Les deux finalistes Tatiana Chernichka (Russie, 28 ans) & Zhang Zuo (Chine, 23 ans) seront les premières à se produire le premier soir des finales du concours Reine Elisabeth au Palais des Beaux-Arts des Bruxelles le lundi 27/05 [20:00]
Tatiana Chernichka (Russie, 28 ans)
Première à ouvrir les demi-finales cette pianiste de l’âme et de ses tourments aurait plu à Charlotte Brontë. Pour son côté sauvage, impliqué et décidé. Elle a le souffle, la vision et des qualités sonores exceptionnelles. Ce n’est nullement au figuré que Tatiana attaque son récital par les Sarcasms op. 17 de (Sergey Prokofiev). La force brutale est tournée en dérision. Son esprit moqueur de farfadet insaisissable taquine les basses de façon subversive. La fluidité de la mélodie est battue en brèche par des accords furieux de la main gauche. Sorte de David au féminin, l’esprit ou la musique effleure le clavier et s’évanouit. Le doigté prend des allures de flocons de neige. Quelques derniers aboiements féroces et réguliers s’éteignent pour toujours! Le public est déjà gagné par l’admiration. Passons aux Voiles de (Claude Debussy). Voici la pianiste devenue harpiste ou dentellière de la musique. La main gauche fait sonner une note insistante, ensuite viennent des affleurements mélodiques et, silence. Ce qu'a vu le vent d'ouest (Claude Debussy) répand des rafales sauvages, démonte une mer orageuse : flots débordants, ruptures abruptes. Elle joue ensuite Dream de (Frederic Rzewski), par cœur!, en apprivoisant les notes qui éclaboussent l’imaginaire. Longues trilles qui évoquent les stalagmites d’une grotte immense éclairée de couleurs acides. Elle traduit à merveille l’œuvre de l’eau sur la pierre, celle de l’esprit sur le néant. Après une lecture du Dante (Franz Liszt). La pianiste s’échappe dans un soulèvement tectonique. Elle lâche des sonorités vibrantes de tocsin et s’élance vers l’infini. Elle est capable de notes douces, timides, harmonieuses, paisibles qui rejoignent une réalité assumée par la main droite seule. Le rêve ensuite s’éprend des deux mains qui voltigent sur tout le clavier. Trois quart d’heures de passion, de gammes frénétiques ou d’alchimie pour fabriquer l’élixir de douceur. Passionnante à voir et à entendre ! Dommage que nous n’ayons pas pu assister à son concert de Mozart : Concerto n. 23 in A major KV 488 (Wolfgang Amadeus Mozart) ! On l’imagine bien en concertiste enflammée !
Elle apparaît au récital, vêtue d’un fourreau de noires paillettes d’Ondine qui sort des flots. Dans l’ordre elle interprétera la pièce imposée de Dream (Frederic Rzewski) puis, Ondine (Maurice Ravel Gaspard de la nuit) et les 12 Etudes symphoniques op. 13 (Robert Schumann) Elle a le sourire aux lèvres et un copion de la partition dans le piano. Elle semble masser le piano et extraire tour à tour de la fièvre et des notes hallucinatoires. Elle respire ses notes comme des frémissements aquatiques. Tableau musical liquide, chevelure ou fil mélodique de l’eau? Elle a terminé Dream avec extrême sensibilité musicale. De son toucher caressant, elle pétrit la musique d’Ondine comme une matière vivante et délicate, elle taquine les touches noires en de longs frissons prolongés avant un dernier plongeon furtif. Son exécution d’une des œuvres les plus difficiles de Schumann ne manque pas de timbre et de variété d’atmosphères. Entre l’appel du large et la légèreté des piqués chargés d’humour, sautillants et juvéniles elle part en chevauchée d’amazone musicale entre les accès de tendresse ou de colère. C’est un carillon féerique qui nous emmène dans une autre réalité. Cadences variées et créatives : doux, énergique, brillant, expressif et mobile à l’extrême. Superbe complexité polyphonique aux très beaux reliefs. Tout se transforme, à l’infini même si le thème réapparaît avec insistance. Avalanches de bonheur, promenade sentimentale d’être solitaire et ardent ? De toutes façons, credo vital dans la musique qui se termine sur un final en panache.
Des applaudissements enthousiastes accueillent son Concerto n. 24 en ut mineur KV 491 (Wolfgang Amadeus Mozart). Équilibre de la construction, très beaux accords pleins de vivacité, doigté à la légèreté féerique. La pianiste a créé une véritable osmose avec l’orchestre, ses regards dansent avec le chef d’orchestre. Le Larghetto fait arrêter le public de respirer, son toucher moelleux est toute volupté et sensibilité. Le visage se contracte d’intelligence avec la musique, l’orchestre lui donne la réplique, au cœur de l’émotion. L’Allegretto ne décevra pas. La pianiste peut y déployer toute sa maturité et sa fantaisie musicale. Elle quitte la scène du Studio 4 de Flagey avec un sourire lumineux, plus qu’épanoui. Voilà une artiste accomplie, porteuse de joie. Que demander de plus?
Commentaires
Reine Elisabeth: Tatiana Chernicka dispersée, exceptionnelle Zhang Zuo
Serge Martin
cmireb2013Mis en ligne mardi 28 mai 2013, 12h26
Les douze finalistes du Concours Reine Elisabeth entament leur dernier sprint. Chaque soir, deux concurrents se produiront dans une sonate de Haydn, Mozart Beethoven ou Schubert ainsi que dans l’œuvre imposée inédite et le concerto de leur choix. Ce lundi soir, Tatiana Chernick et Zhang Zuo étaient les deux finalistes à jouer.
Tatiana Chernicka (Russie, 29 ans) nous avait laissé l’image d’une musicienne sérieuse mais tendue. On retrouve son impatience dans le « Moderato » de la 23e sonate de Haydn : des grappes de notes qui se répondent et se pourchassent avec une célérité un peu vide. De belles demi-teintes éclairent l’« adagio » : le ton s’apaise un peu, un chant s’esquisse mais il ne s’épanouit pas. La précipitation reprend évidemment ses droits dans le « Presto » final qui ne prend guère le temps de respirer.
On l’a dit : l’écriture de l’imposé de Michel Petrossian est de facture très française. La clarté et la transparence éveillent des couleurs diverses et variées selon les épisodes et les jeux de répartie entre le piano et les solistes de l’orchestre. C’est donc là que doit se révéler le tempérament du finaliste. L’attaque du piano doit selon le compositeur marquer le tempo de toute l’exécution.Celle de Chernicka est froide et lente. L’ensemble de l’exécution s’en ressentira. Le clavier ne s’incruste jamais dans la masse orchestrale et demeure dans sa distance solitaire. Ce soliloque qui ne convainc pas, le soliste et l’orchestre semblant suivre des parcours parallèles. Et pourtant l’ONB propose parfois de belles couleurs : elles ne trouvent hélas guère de répondant. Si on ne lui en apporte pas, « In the Wake of Ea » est une partition quid perd alors de sa substance et devient une série de séquences dispersées qui perdent bien vite leur intérêt. Cet imposé propose au candidat de révéler une nature. La leçon de cette exécution est que, si le soliste ne le fait pas, l’œuvre crée un effet de répulsion. Un piège auquel n’a pas vraiment échappé la finaliste.
On attendait par contre un premier concerto particulièrement intense dans la grande tradition léonine russe. Le grand portail d’entrée fait un instant illusion mais très vite des ralentissements intempestifs viennent bloquer le discours. L’œuvre s’étiole inexorablement. Un second mouvement qui se perd dans une foule de détails inutiles et un finale poussif, prosaïque et achèvent de compléter le massacre. En finale du Reine Elisabeth, c’est consternant !
Une prestation exceptionnelle
Elégance, précision, imagination, Zuo Zhang (Chine, 23 ans) est une fine musicienne dotée de moyens importants. « Allegro » enjoué mais bousculé, scherzo enlevé et parfois grognon, menuet délicieusement chantant, finale impérieux et volontaire : le Beethoven de cette 18e sonate est la rencontre heureuse d’un ton enjoué et de savants effets perturbateurs. Une belle imagination de timbres domine l’attaque de l’imposé : elle prélude à un dialogue vivifiant avec l’orchestre qui nous vaut des moments d’une belle complicité. La partition de Petrossian trouve enfin sa juste perspective.
Sonorités superbes et profondes, qualité du chant, justesse des phrasés, le premier mouvement du concerto de Tchaïkovski a beaucoup de classe. Il a aussi un sacré aplomb que l’on n’attendait peut-être pas de cette candidate. Du relief, de l’énergie, de la vigueur, on est bien face à un des grands concertos romantiques. Un « andantino semplice », savoureux et aérien, tout en suggestions fantasques et un finale aussi vigoureusement emporté que solidement charpenté confirment, au-delà de la fine musicienne, l’existence d’un sacré tempérament. Une prestation qui dépasse par son panache nos espoirs.
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Michel Petrossian, Tatiana Chernichka et Zuo Zhang
Alors que nous entendions ce soir la première mondiale de In the Wake of Ea du compositeur français Michel Petrossian, nous avons été surpris par une interprétation duPremier Concerto pour piano de Tchaïkovski, jazzifié par une Marin Alsop en pleine forme.
Mais revenons aux candidates de ce soir : deux femmes, Tatiana Chernichka (Russie) etZuo Zhang (Chine) ont toutes les deux décidé d’interpréter le concerto de Tchaïkovski. Pour la première, commençant par la Sonate en fa majeur de Haydn (Hob. XVI :23), on ne la sent pas immédiatement à l’aise. Il lui faudra du temps pour s’épanouir dans l’acoustique si particulière du Palais des Beaux-Arts. Relativement rapide, le premier mouvement semble survolé, même si la technique impitoyable s’y révèle pleinement. Très belle virtuosité, une belle main droite, construite, stable et précise. Les plans sonores sont respectés et pensés avec intelligence. Le second mouvement semble plus évocateur pour la pianiste qui n’hésite pas à timbrer, ce qui manquait justement dans le premier mouvement. Phrasés captivants, main gauche attentive à la sonorité de la droite -voire en retrait par endroits- qui met alors en avant le côté déclamatoire de cette longue poésie. Le troisième mouvement sera plus précis, avec un toucher vif. La pianiste commence à prendre plus de libertés même si le tout restera très égal. Etait-il judicieux de choisir cette sonate pour la finale ? Ce n’est clairement pas une œuvre où l’on peut démontrer toutes ses qualités de musicien. Le concerto imposé avec lequel elle poursuit sa prestation ne la met pas plus en valeur. Certes, il s’agit ici de la Première mondiale et la Première au sein du concours. Le poids à porter semble étouffer la pianiste couverte par un orchestre dominant bien que fragmentaire. Pourtant l’œuvre est intéressante et mérite quelques explications.
Ayrton Desimpelaere
http://www.crescendo-magazine.be/2013/05/michel-petrossian-tatiana-...
In the Wake of Ea de Michel Petrossian
Gagnant du Concours Reine Elisabeth de composition 2012, Petrossian conçoit son œuvre comme un dialogue ininterrompu entre le soliste et l’orchestre.
Très justement, dans son explication, il présente le soliste comme Ea, le dieu des eaux souterraines et créateur des arts, et l’orchestre comme la lyre qui s’affaiblit avec le temps. Cette construction pour présenter Babylone -cette grande civilisation orientale qui n’existe presque plus aujourd’hui- est finalement caractérisée par l’évolution et la transformation de cette région.
Les procédés employés par Petrossian sont avisés. Il utilise l’étendue de tous les instruments, principalement les vents et les percussions, transforme le son et se plaît à utiliser l’extrême aigu de plusieurs d’entre eux. Il n’hésite pas à utiliser des méthodes de jeu inhabituelles, tels que le travail sur la respiration, la manière de souffler ou de pincer l’embouchure. Même chose pour les percussions aux procédés divers pour proposer des sons particuliers. Par dessus, il produit un travail renversant sur la résonance en lien avec l’eau, rendant aquatique l’atmosphère de certains extraits. D’ailleurs la musique, peu virtuose, est ample, assez lente et ne subit pas de réelles transformations de tempo. En dialogue avec les vents, les percussions offrent des couleurs rarement entendues au sein d’un orchestre, à l’image de bulles qui n’explosent jamais, qui continuent de vivre par l’histoire, la mythologie. Même sans le son, on continue de percevoir une sensation, un trouble qui nous plonge dans un monde divin très expressif.
La recherche des plans sonores est intense avec, notamment, des glissandos aux cuivres qui répondent toujours au soliste. Ce dernier, sensé représenter Ea, doit évoquer l’idée de permanence. Deux procédés pour cela : les notes répétées et une phrase musicale transformée et variée.
D’un point de vue historique, le piano représente la quatrième corde de la lyre qui, comme le rappelle Petrossian, est composée de cinq cordes devant et quatre derrière. La quatrième, note primordiale de l’échelle babylonienne, est le fil conducteur de l’œuvre. Les analyses de deux tablettes babyloniennes par Marcelle Duchesne-Guillemin, nous apprennent que cette corde porte une indication spécifique : “ faite par le dieu Ea ”. On comprend mieux alors le côté presque autoritaire du piano qui doit remettre dans le bon chemin les “ autres cordes ” de l’instrument, évoquant très certainement l’humanité.
En dehors de cette direction, c’est celle de l’évolution de l’humanité qui est caractérisée. Peu de traces persistent aujourd’hui de cette musique et le symbole que veut donner ici Petrossian est justement l’évocation d’un monde disparu. L’orchestre s’efface avec le temps pour caractériser la perte de Babylone, son côté immatériel caractérisé par ces bruits curieux et cette résonance appréciée. Petrossian maîtrise la combinaison des sons, offrant parfois des assemblages novateurs. Tel un prophète, le piano ne s’interrompt jamais et nous propose une histoire sans cesse renouvelée comme quelque chose qui revit après une mort certaine. Ce renouvellement est aussi caractérisé par quelques envolées pianistiques redoutables, comme des pincements plus secs pour montrer que tout n’est pas aussi flexible. Il prévient et offre en quelque sorte un souffle à l’orchestre qui ne meurt véritablement jamais.
C’est en cela que l’oeuvre est particulièrement intéressante : elle propose un récit perpétuel qui pourrait continuer même après l’audition. D’un point de vue directionnel, l’œuvre n’est pas la plus complexe jouée au concours. Très peu de grands tutti, préférant une œuvre fragmentaire qui a tout son sens ici. Les cordes sont peu présentes sauf pour offrir quelques notes surprenantes ou pour accentuer le côté aquatique et divisé. Le chef indique l’atmosphère que l’œuvre requiert, un rôle qui se place davantage sur le plan sonore que technique.
Il est dommage que la première candidate n’expose pas plus la volonté du compositeur. Le côté mystique est en retrait et “ l’annonce ” de ce qui va arriver n’est pas assez mise en avant. Elle aborde tout l’ambitus du clavier mais on aurait préféré qu’elle prenne le temps de faire sonner certaines notes tandis que d’autres nous paraissent trop en retrait. Le prophète a un peu de mal à faire vivre l’orchestre et le pari de renouveler l’histoire de la lyre est alors inversé. La pianiste se nourrit de ce qu’elle entend mais c’est bien sûr l’inverse qui est souhaité. Néanmoins, elle présentera de belles qualités techniques et on ne peut que la féliciter pour cette lecture. Enfin, elle termine par le Concerto n°1 de Tchaïkovski où elle semble plus à l’aise. C’est un piano qui sonne qu’elle nous offre, parfois un peu trop. Belle virtuosité, beau timbre dans les passages plus calmes, tout est contrôlé et on regrette quelques décalages avec l’orchestre. Marin Alsop écoute attentivement les solistes et provoque une énergie qui convient au compositeur russe. Malheureusement, l’orchestre ne réagit pas toujours comme elle le voudrait et cela se perçoit par différents gestes de direction qu’elle donne. Le second mouvement est lyrique avec une belle conduite des phrases, un dialogue construit s’installe entre soliste et orchestre tandis que les passages plus rythmiques sont charmants. Enfin, elle conclut sa prestation avec un troisième mouvement virtuose, énergique mais un peu brouillon. La pianiste qui a pourtant montré des qualités remarquables semble épuisée ce soir et ne montre pas l’entièreté de son potentiel musical.
Le plaisir se retrouve en revanche chez la pianiste chinoise. Abordant la scène avec fougue, la pianiste ravit le public par son sourire et sa passion de jouer. Et c’est un véritable concert qu’elle nous propose. Que ce soit, Beethoven, Petrossian ou Tchaïkovski, elle approche chaque œuvre avec vivacité et allégresse. Ainsi, commençant par la Sonate n°18 de Beethoven, elle propose une version moderne et rapide qui fonctionne. Du début à la fin, elle joue l’œuvre avec joie, une joie que l’on rencontre rarement chez Beethoven. C’est une histoire qu’elle nous raconte, parfaitement narrée par une technique implacable, une énergie inouïe, une musicalité contrôlée et des plans sonores maîtrisés à la perfection. Il n’y a pas grand chose à ajouter si ce n’est que le troisième mouvement est poétique avec une belle conduite des phrasés et contours mélodiques. Le galop final nous emmène dans une danse folle qui ne se termine jamais avec ses motifs répétés. Elle s’investit pleinement dans l’œuvre et parvient à s’exprimer comme elle le souhaite. Son interprétation de l’œuvre de Petrossian nous convainc aussi. Cette musique épurée à la forme classique lui convient parfaitement. Elle a comprit tout l’enjeu de l’œuvre : la recherche des plans sonores tout en pinçant certaines notes tel un rappel à l’ordre. Elle domine l’orchestre qui l’écoute et la suit aisément. Le côté mystérieux est bien présent et elle dialogue avec l’orchestre. Enfin, le Concerto de Tchaïkovski est évidemment un succès largement applaudi par le public. Son jeu est souple, sonore, précis. Le dialogue avec l’orchestre s’installe dès les premières mesures et l’énergie qu’elle déclenche se ressent dans l’orchestre. Quelques petits accidents de justesse pour les cuivres ne la gêneront pas et elle ne cesse d’avancer dans le premier mouvement. Pour le second mouvement, elle expose un chant déclamé avec justesse tandis qu’elle voltige dans les passages plus rythmiques. C’est une véritable leçon de chant. Enfin, le dernier mouvement conclut sa prestation avec honneur. Adoptant une démarche type jazz, Marin Alsop tente de présenter un Tchaïkovski moderne, dansant en exposant à plusieurs reprises des voix que l’on n’entend jamais. Cette dynamique convient à la maitrise pianistique de la candidate qui répond à cela avec joie. La jeune femme fait preuve d’une maturité musicale incroyable. Elle semble mieux comprendre l’atmosphère russe de Tchaïkovski que certains pianistes compatriotes du compositeur. C’est une réelle source d’inspiration pour les jeunes pianistes comme pour les plus âgés. On l’aura compris, cette soirée se termine sur le succès largement mérité d’une pianiste pétillante.
Ayrton Desimpelaere
http://www.crescendo-magazine.be/2013/05/michel-petrossia
rencontrer le compositeur Michel Petrossian http://www.cobra.be/cm/cobra/cobra-mediaplayer/redactietips-cobra/k...
http://www.liberation.fr/societe/0101641458-j-etais-un-joyeux-paien...
Libération, 15 juin 2010
Un cœur pour Paris est une église récente. A l’origine, il y a Michel Petrossian, 36 ans, et son épouse. Ils se sont rencontrés au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Lui était en classe de composition, elle d’esthétique. «J’étais un joyeux païen, ma femme vient d’une famille très engagée dans le protestantisme, raconte Michel Petrossian. Un jour, elle m’a dit : "Il y a quelque chose que nous ne partageons pas et qui est important pour moi : la Bible." Je l’ai lue pour lui faire plaisir. J’ai été saisi. La figure de Jésus m’a interpellé.»Alors que sa carrière de compositeur est en train de décoller, Michel Petrossian plaque la musique pour entrer en religion. Il est marié, ce sera forcément chez les protestants, mais lesquels ? «Je n’avais pas d’idée préconçue. Soit je choisissais une église avec une liturgie un peu élaborée, soit une communauté de type baptiste dont tout me séparait culturellement.» Le protestantisme évangélique lui paraît plus vivant, moins figé, que la branche luthéro-réformée. Il s’engage à France Mission, union d’églises baptistes dont l’un des objectifs est la création de nouvelles communautés. «On m’a dit : "Pourquoi tu ne démarrerais pas quelque chose ?"» Avec un couple d’amis, il se lance. Côté finances, Un cœur pour Paris a reçu des dons d’une fondation norvégienne installée aux Etats-Unis, d’églises anglaises et françaises, mais pas un dollar, jure Petrossian, des grandes fédérations baptistes américaines.
Michel Petrossian (né en 1973) est un compositeur français.
Biographie
Après des études de violoncelle et de guitare, Michel Petrossian étudie la composition, l’écriture, l’analyse et l’orchestration, notamment avec Isabelle Duha et Alain Louvier. Il entre auConservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, dans la classe de Composition où il travaille avec Guy Reibel, et suit des cours d’analyse, d’orchestration, de musique de l'Inde et d’ethnomusicologie. Il achève ses études en 2001, par un Diplôme de Formation Supérieure en Composition.
Soucieux de faire connaître la musique de son temps, il fonde en 1998, avec le compositeur Jérôme Combier, l'ensemble Cairn, constitué des élèves du Conservatoire de Paris1.
Dès la première année de ses études, il reçoit des sollicitations et des commandes : une œuvre pour piano par le Musée de l'Armée (créé à l’Hôtel des Invalides), une invitation auGoteborg Art Sound Festival (œuvre commandée et créée par l’ensemble KammerensembleN), résidence au CNR de Limoges (commande d’une œuvre pour chœur et orchestre)… Il écrit également la musique pour un film expérimental présenté à la Cité de la musique et à la télévision, ainsi que dans des festivals à Prague et à Londres.
Suite à une session de composition, il est sélectionné pour une double résidence au Canada, auprès du Nouvel Ensemble Moderne, et à la Fondation Royaumont, avec l’ensemble l’Instant donné. L’Académie des Beaux-Arts – Institut de France lui décerne le Prix Veuve Buchère. La plupart de ses œuvres sont diffusées sur France Musique et France Culture.
Après ce parcours, son intérêt le porte vers les civilisations anciennes et la philologie, et il se consacre à l’étude approfondie de l’Hébreu, Grec, Ougaritique, Araméen, Babylonien, Vieux slave et Arménien à l’École des langues et des civilisations de l’Orient ancien (où il enseigne également l’Hébreu ancien) ainsi qu'à la Sorbonne où il obtient un Master.
Il séjourne une année à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, où des études de terrain l’amènent à s’intéresser à la musique du Proche-Orient ancien. Il accompagne des voyages dans la région qui mettent en lumière le lien entre les textes anciens et le contexte historique et géographique qui les a vus naître.
Il anime de nombreuses émissions sur la radio Fréquence protestante, et s’implique dans des activités pastorales à Paris pendant quelques années.
Il travaille actuellement sur un projet d’opéra avec la librettiste et auteure américaine Leslie Dunton-Downer, lauréate du Berlin Prize pour 2013-2014. En vue de cette collaboration, Michel Petrossian entreprend une synthèse à partir de sa double compétence musicale et philologique afin d'articuler une écriture vocale nouvelle.
Michel Petrossian a remporté le Grand Prix International Reine Elisabeth de Composition 2012. Son concerto pour piano et orchestre, In the Wake of Ea, sera interprété au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles par les 12 finalistes du concours de piano et l'Orchestre National de Belgique placé sous la direction de Marin Alsop, du 27 mai au 1er juin 2013 (création mondiale le lundi 27 mai)
A propos de l'épreuve du concerto imposé:
http://www.sonuma.be/archive/l-%C3%A9preuve-du-concerto-impos%C3%A9
Celui de 2013 est de Michel Petrossian: "In the wake od Ea"
Une lyre qui se défait sous la pression du temps, et une corde au milieu qui veut maintenir la permanence, de par son lien à Ea, tel est l’emblème de la musique babylonienne elle-même, immatérielle et ineffable, mais véhiculée par des instruments périssables et des voix qui se sont tues depuis longtemps. Cette tension est inspiratrice de l’oeuvre.
Le piano, image de la quatrième corde, vit des histoires de renaissances multiples, au rythme d’un mouvement aquatique. Tel un prophète élégant qui se meut au travers de courants fluviaux, il lutte par deux moyens (une note répétée et une phrase musicale tantôt verticalisée tantôt étalée) et en deux directions contraires à l’égard de l’orchestre : en s’opposant, et en cherchant à rallier.
L’orchestre, lyre amplifiée, s’abîme dans la dispersion, mais en est empêché par le piano, corde ‘faite par Ea’, qui lui communique des élans renouvelés et maintient la volonté de permanence. La forme générale de l’oeuvre procède par défragmentation, à l’image d’une civilisation qui subjugua l’Orient et dont il ne reste que quelques éclats de splendeurs découverts au gré des fouilles, sur une terre toujours agitée.
L’oeuvre est dédiée à la mémoire de mon père."
Michel Petrossian
Verstehen sie Deutsch? Hier ist die Tatiana mit interview (met nederlandse ondertitels)
Et aussi les autres si vous vous baladez sur Cobra .be
Un plaisir d'écouter sa voix! ils sont musiciens dans la famille, depuis 5 générations! http://www.cobra.be/cm/cobra/cobra-mediaplayer/redactietips-cobra/k...
bonne chance aux deux merveilleuses candidates de ce soir qui joueront le concerto imposé, en première mondiale!
In English (met nederlandse ondertitels): http://www.cobra.be/cm/cobra/cobra-mediaplayer/redactietips-cobra/k...