontrer, de près ou de loin, la population (locale ou extérieure).

 

Une dame, derrière sa vitrine, l'air de ne pas y compter. En dessous d'elle, une statue (verte ou défraîchie) d'un homme célèbre du coin ... qui r'ssemble (ou r'ssemblait) à Louis Pasteur.

 

Dans un bar à tapas, où j'ai soupé, un gars, à la table voisine (un espagnol) s'étendait, à voix haute, en interpelant son voisin, sur ... le nationalisme et Franco, ce général hélas historique.

En face, un resto plus huppé, avec une espèce de casque gaulois au d'ssus du toit. Pourquoi pas ? Le nom du resto : "Les Amourettes".

 

Je faisais des allers-retours entre les rues de Dinant et le relais où je logeais.

 

Parfois, quand je croisais des jeunes gars, je croyais me retrouver à Bruxelles, dans ma vie quotidienne.

J'avais à peine le temps de passer, de me montrer, avec ma guitare et mon ukulélé sur le dos ... et mes cheveux qui volent dans tous les sens.

"Hey, Crusty le clown !" ou "Hey, Lagaf !"

Ca va, je les connais, ces réflexions ... courantes.

"Désolé, je m'appelle Hugues !", ai-je répondu, en souriant.

"Moi, je m'appelle Steve !", me répond un gars de la bande ... en me serrant la main.

 

Quand je pense ...

Moi qui suis, dans certains registres, hypersusceptible ...

Moi qui ai du mal, à la base, avec les rires en groupe (j'ai tant souffert, gosse, de moqu'ries) ...

Moi qui n'ai pas le sens direct de la répartie ...

Quand je pense au temps qu'il m'a fallu pour m'adapter à ce type de situations ... légèr'ment, en souriant.

Je m'autorise à me dire : bravo, t'as bien travaillé sur toi, le monde t'en est reconnaissant.

 

Presque onze heures ... du matin.

 

Les cloches de la collégiale de Dinant résonnent.

 

L'ombre d'Adolphe Sax (et de son ... saxophone) veille toujours sur un banc. Devant un musée. Je me suis permis d'aller m'asseoir à ses côtés et de lui jouer une sérénade ... au ukulélé.

 

Paraît que, même le dimanche ...

 

Des bateaux font la navette Dinant-Anseremme. Ca me tente.

 

Arrivé au terminus ...

 

J'entam'rai la première étape du ch'min de Saint-Jacques. Sur un sentier, dans le bois, qui grimpe, qui serpente. Ca va, je m'y suis déjà aventuré. Je ne suis pas complt'ment démuni. Quand j'arriv'rai au sommet de la montée (du côté de Freyr), je ne sais pas si j'emprunt'rai le GR 125 direction Hastière ou le 126 direction Houyet et Beauraing.

 

Mmmm.

 

Ca va, mon choix est fait. Quand même. Hastière, final'ment, c'est ça qui me convient. Ca ne doit pas causer de problèmes. Et je pense déjà à la suite : les sentiers de l'Hermeton, Doische, Mazée, Hierges, Olloy-sur-Viroin ...

 

Je poursuis même un autre objectif : Le Mesnil.

 

 

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