HAMLET
D'après William Shakespeare, mise en scène de Michel Dezoteux.
Du 12 au 30 mars 2013 à 20h30, les mercredis à 19h30.
Un vent de folie plane sur le Varia !
« Ce rythme qui t'entraîne jusqu'au bout de la nuit
Réveille en toi le tourbillon d'un-vent-de-foliiiiie…. ».
Chacun cultive sa propre folie : « Le monde est fou, fou, fou Voyez-vous... ». Ebouriffée, iconoclaste, voici une variation très musicale et très moderne de l’Hamlet de Shakespeare, conçue par Michel Dezoteux. Charivari insensé…
Apparence du départ : le très classique appartement cossu dont l’angle droit à voilures blanches ouvre l’œil du public. Changement d’angle : ABBA , le groupe mythique débarque, c’est le choc ! Les personnages vont à contre-courant de notre imaginaire. La belle Ophélie qui flottait paisiblement au fil de l’eau, bercée par une rivière en fleurs comme dans la célèbre toile du peintre britannique John Everett Millais, a sombré dans les ténèbres de l’histoire. Elle est maintenant gringalette, grimée comme un clown, junkie en robe « mais il est où le soleil ? » A la fin, les morts attendus, s’entassent après une course folle entre des gratte-ciels où palpitent des squelettes radiographiés, rouge sang !
Nous voici donc au début dans un lounge au mobilier tape-à-l’œil, moitié laqué blanc 18e, moitié New-York 20e, pour nous faire un coup au cœur. Car le spectacle est palpitant. Hé oui, la pièce de l’illustre écrivain a été re-sculptée - certains regretteront sans doute ce menu allégé - autour de la folie, thème principal de l’ouvrage. Cette création aux agencements spectaculaires n’en est pas moins émouvante. Un comédien coulisse entre rampe et clavier, entre rêve et réalité. L’alliage des dialogues et du soutien musical live est extrêmement ciselé. Ophélie (Fanny Marcq ) s’envole avec aisance du bord du micro au haut de la galerie, « Encore une chanson ? .
Mais surtout, ce qui est drôle pour une tragédie, ce spectacle est D R Ô L E. Le roi Claudius apparemment le frère jumeau d’Othello (Denis Mpunga) est atteint d’amour fou, en plus de sa folie dictatoriale. Folie simplificatrice de l’épuration ? Une foule de personnages de Shakespeare ont disparu. Un pastiche du médecin fou de la « comédie des illusions », jouée au théâtre du Parc récemment, incarne Pollonius (Blaise Ludik), le père d’Ophélie et de Laerte. Drôle, un fossoyeur sort du terroir ardennais pour confirmer qu’ « un drôle » (prononcez « droll ») rime avec troll et est parfois porteur de sagesse! La reine Gertrude névrosée (Candy Saulnier) ressemble très ironiquement à Blanche-Neige. Le comique désopilant de l’acteur-traître en lunettes de soleil qui joue sur deux tableaux…séduit. Il est à se demander si Michel Dezoteux ne joue pas lui-même la folie… comme il joue lui-même du saxo ! C’et paraît-il son propos puisque ce spectacle fait partie d’un triptyque sur la folie, …source de création. La brutalité de l’instinct et des pulsions conduit à l’art, dit « brut » ! dixit Michel Dezoteux. (A suivre !)
Il est évident que le public, massivement jeune, a ri aux éclats et que les spectateurs plus âgés ont applaudi aussi frénétiquement que les jeunes, à la dynamique de cette mise en scène osée, baroque et sulfureuse. Fanny Marcq et Karim Barras sont fabuleux. L’inventivité dans l’utilisation du décor plaît. Les costumes à la David Bowie et surtout l’orchestration musicale très souple, à droite de la scène, ourlent parfaitement les propos. Un micro ….insigne moderne du pouvoir est planté là, au beau milieu du plateau. Ouf !Le très touchant Hamlet (Karim Barras ) s’adresse régulièrement au public, de façon plus que sensée et gagne son adhésion, malgré sa « folie » très, très feinte. On reconnait que le texte du Grand William n’arrête pas de donner des frissons, même émietté par le metteur en scène.
COMPOSITION MUSICALE : Rosario Amedeo, MUSICIENS : Rosario Amedeo aux claviers, Michel Dezoteux aux saxophones et Sonny Troupé à la batterie.
SCENOGRAPHIE : Marcos Vinãls Bassols, LUMIERE : Marc Lhommel.
CREATION MAQUILLAGE : Jean-Pierre Finotto, MAQUILLEUSE : Laura Lamouchi.
CREATION COSTUMES : Odile Dubucq, REALISATION : Odile Dubucq, Isabelle Airaud, Sarah Duvert, Sylvie Thevenard, Chandra Velut.
MISE EN SCENE: Michel Dezoteux. AVEC: Rosario Amedeo, Karim Barras, Blaise Ludik, Fanny Marcq, Denis Mpunga, Candy Saulnier, Baptiste Sornin et Sonny Troupé à la batterie.
http://www.varia.be/fr/les-spectacles/hamlet7/
Jusqu'au 30 mars
Commentaires
du 16 au 22 janvier 2014
Théâtre de Liège
Place du 20-Août
4020 Liège
04/342 00 00
http://www.plaisirdoffrir.be/theatre/detailsSpectacles.php?recordID...
http://www.agendamagazine.be/en/blog/hamlet-la-v%C3%A9rit%C3%A9-par...
Un article détaillé...
Tu nous as gâtés en photos de peintures préraphaélites : j'adore.
Pour la pièce, je partage. Bonne fin de journée.
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre2066-chapitre3054.html
LA REINE. - Un malheur marche sur les talons d'un autre, tant ils se suivent de près : votre soeur est noyée, Laertes.
LAERTES. - Noyée ! Oh ! Où donc ?.
LA REINE. - Il y a en travers d'un ruisseau un saule qui mire ses feuilles grises dans la glace du courant. C'est là qu'elle est venue, portant de fantasques guirlandes de renoncules, d'orties, de marguerites et de ces longues fleurs pourpres que les bergers licencieux nomment d'un nom plus grossier, mais que nos froides vierges appellent doigts d'hommes morts. Là, tandis qu'elle grimpait pour suspendre sa sauvage couronne aux rameaux inclinés, une branche envieuse s'est cassée, et tous ses trophées champêtres sont, comme elle, tombés dans le ruisseau en pleurs. Ses vêtements se sont étalés et l'ont soutenue un moment, nouvelle sirène, pendant qu'elle chantait des bribes de vieilles chansons, comme insensible à sa propre détresse, ou comme une créature naturellement formée pour cet élément. Mais cela n'a pu durer longtemps : ses vêtements, alourdis par ce qu'ils avaient bu, ont entraîné la pauvre malheureuse de son chant mélodieux à une mort fangeuse.
LAERTES. - Hélas ! elle est donc noyée ?.
LA REINE. - Noyée, noyée.
LAERTES. - Tu n'as déjà que trop d'eau, pauvre Ophélia ; je retiendrai donc mes larmes... Et pourtant... (il sanglote) c'est un tic chez nous : la nature garde ses habitudes, quoi qu'en dise la honte. Quand ces pleurs auront coulé, plus de femmelette en moi ! Adieu, monseigneur ! j'ai des paroles de feu qui flamboieraient, si cette folle douleur ne les éteignait pas. (Il sort.). LE ROI. - Suivons-le, Gertrude. Quelle peine j'ai eue à calmer sa rage ! Je crains bien que ceci ne lui donne un nouvel élan. Suivons-le donc. (Ils sortent.).
http://www.demandezleprogramme.be/-Detail-agenda-?id_event=8230#cri...
drame familial... http://lesfeuxdelaramperogersimons.skynetblogs.be/archive/2013/03/1...
écoutez:
Le Grand Charivari 2013-03-02 Michel DEZOTEUX
Fin parole: 1'43''00
http://www.rtbf.be/radio/podcast/player?id=1804562