Notre destin n’est pas de freiner des quatre fers l’élan qui nous pousse à vivre et arriver au bout du chemin en qualifiant de destin la longue et triste occupation à vendre des timbres, boucher des trous sur la route, siffler des arrivées et des départs de trains sur des quais de gare, coincer un pauvre type qui sort de l’usine et lui flanquer une amende pour non-port de casque, mal s’occuper des personnes en fin de vie …, tout cela pour se payer une voiture à crédit ou une caméra et parader devant ses voisins conviés au barbecue du samedi qui partiront repus et rassurés de tant de certitudes et de sécurité pérenne !
Non, ce n’est pas un destin que cette illusion là ! C’est un suicide à petit feu, une mauvaise habitude tout court. Le destin n’est pas ce qui est derrière nous, comme un alibi à tout lui coller sur le dos quand tout est fini pour masquer nos lâchetés et nos petitesses. Le destin c’est un grand mot pour un grand destin ! C’est une étoile qui brille pour chacun d’entre nous, une belle étoile au sein d’une voûte céleste aux innombrables étoiles dans la tiédeur d’un soir sans nuages. Le destin c’est le rêve de l’enfant que nous sommes restés, qu’il faut suivre sans hésiter, sans crainte, car il n’y a aucune crainte à suivre son étoile. Mais beaucoup de soucis à se faire quand la nuit noire nous enveloppe de son manteau dépourvu de lumière.