Scène une (suite)
La marquise:
Eh bien , ma demoiselle, s’il lui plaît de m’attendre
Cela ne m’ennuie point.
Vous n’êtes pas très tendre
pour M. La Chaussée. Vous a-t-il fait la cour?
La suivante:
Je ne l’aurais souffert! Il n’en prit pas le tour
Mais cependant je sais que plaire aux grandes dames,
Est l’ambitieux projet qu’il nourrit en son âme.
Un laquais prétentieux! Je m’étonnerais fort
Que vous le receviez sans vous faire du tort.
La marquise:
- Certes sa condition peut porter à le croire
Mais il est bon parfois de mettre notre gloire
À bien récompenser ceux qui nous ont servis.
Monsieur de Sainte-Croix professe cet avis.
Il en a d’ailleurs fait son collaborateur
Et veut que je l’accueille de la meilleure humeur.
La suivante:
- Je vous comprends, Madame et dans chaque prière,
Je demande au Seigneur que votre âme fière
Soit enfin préservée de ce vil sacripant
Qui exige bien trop et ce à vos dépens.
Je sais bien que souvent vous n’êtes pas sereine
Et même que parfois, vous avez de la peine.
Il faudrait empêcher que cet affreux goujat
Se montre impertinent comme il le fait déjà.
De vous rendre service prés de moi, il se targue
Et prenant de grands airs, ce sot laquais me nargue.
Or, quand vous lui seriez même très obligée,
Je ne le subirais sans en être enragée.
La marquise:
- Là vous exagérez! Évitez la racoeur
Et faites taire en vous d’imprécises frayeurs!
J’estime Lachaussée et s’il n’est point parfait,
Il nous rend amplement certains de nos bienfaits.
Monsieur De Sainte-Croix demande qu’on le traite
Avec civilité et c’est ce que vous faites?
La suivante:
Je m’y résigne certes. Il est fort d’un secret
Sur lequel je crois vous le voulez discret.
La marquise:
Il y sera tenu. Allez le faire attendre,
Le laissant à son gré divaguer et prétendre.
La marquise:
Eh bien , ma demoiselle, s’il lui plaît de m’attendre
Cela ne m’ennuie point.
Vous n’êtes pas très tendre
pour M. La Chaussée. Vous a-t-il fait la cour?
La suivante:
Je ne l’aurais souffert! Il n’en prit pas le tour
Mais cependant je sais que plaire aux grandes dames,
Est l’ambitieux projet qu’il nourrit en son âme.
Un laquais prétentieux! Je m’étonnerais fort
Que vous le receviez sans vous faire du tort.
La marquise:
- Certes sa condition peut porter à le croire
Mais il est bon parfois de mettre notre gloire
À bien récompenser ceux qui nous ont servis.
Monsieur de Sainte-Croix professe cet avis.
Il en a d’ailleurs fait son collaborateur
Et veut que je l’accueille de la meilleure humeur.
La suivante:
- Je vous comprends, Madame et dans chaque prière,
Je demande au Seigneur que votre âme fière
Soit enfin préservée de ce vil sacripant
Qui exige bien trop et ce à vos dépens.
Je sais bien que souvent vous n’êtes pas sereine
Et même que parfois, vous avez de la peine.
Il faudrait empêcher que cet affreux goujat
Se montre impertinent comme il le fait déjà.
De vous rendre service prés de moi, il se targue
Et prenant de grands airs, ce sot laquais me nargue.
Or, quand vous lui seriez même très obligée,
Je ne le subirais sans en être enragée.
La marquise:
- Là vous exagérez! Évitez la racoeur
Et faites taire en vous d’imprécises frayeurs!
J’estime Lachaussée et s’il n’est point parfait,
Il nous rend amplement certains de nos bienfaits.
Monsieur De Sainte-Croix demande qu’on le traite
Avec civilité et c’est ce que vous faites?
La suivante:
Je m’y résigne certes. Il est fort d’un secret
Sur lequel je crois vous le voulez discret.
La marquise:
Il y sera tenu. Allez le faire attendre,
Le laissant à son gré divaguer et prétendre.
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