Vous n'êtes pas là,
je tricote un pull de fleurs,
je me balade nue, car toute vêtue de vous,
je glane des coquillages à Paris-plage,
je contemple la terre juste en levant la tête,
je marche sur le ciel,
je caresse un serpent musical,
je cours sous la neige de juillet,
j'enlace le soleil pourpre,
je joue à être triste,
je suis triste dans la joie,
je parle à un coquelicot solitaire,
je mets en mots les chiffres que je déteste,
je vois des portes ouvertes ici et là, partout,
des fenêtres dans les yeux des gens,
des mourants qui redeviennent vivants,
des cris qui sont des chants,
des chiens qui sont des chats
et vice versa .......
Vous n'êtes pas là,
je ris quand je suis triste,
je chante à l'infini,
je caresse mes paupières, en songeant à vos mains,
sans bagage, je prends le dernier train pour la Provence,
je dors sous un arbre monumental et bleu,
je met de l'été dans l'hivers,
du printemps dans l'automne,
j'agrandis le ciel et toute la terre,
je mange à noël de délicieuses mirabelles,
je marche sur la tête sur le faubourg Montmartre,
je brode des roses dans le ciel vert,
j'invente des prénoms multicolores,
je fais venir l'Atlantique à Paris,
la mer du Nord à Carcassonne,
je traverse, d'une seule enjambée, la planète infinie,
je vois des ombres roses et des soleils au sol.
Vous êtes revenu,
alors vous lirez tout cela ou pas !
NINA
Commentaires
Oui couchés et rêveurs !
Les mots sont couchés, ils resteront.