DEUX FABLES VIRALES
(pour couronner le corona)
REVANCHE
Petit Virus presque inconnu dormait tranquille au fin fond du bout du monde.
Il s'ennuyait.
Un jour, passant pas très loin d'un touriste étalé près de la piscine d'un hôtel all inclusive, il s'aperçut que l'homme dormait au soleil bouche ouverte.
Il sauta et atterrit sur le palais de l'homme qui l'avala.
Petit Virus entreprit un joyeux périple à l'intérieur.
Là, il se multiplia et devint colonie.
Juste retour des choses après tant de siècles d’impérialisme planétaire par les Européens.
SUPER-HEROS
Un miniminuscule virus anonyme parvint à s'infiltrer en quelques mois à travers le monde entier.
Il prospérait, prospérait tant et tant qu'il devint vedette mondiale de la télé, des radios, des journaux, des réseaux sociaux.
Une renommée inconcevable. Il reçut alors un nom de baptême qui concrétisa son identité.
Notre virus vivait dans l'euphorie de sa prospérité, de sa postérité.
À tel point que voyant les transformations qu'il suscitait, se mit à rêver qu'il aurait un jour le prix Nobel de la paix s'il parvenait, lui tout seul, à provoquer la bascule de l'économie anarchiquement néolibérale vers la non-croissance, vers la dévalorisation totale des bénéfices financiers, vers la dépollution générale.
Il est sûr et certain qu'il va y parvenir ; ce qui le rend plus efficace encore.
©Michel Voiturier
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