Je suis le parent pauvre de cet art un peu secret où plateau de rêve et dépaysement se côtoient dans un monde malade d’indifférence. J’ai néanmoins de nombreuses lettres de noblesse qui m’accompagnent depuis des siècles. Je représente ce que beaucoup cherchent et mettent longtemps à saisir : une âme.
Je suis sa force, sa fraternité, sa cohésion. Je suis son folklore. Je suis l’âme d’un peuple dans ses traditions populaires. Des cadences impressionnantes, un dynamisme inaccoutumé, des ensembles de voix extraordinaires, tout me transporte dans un monde de convivialisé et d’harmonie.
Je vis dans le respect des coutumes. Je réunis l’humain dans cet art noble puisé dans de multiples régions du monde et je représente ainsi les populations parfois les plus reculées, inconnues même. Je visite le monde, continent par continent par sa musique, ses chants, ses danses, ses couleurs.
Je sens le vent de la steppe me balayer. Je vis aux rythmes des mariachis. Je me plonge dans les légendes celtiques ou je pars dans ces régions où l’unité est dans la diversité des sons. Je visite le monde et je me laisse envahir par cette beauté, cette vie qui déborde de tableaux, de romance, de complaintes et de danses.
Je me laisse porter par les sentiments amoureux ou je laisse éclater ma joie, ma peine. Je célèbre le culte des anciens ou la force de la nature. Je danse pour diffuser ainsi ma culture, mes légendes, mes traditions à travers la foule et communiquer cœur à cœur avec les hommes de bonne volonté. Un mélange éclatant, fascinant, mystérieux où chaque personne découvre l’autre dans ce qu’il a de plus beau le temps d’une rencontre, d’un spectacle.
Je peux côtoyer malgré les guerres fratricides les frères ennemis et dans un seul élan, leur montrer que l’homme peut être un sage dans ce qu’il y a de plus grand, de plus humain : un sourire.
L’âme vit comme une promesse. Inutile de s’inventer un passé imaginaire même si certains peuples n’ont plus ces belles rondes dansantes, multicolores, musicales. D’autres évènements ancrés dans leur mémoire collective en font une toute aussi grande puissance de rassemblement, un bloc sachant faire face à l’adversité.
Je n’efface pas la diversité des peuples et je ne régente pas son âme par des lois. Je suis parfois folklore insensé et je mène sur des chemins de colère un monde incohérent et cruel.
Commentaires
Merci Rolande pour ton commentaire. J'aime les danses folkloriques depuis des années et si dans ma région, des gens de bonne volonté n'avaient créé un festival, je serai passée à côté de cet art qui m'envoûte par la beauté des costumes, des musiques et des couleurs. Mais ce qui m'apporte un certain bonheur, c'est voir la réunion de ces peuples par la danse.
Bonne soirée
Amitiés Josette
Un très beau texte qui nous fait entrer dans le Mystères de l'âme des peuples.
Hélas, les folklores et traditions se perdent dans l'uniformément correct où l'on retrouve partout les mêmes lieux communs de notre civilisation de consommation. Et pourtant ! C'est dès l'adolescence que ce goût des traditions s'incrustent le plus aisément. Au travers des danses et chants : les jeunes aiment scander des airs d'autrefois venus du plus profond des temps, aiment danser ce que l'on appelait, de mon temps "des danses folkloriques" ....chanter des chants du terroir. Cela faisait partie intégrante de notre formation.
Base solide pour, ensuite, entrer plus aisément dans d'autres traditions, d'autres folklores et d'y sentir, à travers eux, le même grand souffle humain. Les tam-tam et danses africaines : celle des tutsis au clair de lune, des piroguiers Wagenias .... les danses russes, la souplesse des vahinés ....la Grâce infinie des danseuses Thaies .....des danseuses rundaises ...accompagnés de chants, de cris ....
Pour étreindre ainsi l'Univers qui est danse et musique cosmique. Là où nous nous rejoindrons tous dans le même rythme primordial.
Parent pauvre ?? Certainement pas. N'ont-ils pas été bien souvent sources d'inspiration de nombre de nos grands musiciens, chorégraphes, peintres, écrivains ???
L'âme des peuples dont, fort heureusement, certains dirigeants se préoccupent en encourageant les responsables à les redécouvrir ou les conserver tout simplement. Même après certaines révolutions meurtrières qui s'étaient efforcées de les extirper !!
Comme tu le soulignes fort bien : côtoyer l'autre malgré les guerres fratricides qui séparent. Comme en ce Noël 1914 où un chant a engendré une trêve au milieu des combats.
Toute la fin de ton très beau texte se termine par une question fondamentale. Notre monde changera-t-il ? Restera-t-il jusqu'à la fin des temps incohérent et cruel ???
Ou le "JE" ne sera jamais un autre.
Amitiés Rolande.
Bonjour Robert,
N’est-il pas bien d’avoir un peu d’espoir en nous pour ce monde ? Une graine, une goutte d’eau dans l’immensité des tâches à accomplir pour que les hommes puissent avoir un minimum de chance de s’en sortir. Un espoir ou un devoir ?
Amitiés et excellente journée
Josette
Merci Jacqueline pour ton commentaire.
Je te souhaite une excellente journée ensoleillée
Amitiés
Josette
Bonjour Gilbert.
L’âme salve peut se définir dans tout un échantillonnage distinct. Fidèle à son passé, à sa religion, aux traditions, à la beauté, elle s’étend sur une grande partie du monde. Elle communique sa vision de l’homme avec ses passions émouvantes, poignantes et elle est toujours au centre d’une actualité du temps qui passe.
Excellente journée
Amitiés
Josette
Chère Suzanne,
Merci beaucoup de votre encouragement. Ecrire aide beaucoup à savoir qui on est et les histoires sont libératrices parfois même si elles n’amènent pas toujours de commentaires.
Excellente journée
Amitiés
Josettte
"JE"
Comme "une des graines" que sème quelques uns parmi nous, dans l'espoir que leur germination entraînera le âmes des vivants vers l'exigence d'un monde nouveau, d'une planète meilleure, où tous les hommes seront bons.
Très beau texte Josette, il me suscite beaucoup de questions sur ce monde qui tourne à l'envers et l'intérêt que nous avons tous pour les traditions que l'on oublie quand cela arrange, Jacqueline
Bonsoir Josette,
Chacun pourra puiser l'âme qui le touche. J'ai connu pour ma part des cadences impressionnantes, un dynamisme peu courant pour reprendre votre récit, un désir profond d'être utile aux autres pour donner un sens véritable à mon existence mais aujourd'hui comme tous ceux qui ont donné beaucoup d'énergie je ressens le désir profond du repos.Peut-être s'agit-il de l'âme slave qui se dépense à tout va au son des violons auxquels on trouve aussi une âme. Voilà où je me situe à l'intérieur de votre étude. Plaise à tous les autres lecteurs d'y trouver leur correspondance, d'y venir témoigner afin de rendre hommage à cette belle exégèse sur l'âme du peuple digne d'un beau devoir de philo !
Belle soirée avec mes amitiés
gilbert
Chère Josette
Méditer et écrire sur ce que l'on pense ou ressent me semble profitable avant tout à soi-même.
Chacun a une sensibilité qui lui est propre. Parfois, en partageant un propos ou un émoi, on rejoint des lecteurs. Souvent, ils ne prennent pas le temps de le faire savoir.
Je vous souhaite une très agréable fin de journée.
Vote amie Suzanne