- Diète pécheresse… Je commence chaque journée avec le péché originel : je mange une pomme.
- Si le dicton "Aurea mediocritas" serait vrai, le monde auquel nous appartenons devrait être un globe d'or, avec quelques impuretés, qui incarneraient les hommes de génie.
- Les pensées sont des fleurs périssables ; si on ne les donne pas à quelqu’un, elles se fanent et meurent pour rien.
- Le comble du masochisme : mordre avec volupté de sa solitude.
- L’amour est comme le vin : si tu le laisses trop longtemps dans ton verre, il tourne au vinaigre.
- Nos âmes sont des blessures desquelles dégoulinent, de temps en temps, des poèmes.
- Pour un écrivain, qu'est-ce c'est que l'écriture sinon des eaux qui ont débordé les rivages?
- Il est impossible d’être uni avec un monde désuni.
- Les pensées sont nos interlocuteurs silencieux et profonds, que l’on fuit souvent par peur de perdre notre superficialité.
- La profondeur est la seule dimension de l'âme.
- Nous avons le devoir de connaître le monde. Mais par quoi devrais-je commencer? Par le grain de poussière que j'écrase en lui marchant dessus, ou par les étoiles vers lesquelles je m'élève, en les contemplant?
- De la chenille au papillon il y a un long chemin; il s'appelle l'homme qui a connu son "moi".
- Les astrophysiciens ont proposé récemment une forme possible de l'univers. Il pourrait ressembler à une bouteille, où son cou se retournerait vers le fond de la bouteille, pour ensuite continuer son chemin à l'intérieur de celle-ci, afin de rejoindre le "soi", c'est à dire le "cou de la bouteille". Si l'univers se présente ainsi, alors tout ce qui est vécu suit toujours le même chemin, selon la trajectoire dessinée par les parois de "la bouteille éternelle". Nous sommes tous embarqués dans cette bouteille à forme étrange, jetée peut-être dans une mer sur laquelle nous naviguons sans cesse, portant en elle notre désir de connaître notre Grande Origine Commune.
- Mes lunettes ont commencé à pleurer; elles ont commencé à voir toutes seules.
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(Extraits du volume « Stropi de gând si muguri de constiintã» (Gouttes de pensée et bougeons de conscience) - Antonia Iliescu, Ed. Pegasus Press, 2010)
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