Le meilleur du théâtre parisien à Bruxelles, au centre culturel d’Auderghem : "A deux lits du délit" de Derek Benfield |
Délicieux délits Du lundi 23 au samedi 28 avril 2012 à 20h30 et dimanche 29 avril à 15h30
Avec Jean-Luc Moreau mise-en-scène |
Cinq personnages se fuient et se cherchent dans une énergie d’enfer. À deux lits du délit est brillant, palpite de fulgurances et d’espoirs de bonheur volé, avec son lot de quiproquos invraisemblables, de situations de plus en plus intenables, sauf à s’échapper par une fenêtre, à moitié culotté, poser le pied sur une saillie, s’accrocher à une gouttière et se retrouver à la case départ dans la chambre bleue ou dans la chambre verte avec l'épouse ou la maîtresse. L’auteur s’amuse à jouer sur les mots, embrouiller personnages et coïncidences à une vitesse vertigineuse. Ce double vaudeville monté avec adresse de jongleur par Luc Moreau se déroule dans un hôtel désuet et isolé près de Paris où bien sûr deux couples mariés, mais sur le point d’être infidèles, finissent par se retrouver. Contre monnaie sonnante et trébuchante, le réceptionniste, adepte de la discrétion bien intentionnée fabrique d’innombrables mensonges pour contenter tout ce beau monde, et surtout sa bourse. Un valet astucieux comme Sganarelle. Les mensonges s’empilent aussi bien que dans une bulle boursière. Une farce qui aurait plu à Molière.
C’est vif, crépitant, ahurissant, pétillant comme toute une caisse de champagne. C’est totalement délirant car les infidèles sont lâchés. Les acrobaties rivalisent avec le défi verbal. On s’abasourdit devant la volubilité, l’exubérance de personnages qui ont juré de faire la fête et de braver les interdits conjugaux dans un ballet désopilant. Les portes claquent, cadencées par des jeux de lumières, de musiques et de verbe orageux.
Le duo de comiques : Cyril Garnier et Guillaume Sentou est un cocktail fracassant de maris cavaleurs. Arthur Jugnot, dans le rôle du réceptionniste, est extraordinaire d’hypocrisie et d’avidité. Juliette Meynac, dans son rôle très réussi de blonde naïve et Mathilde Penin dans son rôle d’infirmière fouetteuse mâtinée de panthère fatale ne sont pas en reste. La gaité d’enfer de la pièce tient le spectateur en otage jusqu’au dernier mot, pardon, la dernière bombe volante. Du jamais vu sur les planches.
La saison prochaine au centre culturel d’Auderghem promet d’être encore plus belle ! Abonnez-vous !
Ils sont en tournée:
jeu. 3 mai | A deux lits du délit - Palais des Beaux-Arts de Charleroi |
mar. 8 mai | A deux lits du délit - Théâtre Royal de Namur |
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