Benjamin W. Kilburn (à gauche sur la photo).
Our trip to the mines, Ouray, Colorado, 1890.
Suivons-les en voyage...
Encore un photographe oublié, voire complètement inconnu en Europe. Pourtant sa production fut pléthorique (des milliers de vues stéréoscopiques lui sont attribuées) et toujours, ce qui n'est pas nécessairement incompatible quoique assez rare, d'une exceptionnelle qualité. Son oeuvre ne peut être comparée sur ce plan qu'à celle de Lloyd Bonneville Singley (1864-1938), dont je reparlerai.
Natif de Littleton, New Hampshire, où il restera basé toute sa vie, il est reconnu aux Etats-Unis comme un grand photographe paysagiste.
Infatigable homme de terrain, on lui doit en effet beaucoup de vues du New Hampshire (Mont Washington notamment), mais aussi du Colorado (Ouray), de Californie (Serra Nevada) ou du Wyoming (Yellowstone) entre autres.
Mais il sut aussi remarquablement saisir la vie des rudes hommes de l'Ouest.
Camping out. Un campement en Californie, ca 1873.
Benjamin W. Kilburn fut d'abord associé avec son frère Edward (1830-1884) de 1865 à 1879, fondant la Kilburn Brothers ils se spécialisèrent dans la stéréoscopie.
Mount Shasta, California, 1895. Un vieux prospecteur se dirigeant vers le Gold Gulch Camp.
Une affaire, devenue la B. W. Kilburn Co., qui prospéra rapidement, au point de devenir la plus grande entreprise mondiale de vues stéréos entre 1890 et 1905. Ces photos restituant le relief connurent une vogue énorme à cette époque.
The miners ships, Ouray, Colorado, 1890. Un train de mules...
Mais ce qui nous retient ici c'est la qualité de son travail, sa puissance narrative, et le témoignage que nous livre notre "Old man of the mountain" sur la vie des pionniers, mineurs en particulier, en Californie, Colorado, Alaska et Klondike (Yukon, Canada)...
The great gold belt, Ouray, Colorado, 1890.
... lors des trois principales ruées vers l'or du 19e siècle, celles des Forty-niners de Californie en 1849 (même si celle-ci n'était plus qu'un souvenir, avec néanmoins quelques soubresauts comme la ruée du Mont Shasta au nord de l'Etat), des Pike's Peakers du Colorado, dès 1858, puis des Klondikers du Yukon en 1898.
On their way to En partance...
Kilburn fut bien un grand reporter !
Panning out the gold in the Klondyke, Alaska, 1899. Le lavage de l'or...
Maigre victoire après bien des épreuves (remarquez sur la seconde et les trois dernières photos la présence de femmes, fait particulièrement rare dans ces contrées reculées et inhospitalières. La dernière photo se situe au Canada, et non en Alaska, Etats-Unis, comme l'indique la légende, mais quand on est américain...).
Et un artiste, ici présenté pour la pour la première fois en français sur Arts et lettres.
Alors, en route ! Go West !
Michel Lansardière (texte et photos ; doc. coll. L. M.).
Commentaires
Merci Marie-Jo. Nous voilà parvenus au terme du voyage... alors pour toi et tous ceux qui ont bien voulu suivre Kilburn
Dawson city from the north, Alaska, B. W. Kilburn,1899.
au coeur palpitant du Klondike (Yukon, Canada), Dawson pris de folie n'est encore essentiellement qu'un village de toile.
très beau reportage largement documenté concernant ce grand reporter qu'était Benjamin West Kilburn !
Merci beaucoup pour cette appréciation Krystin. Après Case & Draper et Kilburn, je présenterai bientôt un autre grand photographe de cette période ayant suivi ces épopées.
Un commentaire qui me très plaisir car c'est un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Merci Claudine.
Histoires d'hommes et d'animaux qui ont eu à souffrir, pour que celle-ci s'écrive.
Epreuves... pour les photographes comme pour tous ces pionniers. Plaies et mémoire vives. Grâce leur soit rendue. Heureusement quelques photos gardent leurs traces. Merci Sandra de t'être arrêtée.
C'est ces photos ont une âme, elles racontent un histoire, des histoires d'hommes et femmes face à la nature, au destin.
Beauties of nature in the Klondyke, B. W. Kilburn, 1898.
Ironie du sort...
Merci Heike pour ta lecture sensible.
Magnifiques portraits avec une sensibilité tout autre que nos appareils "clic" et "photoshopé" d'aujourd'hui. Chaque photo me fait un home-cinema dans la tête.
Merci Arlette d'avoir suivi ce grand photographe et humaniste que fut KIlburn. Effectivement les conditions de travail étaient particulièrement éprouvantes, aussi bien pour tous ceux partis en quête de fortune (Jack London fut de ceux-là) que pour les photographes qui s'aventurèrent par delà la frontière.
Etonnant reportage à découvrir Merci Michel
et ,une fois de plus s'apercevoir que quelques pionnières avaient l'esprit d'aventure
Je ne connaissais pas ce photographe , il est toujours émouvant de constater les premiers essais concluants sur des parcours accidentés avec un énorme appareillage je suppose et le désir d'y parvenir
Belle journée à toi AA