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Publications de Philippe De Riemaecker Lord. (63)

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12273313892?profile=originalIl n’est plus secret gardé de prétendre que la méfiance fait partie de mon environnement. Si l’on me dit qu’untel ou qu’unetelle écrit remarquablement, je me refuse à le croire sans y avoir posé le regard.

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais de prendre le risque de décrire un ouvrage pour raison que l’écrivaine soit belle, que l’auteur porte le verbe haut perché, qu’il est petit, drôle, élégant, tremblotant ou même agonisant serait prendre le lecteur pour un idiot.  En raison du respect que je lui porte (au lecteur pas à l’idiot), je me dois de fréquenter un minimum de neutralité.  Pourquoi vous assommer avec ce genre de propos ?  En raison des quelques lignes qui vont suivre, en raison qu’il me semblait important de préciser que je n’ai aucune intention d’offrir un cadeau promotionnel à un ouvrage s’il ne m’avait pas séduit.

Lui, il n’est pas grand, il n’est pas petit non plus…  Ce n’est pas encore un homme et cependant, il semble dépasser, et de loin, la maturité de certains exposants rencontrés au fil de mon voyage autour de la francophonie. 

C’est dans le Salon organisé par sa maman, l’écrivaine et Chroniqueuse Virginie Rebujent, que j’ai fait la connaissance de son premier roman.  Il me l’a tendu d’une main ferme, sans fausse pudeur, mais tout de même, on sentait dans ce geste une forme de réserve, de timidité et si je ne lui avais pas sollicité un autographe, probablement qu’il n’y aurait pas songé.  S’il m’a tendu le fruit de son travail ce n’est pas par orgueil, au contraire, depuis longtemps (tout est relatif) je lui avais demandé de me réserver la primeur de ce livre qu’il m’avait annoncé.  Était-ce vantardise d’adolescent ?  Je ne pouvais le dire, j’avais comme un pressentiment.  Dans le secret de mes délires, j’étais en attente.  Étais-je fou d’y croire ?  Non, je l’en croyais capable, un éclat dans le regard démontrait qu’il n’abandonnerait pas le chemin qu’il venait d’emprunter.  S’il me donna raison, j’ignorais si ses écrits méritaient l’engouement de ses parents.  Allez savoir, entre le cœur et la raison, qui peut prétendre renier le fruit de son éducation ?

Clovis Rebujent-Rouquette est, si l’on en croit la définition du dictionnaire, encore un enfant.  La tête solidement posée sur les épaules (c’est une image, ne m’écrivez pas pour critiquer cette phrase en me décrivant l’anatomie, je sais très bien qu’il y a le cou, etc.) semblait méditer derrière une pile de livres.  Des heures durant, immobile et souriant, il attendait le lecteur sous un soleil méchant…  Plus loin, à l’abri des éléments, certaines plumes vieillissantes ergotaient sur les points et les virgules en revendiquant la perfection de l’écriture.  Ma mauvaise humeur fit germer l’envie de demander si cette perfection avait quelque chose à dire ou, au contraire, servait de somnifère aux lecteurs pris au piège de ce genre de babillage.  Cancre j’étais, cancre je suis resté, je préfère la liberté du ciel quitte à souffrir devant les révisions.  Le lendemain, après une journée de patience, Clovis revenait à sa table tandis que certains donneurs de leçon brillaient par absence.

Clovis Rebujent-Rouquette m’a donc offert son premier roman.  Pris au piège je ne savais que faire.  Je déteste les esprits faux, les compliments gratuits, j’allais donc le lire en offrant mon avis comme je le fais pour n’importe quel ouvrage.  Certes, je n’ai aucune intention de blesser (qui suis-je pour oser approcher le rôle du confident ?), mais en posant « ma » vérité, celle d’un lecteur pas si différent des autres.  J’avoue que ma lecture se fit plus critique que je ne l’aurais voulu.  En voulant éviter de tomber dans la démagogie, j’ai triché par excès de sévérité.  Ce n’est pas juste, et cependant, de cette attitude naîtra une conclusion sans appel.  Ce livre est une réussite.  Certes, vous y découvrirez quelques petits péchés de jeunesse (il y a des vieux qui n’ont jamais pu s’en débarrasser), mais la vie n’est elle pas faite pour nous permettre d’évoluer ?

Voici donc mes conclusions en vous rappelant cependant que je ne suis ni juge ni Dieu, juste un homme qui partage ses passions.

Avant d’ouvrir le livre, les yeux découvrent l’équilibre d’un premier de couverture construit avec intelligence.  Rien de trop, couleurs harmonieuses, titre se fondant dans une chorégraphie légère. 

Après ce petit plaisir, on tourne les pages pour découvrir l’histoire…  Le texte est surprenant de maturité.  Écriture incisive, modelant l’intrigue à l’aide d’un phrasé dépouillé.  La lecture se fait sans heurt…   Les personnages suivent leurs destins, l’intrigue vous invite à continuer et continuer encore jusqu’à ce que la dernière page se présente.  À cet instant précis, on dépose le livre les yeux collés au plafond, en espérant qu’une suite ne tardera pas à fleurir.

Je vous parlais de péchés de jeunesse, rien de grave, juste le temps que l’écrivain prenne ses marques.  Un peu moins d’empressement dans la narration offrirait un voyage de plus longue haleine.  C’est un peu comme si les détails dérangeaient le narrateur.  J’aimerais sentir les effluves des paysages traversés.  J’aimerais découvrir les vibrations des « non-dits ».  Bien entendu, ce ne sont que des détails, ils viendront avec le temps, ils viendront quand les obligations de la vie permettront à l’auteur d’avoir le temps de s’étendre plus longuement.  N’empêche, qu’importe les faiblesses ; c’est tout de même un instant précieux que de découvrir le premier roman d’un auteur qui semble avoir un bel avenir.  L’écrivain, Clovis, pourrait mettre en place un nouveau style à condition de prendre conscience de la force de son talent sans tomber dans la facilité de croire qu’il est devenu le nouveau grain d’oraison qui va changer le monde.  C’est à l’instant de la reconnaissance qu’il faudrait se remettre en question.  Clovis est un auteur en devenir, un écrivain sur lequel je pose la main en  toute confiance, car j’imagine qu’un jour on se le disputera, mais, à une condition, c’est qu’il garde l’humilité, qu’il se garde des compliments faciles et qu’à chaque mot écrit, il pose la question fondamentale :  Ais-je tout donné comme au premier jour ?  Vais-je me faire aimer par celle ou celui qui n’a rien à gagner à me couvrir de lauriers ?

Bienvenu dans le monde de la difficulté.  Clovis, parce que je te considère comme un fils adoptif, que puis-je écrire qui ne serait fébrile ?  Je pose le clavier en toute humilité  et je quémande aux dieux d’épargner  l’innocence.  Te voici plongé dans un milieu qui ne pardonne rien, surtout pas le talent car le talent dérange.  Prend garde de ne pas te faire briser par l’orgueil, ce pauvre costume usité par ceux qui ne mérite en rien nos regards.  Reste digne de ceux qui te lisent, c’est eux qui te font vivre…  En attendant, merci pour ce cadeau

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L’actualité littéraire n’est pas un chemin dénué d’obstacles. En effet, si l’on considère le nombre d’ouvrages publiés chaque année, nous sommes amené à faire des choix même si ces choix tentent de partager l’originalité. Au fil du temps, les yeux se posent sur des récits de vie, des témoignages poignants et si l’on en parle en mode homéopathique c’est que nos choix se posent lorsque le cœur s’anime…

Si J’ai découvert « L’échelle des Zagoria » édité par Académia c’est un peu par hasard.  Certes, un exemplaire presse m’avait été envoyé par la maison d’édition, mais tout de même, d’autres ouvrages attendaient ma lecture et malheureusement, mes journées ne font pas éternelles.  C’est donc dans la précipitation, parce qu’il y avait un avion à prendre, que j'étais en retard, que j’ai saisi le premier livre en attente.  Somme toute, le destin faisant bien son travail, j’ai abordé l’écriture de Marie-Bernadette Mars avec ce petit chatouillement au ventre, ce qui ne trompe jamais, car par ce signal,  on devine que ce livre mérite d’être compagnon précieux.

« L’échelle des Zagoria » par la qualité d’écriture est une sorte d’ensorcèlement et probablement la preuve que la solidarité intergénérationnelle est une source dans laquelle on peut trouver le plus tendre des trésors.  Une histoire d’amour, de tendresse, de respect certainement.  Ce livre allait m’aspirer au point que j’en oublierai de compter le temps et qu’une hôtesse me rappela à l’ordre en diffusant mon nom pour un dernier appel. Je me suis précipité avant que ne se ferme le comptoir d’embarquement.  Cette distraction me fit sourire, elle se mariait à merveille aux premiers chapitres.

Ainsi, sous l’ombre de l’oubli se met en place une quête de souvenirs ancestraux.  Le récit nous place en témoin, témoin d’une petite fille entourant sa grand-mère avec toute la tendresse qu’il est possible d’offrir lorsque la maladie transforme les souvenirs, change le caractère et use la patience.  Comme un spectacle triste qui panache les textes, se dévoile une copie du vivant, une copie qui ne porte pourtant plus les parfums d’autan.

Le roman de Marie-Bernadette Mars nous offre une sorte d’initiation ou plutôt, oui c’est cela, une quête à la recherche des silences du passé. Il a fallu que l’oubli s’en mêle, que les souvenirs se mélangent, qu’une grand-mère prenne conscience que la dégénérescence provoquée par la maladie risquerait, peut-être, de dévoyer la vérité. Un sursaut de lucidité, une éclaircie qui permet à Stamatia de proposer à Léa d’entreprendre un voyage aux Zagoria. Voyage par procuration au cœur des souvenirs désertés par amour et vers lesquelles elle n’est jamais retournée. Nous voici plongé au cœur de la Grèce, de l’histoire, de ces débordements qui broderont l’Europe en rappelant qu’il n’y a pas si longtemps que cela, la liberté s’appelait "espérance" et qu’il n’était pas toujours sage de possèder le "franc parlé".

« L’échelle des Zagoria »  est un livre que l’on déguste avec les yeux, le nez et toutes les perceptions.  Les femmes sont au cœur de la narration et pour cause, Marie-Bernadette Mars est, semble-t-il, sensible à la condition de la femme à travers les lieux et les époques.  Je vous avoue que ce roman mérite que l’on arrête le temps.  Lire et s’arrêter de lire,  poser de temps en temps les yeux sur la ligne d’horizon afin d’affronter mille et une questions sur ce que pourraient être les relations humaines.  Ah qu’il serait heureux de vivre si l’on possédait le courage de tourner nos priorités vers ceux qui nous ont élevés.  Et puis, il y a l’accueil, les portes ouvertes, le respect de l’autre…  Voilà, je ne vais pas plus loin, je vous laisse à cette découverte, une oasis posée là, sans faire de bruit mais dans laquelle coule une eau si fraîche qu’on la déguste en signe d’oraison.

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Le Babel-Art, revue artistique conçue par des artistes et pas que.

Créée en début d’année, gratuite, elle emporte un joli succès.  Certes, le nombre de lecteurs est encore limité, cependant il ne cesse de croître,  réparti entre la Belgique, la France, la Suisse et le Canada...

Quelques défauts de jeunesse à revoir, personne n’est parfait, nous faisons en sorte de nous améliorer à chaque parution...

https://www.yumpu.com/s/QzbK5BZJTlgD9VAX

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Le 12 mai prochain, le Salon international du livre de Mazamet fêtera son dixième anniversaire, une occasion d’en faire le bilan.


12273301864?profile=originalTout a commencé très simplement. Michel Sabarthes, comptable à la Mairie, décide de mettre sur pied un salon dédié aux livres et papiers anciens.  Une sorte de brocante dans laquelle les amoureux de lecture trouveraient matière à garnir leur bibliothèque à prix démocratique.  Rien ne semblait prédisposer l’évènement à prendre une telle ampleur et ce n’est certainement pas l’organisateur, Michel Sabarthes, qui aurait pu imaginer la succès story vers laquelle son Salon allait se diriger.
Ce fut une rencontre, un verre de vin ou de pastis partagé en compagnie de son inséparable ami, Marc Galabru, qui allait orienter le destin de l’évènement.  Marc proposera à Michel d’orienter son Salon vers la mixité des genres, c'est-à-dire, offrir aux auteurs contemporains l’opportunité de présenter leurs œuvres tout en gardant une place aux livres anciens. Nous sommes en 2009, ce genre de  manifestation ne s’est pas encore répandue, exeption faite quelques passionnés du genre, il fallait donc tout inventer. Offrir une structure capable d’attirer les auteurs et surtout, de séduire le public afin de le motiver à se déplacer, c'était faire aveux de folie. De nombreuses questions demandaient réponse : quid des assurances, de la sécurité, des repas, du transport, des logements ? Comment financer l’évènement ?


Sans toutefois minimiser l’ampleur des défis à relever, il ne fallut que quelques heures pour que décision soit prise. 12273302055?profile=originalC’est approximativement ainsi que les choses se sont progressivement mises en place. Depuis, le Salon est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Agréable, incontournable y compris sur la scène internationale puisque plusieurs pays se partagent les tables des exposants. Les auteurs proviennent de toutes les régions de France, mais également de Belgique, de Suisse, de Hollande et du Canada. La littérature, la bande dessinée et les vedettes se mélangent sans condescendance. Des plumes plus discrètes, oubliées quelquefois par les médias frôlent bien souvent le sublime. C’est remarquable et ce l’est d’autant plus que, même s’il est entouré d’une petite équipe, un homme, solitaire, porte l’évènement à bout de bras. Michel Sabarthes parcourt des centaines de kilomètres dans le but de distribuer les flyers publicitaires sur les marchés de l'occitanie en n'oubliant pas d'apposer les affiches indispensables à la communication.

Dix ans, une « success story », un défit pérennisée, happy birday Mister Sabarthes, Mister the President !

12273303071?profile=originalPour la dixième année le Salon International du livre de Mazamet accueillera en qualité de parrain un binôme cinématographique.  Au-delà des personnalités que sont le réalisateur Romualt Lété et l’actrice Harmonie Rouffiange, il me plait à souligner que ces derniers représenteront une sorte de symbolique autour de celui qui fut et restera le parrain spirituel du Salon. Marc Galabru décédé le 6 octobre 2014, médecin, poète, écrivain et acteur, s’il fut sans nul doute l’une des pierres angulaires du Salon International du livre de Mazamet, fut surtout celui qui offrit sa force et ses encouragements grâce à l’amitié partagée avec Michel Sabarthes. Ainsi, la littérature, le cinéma et, comme une sorte de passerelle, le théâtre, toutes ces disciplines se rejoignent en portant l’espoir que le rêve qu’ils peuvent apporter par le biez de l’écriture, continue à déployer leurs ailes au service de la démocratie et de la liberté de parole. Ce n’est pas rien, une sorte de vitrine qui expose les réussittes de notre éduction. Même si cela parait normal, l'alphabétisation collective n'est pas si ancienne qu'elle n'y paraît.

Quid des auteurs Belges?

Soulignons la présence des éditions Académia et des éditions Acrodacrolivre.  Côté auteurs nous aurons le plaisir de cotoyer:

Patricia Fontaine, Ziska Larouge, Jean Piérard, Bou Bounoider et comme vous l'aurez compris, votre serviteur.

Les récompences!

Qui seront les lauréats des prix remis à l’occasion du Salon de Mazamet ? Exeption faite des membres du jury, nul ne le sait encore. Il faudra attendre le 12 mai prochain pour que se lève le voile sur un secret jalousement gardé.

Dix ans déjà, joyeux anniversaire Monsieur Sabarthes et merci pour ce que vous avez réussi à faire malgré les quelques tempêtes qui ont frappé votre rivage. Devant les critiques de ceux qui vous envient, n'oubliez jamais que l'on ne jalouse que ce qui est beau.

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Une nouvelle revue a vu le jour.

C’est au cœur de la petite ville de Jodoigne qu’en ce début d’année 2019 alors qu’au sein de l’ASBL Bel-ArTitude une discussion tournait autour de la difficulté qu’éprouvent les artistes à se faire découvrir, qu’une idée a creusé son chemin.  Pourquoi ne pas créer une revue qui tournerait autour de l’Art.

Bien que le concept existe déjà, il fallait trouver une accroche, une marque de fabrication et les moyens qui permettront de pérenniser le projet.

Créer une revue réservée à l’Art peut paraître risqué, c’est probablement le cas, mais il est nécessaire de prendre quelques risques si l’on considère que L’Art est un porte-drapeau, un récipient de mémoire et qu’il mérite considération.  Pour ce faire, il n’y a d’autre choix que de chercher l’excellence.

 

C’est peut-être en raison d’une passion que le magazine Babel-Art a vu le jour. 

En dialecte Bruxellois Babeler signifie : bavarder, p12273303301?profile=originalapoter…  Babel prend également ses racines au cœur de l’histoire théologique puisque c’est nom d’une ville biblique dans laquelle Dieu confondit le langage pour que les habitants ne s’entendent plus.  La symbolique semblait pertinente, le côté humoristique nous semblait approprié, une nouvelle revue est née, indépendante, éclectique et qui ne demande qu’à évoluer.

Bel-ArTitude ?  Qu’est ce que c’est ?

Les raisons d’existence de l’ASBL sont orientées vers la solidarité artistique.  Aider dans la mesure du possible en plaçant des ponts à hauteur internationale.  Une sorte de réseau alimenté par les acteurs eux-mêmes, à condition qu’ils s’engagent dans la mesure du possible, à renvoyer l’ascenseur.

Les premiers temps n’ont pas été faciles.  Les artistes ayant réputation d’égocentrisme il fallait démontrer que par la solidarité les portes s’ouvrent plus facilement.  Aujourd’hui encore, il faut se battre à chaque instant pour essayer de remplacer le « moi-je » qui prédomine trop souvent au risque d’oublier que la création, si elle se fait dans la solitude, ne sera reconnue que sous le feu des projecteurs, mais pas que.  Un peu de chance, beaucoup d’énergies et le bouche-à-oreille sont les éléments indispensables à l’épanouissement d’une œuvre.  Cependant, nous restons persuadés que la création est avant tout un geste d’amour, le dévoilement de l’intime intérieur par une personnalité particulièrement sensible à son environnement.  L’artiste est une éponge qui, s’il est sincère, ouvre une lucarne sur une autre dimension.   Contrairement aux idées reçues, la création requière énormément de travail, une énergie énorme, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous nous devons de les encourager sans toutefois censurer notre opinion.

Au premier regard, les motivations de l’ASBL semblent porter ses fruits.  De nombreux artistes ont pu découvrir d’autres horizons que ceux qui entourent le territoire dans lequel ils évoluent.  Cependant, qu’en est-il de la notion du renvoi d’ascenseur ?  On pourrait affirmer que c’est du cinquante pour cent et c’est là que le bât blesse.  Comment changer cette mentalité qui semble tourner autour de l’individualisme ?  Comment éviter que certains ne profitent du système sans offrir en échange un minimum de communication à propos, par exemple, des événements culturels qui se préparent au sein de son propre terroir et qui pourraient intéresser les autres ?  Les organisateurs de Salon littéraire connaissent cette problématique.

Les questions restent nombreuses et est encore long le chemin avant que l’on puisse conclure à la réussite du projet.  L’image est particulièrement bien choisie, car on peut souligner que certains administrateurs offrent sans compter ni les heures ni l’énergie nécessaire à la mise en place d’un concept qui a peut-être du mal à trouver sa place pour différentes raisons.  Est-ce pour autant qu’il ne faut pas croire que les rêves existent ?  L’aventure en vaut la peine, les rencontres qu’elle offre font partie des raisons qui poussent à continuer de chercher ces perles qui foisonnent au sein de la Francophonie et pas que !

Une nouvelle revue est née, un Bimensuel écrit par des artistes qui choisissent de parler des autres parce qu’il n’y a rien de plus valorisant que la découverte du monde qui nous entoure.

Babel-Art, c’est gratuit, disponible sur simple demande et si vous vous demandez ce que vous pouvez apporter pour aider à pérenniser le projet, différentes approches sont possibles :

  • Devenir membre sympathisant pour la somme annuelle de 12 euros.
  • En insérant une annonce ou une publicité.

Pour tout renseignement, n’hésitez pas à contacter les membres de l’association. belartitudeasbl@gmail.com

 
Babel-Art
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ad66f2_5f4a4a68199848febabf4155a3bf0dec~mv2.jpeg?profile=RESIZE_710xImpossible de ne pas admettre que l’ensemble de notre vie est impacté par toute situation rencontrée dès notre plus tendre enfance.  Oserais-je ajouter qu’avant même que nos premières respirations se joignent à l’orchestre de l’humanité, le bébé comme une éponge, absorbe tendresse ou manque d’amour avec une déconcertante facilité.  C’est probablement à l’image de cette même éponge, qu’il rejettera progressivement le trop-plein de ce qui l’a perturbé.  Pour les plus malchanceux d’entre nous, trop de poisons briseront le contenant en forgeant dans le subconscient une fêlure irréparable, un point de non-retour. 

L’auteure qui nous intéresse est médecin généraliste, mais pas que.  Éclectique par nature, elle s’adonne à la peinture en plus de l’écriture.  Les plus fidèles d’entres-vous se souviendront que j’avais chroniqué, il y a quelques années déjà, son roman « Temps de guerre, temps de paix ».  C’était une œuvre qui m’avait séduit et que, par coup de cœur, j’avais proposée au prix remis à l’occasion du Salon International du livre de Mazamet 2018.  L’ouvrage avait été remarqué et s’il ne fut pas couronné j’ose dévoiler que ce fut de justesse.

Élide Montési n’est pas à son coup d’essai.  Elle nous a offert « Les filles d’Hippocrate », « La nuit n’est jamais complète », « Ligne brisée » avant de rédiger le roman que nous approchons dans cette chronique.  Pas étonnant qu’avant de découvrir son dernier ouvrage, je me sois préparé une bulle de confort afin de me plonger dans l'œuvre qu’elle m’avait confié au salon Mon’s livre fin novembre dernier.    

J’avoue avoir été décontenancé par un sujet des plus interpellant.  C’est peut-être la faute au fait que l’on ne l’approche jamais suffisamment, je veux dire par là, en utilisant un langage compréhensible par le quidam que nous sommes, misérables ignorants, hermétique au jargon scientifique.  La raison vient peut-être également que l’on préfère quelquefois le déni par peur d’ouvrir une boite de pandore don le contenu se limiterait à une antenne parabolique qui refléterait les manquements de nos sociétés, mais pas que.  Pas facile d’oser se remettre en question et pourtant, comme le soulignait si justement ce cher Albert Einstein, c’est devant celui qui connait les abysses de son ignorance que l’on reconnaît l’être d’exception.

Mais revenons à nos moutons :

En abordant « Allo maman, ma mère n’est pas là ! », comme tout lecteur qui se respecte j’ai commencé par le quatrième de couverture.  Ce dernier nous explique que : ce livre met en scène la problématique des troubles de l’attachement chez l’enfant… 

Je ne puis souscrire à cette description, elle est à mon sens trop restrictive.  À mon regard, ce livre aborde une série de catastrophes humaines inhérente à notre environnement.  Certes, je puis comprendre ce que l’auteure ou l’éditeur a voulu souligner par cette accroche.  Elle est certainement logique si l’on considère que les conséquences, dues à ce qui pourrait ressembler à un rejet parental, vont peser lourdement sur le destin d’un enfant, et pourtant !

En me plongeant dans « Allo maman, ma mère n’est pas là ! » je n’ai pu empêcher mon esprit de porter son attention sur l’entièreté des éléments que nous décrit Élide Montesi.  J’avoue, j’en ai eu le vertige. 

C’est que l’auteure possède une sensibilité à fleur de peau qui lui permet de décrire les ornières posées par la vie ou par les destins émiettés.  L’écrivaine détient le don d’effleurer les oubliés, les êtres cassés, ceux qui n’intéresseront personne sauf quand viendra l’heure d’un bilan apporté malheureusement par la « une » de l’actualité judiciaire.  C’est là qu’intervient la description de nos limites et du tourbillon qui peut entrainer une âme blessée au risque d’entraîner ceux qui tentent de lui venir en aide.

M’arrêter ici serait malhonnête, le livre nous réserve beaucoup plus

L’enfance malmenée pas une maman complètement paumée permet d’aborder la thématique non pas de l’adoption, mais des familles d’accueil.  Au final, en refermant le livre je me suis rendu compte qu’il foisonne d’informations qui peuvent probablement servir de références.  En parlant de référence, je songeais à l’ensemble des acteurs qui fréquentent la scène de la vie sur laquelle irrémédiablement nous jouons notre rôle et qui me porte à dire que nul n’est innocent.  Je n’accuse personne, je ne fais que décrire une simple observation.  S’il fallait vous convaincre j’ajouterais qu’il suffit d’être conscient des regards que nous portons sur ceux qui nous sont différents par le comportement.  Je suppose qu’il est plus facile de juger que de soigner… 

Je ne condamne pas, je ne le pourrais pas puisqu’en écrivant ces mots me voici assis à vos côtés sans que je ne puisse apporter la moindre solution à ce dilemme présent depuis que l’humain à foulé le sol de cette bonne vieille terre. 

Voilà, sans l’avoir provoqué, Élide Montési ouvre les débats et m’y a entrainé malgré mon devoir de réserve… 

Je n’ai qu’un léger bémol à murmurer, que ceci ne gâche pas votre plaisir. 

En finissant ma lecture, m41tJJops5XL.jpg?profile=RESIZE_710xe reste comme un léger goût d’empressement.  Comment exprimer mon ressenti ?  C’est comme si l’auteure s’était laissée portée par le sujet (serait-elle concernée ?) et que de nous apporter cette histoire, elle s’est livrée jusqu’à l’épuisement.  N’aurait-elle plus eu la force de se laisser le temps nécessaire à la décantation ?  Il y va d’un livre comme d’un parfum de femme.  L’exception requière une attention des plus exigeantes et l’éditeur devrait de temps en temps se positionner en qualité de chef d’orchestre.  Plus facile à dire qu’à faire j’en suis conscient, mais c’est également mon rôle de prendre tous les éléments d’une œuvre en compte.  Les détails don je vous parle sont insignifiants, sans la moindre réserve je vous invite à vous procurer « Allo maman, ma mère n’est pas là ! ».  Vous pourrez découvrir ce livre comme un simple roman ou, et je vous y invite, l’utiliser comme un outil au service de l’humain.

Retrouvez Philippe De Riemaecker sur Art & Lettres , Passion TV, Radio Passion,  RCF Sud Belgique, Radio Vicomté, Chouette magazine.

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12273298085?profile=originalCeux qui suivent nos chroniques, se souviendront peut-être que nous avions abordé le premier roman de Patricia Fontaine « Cape Verte » avec l’enthousiasme des découvertes intéressantes.  C’était, pour un premier roman, une œuvre qui offrait la promesse d’une plume en devenir.  Vous m’auriez demandé s’il fallait parier sur l’avenir de cette écrivaine Brançonne, j’aurais probablement refusé de répondre.  Cette hésitation repose sur le fait que l’écriture d’un second roman est souvent plus difficile pour de multiples raisons. 

En découvrant « Pile et Face » il ne m’a pas fallu longtemps pour entrer en résonnance avec un ouvrage que je n’hésiterai en aucune façon à souligner comme étant un « coup de cœur ». 

Bien que les sujets abordés ne soient pas anodins, le lecteur aura beaucoup de peines à se détacher du récit. 

L’écriture est fluide, intéressante, passionnante.

La première impression que nous offrent le début de lecture, c’est que l’humour semble nous porter vers une écriture à la « Legardinier ». 

Accroche habilement construite pour nous entrainer progressivement vers le thème central.  La gravité du sujet n’en est pas moins respectée, l’auteur surprendra le lecteur par une approche originale.

Nous voici plongés au cœur de l’histoire du Chili.AVT_Patricia-Fontaine_3019.jpeg

C’était un risque, celui de basculer dans le discours moralisateur d’un(e) Occidental(e) en recherche de sensationnalisme.  Il n’en est rien, au contraire, la sensibilité de l’auteure ose poser les questions fondamentales sur l’orientation que prennent les destins quand ils sont confrontés à l’extrême.

« Clarisse » est contrainte de fuir au Chili.  Elle y rencontre, manœuvrée par un personnage trouble  appelé « La fouine brune », une dénommée Marta.  Ensemble elles vont relire les pages brulantes de l’histoire façonnée par la dictature du Général Pinochet.

Si je vous ai parlé de "coup de cœur", c’est que je n’ai pu me détacher du roman.  Intelligemment construit, il porte la marque des sensibilités à fleur de peau tout en basant le fil de l’intrigue sur les fondations d’une documentation fournie. 

L’écrivain ne s’en cache pas.  La préparation de cet ouvrage a débuté par la recherche de témoignages, de lectures et un séjour à Santiago et dans le désert d’Atacama.

Patricia Fontaine ne fait pas partie de ceux qui publient un ouvrage chaque année.  Elle prend son temps, forge ses écrits et le résultat est à la hauteur de nos attentes.  Comment ne pas souligner la qualité et le talent qui transpire de cet ouvrage ?  Comment ne pas la remercier d’aborder un thème aussi grave en essaimant l’humour le temps que le lecteur reprenne sa respiration.

Si j’ai aimé « Cape Verte », bien que nous nous attendions et espérions une suite, « Pile et Face » ne ressemble en rien à son ainé.  Ce dernier roman  mérite d’être placé en première place dans les vitrines de nos bibliothèques.  « Pile et Face » pourrait être abordé dans nos écoles, ouvrir les débats, être une référence peut-être ?  Quoi qu’il en soit, Patricia Fontaine vient d’acquérir ses lettres de noblesse dans le monde difficile de la littérature.

Rappelons que Patricia Fontaine recevra en 2017, "le prix roman" au Salon International de Mazamet (Tarn - France).

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Alors que je prépare le montage de la prochaine émission, je reçois un appel téléphonique qui me brise le cœur.

Joseph Joffo s'est éteint...

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J'aimerais envoyer toute ma tendresse à sa famille, à Brigitte son épouse ainsi qu'à Chantal Figueira-Lévy, Marika Daures.

Je retiendrai ce café partagé au Salon du livre de Bruxelles.

Je retiendrai les rencontres inoubliables de ceux qui sont devenus des amis très chers au Salon du livre de Buzet sur Baïse.

Je retiendrai l'Histoire et la superbe leçon de vie offerte par les écrits de Joseph.

Beau voyage Monsieur, vous m’avez appris tant de choses, vous avez fait partie de mes rencontre, vous m’avez permis de belles rencontres...

Je n’oublierai jamais les paroles que vous m'aviez offertes : "Croire en son destin c'est participer à sa réussite".

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En refermant le livre de Jean-Jacques Nanot « Comment, je suis devenu le fils d’Henri Nanot », je n’avais qu’une idée en tête, celle de hurler sur la place publique que rien ne peut justifier que l’on refuse d’entendre les appels du filscouv1-jjn.png d’Henri Nanot. 

Si j’en crois les écris de Jean-Jacques Nanot (et rien ne m’autorise à remettre ces derniers en question) il est temps de débattre si oui ou non Henry Nanot mérite la réhabilitation. 

Le silence en réponse aux appels, sollicitations et pétitions ne fait qu’accentuer l’impression d’injustice.  Pourquoi personne ne réplique aux cris désespérés de Jean-Jacques Nanot ainsi que de tous les poètes, écrivains, sympathisants qui l’entourent ?  S’agit-il d’indifférence ou d’une malsaine volonté d’étouffer l’histoire par peur, peut-être, que des mains que l’on croyait si blanches se dévoilent couvertes par la honte des éclaboussures indélébiles?

Il n’est certainement pas de mon ressort ni de ma volonté de remettre en cause le système judiciaire Français. Je n’ai pas non plus l’habitude de passer sous silence ce qui ressemble à l’une des plus grandes injustices mises en œuvre par un pays qui porte dans sa constitution trois mots très simples par la prononciation, mais qui résonnent grâce aux valeurs de la démocratie.  S’il fallait les prononcer pour mémoire je vous les offrirais avec honneur ; liberté, égalité, fraternité.

Écrivons le sans faux semblant, je n’ai pas en ma possession toutes les pièces du puzzle ni l’intelligence rhétorique de ce que l’état pourrait mettre en exergue comme étant un secret indispensable à son bon fonctionnement.  Je ne puis me targuer du titre de juriste ni même de spécialiste en droit ou en investigation.  Je ne suis rien et ce rien, justement, frissonne devant ce qui ressemble à l’arrogance d’un  homme assoiffé de pouvoir qui abusera de son vivant de son privilège et sa fonction pour éliminer un poète à la plume trop acerbe.

 L’étendard de la manipulation porte atteinte à l’état lorsqu’il a pour toute motivation le mirage de l’ambition.  Non, il m’est impossible de me taire, le faire serait ce que les anciens nommaient, la résignation, une forme de collaboration à la destruction d’un monde, d’une civilisation pour laquelle je ne puis que me battre par les seules armes en ma possession ; la plume et l’encre de mes espoirs.

Si j’osais paraphraser Zola j’écrirais : « J’accuse ».  Mais peut-on accuser sans preuve ?  Des preuves il en existe, du moins des éléments suffisamment troublants qui engrainent la suspicion là ou la justice devrait apporter sérénité.

Pourquoi ?  Pourquoi ce silence assourdissant devant les suppliques d’une famille à qui l'on a volé l’honneur ?   Pourquoi ne pas apporter l’ombre d’une réponse malgré les années écoulées ?  La honte n’est jamais d’écouter, de remettre en question son jugement à la lumière d’éléments nouveaux non, la honte est de refuser la réhabilitation d’un paysan poète qui s’est battu pour la liberté.  Pourquoi ? Parce que le verbe lui était nécessaire au même titre que « la vérité ».

Henri Nanot s’est retrouvé damné par ceux qui n’avaient rien compris à ce que le mot égalité signifie en son entier.  Si j’en crois les documents que l’on m’a montrés, Henri Nanot sera sacrifié pour que fleurissent la félonie, l’ambition sans limites, l’orgueil machiavélique d’un homme qui n’a pu supporter le verbe d’un poète engagé.

Dreyfus s’est vu brisé par le comportement de quelques-uns et malheureusement, Nanot prendra sa suite, emprisonné, bafoué, humilié jusqu’à périr  par la main de ses bourreaux.

Screenshot_2015-04-12-10-24-34-1.png?width=182Torturé il l’a été, lui l’ancien résistant, battu comme un chien puis, enfermé, caché aux yeux du monde pour arriver à prouver que la folie est sa compagne et qu’il faut pour cette raison l’abrutir jusqu’à l’aboutissement : la mort sous la torture. 

Ses accusateurs ont  prétendu qu’il aurait posé une bombe et ce motif ne trouvera de preuve, au contraire, les témoignages sont contradictoires et les rapports semblent apporter plus de suspicions sur la neutralité des enquêteurs en lieu et place de sérénité.  Trop de zones d’ombres, trop de contradictions pour ne pas s’interroger sur les prétextes de son arrestation.  Coupable ou innocent ?  Seule la justice a le pouvoir de répondre légalement à cette question, mais, pour ce faire, elle se doit de rouvrir un dossier qui agonise sous la poussière des doutes.

Justice, je crie ton nom, je le crie parce qu’il est nécessaire à la survie de la démocratie.  Certes, nous ne sommes que des humains et par cette faiblesse, sujet à l’erreur.  N’y a-t-il plus crédible que d’oser se remettre en question sous la lumière de l’Histoire ?  Faut-il que Nanot devienne un martyre pour que l’on écoute enfin la voix de son fils ?  Alors il est temps, car martyr, Henry Nanot l’est déjà aux yeux d’un nombre de plus en plus croissant.  Faudra-t-il attendre la fureur d’un fleuve qui s’emporte sous l’effet d’une crue ?  Si le but est de faire oublier Henri Nanot par lassitude, je crains que l’on se trompe, la vérité attend son heure, la vérité s’appelle patience.

Justice, je crie ton nom, je le crie parce que crois encore à la beauté de nos démocraties.  Justice j’ai foi en toi et pour cette raison, l’humanité a besoin que tu t’éveilles.  Justice, ne vois-tu pas ces visages qui te regardent ?  Ne vois tu pas qu’ils attendent non pas de l’humanité, ce n’est pas ton rôle, mais d’offrir la possibilité de réhabiliter un homme à la lumière des éléments que porte son fils, Jean-Jacques Nanot, et qui n’apporte pour toute réponse que des interrogations.  L’honneur mérite que l’on s’arrête.  L’honneur qui touche les puissants ou le plus insignifiant des êtres ne peut être méprisé même si l’on ne parle ni d’homme de pouvoir ni d’homme possédant fortune, car s’il en était autrement qui pourrait prétendre au bien-fondé de nos institutions ?

La requête de Jean-Jacques Nanot me semble fondée.  Il ne demande pas grand-chose en comparaison des années volées à son père, que l’on réhabilite la victime au vue des éléments qui sont en sa possession.  Que l’on rouvre le dossier pour qu’enfin la lumière soit faite sans qu’aucune ombre ne vienne fausser les jugements et qu’enfin une âme retrouve sa liberté apaisée par la reconnaissance des hommes et le pardon légitime de sa nation.

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Qu’est-ce qui lui a pris ?  C’est à approximativement ce que fut le fond de ma pensée en découvrant le livre admirablement écrit par « Catherine Blanjean ». 

Honnêtement, je dois bien avouer que j’ai laissé trainer ce livre plus que de raison.  Pourquoi ? Peut-être qu’il fallait trouver l’instant approprié afin d’écouter les mots vibrer tel qu’ils le méritent.  C’est le metteur en scène et comédien Benoit Postic qui m’en avait parlé.  

Le téléphone qui vous réveille et à peine le temps de décrocher que ce dernier me lance sans préhanbule: Ce livre, tu verras, c’est tout simplement génial !  Je me méfie de ce genre d’appel téléphonique.  Les amis, on essaye de ne pas les blesser, mais s’il fallait les écouter on ne parlerait plus que des copains et good bye la déontologie.  Pourtant ce Benoit ne me téléphone pas souvent et j’aurais dû l’écouter au lieu de me voiler d’un orgueil déplacé.  Il avait raison, ce livre mérite d’être auréolé en première place dans les vitrines de toutes les librairies de la francophonie.lettres-a-la-poetesse-chinoise-liu-xia-en-residence-surveillee-depuis-huit-ans_6060894.jpg

Afin de ne pas dévoyer la qualité du sujet, je me permettrai de vous retranscrire quelques mots de la préface (interdite) rédigée par Liao Yiwu, prix de la paix des libraires allemands en 2012.

« À ma connaissance, vous vous trouvez en face du premier livre jamais écrit au sujet de Liu Xia sur cette terre…

…Catherine Blanjean, qui appartient à la fois au monde du théâtre et de la musique, est parvenue, grâce à son instinct, à ressentir la situation de Liu Xia . »

Mais qui est Liu Xia ?  Elle serait peut-être femme anonyme ou encore, si ses œuvres avaient eu la chance d’être remarquées, poétesse à renom ou peut-être photographe incontournable.  Mais le destin de Liu Xia ne rejoindra la lumière qu’à travers le regard de ses geôliers.  Assignée à résidence, soumise à contrôle policier, elle sera condamnée pour avoir proposé de représenter son mari, « Liu Xiaobo » pour la remise du prix Nobel de la paix en 2010.

Catherine Blanjean, l’une des pierres angulaires du centre Culturel « La ferme de la Dîme » situé au cœur de la campagne Wallonne (Wasseiges) nous offre par cet ouvrage la force que peut apporter une plume au service de la compréhension.  Catherine, en apprenant le sort réservé à Liu Xia se met à lui écrire.  Catherine n’est pas dupe, elle sait que ses lettres n’arriveront probablement jamais  à destination et pourtant…  Avec détermination l’auteure tente de comprendre comment une femme peut tenir dans les conditions de semi-détention, une quarantaine que peut d’entre nous serait capable d’endurer.  Comment comprendre les liens indestructibles qui lient les époux grâce à la force d’un amour inconditionnel ?

Ainsi, portée par la volonté de cerner ce couple hors du commun, Catherine a mené son enquête auprès des rares personnes capables d’évoquer Liu Xia.

Le livre aurait pu n’être qu’une banale narration, c’est ce que je craignais.  Il n’en est rien.  Par la simplicité des mots, l’auteure nous offre un témoignage poignant, une sorte de photographie d’une époque, la nôtre, dans laquelle les dés jouent avec les destinées.

J’aime le regard que porte Catherine Blanjean sur la Chine et son régime.  Comme le révèle admirablement le quatrième de couverture, « Il en ressort le portrait bouleversant d’une femme  interdite »  

J’avais envie d’écrire qu’il serait faux de croire que l’ouvrage serait un plaidoyer à charge d’une société souvent méconnue par nos coutumes occidentales.  J’aurais ajouté, à tors, qu’il y a une forme de neutralité portée grâce ou à cause de la narration de l’auteure.  Ce ne serait pas honnête, car même si certaines questions pourraient nous le faire croire, il n’en reste pas moins que l’auteure hurle en lieu et place d’une autre femme.  J’en ai la tête qui résonne et qui le fait en harmonie sans ignorer que contre la loi du plus fort on ne peut rien, bien que ?  Nos plumes et nos voix sont quelquefois assourdissantes pour ceux qui se veulent furtifs aux yeux du monde.  Se faufiler en toute discrétion pour assouvir sa soif de pouvoir en aliénant l’individu pour le bien du plus grand nombre.  Quelle superbe contradiction quand on sait que le pouvoir n’est partagé que par une minorité qui a toutes les raisons de faire taire les voix discordantes mêmes si, et surtout si, elles sont porteuses de vérité.

Mais s’il n’y avait que le fond, le lecteur se lasserait peut-être.  Soulignons la qualité d’écriture, la fluidité des mots.  Une sorte de petit ruisseau qui fait voguer le verbe au rythme des approches de l’autre.

Oui Catherine Blanjean j’ai aimé votre ouvrage.  Je l’ai aimé pour de nombreuses raisons.  Oserais-je ajouter que vos lettres adressées à votre correspondante ressemblent à s’y méprendre à des lettres d’amour ? Me tromperais-je vraiment ?

Rendez-vous est pris, je me rendrai à Wasseiges pour y rencontrer l’auteure.  Je ne manquerai pas de saluer la scène de ce théâtre dans lequel il semblerait que le destin me réserve d’agréables surprises.  Comme le veut la tradition, je vous réserverai la suite.

 

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Buzet sur Baïse ne fait pas partie des capitales répertoriées sur les cartes du monde et si l'on considère le nombre d'habitants au mètre carré, peut-être que quelques nombrilistes afficheraient un sourire dédaigneux.  Ce serait une erreur, cette petite ville de « province » est géante par son rayonnement.

Buzet sur Baïse est une ville que l’on devrait « peut-être » montrer en exemple par le fait  que la Culture en son sein est invitée nécessaire, une complémentarité à l’enseignement.

Un engouement certes mais qui ne serait possible sans la mobilisation de quelques bénévoles qui portent les projets en toute discrétion.  Puisque mon rôle est de parler de littérature, je ne puis résister au plaisir de saluer la petite équipe entourant Chantal Garez qui a mis sur pied un Salon littéraire des plus originaux grâce à l’agent littéraire, Marika Daures à l’origine de l’idée. 

Porter la littérature à bout de bras, voici un pari risqué si l'on considère qu'un essoufflement médiatique semble tourner le dos à ce qui pourtant offre la grandeur de nos civilisations.  Ne l’oublions pas, sans littérature, sans Art en particulier, la mémoire de notre « raison d’être » risque de s’étioler.

Le projet littéraire de Buzet sur Baïse a ceci d'original qu'elle débute son salon par la projection d'un film en présence de personnalités surprenantes.  L'opportunité d'offrir un débat. (En 2017 Joseph Joffo pour « Un sac de billes », en 2018 le réalisateur Eric d'Agostino pour « La nef des fous »)

Un tapis rouge déroulé pour ses habitants, voici qui devrait mobiliser les foules mais, combien de Buzéquais sont conscients que depuis 2017 un événement à résonance internationale a vu le jour en leur honneur ?

Ce vendredi 28 septembre dernier, le cinéma de « Aiguillon » accueillait le scénariste et réalisateur Belge Eric d’Agostino. L’événement peut sembler anodin et pourtant !

Eric d’Agostino et son co-réalisateur Patrik Lemy  s’enfermèrent pour une période de deux ans dans l'annexe psychiatrique de la prison Belge de Saint Gilles. Les images que nous découvrirons n'ont laissé personne indifférent.  Le sujet est pénible et nous renvoie une image déplorable de ce que nos sociétés construisent pour étouffer ce qui ne lui convient pas.  Le film est révélateur, dur, mais pas insoutenable.  Il porte le mérite d’interroger nos consciences en dépassant le déni collectif qui s’identifie à une forme d’omerta.  Après tout, cette chape de silence semble arranger pas mal de monde.

Pour avoir assisté à la projection et aux débats qui ont suivi, bien que le réalisateur ait répondu sans détour aux questions du public, j'ai comme une impression fugace que le film ne l'a pas épargné.  Eric d'Agostino semblait épuisé, plus exactement, il n’est pas improbable que cette expérience l'a profondément marqué.  Rien ne vient étayer cette constatation, juste une impression, une forme de prémonition.

Sur la scène, le réalisateur était accompagné par celui que l'on pourrait définir comme étant le fil rouge du document : Chef Jean.  

12273293057?profile=originalGardien Chef de l’annexe, ce dernier a partagé ses impressions et ses révoltes face à ce qui a été nommé comme étant, je cite, « les poubelles de nos sociétés ». Chef Jean qui apportera tout au long de sa carrière le maximum d’empathie à ces hommes enfermés parfois au nombre de trois.  Trois humains parqués dans une cellule de quelques mètres carrés, trois malades confrontés à la pathologie de ceux qui partagent la même cellule.  Inutile d’être expert pour comprendre que c’est une bombe à retardement mise en place par un système derrière lequel les acteurs cachent leurs responsabilités.

A sa sortie, le film fit forte impression au point qu'en Belgique le parlement se saisit du débat.  Les choses ont changé sans toutefois répondre au besoin de conscience collective.

C'est la seconde année que Buzet sur Baïse fait le pari de fusionner cinéma et littérature.  Pari difficile à tenir puisque nous savons que les budgets de la Culture ne répondent malheureusement pas aux besoins de la demande. C'est la raison pour laquelle j'ai envie de me lever, d'applaudir une poignée de passionnés qui mobilisent temps et énergie pour le plaisir de ceux qui ont répondu à cette invitation.

Restons honnête, si la première projection destinée aux élèves des écoles avoisinantes a récolté un franc succès, la projection destinée aux adultes ne fut pas ce que l'on pourrait appeler un grand cru. La question est posée, que faut-il faire pour que le public réponde présent ? Je n'ai aucune réponse à cette question, peut-être faudrait-il un peu plus d'engouement de la part des acteurs Politique ? Voici un événement qui porte le nom de la ville, de la région, à briller sur les affiches de l'international en a t'on prit conscience ? En vérité le nom des organisateurs devrait être gravé pour la postérité.

Que ne faut-il pas déployer d'énergie pour arriver à porter un tel événement ? Beaucoup de frustrations, d'impondérables qu'il faut résoudre parfois au dernier instant.  L'espoir ne subsiste que parce qu’une poignée de bénévoles osent prétendre qu'un rêve peut devenir réalité.  J’avoue avoir été étonné par l’absence d’élus à la salle de projection, n’y avait-il personne de disponible pour assister à l’évènement ?  J’ose comprendre que dans cet état d’esprit, les citoyens ne se soient pas déplacé en nombre, c’est dommage, les organisateurs méritent beaucoup mieux. 

Deux projections suivies d'un salon littéraire.  La qualité était sans conteste au rendez-vous. Impossible de citer tous les auteurs, nous risquerions de commettre un impair. Nous saluerons toutefois Juliette Nothomb marraine de l'édition, venue en droite ligne de Lyon. J'adore Juliette pour l'avoir rencontrée à de nombreuses reprises dans le cadre de mes chroniques. En dehors de Juliette Nothomb, la Belgique fut largement représentée malgré une grève annoncée au sein d'une célèbre compagnie aérienne.  Cette grève obligea les plus tenace à parcourir plus de 2000 kilomètre sur un W.E..  Bou Bounoider, Anne Libotte et j'en passe, furent le temps de quelques heures les ambassadeurs de la littérature Belge.

Ainsi, par cette ouverture d’esprit, le salon du livre de « Buzet sur Baïse » ouvre la porte à la culture sans frontière.  C’est important pour les artistes de savoir qu’un tremplin existe au rayonnement de leurs créations en dehors du cercle intime et donc limité de leur terroir.

La langue Française mérite d'être cultivée, c’est un héritage qui porte notre mémoire, le rendez-vous des souvenirs sauvegardés. Comme le disait si justement une élue d'un département voisin : « L'un des premiers gestes que fait un tyran quand il prend le pouvoir c'est de brûler les écrits ».  Par nos regards et notre intérêt nous permettons aux auteurs de percevoir un minimum de reconnaissance pour un travail étalé parfois sur plusieurs années.  Rien que pour cela, l’effort d’être curieux mérite que l’on se déplace.

En conclusion j'écrirai que le Salon du livre de Buzet sur Baïse fait partie des incontournables. L'organisation est admirable malgré quelques détails insignifiants à améliorer,  qui peut se vanter d'être parfait ? Si les organisateurs acceptent ma présence, je n'aurai aucune hésitation à me joindre à la prochaine édition. Je vous l'écris, je le signe et le fais avec enthousiasme, si la vie me le permet, en 2019 je serai présent et heureux de l’être.  Petit mot encore pour saluer les vignerons de Buzet qui offrent un breuvage généreux, un apperçu de paradis.  Un petit faible pour le restaurant "Le Gougeons qui frétille" dans lequel je me suis régalé et fait trembler le chef par mes blagues de potache.  C'est que dans la région on porte le sourire au dessus du verbe et c'est cadeau. 

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C’est en 2017 que le Salon du livre de « Buzet-sur-Baïse » a vu le jour. Organisation intelligente regroupant les énergies d’un ensemble d’acteurs dans le domaine de la littérature, mais pas que.

Les fidèles qui suivent mes chroniques savent que si je salue toute initiative touchant à l’art en général et à la littérature en particulier, je deviens difficile dans mes choix. Il serait faux de démentir cette conclusion hâtive, c’est le résultat d’un agenda surchargé. Ceci écrit, pour rien au monde je ne manquerais le Salon du Livre de « Buzet-sur-Baïse ».

12273295858?profile=originalIl faut du courage pour organiser ce genre d’activité. Courage et abnégation sachant que même si les auteurs invités sont souvent de premières qualités, rien ne permet de croire que le public répondra aux attentes des organisateurs.

Je salue l’audace de ceux qui prennent le risque de placer la littérature en exergue sachant que malgré les remerciements, les critiques trop souvent au rendez-vous blessent les énergies. Il semble en effet que de nos jours il est de bon ton d’assombrir les mérites de ceux qui osent prendre le risque de porter la littérature sur la place publique. Sujet de psychanalyse puisque sans Salons les auteurs perdraient une possibilité d'être approchés.

Bref, le temps s’écoule sans nous demander notre avis et nous voici aux portes d’un Salon littéraire que je considère comme faisant partie des incontournables tant par la qualité de son organisation que pour la diversité culturelle qu’elle place à la portée d’un public des plus éclectiques.

Saluons et faisons-le debout, le côté pédagogique brillamment mis en place en collaboration avec les écoles de la région.

Ce n’était pas gagné d’avance, cependant la fusion des énergies a permis de placer l’évènement au rang des plus méritants.

De qui parlons-nous ? Du Salon de « Buzet-sur-Baïse » bien entendu.

Permettez-moi de remonter le temps : 2017.

Pour sa première édition, les organisateurs du Salon du livre de « Buzet-sur-Baïse » n’avaient rien laissé au hasard. Ils s’offraient un invité d’honneur de premier choix « Joseph Joffo » mondialement connu grâce à son roman : « Un sac de billes ». On aurait pu en rester là, sauf que, si la littérature allait vêtir ses plus beaux atours, une idée de génie fit jaillir l’originalité. Dans le but d’intéresser toutes les générations à l’évènement, deux jours cinématographiques seront mis en place : la projection du film « Un sac de billes »suivi d’un débat-conférence.

Il faut saluer le travail du corps professoral qui a su profiter de l’occasion pour accompagner les élèves de la région pour la préparation de l’évènement. Bien que le sujet ne soit pas facile, rien n’a été improvisé, au contraire, chacun s’est investi dans le but honorable d’aborder le débat sur une page d’Histoire difficile à appréhender.

Il était prévu que « Joseph Joffo » répondrait aux questions du public, malheureusement l’étoile du jour devait être hospitalisée et sera brillamment représenté par l'écrivain et amie de Joseph, Chantal Figuera Levy.  Forte impression de Chantal qui répondra aux interpellations nombreuses et pertinentes.

Première année réussie, la foule fit impression et le dimanche, jour du Salon littéraire proprement dit, ne fut pas de tout repos pour les exposants.

Une première édition réussie n’est pas nécessairement un cadeau des dieux. Pas facile de remobiliser le public qui s’attend à ce que l’année 2018 dépasse ses espérances. Oserais-je écrire « Ils ont osé » ?

Oui ils ont osé inviter le réalisateur belge « Éric d'Agostino» en personne.12273296076?profile=original

« Éric d'Agostino» est réalisateur, musicien, chanteur et auteur de scénarios.

Le film qui l’a rendu célèbre « La nef des fous » fit ouvrir les débats jusque de l’hémicycle du parlement Belge c’est dire si le sujet frétille de questions autour de ce que nous voulons faire de notre société.

J’ai vu le film, je n’en suis pas sorti indemne et c’est tant mieux. Les prisons ne sont pas des hôtels, je vous l’avoue, je l’espérais et faisait semblant de l’ignorer : bienvenue les idées reçues.

De quoi parlons-nous ?

Pour réaliser ce film, Éric en compagnie de son coréalisateur « Patrick Lemy », se sont enfermé sur une période de +- deux ans au cœur de l’annexe psychiatrique de la prison de Saint-Gilles (Belgique).

Prison, psychiatrie, que fait la société pour gérer ce qu’elle ne comprend pas ? Elle pose un couvercle sur le bouillon et, sans fermer le gaz, continue de vaguer à ses occupations. Inutile de m’étendre, je n’en ai pas les compétences, mais vous invite à visionner le film.

À "Buzet sur Baïse" Eric sera présent, mais pas tout seul puisqu’il amène avec lui le Chef Jean (Chef des gardiens, que l’on voit dans le film et qui présentera un livret rédigé à la mémoire de ses confrères) et l’un des anciens détenus qui était présent pendant le tournage et qui, en présence du réalisateur, répondront aux questions du public. Oui, vous m’avez compris, l’instant qui se présente est une opportunité à ne pas manquer.

D’autres personnalités honoreront de leur présence le Salon du livre tel que l’écrivain Juliette Nothomb, sœur ainée d’Amélie. 

Juliette approche l’écriture avec un style pointillé d’un humour très personnel. J’adore Juliette que j’avais découverte (sans jeu de mots) au travers de ses chroniques culinaires. Ah les chroniques de Juliette!, des mots qui me font hurler de rire et que j’attendais impatiemment comme d’autres attendent l’épisode de leurs séries préférées.

Nous saluerons par la même occasion Marika Daures, personnage discret et combien efficace, concentrant son énergie dans la promotion des auteurs.  Pleine d'énergie elle gère cette activité en portant sa maison d’édition avec un profond respect pour ses auteurs.

On ne parle pas suffisamment du rôle de cet élément fondamental dans le réseau du livre (porte parole des auteurs), nous en ferons une chronique à la morte-saison.

Le Salon du livre de Buzet sur Baïse est le résultat d’une fusion des énergies. Pas étonnant que son succès soit au rendez-vous.

Chantal Garez responsable de la bibliothèque et pierre angulaire de l’évènement travaille en collaboration avec la Mairie. Si son humilité l’honore rapidement elle a compris que les clefs du succès se cachent souvent dans les détails. Avancer avec détermination en restant à l’écoute. Son rôle est essentiel, épuisant et mérite d’être salué ainsi que tous les membres de l’équipe qui l’entoure.

La seconde édition du Salon du Livre de Buzet sur Baïse risque d’être déterminante. J’ose prédire que l’évènement deviendra peut-être référence en la matière.

Si Mazamet fait partie de ma famille, Rocamadour de mes plaisirs, Buzet sur Baïse est une symphonie que j’aimerais séduire.

Incontournable, à visiter seul, en couple ou en famille. Les enfants sont encadrés afin de permettre aux adultes de se littératuriser en toute sérénité. Après Buzet nous reviendrons vers les Salons Belges, mais vous l’aurez compris, j’avais envie de saluer la France.

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12273294888?profile=originalJuventus Thalmas se serait bien passé de ce réveil brutal.  Centurion de son état, le voici au lendemain d’une « Orgie » face au questeur Caius Gallus.  Ce dernier, sous les ordres de l’édile Marcus Papillus Laena, est venu lui réclamer le remboursement de ses dettes.  Marié à une femme dépensière, Juventus est parvenu jusqu’à ce jour à reporter les échéances de ses créanciers jusqu’à ce matin funeste ou la ruine semble pointer son nez.  Pas de chance, les politiciens ne sont pas éternels et quand survient un remplaçant incorruptible, les passes droits perdent en efficacité.  

Que vont-ils devenir ?  Vendus sur le marché aux esclaves semble l’une des options les plus probables.

Dans ce roman riche en rebondissements, Mathieu Paulo entraîne le lecteur en 147 avant Jésus Christ.  Avec intelligence et passion, nous découvrirons les mœurs de ceux qui forgeront les civilisations sur lesquelles reposent nos coutumes contemporaines.

La « Pax Romana » n’est pas toujours perçue comme un cadeau des dieux lorsque certains fonctionnaires abusent de leur fonction pour détourner les lois.  

La révolte gronde au cœur de l’Hispanie.  Les Celtibères veulent se libérer du joug de l’envahisseur et pour ce faire, ils utilisent la ruse et des techniques de combats qui déstabilisent les indestructibles légions romaines.

La soldatesque plie devant une résistance organisée.  Les légionnaires tombent par milliers et il faudra du temps pour que dans la capitale antique on prenne cette menace au sérieux.

Les rebondissements hypnotisent le lecteur et cerise sur le gâteau, l’écrivain semble s’appuyer sur une documentation pointue sans tomber dans le piège de la lourdeur élitiste.  Tous les ingrédients sont réunis pour que la recette parfume nos plaisirs.  Manipulations, trahisons, complots, héroïsmes, amours et tromperies brefs, une synthèse de ce que l’humain est capable d’offrir pour assouvir son addiction au pouvoir. 

12273294487?profile=originalMatthieu Paulo par ce roman démontre que son rôle d’éditeur est l’aboutissement d’une passion qui repose sur l’expérience et le talent d’une plume joliment acérée.  En toute honnêteté je ne m’attendais pas à découvrir un ouvrage aussi captivant.  Ainsi, après avoir obtenu en 2000 le premier prix supérieur de piano, au royaume de la musique (Radio France), il se lance dans l’écriture de thrillers historiques pour le plus grand plaisir des lecteurs (Le mystère Galilée & Le plan Darwin).  Je ne saurais trop vous conseiller la lecture de « Rome ne paye pas les traîtres » - « Roma traditoribus non premia » car ce livre plus qu’un roman porte l’érudition de son sujet.  S’il est un plaisir qui s’ajoute à celui de lire c’est celui d’abreuver sa Culture générale. 

Oui j’ai adoré le roman de Matthieu PAULO et la fin de l’ouvrage fut tout aussi frustrante que ces jours ou le crépuscule vient sonner le départ vers d’autres horizons.  C’est comme s’il fallait quitter un paysage qui vibre par l’étendue de sa beauté. 

 

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12273293689?profile=originalRencontrer la littérature à l’ombre d’un château, un rêve devenu réalité grâce à la fusion de plusieurs énergies positives. 

Rocamadour est probablement mieux connue par les touristes par l'attrait mérité qu’offre la belle dame couronnée d'un castel qui, à lui seul, mérite le détour.

Rocamadour est un nom qui résonne comme une carte postale et pour l’avoir fréquentée j’ose affirmer que bruisse au-delà de la rumeur provoquée par les touristes d’un jour, une forme de vibration positive, un renouveau de l’âme, une attirance proche de la séduction.

Rocamadour est une ville au caractère mystique au cœur de laquelle brille sa « Vierge Noire »  statuette vénérée par mille prières et qui, d’après certains témoignages, serait miraculeuse.  C’est qu’elle est jolie par sa simplicité, placée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, au cœur de la basilique Saint-Sauveur et la crypte Saint-Amadour.  Si elle est classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO, il vous faudra préalablement gravir les 216 marches de l’escalier des pèlerins avant de vous incliner devant la miraculeuse qui vous attend dans l’une des 7 autres chapelles serties au creux du rocher.  Belle dame d'ébène vénérée depuis plus d’un millénaire, voici de quoi ravir le plus mécréant des sarrasins

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 12273294066?profile=originalRocamadour c’est l’art du bien mangé, c’est le verre que l’on soulève à la santé des amis, des absents et de tout ce qui offre raison à savourer l’instant.  Rocamadour c’est également le sourire aux lèvres, le rire sans concession, les accolades bruyantes qui nous manquent à la morte-saison.    Rocamadour c’est l’étendard des amitiés profondes, des amitiés sincères dénuées d’artifice ou de coups de mots qui risquent d’empoisonner l’enjôleur s’il venait à se blesser en se mordant la langue. 

Rocamadour c’est l’histoire et la légende, pas étonnant dès lors qu’au cœur de cette perle féodale se tienne le 2 septembre 2018 la dixième édition littéraire organisée aux côtés de la bibliothèque.

L’originalité de ce salon repose sur son emplacement.  Les auteurs, placés sous les chênes truffiers, accueillent les visiteurs dans une ambiance bonne enfant.  Le lieu vaut le détour et quelques auteurs venus d’outre frontière feront le voyage en espérant vous y rencontrer. 

10 ans déjà, une pérennité acquise non sans effort, car il faut du courage pour se lancer dans une telle organisation.  Oui, Rocamadour reçoit la littérature avec tous les honneurs et puisque les écrits seront mis en exergue, je ne puis me refuser le plaisir de m’y rendre en emportant dans mes bagages quelques parfums en provenance du plat pays qui est le mien.

 

Hoyé hoyé bonnes gens, voici que l’on vous propose une ballade d’un jour, d’un W.E. ou d’une semaine en Vallée de la Dordogne.  Rares sont les visiteurs qui s’en éloignent sans avoir préalablement fait le plein de souvenirs et peut-être, pour les plus gourmands, de quelques petits bourrelets supplémentaires.

S’il fallait désigner une ville comme étant incontournable sans la moindre hésitation j’inclinerais mon choix pour cette petite merveille.  Auteurs, lecteurs, touristes ou simplement curieux, qui que vous soyez ne ratez pas cette date…  Les plumes se sont vêtues de leurs plus beaux atours pour le plaisir d’une journée de prose.

Si vous passez par là, venez me rejoindre, j'enregistrerai quelques émissions en public.

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Une couverture simple sur laquelle une photographie noir et blanc, légèrement floutée, fait apparaître un loup.

J’adore l’anima12273288270?profile=originall, la photo lui rend astucieusement hommage en nous offrant un premier chapitre, un chapitre visuel.

« Joël Mespoulède » avait sollicité à son éditeur, « Chloé des Lys » de m’envoyer son roman « Faune Sauvage ». 

Après bien des péripéties le livre fut déposé dans ma boite aux lettres par un facteur épuisé. Le pauvre, obligé de gravir la pente abrupte qui mène à ma demeure j’avoue que ce n’est pas un cadeau. Vite, vite, un verre d’eau pour ce courageux qui volontairement délaisse sa voiture à l’entrée du village à l’opposé de tant de comportements adeptes du réchauffement climatique. Que voulez-vous, l’effort c’est pour les autres, rarement pour soi.

« Faune Sauvage » est un roman que j’ai dévoré avec avidité. L’histoire est joliment amenée et les protagonistes même s’ils se détestent parfois, dardent la vie de petites pointes d’humour.

Le roman de « Joël Mespoulède » nous offre beaucoup plus qu’un simple récit. C’est un transbordement au sein d’une communauté dans laquelle s’affrontent différents regards. Les intérêts et les passions de chacun peuvent à tout instant faire basculer l’intrigue. 12273288657?profile=original

Un photographe animalier traque un vieux mouflon en parcourant en toutes saisons les flancs de ses montagnes natales. Un homme, la nature, la solitude et le jeu de « qui est le plus malin »entre le photographe et l’animal, sont portés par des mots éthérés, agréablement choisis.

Relation de tendresse échangée par les angles d’un triangle (notre traqueur d’image, sa compagne et la fille de cette dernière), permet d’approcher le sérieux avec une pointe de légèreté.

Pas de lourdeur, juste les sentiments et l’impression qu’entre ces trois-là s’est formée une relation « fusion ». Évidemment, il y a les méchants, ceux qui rêvent de trophées et possèdent de l’argent. On peut être idéaliste, pour vivre, impossible d’ignorer le système, car si le photographe désire vendre son travail, la nécessité de dégoter acheteur ou si l’on a plus de chance un mécène est bien réelle. Que le destin s’en mêle et il vous portera peut-être à fréquenter la gloire.

Yes, bingo, le millionnaire intéressé par les œuvres de notre héros se présente en compagnie de son épouse. Malheur, la dame est chasseresse.

Stop ! Je vous laisse en découverte.

Ce qui est intéressant quand on plonge dans un roman c’est de se laisser porter par une écriture habilement construite. Il n’y a pas de secret, pour reconnaître une certaine qualité de plume on écoute son subconscient. Trembler de froid sur les sommets enneigés que décrit l’auteur alors que la canicule vous oblige à vous abriter de la morsure d’un soleil agressif me semble un signe positif. Porter son empathie, râler sur l’idiot, hurler quand le chasseur se saisit de son arme, oui je crois pouvoir affirmer que « Faune Sauvage » possède énormément de qualités. Autre symptôme, ouvrir le livre et ne plus vouloir le lâcher. Que puis-je ajouter de plus ? L’auteur, « Joël Mespoulède » vit actuellement dans le Languedoc. Voici qui suscite mon intérêt, car je ne suis pas certain que la neige fasse partie du quotidien de ces régions reconnues pour les parfums de son vin et le chant de son accent.

Je vous avoue avoir hâte de rencontrer l’auteur pour une interview. Rendez-vous est pris pour le mois de septembre et puisque nous ne sommes pas trop loin de Béziers nous profiterons de l’occasion pour inviter la chroniqueuse « Virginie Rouquette » de Radio Ciel bleu. Vous la connaissez peut-être, c’est elle qui parle de littérature avec des étoiles dans les yeux.

J’ajouterai néanmoins ce petit bémol, mais que l’auteur se rassure, il n’est en rien responsable de ce qui va suivre.

Bien que je connaisse pas mal d’auteurs édités chez Chloé des Lys, auteurs talentueux que je salue et qui nombreux sont d’agréables compagnies, je ne comprends pas comment au 21e siècle on peut encore éditer des ouvrages d’aussi piètre qualité. J’ai pour habitude de respecter les livres que je lis et pourtant, après une première lecture, voici que le « bouquin » perd de sa superbe. Couverture qui se décolle, photo du premier de couverture pâlie par le soleil du midi et rayée après quelques instants, c’est décevant.

Les prix ne correspondent pas à la moyenne du marché, au contraire, et cette politique est avant tout préjudiciable à l’auteur. L’éditeur prend sa marche bénéficiaire, c’est normal, ensuite si l’auteur est accepté en librairie il laissera généralement 30% sur le prix de vente (je vous passe les frais de déplacement pour les salons et séances dédicace). Sur un marché surpeuplé dans lequel il devient difficile de trouver sa place, ce n’est pas en gonflant les prix que les écrits auront une chance d’être découverts en dehors des cercles familiaux. Si vous ajouter le facteur « manque de qualité », l’auteur subit un préjudice.

Chacun est libre de ses choix, cependant je ne suis pas certain que les écrivains possèdent réellement ce choix. Un livre représente des heures de travail. Après plusieurs mois, des années quelquefois, l’écrivain se lance à la recherche d’un éditeur. Le chemin est difficile et les espoirs sont grands. Certains éditeurs le savent et jouent sur cet espoir. J’ai déjà parlé de ce problème avec les responsables de "Chloé des Lys" mais il semble que la surdité fasse parfois des ravages dans le monde de l’édition. Profitons de ce billet pour saluer « Chloé des Lys Collection » né grâce à l'initiative de la romancière Christine Brunet. "Chloé des Lys Collection" & "Christine" méritent le respect et à mon humble avis, la maison "Mère" devrait en tirer des leçons.  Ceci écrit, ce n'est jamais qu'un avis parmi tant d'autres...

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12273288490?profile=originalRien de tel qu’un « Polar » pour agrémenter une journée sous le soleil du Midi de la France. 

Après plusieurs jours de travail intense, je me suis permis de m’offrir une récompense bien méritée.  Pas de remord, une fois n’est pas coutume, je me saisis du roman de Dominique Edler avant de me diriger vers Narbonne Plage.  Envie de fainéantise, je n’avais d’autre intention que de me coucher sur le sable.  Petite place à l’ombre, inutile de chercher le silence, ce dernier devient rare lorsque les vacances sont de saison.  Je me demande par ailleurs ce qui pousse les humains à hurler plus que de raison lorsqu’ils se sentent heureux.  Est-ce que le respect des autres ne fait plus partie de nos civilisations ?  Sérieusement, je me pose la question.

Narbonne Plage en compagnie d'un romans de Dominique Edler, la journée répondra-t-elle à mes attentes ?

Qui est donc cet auteur qui semble grimper vers un probable succès ?

Dominique Edler est né en 1951 à Bar-sur-Aube. Ancien enseignant, animateur radio (hm, hm), puis employé, il écrit depuis plus de trente ans. Auteur de plus d'une centaine de nouvelles de genres très divers: policières, satiriques, fantastiques et de Science-Fiction, genres divers, non publiés.

Il faudra attendre 2010 pour qu’un éditeur s’intéresse à l’écrivain.  Un an plus tard, le premier opus des enquêtes de Didier Rouque, un privé téméraire, est publié aux Éditions « Le Pythagore »12273289694?profile=original

Le livre que j’ai entre les mains porte le titre de « Le privé sans visage ».  Livre d’actualité puisque la coupe du monde de football vient d’éteindre ses projecteurs, ne soyez pas impatient, vous allez comprendre.

Une jeune femme est poursuivie.  Désespérée, elle quitte sa voiture et vêtue comme si elle se rendait à un rendez-vous mondain, gravit la montagne pour finalement tomber nez à nez avec le privé préféré de l’auteur.  Rapidement, elle dévoile qu’elle possède une copie de tous les dossiers « secrets » de la FIFA.  Une bombe qui risque d’éclabousser pas mal de monde, et nul ne s'étonnera de la présence de tueurs motivés qui lui colle au train, l’arrière de préférence.  Heureusement pour notre héroïne et pour l'auteur, les chasseurs se montrent particulièrement maladroits.

Lecteurs, accrochez-vous, l’aventure est lancée et si vous manquez de souffle, il faudra vous y faire, l’auteur ne vous laissera aucun instant de répit. 

Tant pis pour les coups de soleil, j’en suis arrivé à oublier le tube de crème solaire et preuve qu’un roman policier peut être captivant, je n’ai glissé aucun regard vers les monokinis qui entourent l’emplacement de mon parasol.

Restons honnêtes, nous ne sommes pas en présence de l’œuvre de Victor Hugo, mais qu’à cela ne tienne, ce n’est pas non plus le but recherché.  12273289479?profile=original

Dominique Edler possède le talent des narrateurs à suspens.  Mélange de Simenon et peut-être d’Henry Verne il ne prend pas le lecteur par-dessus la jambe, bien au contraire.  

Le récit est documenté.  Il nous offre le plaisir des voyages au cœur de villes et villages et décrit ces derniers avec le sens du détail sans toutefois s'appesantir sur de trop lourdes descriptions.  Le lecteur s'en trouve ravi.  Je reste persuadé que certaines régions devraient récompenser ce genre de  roman pour, par leurs écrits, les avoir mis en exergue.  Jolie balade touristique menée tambour battant, car ne l’oublions pas, les méchants sont à la poursuite de la cliente de notre privé qui, ne gâtons pas notre plaisir, semble jolie (la cliente, pas le privé).  Au diable les fausses pudibonderies, osons reconnaître que nous aimons la beauté quand elle se présente...   À propos de beautés, amateurs de voitures, régalez-vous.

En résumé, la journée s’est éteinte sans que je m’en aperçoive.  La plage était déserte, le vent s’était levé et la dernière page me fit promettre de me jeter sur le prochain roman de Dominique Edler. 

S’attaquer à la FIFA en pleine coupe du monde, il fallait l’oser.

Petit coup de chapeau à la maison d’édition « Le Pythagore ».  Le livre est agréable à tenir, le papier de qualité et le prix plus que démocratique. 

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Les dates du 11 et 12 août prochain sont, dans mon agenda, soulignées en rouge et je vous invite, si vous aimez la littérature, à faire preuve de mimétisme.

Comme à l’école, prenez vos journaux de classe et notez ceci : Salon du livre de Montcuq en Quercy Blanc,

« rencontre avec l’homme au chapeau ».

12273288275?profile=originalParcourir les Salons littéraires organisés dans la Francophonie est l’une des aventures que je ne manquerais pour rien au monde. Certes, il n’est pas toujours facile de s’assoir derrière une table alors que le public que vous allez rencontrer n’a probablement jamais entendu parler de vos écrits. Est-ce vraiment important ?

Un Salon littéraire, à mon regard, est avant tout l’opportunité de belles rencontres. Le reste, c’est du bonus.  À

propos de rencontre, s’il en est une qui mériterait d’être soulignée s’est déroulée le jour mémorable ou j’allais enfin serrer la main du président du Salon du Livre de Montcuq en Quercy Blanc. Vous ne le connaissez peut-être pas encore, Stéphane Ternoise, écrivain, chansonnier, poète, anarchiste, contestataire, « dévoileur » de vérités et cinéaste amateur. Avec un tel curriculum vitae nul besoin de confirmer que le personnage fait partie de ces êtres adulés ou détestés, c’est selon, question d’humour, le second degré pouvant s’avérer corrosif. Esprits sensibles, s’abstenir.

Oups ! pardon, Stéphane Ternoise est mort et vient de renaître sous le nom de Stéphane Terdream… Le roi est mort vive le roi ! Secret bien gardé, le phénix s’abrite sous l’ombre de Montcuq. (Pas de mauvaise pensée s’il vous plait)12273288078?profile=original

Bien que je ne sois pas neutre en vous parlant de ce bonhomme, je dirais que l’artiste mérite le détour.

Sa plume ressemble à ces manèges qui vous entrainent sur les sommets les plus vertigineux avant de plonger sans le moindre préambule, vers les abîmes de son imagination.

Génie ou clown de service ? Je refuse d’apporter réponse à cette question, car ce serait faire injure au personnage de l’enfermer dans l’une ou l’autre définition. Il est lui, sans limites, ni dieu ni maître et tant pis si les coups doivent pleuvoir, il continue sa quête pour le bonheur de ceux qui l’aiment et au désespoir des autres. Les autres ? Ceux qui évitent les vérités et ne les dévoilent que dans le secret des alcôves ou peut être pire encore, sous le sceau de l’anonymat.

Pas facile de décrire ce personnage, cet homme qui m’a ouvert la porte de son cercle d’amis, alors que l’on sait que les mots ne sont jamais anodins et qu’un devoir de réserve fait partie de la déontologie.

Et voici que pour la troisième année consécutive, Stéphane organise le Salon du Livre de Montcuq en Quercy Blanc.

Entouré d’une petite équipe, le Salon du livre de Montcuq en Quercy Blanc vit le jour avec timidité. Peu de visiteurs, mais qu’importe, la leçon fut bien apprise, les choses ont évolué de façon positive. La troisième édition démontre que l’évènement prend ses marques puisqu’il s’étale à présent sur deux dates. Le samedi 11 août 2018, une Causerie littéraire se déroulera de 15 à 17 heures causerie qui abordera deux sujets :

  • - « Pourquoi écrire, pourquoi publier… La place de l’écrivain dans l’édition ? »
  • - « L’œuvre de Georges Coulonges 15 ans après sa disparition »

Le dimanche 12 août, place aux auteurs, le livre est à l’honneur et les écrivains exposeront à l’extérieur, juste à côté du marché hebdomadaire.

L’occasion est si belle que Montcuq enfilera ses culottes dominicales pour accueillir les auteurs venus de France et d’outre frontière.

Le prix littéraire, premier prix de l’année (prix décerné le 1er janvier à 00h01) sera remis à l’écrivain Belgo Néerlandaise Jessica Lefèvre pour son roman « 11 » édité aux éditions Acrodacrolivre «Belgique ». L’auteure et l’éditeur seront présents, belle opportunité de retrouver des gens appréciés pour ce qu’ils font.

Alors, pourquoi ne pas vous offrir un petit W.E. dans le pays de Nino Ferrer ? Pour le plaisir de rencontrer l’organisateur du Salon de Montcuq en Quercy Blanc et de pouvoir dire si l’occasion se présentait : Stéphane, moi je le connais !

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 Probablement influencé par le côté « gamin » qui domine quelquefois ma personnalité, j’adore fréquenter les égodefroi%20de%20bouillon.gifcrits qui touchent au « moyen âge » aux « croisés » ainsi qu’aux « templiers ». Il faut bien avouer que mon avis sur la question est certainement inspiré par la ville de Bouillon qui avoisine notre terroir, ville que l’on visite quelquefois en n’oubliant pas son château fort dans lequel sommeille la célèbre « Chambre des tortures ».

Malgré l’absence de « coupe du monde » ils avaient, à l’époque, quelques dons pour la distraction. S’il faut le rappeler, Bouillon est le nom que portait le souverain du « royaume de Jérusalem » qui refusa, au terme de la première croisade, le titre de roi pour celui de : «avoué du Saint-Sépulcre ». 

Je ne puis m’empêcher de sourire devant ce « péché d’orgueil » faisant probablement partie d’une forme de propagande afin de justifier les crimes commis au nom de la souveraineté divine. La mort était souvent au rendez-vous et sous le soleil d'Orient, les infections trouvaient terrain favorable.

la-dame-de-la-sauve-tome-1-1075-1125-9782953602838_0.jpg?t=1513339632« La dame de La Sauve » est un roman, que dis-je, une sorte de machine à remonter le temps. « Sandrine Biyi » n’est pas femme à camoufler des vérités. Elle ne s’encombre ni de dogme ni de faux semblant, l’Histoire étant ce qu’elle est, tant pis pour la légende.

A quoi bon falsifier la réalité ? Les croisades n’ont pas toujours été glorieuses. C’était une boucherie, opportunité à tous les excès, combien s’en sont privés ? « Sandrine Biyi » possède le talent de tenir le lecteur en haleine. Elle utilise pour ce faire le choc des civilisations, la bêtise des rivalités et sait placer sa plume sur les zones sensibles, tant pis si ça gratouille à notre envie de confort intellectuel.

Brunissende naît à Jérusalem en 1108. Elle est la fille d’un Seigneur aquitain parti en Orient lors de la première croisade et d’une jeune femme médecin, Arabe de la dynastie des Abassides.

Une chanson paillarde façonnera le destin d’un Seigneur obligé de guerroyer pour obtenir indulgence d’une église décidément avare de complaisance; il fallait y songer. 

L’écrivaine jongle admirablement avec les destinées des acteurs qu’elle place sous nos yeux… L’ouvrage nous livre une merveilleuse histoire d’amour, mais pas que. Il nous fait ressentir les déchirements d’une jeune femme éduquée avec tolérance qui revient « au pays » en compagnie de son père.

Une « Sarrasine » qui monte à cheval comme un homme et qui plus est d’une rare intelligence, voici de quoi faire trembler l’église en son entier.

À propos d’intelligence, l’Auteure nous ‘rappelle l’air de rien’ que nos civilisations sont redevables à ces voisins qui fontAVT_Sandrine-Biyi_9386.jpg hésiter l’Europe. Pour ne citer que quelques exemples ; l’hygiène, la médecine, l’astrologie, les mathématiques et j’en passe.

Le père de Brunissende possède énormément de terres sur lesquelles une abbaye se construit. Oui, mais, le Seigneur qui revient reprend ses droits et chasse quelques ambitions camouflées sous de pieuses intensions.

Jolie plume, pour une histoire que l’on aimerait entendre racontée sous le halo des chandelles ou pourquoi pas, assis au coin d’un feu de bois. Je n’ai pas eu cette opportunité, mais le destin m’a offert un ciel radieux, brulant comme le serait un bon vieux four à pain.

De Brunissende j’en suis tombé amoureux ainsi que de son caractère entier. Amour platonique qui n’a rien à confesser, se confesse-t-on d’un rêve ? J’ai envié l’intelligence de son père qui a su construire cette complicité malgré les chagrins partagés. J’ai sublimé le choc de civilisations des éducations. En d’autres mots, j’ai été séduit et je n’ai qu’une envie c’est de me jeter sur le second Tome. Mon Dieu, j’allais oublier de vous confier que cette histoire ne compte pas moins de cinq volumes. Pas de quoi vous effrayer, c’est passionnant.

La qualité de l’ouvrage ne provient pas seulement du don d’écriture que nous offre « Sadrine Biyi » il émane de sa passion pour l’Histoire médiévale que nous avions soulignée après la lecture de « Cathares » et pas que ; elle provient en grande partie de son regard honnête dépourvu de complaisance à l’égard de ce qui arrange notre vision des choses. Belle leçon d’histoire qui prête à la réflexion.

Parbleu ! Que l’on scelle mon destrier, les souffles d’Orient m’appellent.

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