Nez rouge de froid et de, vin ils grelottent la misère,
De leur maison disparue, dans l’effroi cruel d’un instant,
Les jours de leur existence, bien loin des pleure-misère*,
Sans un domicile fixe font d’eux des êtres inexistants.
Gueux de la rue,
La main tendue,
Ils mendigotent,
Puis vont et viennent,
Remplis de peines,
Sur tout mégottent.
Pris dans l’ouragan du hasard, porches ou ponts sont le refuge,
De leur sinistre indigence noyée sous la scoumoune,
Ils ont pour se ravigoter des combines et subterfuges,
Siffler un coup de gros rouge puis se couvrir de doudounes.
Ils sont picoleurs,
soignent leurs douleurs,
D’un p’tit coup d’alcool,
Qui les ranime,
Très magnanime,
Sans un seul faux-col.
Endettés à ne plus pouvoir comme bien d‘autres parmi eux,
Les clochards au petit matin déambulent dans les rues,
A la recherche de trésors dans les pis endroits gadouilleux,
Se bataillent les poubelles, râlent d’une voix bourrue.
Avec leur clébard,
Les pauvres clochards,
Errent leurs malheurs,
Dessus les trottoirs,
Quelques réchauffoirs,
Pour traîne-malheur.
Ils promènent leur pauvreté le long des maisons bourgeoises,
Aux chambres vides des enfants envolés vers d’autres conforts.
En échange de services et manières qui embourgeoisent,
Les mendiants d’un simple asile pourraient trouver du réconfort.
Mais la justice,
Parfois factice,
Pour les démunis,
Interdit l’emploi,
De gens sans contrat,
Ou les deux punit.
Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.
Commentaires
Bonjour Joëlle.
Oui, le problème est très grave et des solutions existent certainement. Il faut donc se poser les bonnes questions, pour obtenir les bonnes réponses, mais la politique d'état est très différente de la politique des trottoirs. Le social est froid, parce qu'il ne lui est pas possible de fonctionner autrement ? Aussi, faut-il peut-être demander aux SDF ce qu'ils pensent, ce qu'ils sont d'accord de faire pour changer leur situation. L'accoutumance aux dépannages des services sociaux, l'accoutumance de leur milieu et de ses solutions : sont-ils d'accord de les quitter en y mettant du leur et comment ? Difficile, très difficile problème à gérer.
Merci d'être passée Joëlle et de m'avoir laissé ce joli poème de Prévert.
Bon après-midi quand même. Bisous, Claudine.
Bonjour Valériane.
Merci d'être passée me lire et d'avoir laissé un commentaire.
Oui, c'est malheureusement intemporel comme problème et les solutions se débattent dans un marasme sans fin.
Bonne journée ensoleillée. Amitiés, Claudine.
Hélas intemporel, comme thème, craignons-le ! Très sensible autant au fond que la forme de votre poème...
Merci et chapeau bas !
Valériane.
Bonsoir Sandra.
Merci d'être passée me lire et d'avoir apprécié mon poème.
Amitiés, Claudine.
Bonsoir Joëlle. Comme tu le sais, on m'a déjà comparée à bien d'autres poètes classiques.... peut-être tout simplement parce que je le suis, la plupart du temps :-)
Quoiqu'il en soit, je ne pense jamais à aucun d'entre eux lorsque j'écris. Je laisse aller ma pointe Bic sur le papier ou mes doigts sur le clavier et je vous soumets ce qui en résulte.
Je réitère mes bons voeux pour l'an 2013 et surtout, surtout, que ta santé soit bonne. Je t'embrasse, Claudine.
Anita Segault
Gwen Meunier">6 autres personnes aiment ça. Face Book le 14/12/2012