Asseyons-nous tous deux près du chemin
Asseyons-nous tous deux près du chemin,
Sur le vieux banc rongé de moisissures,
Et que je laisse, entre tes deuxmains sûres,
Longtemps s'abandonner ma main.
Avec ma main quilongtemps s'abandonne
A la douceur de se sentir sur tes genoux,
Moncoeur aussi, mon coeur fervent et doux
Semble se reposer, entre tesdeux mains bonnes.
Et c'est la joie intense et c'est l'amourprofond
Que nous goûtons à nous sentir si bien ensemble,
Sansqu'un seul mot trop fort sur nos lèvres ne tremble,
Ni même qu'unbaiser n'aille brûler ton front.
Et nous prolongerions l'ardeurde ce silence
Et l'immobilité de nos muets désirs,
N'était quetout à coup à les sentir frémir
Je n'étreigne, sans le vouloir, tesmains qui pensent ;
Tes mains, où mon bonheur entier reste scellé
Etqui jamais, pour rien au monde,
N'attenteraient à ces chosesprofondes
Dont nous vivons, sans en devoir parler.
Commentaires
Merci Valériane d'Alizée, joie de vous voir passer par ici, lire les mots si sublimes de Verhaeren, un de nos tout grands poètes, qui m'accompagne depuis ma jeunesse! Amitiés pascales...
Merci Rebecca, pour votre appréciation! Amitiés,
Pascale
Merci pour votre commentaire qui me touche. Verhaeren est inimitable, c'est un de nos joyaux en littérature!
heureuse d'avoir pu contribuer à retrouver votre enfance, par le biais de ce poème. Souvenirs... merci aussi particulièrement pour ce poème de Verhaeren récité par lui-même; cela ma va droit au coeur et je l'ai écouté, et vais encore l'écouter, plusieurs fois, une merveille! Quel beau cadeau de bienvenue!
Ma grand-mère habitait rue Emile Verhaeren à Bruxelles, je me souviens d'avoir entendu prononcer ce nom quand j'avais 5 ans, c'est un de mes lointains souvenirs...
Je vous répondrai à l'autre billet, dès que j'aurais plus de temps. A bientôt.
Amicalement,
Pascale
Vos vers à vous sont épurés ce qui en fait toute leur beauté. Mais de vous à moi, avouez que cette poésie-là n'a pas d'égal.
Idiotie: comme si les poésies avaient leurs égales.
Je vous confierai que vous venez de me faire un présent inestimable. Petite, mais vraiment toute petite enfant, mon père me faisait écouter un vieux 33 tours où la voix de Victor Francen récitait quelques poèmes de Verhaeret. J'entends encore, Le vent, Le saule et Ardeurs naïves et remonte tous ces instants merveilleux qui déjà me lavaient l'âme pour la rendre propre à être réceptive.
Je vous offre ce https://www.youtube.com/watch?v=pyrfr_Ip9HU&p=BED64B230422CC9F&a...
en guise de merci, de souhait de bon jour.
J'ai envie de vous dire que je pleure. Pleurs de joie.
Le bonheur d'aller en ballade sur des vers aussi beau que ceux d'Emile Verhaeren est à ce point rare...
Oh merci, merci mille et une nuit de fois en ce midi au soleil pâle. Chanter ainsi l'amour, vous place au rang des Aragon, Eluard et tant d'autres que nous connaissons vous et moi.
Il jongle avec les mots, son art sonde les profondeurs.
Je l'apprécie particulièrement.
J'en suis incapable
bravo