Espoirs éphémères.
A bord d’une arche de fortune, je naviguais.
Espoir battant pavillon, elle se nommait.
Je parcourais mers et océans, au gré des vents.
A la merci des cyclones et ouragans
Tantôt en silence, elle voguait
Tantôt en rage, elle roulait elle tanguait
Aux écueils de la vie, elle se heurtait.
Dans l’almanach, j’usais mes yeux,
Exhortant Dieu à exaucer mes vœux
Perché en vigie, je scrutais les horizons.
Jamais je ne perdais espoir, ni raison
Au désespoir, de funèbres oraisons.
A mon jardin, de superbes floraisons.
Je lâchais ma colombe, elle revenait,
Avec de menues brindilles, sur ma main elle se posait.
Arrivé à terre, la brume s’étale sur mon ile, dégarnie de ses fleurs.
Las de ma vue, elles ont élu domicile ailleurs, sous d’autres cieux.
Parfois, la brume se dissipe et j’aperçois
Quelques étoiles bien loin, dans un ciel en émoi.
Où flottent quelques cumulus qui présagent des éclaircies.
Une lueur emplit mon âme et l’adoucit.
Désormais, me dis-je, loin de moi les déboires.
Mais je caresse de menus espoirs.
Alors ma flamme vacillante, flamboie ondoyante.
Je me hâte de la nourrir,
De peur qu’elle succombe et de la voir mourir.
Pour qu’elle flambe ne serait-ce qu’un instant.
Qu’elle illumine la nef encore quelques temps.
Jusqu’à ce que je parvienne à l’autel du salut
Pour que de la grâce, je ne sois déchu.
Bombant le torse, fier d’avoir sillonné toute une vie,
D’avoir mené à bon port ma destinée
Laissant aux nymphes les écumes de mon odyssée.
Je perçois maintenant dans mon cœur,
Les lueurs d’un Éden, où j’ose espérer
Goûter aux délices, à la sérénité.
Les crépitements de mon âme encore incandescente
Donnent la voix à des passions étincelantes.
Je me réjouis et je m’enivre d’un doux vertige,
Des joyeuses lallations éthérées.
Mes Amours au sourire angélique voltigent
Devant mes yeux larmoyants de félicité.
Récompensant mon dur labeur.
C’est là mon espoir, ma douce quiétude.
A plein poumons, je savoure et j’y puise mon bonheur.
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