AGNÈS TIOLLIER : RENCONTRE
Le travail d’Agnès Tiollier s’articule sur la couleur, la lumière et la transparence. Son bonheur consiste à observer la nature pour en tirer toute sa richesse, autant que sa diversité.
Qui êtes-vous ?
Je suis née à Lyon, au sein d’une famille tournée vers les arts. Depuis mon plus jeune âge, le dessin et la créativité ont toujours fait partie de mon quotidien. Progressivement, je me suis dirigée vers la peinture et je n’ai jamais arrêté. J’ai eu la chance de vivre une petite enfance heureuse où, bien que citadine, j’ai découvert la beauté de la nature dans le cadre de promenades matinales à travers la campagne, main dans la main avec mon grand-père. Ceci, j’en ai la conviction, m’a aidée dans la perception et la contemplation de ce qui nous entoure. Très tôt, je me suis rendu compte que je possédais quelque chose de singulier par rapport à mes camarades de classe et que je devais cultiver cette différence, cette sensibilité artistique pour, à mon tour, partager ce que j’avais reçu. Mon attirance pour la couleur s’est rapidement fait sentir. A l’époque, je travaillais beaucoup aux crayons de couleur et à la gouache. A l’adolescence, j’ai découvert la peinture à l’huile, en utilisant les vieux tubes Rembrandt de mon arrière-grand-mère peintre. Depuis, je suis restée fidèle à cette marque, tant la consistance et les couleurs me plaisent.
De quelle manière avez-vous évolué dans le milieu artistique ?
Au fond de moi, je rêvais d’être styliste et j’ai rempli des carnets entiers de dessins de croquis. Je rêvais couleurs, tissus, soieries, motifs et j’étais fascinée par les créations d’Yves-Saint-Laurent, qui me paraissait être le modèle parfait à atteindre. Finalement, au terme de trois années d’Arts Appliqués, j’ai découvert le dessin textile lors de stages car, en tant que Lyonnaise, j’avais l’avantage de me trouver sur place et de côtoyer le milieu des soyeux et des cabinets de dessin textile. La peinture sur soie, alors en vogue, m’a permis de laisser libre cours à mon imagination et de réunir mon amour des couleurs et du textile, avec des carrés de soie et de grands panneaux décoratifs.
A quand remontent vos pastels ?
Cette histoire a débuté il y a une dizaine d’années. J’ai toujours été fascinée par les portraits du XVIIIème siècle et les danseuses d’Edgard Degas. Ma mère pratiquait le pastel et j’aimais l’aspect velouté et lumineux de ce médium. Souvent, on me demande où va ma préférence ? Pour moi, il n’y a pas à choisir entre l’huile et les pastels, car ces deux techniques se complètent, tout en étant aussi riches en créativité et en rendu de la couleur, aussi bien que de la lumière. Je choisis donc en fonction du sujet et de mon envie du moment. Aussi selon ce que j’ai sous la main !
Quels formats privilégiez-vous ?
Je travaille essentiellement sur de grands formats, car je rentre beaucoup mieux dans mon sujet. Je me trouve alors en immersion totale. Mon attirance pour la nature et ses paysages m’entraîne tout naturellement vers les jardins, renommés ou pas, comme celui de Giverny et celui de Majorelle, qui m’a déjà inspiré à lui seul une vingtaine d’œuvres à l’huile ou au pastel.
Avez-vous une maxime ?
Je dirais simplement : Osez, osez !
Qu’allez-vous présenter à Espace Art Gallery ?
Des paysages qui s’harmonisent avec la nature et la sérénité de certains lieux. Des endroits arborés, des lacs silencieux, des plantes colorées et, notamment, des nénuphars qui paraissent défier l’éternité.
Retrouvez les travaux d’Agnès Tiollier du 4 au 27 octobre 2024 à Espace Art Gallery. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.espaceartgallery.eu
Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles
Propos recueillis par Daniel Bastié
Article publié dans Bruxelles Culture d'octobre 2024/
https://issuu.com/eag.gallery/docs/bruxelles_culture_5_octobre_24
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