Hymne au cinéma et au compositeur de musique de film Georges Delerue, par l'Orchestre National de Lille, le mercredi 7 mars, 20h15 au Flagey Studio 4
Georges Delerue, compositeur français né le 12 mars 1925, mort à Los Angeles le 20 mars 1992 a récolté un Oscar, trois Césars, fut le musicien de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Oliver Stone et bien d’autres et contribua par sa musique à donner au cinéma ses lettres de noblesse. Un hommage lui est rendu par l’Orchestre National de Lille sous la direction de l’extraordinaire Dirk Brossé. “Every day, music gives the strength to move that one stone in the river one millimetre forward.” La femme de Georges Delerue, Colette, est ce soir dans la salle.
« Né à Roubaix, musicien amateur, jeune apprenti dans une usine de limes, rien ne le prédestine à un avenir hors du commun… rien sauf une véritable « vocation » qui lui permettra finalement de collectionner les récompenses au Conservatoire de sa ville, au Conservatoire de Paris et même au Concours de Rome. Très vite repéré, Georges Delerue se fait un nom au théâtre, à la télévision puis dans le cinéma par le biais de court-métrages. À partir de là, il s’impose rapidement comme l’un des plus grands compositeurs de musiques de films, signant de véritables chefs d’œuvre pour François Truffaut, Philippe de Broca, Jean-Luc Godard, Alain Resnais, Jean Becker, Gérard Oury, Alain Corneau, John Huston, Oliver Stone ou Bernardo Bertolucci, entre autres. Il décroche trois Césars pour « Préparez vos mouchoirs», de Bertrand Blier et « L’Amour en fuite» puis « Le Dernier Métro» de François Truffaut ainsi qu’un Oscar pour « A Little Romance» de George Roy Hill.
Le programme :
Le «Mouvement concertant pour orchestre » (1990) est son ultime composition. Une pièce ramassée qui dure 14 minutes. Au centre de la pièce, la clarinette, le hautbois le basson et la flûte semblent improviser des lignes mélodiques sur un « tapis de cordes ». Puis c’est le retour aux cadences rapides et fortes. La puissance dramatique s’exprime dans les cuivres de la finale. On est tout yeux pour Dirk Brossé dont le langage corporel est on ne peut plus intense. Dans sa tunique noire, ses gestes gracieux semblent être une chorégraphie silencieuse qui donne naissance à la musique. On hésite entre le maître-orfèvre du geste silencieux ou le danseur étoile qui, évoluant sur le petit mètre carré de son podium, fait s’enflammer cordes, bois, percussions et cuivres.
Dirk Brossé, entre autre directeur musical du prestigieux festival international du film à Gand est aussi « master of ceremonies » lorsqu’il expose la trame du programme. Les Variations Libres pour un libre penseur musical (1975) est un hommage aux lettres contenues dans le nom de Ludwig van Beethoven. On ne sait si c’est la musique ou le chef d’orchestre qui est imprégné de grâce de fermeté et de souplesse. Les sonorités sont très belles.
Le Concerto de l’Adieu (Diên Biên Phu) pour violon nous entraîne dans des accords dramatiques qui précèdent le solo de violon très expressif. On écoute avec recueillement HRACHYA AVANESYAN, musicien arménien vivant à Bruxelles qui depuis 2006 se perfectionne à la Chapelle musicale Reine Elisabeth avec Augustin Dumay. Dès les premières notes il arrache des larmes. Il est à la pointe de l’émotion, de la nostalgie, de la souffrance.
Une Suite Epique d’après le ballet Les Trois Mousquetaires très descriptive présente dela musique brillante, des rythmes amples pour la pavane de la reine, la fierté et puissance dans la danse de d’Artagnan etu panache dans la finale. Hommages dans un hommage et mise en abîme musical, voici l’Hommage à François Truffaut, suite que George Delarue dirigeait de son piano. Puis son hommage à Oliver Stone ave Salvador - Siège à Santa Ana. La suite de Broca est un hommage au cinéaste disparu, une création mondiale imaginée par Colette Delerue et Stéphane Lerouge en collaboration avec l’ONL.
De très grands compositeurs actuels ont aussi tenu à rendre hommage à George Delerue au moyen de courtes pièces originales, toujours orchestrées par le fascinant Dirk Brossé qui achève de nous émouvoir avec « la Nuit américaine » de Georges Delerue, Grand Choral. Grand Evening.
Commentaires
Invités réguliers de l’orchestre national de Lille,
le chef ukrainien Kirill
Karabits et la violoncelliste française Anne Gastinel
se produisent
Samedi 17 mars à Gand
Sibélius, Schumann et Tchaïkovski sont à l’honneur pour ce programme dirigé par Kirill Karabits qui revient à la tête de l’o.n.l. après une dernière série en 2009 consacrée à Rachmaninov avec les pianistes Alexander Paley et Nikolaï Demidenko, Chostakovitch et une création de Wang Lu.
En ouverture de concert, Pelléas et Mélisande de Sibélius, qui après en avoir écrit une musique de scène, a su traduire l’intensité de l’oeuvre de Maurice Maeterlinck en une suite à succès de neuf pièces. En clôture, une autre histoire d’amour ; celle de Roméo et Juliette que Tchaïkovski a composée et remaniée trois fois.
Au milieu de ces deux œuvres symphoniques, Anne Gastinel interprète le Concerto pour violoncelle en la mineur de Schumann, 7ans après avoir interprété l’autre grand concerto en la mineur du répertoire pour violoncelle celui de Saint-Saëns, à Reims sous la direction de Jean-Claude Casadesus.
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PROGRAMME DETAILLE :
Jean SIBELIUS Pelléas et Mélisande
Robert SCHUMANN Concerto pour violoncelle et orchestre
Piotr Ilyitch TCHAÏKOVSKI Roméo et Juliette
Kirill KARABITS direction
Anne GASTINEL violoncelle
ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE
SAMEDI 17 MARS 2012 / 20.00
Où? DE BIJLOKE MUZIEKCENTRUM INFOS BILLETTERIE
00 32 9 269 92 92 www.debijloke.be