Comme un éphémère de feu m’entraîne,
Ton sillage exhale un parfum grisant,
La toile rosie des cieux souveraine,
Diapre tes yeux d’émeraude énivrant.
Fugitif mouvant, dans le flou de nos mondes,
Tu rejoins la confusion immatérielle,
Qui affleure de mon corps, vibrantes ondes,
Pour capturer ta vision incorporelle.
Et tu viens dans mes bras étirer ta langueur,
Te lover sur mon ombre parfaite de toi,
Je voudrais enlacer, transcender ta candeur,
Retrouver l’aube de mes rêves avec toi.
Absurdité, divagation d’un fantôme,
Séparé par le voile d’un autre terroir,
De son amour isolé par un radôme,
S’étiole le jour, renaît frêle le soir.
Vivre désuni dans des mondes semblables,
Se réunir la nuit dans des corps éthérés,
Seul passage pour les amours pitoyables,
Punis par la vie de s’être trop aimés.
L’oiseau feu, éphémère phénix anime,
Nos renaissances fugitives nocturnes,
Nous entraîne dans sa substance sublime,
Loin du parc ancien où reposent nos urnes.
Les siècles des ans passent, encore et tant,
Toujours réunis et constamment séparés,
Les saisons s’écoulent fluides sur nous pourtant,
Chaque crépuscule nous revoit apeurés.
Le beau temps entrelace tes fils, tes ajours,
Le froid étreint ton humeur festive déjà,
Vision relief d’un film, agonie des jours,
Fanent les ors bronzes qui gisent çà et là. Quertinmont Claudine.
Commentaires
Un petit tour pour remercier Gwen et les autres amis qui m'ont commentée sur un autre réseau.
Je refais un petit tour et constate que je ne t'ai pas remercié Rolande : voilà qui est fait. Merci pour ton passage ainsi que pour ton gentil commentaire. Amicalement, Claudine.
C'est un très beau poème d'amour entre réalité et monde éthéré :
"Vivre désunis dans des mondes semblables
Se réunir la nuit dans des mondes éthérés
Seul passage pour les amours pitoyables
Punis par la vie de s'être trop aimés."
L'infinie tristesse d'un amour qui ne peut s'afficher au grand jour sous peine d'être mis à l'encan.
"Réunis et constamment séparés !" Oh douleur infinie des amours interdites.
C'est ma vision des choses : elle vaut ce qu'elle vaut. L'essentiel, c'est ce très beau poème.
Bonne année à toi. Que 2012 voit la réalisation de tous tes désirs.