Absence de concertation
Cette fois, nos maisons culturelles sont véritablement choquées par le processus de décision politique qui ne respecte en rien la réalité. Nous nous opposons catégoriquement aux mesures qui ne visent qu’à créer une fausse perception. Nous avons le sentiment d’être sacrifiés pour permettre à d’autres secteurs de rester ouverts. Nous tenons à affirmer qu’il est impossible pour nous de réaliser à nouveau des investissements dans le but de de jouer pour un maximum de 200 spectateurs. Cette mesure est insensée mais également économiquement irréalisable après une année de perte de revenu continue.
Au cours des derniers 18 mois, un grand nombre de centres culturels professionnels ont élaboré des scénarios détaillés et mûrement réfléchis, ont consenti à des investissements considérables et ont dispensé diverses formations aux membres de leur personnel. Pour autant, ce travail titanesque ne semble avoir fait l’objet que de très peu de considération. Le fait de cibler strictement le secteur culturel nécessite une justification détaillée, dans le respect des principes de bonne gouvernance et de l’État de droit. Selon nous, cette justification doit être formulée par rapport aux connaissances, à la recherche et aux preuves empiriques. Nous nous demandons quelles données de recherche justifieraient que les institutions culturelles soient lésées par des règles aussi radicales.
L’utilisation obligatoire de masques, le contrôle du CST et, surtout, une bonne qualité d’air, garantissent une sécurité absolue dans nos salles. Les recherches scientifiques répétées et certifiées menées sur la qualité de l’air à la Monnaie, prouvent qu’avec une salle pleine, nous restons toujours largement en dessous du maximum autorisé de 1200 ppm. L’instauration d’un baromètre objectif permettant de surveiller ces données et de les faire vérifier en toute transparence par le plus grand nombre d’organismes possible est dans ce cas une solution simple et préventive.
Appliquer à tous une jauge maximale n’a pas de sens, car chaque salle est différente et la somme de 200 personnes représente dans certaines maisons la moitié de la capacité totale et dans d’autres, seulement un sixième.
Nous préconisons une approche individuelle du problème qui tienne compte de la situation réelle, laquelle est différente pour chaque maison culturelle.
En tout cas, nous sommes parfaitement en capacité de mesurer et de contrôler chaque représentation pour nous assurer que tout est sécurisé, tant pour les artistes que pour le public et le personnel. Nos maisons peuvent rester ouvertes et nous nous attendons à ce que cette mesure générique soit remplacée par une solution claire et sur-mesure. Lorsqu’un problème survient, nous agissons comme nous l'avons fait au cours des 18 derniers mois.
Nous osons espérer que la concertation avec le gouvernement demeurera possible de manière à éviter une telle adaptation constante des règles, ce qui nous permettra d’établir une vision à long terme que nous pourrons appliquer objectivement pour les mois ou les années à venir, tant que nous devrons vivre avec ce virus. Enfin et surtout, nous comprenons bien sûr la gravité de la situation et restons solidaires avec le secteur des soins de santé. La courbe doit redescendre et nous en tenons pleinement compte dans notre activité !
Peter de Caluwe (Directeur Général et Artistique du Théâtre Royal de la Monnaie)
Sophie Lauwers (Directrice Générale de Bozar)
Hans Waege (Intendant de l'Orchestre National de Belgique)
Pierre Thys (Directeur Général et Artistique du Théâtre National Wallonie-Bruxelles)
Michael De Cock (Directeur Artistique du Koninklijk
Commentaires
Je suis bien d'accord avec ces articles! Bravo Deashelle!
Adyne
Michael De Cock est exaspéré. La décision uniforme et unilatérale de ce vendredi au Codeco de limiter à 200 personnes le public dans toutes les salles de spectacle reste en travers de la gorge du directeur artistique du KVS.
Le Théâtre flamand de Bruxelles (Koninklijke Vlaamse Theater) avait été en avril le premier à mener un événement-test pour démontrer que les mesures et interdictions visant les salles de spectacles sont inutiles et/ou inadaptées au secteur du spectacle vivant. «Nous avons prouvé que notre activité était covid safe et responsable. Aujourd’hui, le cauchemar recommence!», tonne Michael De Cock, son directeur.
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Que vous inspire la nouvelle restriction imposée par le Codeco?
C’est une énorme erreur. Cette décision, en vigueur au moins jusqu’au 29 janvier, a été prise sans dialogue, dans une attitude de foot panique. Résultat, plein de maisons culturelles vont fermer et une masse de spectacles vont être annulés. Nous, même pour 10 spectateurs on continuera. Mais l’urgence est que le politique et notre secteur se parlent pour abolir cette jauge de 200 spectateurs en intérieur, ri-di-cule et désastreuse.
Un retour 7 mois en arrière, juste avant que vous ne lanciez le premier événement-test de Belgique?
Exact. On avait mis des mois à convaincre que la culture n’est pas vecteur d’un grand risque sanitaire; à élaborer, en partenariat avec politiciens, autorités, scientifiques, une manière de calibrer les publics de façon «secure». Les salles avaient énormément investis en équipement (aération, capteurs etc) pour calculer les jauges acceptables. Cela avait débouché, avec les autorités, sur les CIRM (Covid Infrastructure Risk Model) et CERM (Covid Event Risk Model) permettant si nécessaire, de moduler les jauges dans une fourchette de 200 à 500 personnes.
Nous réclamons au moins le retour à ces deux outils de calcul. Vendredi, la décision arbitraire d’une jauge à 200 n’a pour effet que de rendre notre travail impossible et de faire peur au public. Le Codeco a fait preuve de paresse intellectuelle.
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En effet chère Liliane!
""""Très jolies harmonies, vous ne trouvez pas ? Elles sont signées Samson&Gert, Piet Piraat, les K3, Kabouter Plop, les superstars flamandes de Studio 100, qui devaient accueillir ce week-end des milliers d’enfants pour le Grote Sinterklaasshow au Sportpaleis d’Anvers. Événement finalement annulé après le Codeco de vendredi. Et ce qui n’était qu’un bruit de couloir vendredi est devenu, ce lundi, une information confirmée par le vice-Premier ministre Ecolo Georges Gilkinet dans les colonnes du Soir : le comité de concertation de vendredi n’a servi qu’à faire endosser, par le Codeco, la décision d’annuler ce spectacle, annulation que ne voulait pas assumer seul le bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever.
Et donc on peut se poser la question : y a-t-il problème au 16, après un Codeco aux décisions sans queue, ni tête, totalement incompréhensible malgré la meilleure volonté du monde ?
Georges Gilkinet parle de "loyauté fédérale", mais Alexander De Croo a-t-il eu raison d’accepter de payer ce prix, pour au final, risquer de perdre même les plus enclins à faire confiance au gouvernement ?
Au final, on a donc un comité de concertation à la préparation bâclée, sur 24 heures, qui survient une semaine après un autre Codeco. On se souvient l’an dernier des tonnes de critiques subies par Sophie Wilmès, après le Codeco du 23 septembre 2020, qui avait relâché certaines mesures.
Cette année, pourtant, Alexander De Croo semble passer entre les gouttes, alors que le ou la locataire du 16 rue de loi programme ces Codeco, rédige les textes qui sont discutés, incarne véritablement les décisions et est responsable de leur compréhension.""" source RTBF
Hello Deashelle !
Mon événement asbl aussi est supprimé, avec une dédicace, une expo et un live painting devant 20 personnes !
Bien injuste, triste, que dire d'autre ?
Nous savons tous pourquoi et ce qu'il est passé.
Merci Anvers .
Nous attendrons des jours meilleurs !
je t'embrasse.
Durant sa conférence de presse. Le Comité de concertation a décidé vendredi d’interdire les "activités en intérieur", a indiqué à l’issue de la réunion le Premier ministre Alexander De Croo.
Le GEMS a donc été entendu par le gouvernement fédéral et les entités fédérées. Dans son rapport, le groupe — qui conseille le gouvernement dans sa stratégie de lutte contre l’épidémie de coronavirus — exhortait les autorités à suspendre tous les événements culturels, religieux, sportifs ou de loisirs de plus de 200 personnes. C’est désormais chose faite à l’exception des événements sportifs, des mariages et des réceptions des funérailles.
►►► À lire : Comité de concertations : toutes les décisions
Les représentations culturelles sous la jauge de 200 personnes restent donc autorisées, mais limitées à 200 personnes assises. Le port du masque et le Covid Safe Ticket (CST) sera obligatoire dès 50 personnes.
Le secteur de la culture a réagi : c’est absurde de mettre une jauge comme celle-là sans tenir compte de la taille de la salle. "On a le sentiment de ne pas être respecté", réagit David Michels, directeur du théâtre royal des galeries. "Nous avons 900 places au théâtre. On nous impose 200 personnes que ce soit ici, à Forest National ou au Palais 12. Un enfant de huit ans comprend que ça n’a aucune logique. C’est un peu énervant."
À l’Opéra de la Monnaie à Bruxelles, même constat : c’est inutile et injuste. "On ne peut pas nous comparer avec le secteur événementiel", répond Peter De Caluwe, le directeur général. "Nous sommes une salle dans laquelle la ventilation fonctionne, les gens sont assis et portent le masque. Ils ont le CST, ne bougent pas pendant le spectacle, ne parlent pas. Nous sommes un secteur complètement protégé."
Du côté des foires et salons, la plupart sont annulés. Denis Delforge, directeur général de Brussels Expo : "Nos activités sont essentiellement des événements de grande capacité à l’intérieur pendant cette période de l’année. Les décisions d’aujourd’hui annulent les quelques événements qui étaient encore organisés."
source
Pour faire plaisir à ceux d'Anvers, et rien que pour cela, triste Belgique.
En Belgique, les responsables d’institutions culturelles s’élèvent contre une possible fermeture des théâtres et musées
Alors que le nombre de contaminations au Covid-19 explose en Belgique (plus de 17.800 cas quotidiens en moyenne entre le 23 et le 29 novembre), entraînant une augmentation des hospitalisations en soins intensifs (plus de 800 lits sont actuellement occupés), le Comité de concertation, équivalent de notre Comité scientifique, doit se réunir ce vendredi pour demander de nouvelles mesures restrictives. Plusieurs pistes sont évoquées dont, à nouveau, la fermeture des lieux culturels – et ce, alors que plusieurs études montrent que ceux-ci ne sont pas des foyers de contamination.
Face à cette incohérence, plusieurs directeurs d’institutions ont signé une tribune commune pour rappeler certaines réalités : « Le secteur culturel est parfaitement conscient que des mesures sont nécessaires pour contenir la quatrième vague. Nous contribuons depuis plus de 18 mois à trouver des solutions constructives et à assurer la sécurité de notre personnel, de nos artistes et de notre public. En ce sens également, nous restons un secteur créatif et toujours flexible. Nous trouvons incompréhensibles les nouvelles voix qui demandent l’interdiction de tous les événements en salle. Depuis plus d’un an, notre secteur a recours à des protocoles stricts, le port du masque est obligatoire, nous travaillons en bulles, nous faisons passer des tests à notre personnel plusieurs fois par semaine, etc. », écrivent les signataires, parmi lesquels figurent Peter de Caluwe (Directeur Général et Artistique du Théâtre Royal de la Monnaie), Sophie Lauwers (Directrice Générale de Bozar), Hans Waege (Intendant de l’Orchestre National de Belgique), Pierre Thys (Directeur Général du Théâtre National Wallonie-Bruxelles) et Michael De Cock (Directeur Artistique du Théâtre royal flamand).
Absence de concertation
Et de poursuivre : « Nous trouvons que la demande de fermer les théâtres et les musées est inconcevable et nous avons une sensation désagréable de « déjà-vu », face à cette proposition qui ne repose vraisemblablement sur aucune preuve scientifique. Refuser maintenant au public l’accès à la culture alors qu’il est clair pour tout le monde que les sources de contamination les plus dangereuses ne s’y trouvent pas, semble terriblement arbitraire. Nous regrettons également que de telles mesures soient prises sans consultation avec le secteur concerné, sans explication et sans vérifier dans quelles mesures les protocoles déjà stricts pourraient être améliorés. Cela donne l’impression que les responsables politiques ne prennent pas le secteur culturel au sérieux, qu’il ne vaut pas la peine d’appliquer à ce secteur la même logique de consultation et de mesures minutieuses que celle appliquée aux autres secteurs. Nous demandons donc avec insistance qu’en cette période de fin d’année difficile et dangereuse, le secteur culturel ne soit pas privé de la possibilité d’exercer sa raison d’être : donner du sens, émouvoir, remettre en question, donner de la profondeur, soulager la solitude, offrir du réconfort. La pandémie s’attaque à notre corps, mais également à notre esprit. Pour le premier, nous avons pris des mesures sanitaires et de sécurité. Pour le deuxième, nous avons un remède. Laissez la culture ouverte : la société a besoin d’elle.»