Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Cloche sous les ponts.

 

Nez  rouge  de  froid et de, vin  ils  grelottent  la  misère,

De leur maison disparue, dans l’effroi cruel d’un instant,

Les jours de leur existence, bien loin des pleure-misère*,

Sans  un  domicile  fixe font  d’eux des êtres  inexistants.

 

Gueux  de  la  rue,

La  main  tendue,

Ils  mendigotent,

Puis vont et viennent,

Remplis de peines,

Sur tout mégottent.

 

Pris dans l’ouragan du hasard,  porches ou ponts sont le refuge,

De  leur  sinistre  indigence  noyée  sous  la  scoumoune,

Ils ont  pour  se  ravigoter  des combines et  subterfuges,

Siffler un coup de gros rouge puis se couvrir de doudounes.

 

Ils  sont  picoleurs,

soignent leurs douleurs,

D’un p’tit coup d’alcool,

Qui  les  ranime,

Très magnanime,

Sans un seul faux-col.

 

Endettés à ne plus pouvoir comme bien d‘autres parmi eux,

Les  clochards  au  petit  matin  déambulent  dans  les  rues,

A  la  recherche de trésors dans les pis endroits gadouilleux,

Se  bataillent  les  poubelles,  râlent  d’une  voix  bourrue.

 

Avec  leur  clébard,

Les pauvres clochards,

Errent leurs malheurs,

Dessus  les  trottoirs,

Quelques réchauffoirs,

Pour traîne-malheur.

 

Ils promènent  leur pauvreté  le long des maisons bourgeoises,

Aux chambres vides des enfants envolés vers d’autres conforts.

En  échange  de  services  et  manières  qui  embourgeoisent,

Les mendiants d’un simple asile pourraient trouver du réconfort.

 

Mais  la  justice,

Parfois  factice,

Pour les démunis,

Interdit l’emploi,

De gens sans contrat,

Ou les deux punit.

 

 

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

 

*pleure-misère     Avare qui se plaint toujours.

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Commentaires

  • Bonjour Joëlle.

    Oui, le problème est très grave et des solutions existent certainement.  Il faut donc se poser les bonnes questions, pour obtenir les bonnes réponses, mais la politique d'état est très différente de la politique des trottoirs.  Le social est froid, parce qu'il ne lui est pas possible de fonctionner autrement ?  Aussi, faut-il peut-être demander aux SDF ce qu'ils pensent, ce qu'ils sont d'accord de faire pour changer leur situation.  L'accoutumance aux dépannages des services sociaux, l'accoutumance de leur milieu et de ses solutions : sont-ils d'accord de les quitter en y mettant du leur et comment ?  Difficile, très difficile problème à gérer.

    Merci d'être passée Joëlle et de m'avoir laissé ce joli poème de Prévert.

    Bon après-midi quand même.  Bisous, Claudine.

  • Bonjour Valériane.

    Merci d'être passée me lire et d'avoir laissé un commentaire.

    Oui, c'est malheureusement intemporel comme problème et les solutions se débattent dans un marasme sans fin.

    Bonne journée ensoleillée.  Amitiés, Claudine.

  • Hélas intemporel, comme thème, craignons-le ! Très sensible autant au fond que la forme de votre poème...

    Merci et chapeau bas !

    Valériane.

  • Sylviane Dacosta Fernandés superbe Claudine , je partage!
    Face Book le 19/02/2013
     
  • Sophie Battistini C'est très touchant et si bien écrit .
    Face Book le 19/02/2013
  • Bonsoir Sandra.

    Merci d'être passée me lire et d'avoir apprécié mon poème.

    Amitiés, Claudine.

  • Bonsoir Joëlle.  Comme tu le sais, on m'a déjà comparée à bien d'autres poètes classiques....  peut-être tout simplement parce que je le suis, la plupart du temps :-)

    Quoiqu'il en soit, je ne pense jamais à aucun d'entre eux lorsque j'écris.  Je laisse aller ma pointe Bic sur le papier ou mes doigts sur le clavier et je vous soumets ce qui en résulte.

    Je réitère mes bons voeux pour l'an 2013 et surtout, surtout, que ta santé soit bonne.  Je t'embrasse, Claudine.

  • Celine Jadot Bravo ! Magnifique poème, dommage que cela soit la réalité.  Face Book le 1/01/2012
  • Emmanuel Rouchereau
    Victor a épousé une grande poétesse, dommage qu'il ne soit plus là, pour lire ce poème si bien construit et plein de vérités. Félicitations Claudine.
This reply was deleted.

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles