Tout tout tout vous saurez tout…
J’ai énormément de difficulté à me tenir sur une seule toile.
Alors, j’en commence trois ou quatre à la fois, créant ainsi un thème. Lorsque j’estime mon travail terminé, j’exploite d’autres horizons.
J’expérimente de nouvelles techniques. J’aime beaucoup les matières structurées. Je ne fais jamais une seule esquisse ni aucun projet. Je travaille spontanément, et après, la toile me parle. Les formes, les couleurs se présentent à moi et j’essaye de les dominer. Ce n’est pas une chose facile, je fais énormément d’erreurs. Lorsque l’œuvre ne me parle plus, je l’enlève du chevalet et je commence autre chose. Il est extrêmement rare qu’une toile arrive à son aboutissement d’un seul coup. Ca arrive parfois mais là, c’est un coup de pot.
J’avais fait une toile en 1994 que j’ai exposé à plusieurs reprises et qui avait été choisie pour me représenter sur une affiche du salon du Cercle des Beaux-Arts de Verviers, et chaque fois que je la regardais, quelque chose en moi me disait « elle n’est pas terminée, elle attend un geste de toi, il faut aller plus loin… » et 10 ans après, je l’ai je crois terminée. En tous cas, elle a l’air plus heureuse.
Un critique d’art a dit de moi : « D’une grande séduction, les huiles, collages et acryliques de ce peintre créent une impression d’équilibre et de sérénité qui se distille sans effet de répétition ». Ca m’a drôlement encouragé.
J’ai de longues périodes de doute ou rien ne se passe, où j’ai l’impression d’avoir tout dit, où la vue d’un simple tube de couleur me hausse le cœur. Puis un rayon de soleil sur un objet que je vois tous les jours attire mon attention, et c’est le déclic, c’est reparti.
Au début, j’étais figuratif et quand je suis passé à l’abstrait, j’ai ressenti une impression de liberté de découvrir un monde inconnu et passionnant, de me trouver comme disait un autre critique, « entre ciel et terre », de gérer l’espace de la toile sans me poser trop de questions, comme un enfant qui dessine et c’est là que j’ai retrouvé la spontanéité que j’avais perdue étant figuratif.
Il ne faut pas provoquer les choses, ces dernières viennent d’elles-mêmes. Il faut parvenir à les maîtriser et les rendre belles.
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