À la mémoire de mon oncle, Léon Siksou
...
Il s’appelait Léon, et je ne sais pourquoi,
J’ai entendu son nom murmuré près de moi,
Alors que je lisais, peut-être un peu distraite,
Sur mon petit écran, des pensées de poètes.
Est-ce le mot pioupiou, rencontré par hasard,
Qui a fait resurgir d’un bien épais brouillard,
Ce nom, que j’entendais souvent, dans ma jeunesse,
Quand mon père et mon oncle accueillaient la tristesse?
À voix basse, parfois, ils évoquaient l’enfer
Le feu inévitable et la mort par le fer.
Ils y étaient au coeur, eux et Léon, leur frère,
Enfoui sous leurs yeux sans aucune prière.
C’était l’aîné des trois. Revenus de la guerre,
Ils surent conserver leur histoire et se taire,
Léon avait été déclaré disparu.
Mes grands- parents, je crois, longtemps y avaient cru.
Ils le retrouveraient, fêteraient son retour.
À sa place, était mis son couvert, les grands jours.
Léon le bien aimé, dont sans cesse parlait
Cette femme enjouée, ma grand-mère Lalée.
4/10/2004
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