Damien Valère et 14-18. Petites Séquelles d'une Grande Guerre.
Arthème, le fils de François Champdeblés, l’auteur de 27 pièces décoiffantes, nous attend ce soir au Jardin de ma sœur. Esprit de famille ? L’estaminet est charmant et témoigne par son exiguïté, ses tables usées et ses éclairages dorés, de l’ancienne vie de village du quartier du Vismet ! Pompon L’ancien chat noir y répandit ses grâces et ses maléfices pendant 17 ans de connivence avec les artistes, jusqu’en mars dernier. Et son âme nous hante encore toujours lorsque l’on caresse les jeunes minets Mariette et Gaspard… de la nuit , les nouveaux maîtres des lieux !
Le spectacle commence : Jean Champdeblés, un grand-père placide assis à une table qui recèle un tiroir secret se redit une lettre d’amour. Est-ce la magie des chats qui réveille le personnage ou une pompeuse ouverture musicale qui fait apparaître sur la cheminée les tranchées, les soldats, toute la misère de la grande guerre. Et l’homme se transforme en jeune enfant de village qui pose ses questions innocentes sur la guerre, la patrie, son père disparu. Tout s’enchaine, ponctué de fragments musicaux de Prokofiev. Pour l’époque, pour l’enchantement qu’est l’enfance, pour la peur du loup… et la victoire sur la déraison des dictatures ? Pourtant Damien, nom d’emprunt, le père aux cheveux d’or, ne revient pas. Le drame s’installe. L’enfant devient otage. Il se console avec un chat roux débordant d’amour qui vient de quelque part. La suite du spectacle est magnifique… allez écouter avec ravissement un conteur vrai, un auteur, une histoire vraie. Celle de son grand-père. Ce n’est pas Bruges mais Ypres avec son cortège d’atrocités… au cœur de laquelle, un amour splendide est né, plus beau que tous les châteaux et les bijoux de la vicomtesse, marraine de guerre.
Tout est dit, du début jusqu’à la fin avec une immense tendresse, des silences éloquents, et un regard dans lequel brille le bonheur. Les silences lourds et le mépris ont perdu la partie, le jeune Jean a tout compris même s’il n’a jamais défié ses parents avec la moindre question embarrassante. Du vrai, passé par le filtre de la création pour en extraire un élixir de vérité émouvante. Et la voix de Maria Callas pour l’amour fou.
Au Jardin de ma sœur jusqu’au 10 juillet, les vendredis et samedis soirs
A l'angle du Quai au Bois à Brûler et de la Rue du Grand Hospice, à 1000 Bruxelles
(Marché au Poisson,
Métro Sainte Catherine)
Tel: +32.2.217. 65.82
E-mail: info@leJardindemaSoeur.be
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