Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Publications de Hugues Draye (241)

Trier par

journal de bord, vendredi 10 juin 2011

"Tchou, t'as pris de l'héroïne cette semaine ?"

 

M'a dit un collègue, y a deux ou trois jours.

 

"Qu'est-ce qui se passe, Hugues, brusquement tu cours !"

 

M'a dit un collègue, ce matin.

 

OK, cette semaine, je suis chaque fois rentré dans les temps. C'est vrai, j'ai marché d'un pas rapide en tournée. Mais je n'étais pas speedé, non. Simplement ... j'ai des cycles. Autant j'ai horreur de me presser, autant je suis incapable de forcer mon rythme (de marche), autant je suis capable d'adapter mon rythme (de marche), quand je le décide et que je m'organise en conséquence. Voilà.

 

Faut dire, aussi : l'été se pointe à petits pas. La quantité du courrier diminue. Même quand il y a encore, certains jours, des "toutes boîtes" (publicités).

 

A bon entendeur, salut !

 

Comme lundi prochain, c'est jour férié (Pentecôte, te revoilà), j'agirai en connaissance de cause, mardi prochain, quand j'irai au boulot. Je m'efforcerai de prendre le premier tram, vers 5 heures 30 (du matin). Plutôt que d'aller prendre mon café au bistro de la PLace Flagey, j'irai directement au bureau. Vers six moins le quart. Ainsi, les trois quarts d'heure d'avance (par rapport à l'heure où je suis sensé commencer) ne me feront pas de tort.

 

En attendant ...

 

Le week-end arrive.

 

Hier soir, j'ai placé mes nouvelles cartouches dans mon imprimante. Cette fois, elles étaient en couleur. Mmmmm.

 

La ville de Liège a envoyé aux artistes de rue (dont je fais partie) une invitation à transmettre, pour le 24 juin au plus tard, des informations les concernant. Le but : assurer leur valorisation sur leur site Internet.

 

 

Lire la suite...

journal de bord, jeudi 9 juin 2011

Une observation (parmi tant d'autres, je suppose) ...

 

Avant-hier, quand je suis passé, après le boulot, au bureau de police, afin de déclarer le vol (en tournée) du fameux paquet sous mes yeux ...

 

J'étais assis sur un banc. Je v'nais de me présenter à l'accueil. J'attendais qu'un agent vienne me chercher pour la suite de l'histoire.

 

Je décompressais. Pour tuer le temps (ou ... pour tenter de le passer convenablement), je regardais autour de moi, les affiches préventives collées au mur (y en avaient).

 

A un moment donné ...

 

Je reconnais une "affiche préventive" contre les violences physiques ... que j'ai déjà vue, notamment, à la Gare Centrale, sur le quai, quand je prends le train direction Charleroi, le vendredi.

 

Y a une photo (en noir et blanc) tout au d'ssus. Qui nous montre, d'abord, à l'extrême-droite (de la photo), une femme, qui croise les bras, qui porte une chemise ouverte, et dont le regard est ... triste. A gauche (de la photo, toujours), un homme (plus flou), qui baisse la tête et pose ses bras sur un radiateur.

 

Ce que j'en déduis, en regardant cette photo ...

 

La personne battue, c'est la femme. C'est pas un hasard si la photo la met bien en évidence.

 Le bourreau, c'est l'homme. C'est pas un hasard si on le montre en arrière-plan. En flou. Difficile de dire si, lorsqu'il baisse la tête, c'est parce qu'il s'en veut d'avoir "battu sa femme" (ou violée, ou simplement ... giflée) ou s'il s'apprête froid'ment à r'commencer ses méfaits.

 

Toujours est-il que l'image est bien rendue. Très explicite. A mon sens.

 

Et cette information, évidemment, a tout à fait sa place dans un bureau de police.

 

Je me permettrai juste d'ajouter ...

 

Si je devais donner mon avis sur la photo ...

 

Je dirais : on peut même aller plus loin.

 

Je ne me content'rais pas, sur cette "affiche préventive", d'une photo. Mais de ... deux. A côté de celle qui existe déjà, j'en plac'rais une s'conde. Exactement la même que la première. Sauf que ... sur cette autre photo, je mettrais un homme (qui croise les bras, dont la ch'mise est ouverte) à l'extrême-droite et une femme (qui baisse la tête, pose ses mains sur le radiateur). Oui, j'inverserais les rôles aussi. Ca donn'rait encore une vue plus égalitaire de cette horreur que représente la violence physique.

 

Il n'y a pas que des femmes battues.

Les hommes battus, ça existe aussi, même si on en parle moins.

Le sexe faible ne se situe pas systématiqu'ment du même côté.

 

Sans oublier les violences morales (déclenchées par des hommes ou des femmes) qui déclenchent des violences physiques. Mais là, on entre dans un autre débat.

 

Ceci dit, j'approuve le principe clair des "affiches préventives". On n'avertit jamais assez.

Lire la suite...

journal de bord, mercredi 8 juin 2011

Je me suis fait voler, hier. En plein pendant ma tournée. Enfin : on m'a volé, quasi devant mon nez, un colis destiné à une cliente.

 

C'est la première fois que ça m'arrivait.

 

C'est arrivé en un éclair. Je n'ai pas eu le temps de réagir. Je n'ai même pas pu identifier le voleur. Il était déjà au bout de la rue (avec le colis). J'ai aperçu un dos, c'est tout.

 

Il se fait que ...

 

Chaque jour, indépendamment du courrier (normal), on doit porter, indépendamment des r'commandés, des colis particuliers qu'on appelle "paquets P". Ils ont un code barre, on doit les scanner. Certains nécessitent une signature et d'autres, même, un paiement.

 

Ce qui est fou, c'est que je m'arrange, dès le départ, quand je pars en tournée, pour prendre, dans mon caddy, outre le début du courrier ordinaire, tous les "paquets P" avec moi. En me basant sur le fait que ces colis sont des valeurs et que, dans le cas extrême où, déposés dans des "refeelbacks" de caddy (dans lesquels se trouvent la suite du courrier et qu'un chauffeur dépose à des endroits strétégiques), ils pourraient être volés. Oui, la démarche qui fait que je les prends tous avec moi, dès le départ, est une démarche de ... prudence, de ... sécurité.

 

Il se fait que ...

 

Bien souvent, la quantité du courrier normal et des "paquets P" additionnés est largement supérieure à celle que peut cont'nir le caddy dans sa totalité (même s'il y a, sur le même caddy, trois "refeelbacks" ou trois étages a priori très larges). Donc, je m'organise.

 

Dans le cas du fameux "paquet P", ici cité, qui m'a été volé ...

 

Eh bien, je l'avais placé et stabilisé (grâce à un élastique) autour de la poignée du caddy. Ca tenait la route.

 

Rue de la Croix, 1B.

 

Je m'arrête devant ... un snack, prévu sur le plan de ma tournée. Comme d'habitude (ou presque), plutôt que de mettre le courrier de l'endroit dans la boîte aux lettres, j'ai le réflexe d'entrer dans le commerce, de saluer les tenanciers. Je pratique encore souvent de la sorte et mes clients commerçants m'en sont reconnaissants. Voilà que la tenancière me propose un jus. Frais. Comme il fait chaud, je ne refuse pas. J'ai déjà plus d'une heure et d'mie de trotte. Enfin : y a pas de trop, aujourd'hui. Une halte (de même pas cinq minutes), ça ne bousille pas le timing. J'ai même le réflexe (eh oui) d'aller chercher le caddy, de le placer devant la porte du snack, afin de garder l'oeil dessus. Par mesure de sécurité.

 

Et voilà que, soudain ...

 

L'évén''ment arrive. Comme un éclair. Pas le temps de réagir. La tenancière du snack est plus que désolée. Son mari aussi.

 

Mais je décide de partir. Ca vaut mieux. J'en ai encore pour au moins deux heures de tournée.

 

Comme je n'ai pas le numéro du chef, j'appelle un collègue (qui est aussi délégué syndical). J'avance quand même. Je fais tout l'immeuble (de 35 boîtes) à côté. Puis, la maison suivante. Et encore la suivante. Je croise des gens qui me demandent si "ça va". Je réponds "oui". Je décide de ne rien laisser paraître. Un nouveau coup de fil. Mon collègue délégué syndical en a parlé à un chef (le principal n'est pas là). J'entends : "finis ta tournée, après tout tu n'y peux rien, tu iras faire une déclaration à la police après".

 

Je m'éxécute.

 

Rue de la Croix (en partie). Rue des Champs Elysées (en partie). Rue de la Croix (à nouveau). Ah ! Quand on est rôdé dans le métier, on connaît ses réflexes. Heureus'ment. Ca n'empêche pas que, progressiv'ment, je me relâche et l'état de choc se fait sentir.

 

Oui, je sais, on ne peut avoir main basse sur tout.

Oui, je sais, je me s'rais organisé autrement, j'aurais pu me faire voler aussi.

Oui, je sais, si j'évitais systématiqu'ment de laisser mon caddy sur la rue (par prudence), je perdrais du temps et de l'énergie, à force de le traîner dans les nombreux immeubles (où il faut encore grimper sur des marches d'escaliers) et ça créerait aussi des problèmes si, à cause de ça, je rentrais au bureau (la tournée finie) au delà des heures prévues (ça m'est si souvent arrivé).

 

Mais malgré tout, ça me travaille. Sans doute ... une ombre qui veut me punir. Non, je réfute cette réponse. C'est autre chose. C'est ... cet état de choc. Cette agressivité par derrière. Cette sauvag'rie. Cette barbarie. Comme si un avion, en temps de guerre, m'avait abattu, froid'ment, sur le trottoir. Brusquement, j'ai peur. Que ma vie soit menacée. Que les prémices de vingt ans (futurs) d'horreur m'étaient annoncés, imposés, infligés.

 

Surtout aussi ... la lourdeur de la situation vécue. Que je traîne pendant deux heures de tournée, deux heures de marche. Et le choix que je fais de n'en parler à personne. Tell'ment je crains les réactions des gens (sur la tournée) qui risquent de me répondre d'une manière que je ne supporte pas. Qui risquent de me balancer des lieux communs, des solutions à la noix de coco, des plaintes de façade qui ne solutionn'ront rien.

 

Bon, le reste de la tournée a été assuré.

 

Je suis rentré au boulot dans les temps.

 

Je suis allé faire ma déclaration au bureau de police, dans la rue voisine. Le policier qui a entendu ma déposition n'était pas très bien outillé pour avancer. Il avait besoin du code barre de l'envoi volé. J'ai pu lui fournir une preuve. J'avais encore le papier avec moi. Il l'a regardé. Mais, mais, mais ... sur le papier, il était écrit le nom de l'expéditeur, l'adresse (je l'ai oubliée) et le nom de la ville avec son numéro postal : CHarleroi 6099. Waouww. L'ordinateur du policier n'indiquait aucune commune (en Belgique) avec "6099". Heureus'ment que mes repères de voyageur ont pu opérer : je savais qu'un bureau moderne, récemment construit, dans la région de Charleroi, se situait du côté de Fleurus (on l'aperçoit quand on passe sur l'autoroute, dans le coin). Essayons. Eh bien, grâce à cette indication, le policier a pu localiser le nom de la rue (mentionné sur le papier). C'était bien à ... Fleurus (dont le numéro postal est le 6220).

 

Demain est un autre jour. Comme toujours.

 

 

 

Lire la suite...

journal de bord, mardi 7 juin 2011

A New York, des femmes de chambre ont hué Dominique Strauss-Kahn. Elles avaient même fait le voyage en car. "Honte sur toi !", ont-elles lancé. J'aime pas beaucoup ça.

 

La candidature de François Fillon, aux législatives, en France, se précise.

 

Tests négatifs sur des graines germées. Bactéries tueuses. A voir.

 

En attendant ...

 

Le parfum des bouches de métro bruxellois reste paisible. Je l'ai vécu, hier, en y allant chanter, avec ma guitare. C'est la saison où des femmes recoupent leurs cheveux. Où des jeunes, par trois, se regroupent près des escalators. Où les agents qui contrôlent ne contrôlent pas trop. Où des princesses en rouge s'arrêtent devant moi, pour m'écouter chanter.

 

Quand je parle des chemins de Compostelle, que j'accomplis quand j'en ai l'occasion, la plupart de ceux (qui me répondent et manifestent un intérêt pour la chose), ne peuvent pas s'empêcher de me demander : "Tu es allé jusque là ?" ou "Quand comptes-tu arriver ?". J'ai parfois du mal à leur dire que je n'ai pas encore quitté la Belgique. Non pas parce que j'en ai honte. Mais ... parce que je me demande si mes interlocuteurs sont capables d'entendre que les chemins de Compostelle, c'est avant tout un trajet intérieur, que l'important n'est pas d'arriver à tout prix mais ... de se mettre en route. "Oui, mais le plus intéressant, c'est de partir du Puy de Dôme", m'a dit un gars. Je veux bien. Chacun ses repères.

 

Un très beau rêve, vécu y a deux ou trois jours, me revient.

 

J'étais dans un jardin. Dans la propriété de Pierre Perret, le chanteur. Oui. Il avait, sur lui, la chemise à carreaux et la casquette qu'on lui trouve sur la pochette de plus d'un de ses disques. Il m'accueillait gentiment chez lui. Comme un ami.

 

Ce qui est fou, c'est que ... quand j'ai quitté sa maison pour retrouver ma route, le paysage (sensé se trouver en France, à Nangis, où Perret habite) ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui des chemins de Honnelles, à l'ouest de la Belgique, pas loin de Quiévrain, avec ses villages, ses meules de foin, ses ruisseaux, ses places plus qu'étroites ...

 

Je me suis même rapp'lé que la maison de Perret s'app'lait : "La Garde-Dieu".

 

 

Lire la suite...

journal de bord, lundi 6 juin 2011 (2)

Des tronçonneuses de l'autre côté de ma salle de bains. Ah, ça, c'est la première fois que ça m'arrive, depuis huit ans (bientôt neuf) que j'habite dans ce flat, au troisième étage, rue Général Tombeur, 81. Oui, la dame qui habitait à côté, la grand'mère du p'tit Yannick, que j'ai régulièr'ment croisée, est décédée (y a presque ... un an). Faut repeindre le bazar. Y a des ouvriers. Il est un peu plus de seize heures. Ils doivent travailler. Ils sont dans leur droit.

 

Juste que ... j'ai peur, quand j'entends le bruit plus que sonore. Surtout que la salle de bains communique avec le mur où les gars travaillent. Imaginez la tronçonneuse qui dépasse l'autre côté du mur, pendant que je suis dans la baignoire.

Allez, Hugues, y a plus de peur que de mal !

 

Je suis allé voir les gars ... qui parlaient à peine français. Ils m'ont certifié ... qu'il y avait une double couche d'épaisseur dans les murs, qu'il n'y avait aucun danger.

 

D'ici trois quarts d'heure, je l'ai décidé, je file chanter au métro.

 

Eh bien, le lundi, au boulot, n'a pas trop mal démarré. Non que la situation extérieure était différente de celle de la s'maine dernière. Il fait toujours aussi chaud. Mais bon : à force de voir comment ça se passe, comment on réagit à la chaleur (c'est-à-dire, parfois ... très très mal), on s'organise en conséquence.

 

A trois heures du matin, j'ouvrais l'oeil. J'avais réussi à m'assoupir avant.

 

A 5 heures 30, je prenais le premier tram. Comme souvent. PLace Flagey, j'allais prendre mon café au bistro déjà ouvert. Josée, la patronne, avait encore son essuie sur la tête. Luc, son homme de main, promenait déjà le chien et ... le gamin de sa belle-fille. Et ... je terminais déjà mon café à six heures pile. Sans me presser, du reste. PLutôt que d'en reprendre (j'étais rassasié), je me suis déjà rendu sur les lieux du boulot. Une demi-heure plus tôt. Ca m'a permis de prendre de l'avance pour trier.

 

Voilà, voilà.

 

Sinon ...

 

Eh bien, à la rue de l'Ermitage, 76, est arrivé ce qui devait arriver. Madame Monique de T... (c'est un nom à consonance russe).

 

J'ai bien lu, sur votre porte d'entrée : "Suis là ce lundi". Manque de pot : je n'avais pas votre recommandé, aujourd'hui.

J'avais, effectiv'ment (malgré votre fureur, vendredi), refusé de vous le donner, cet engin que vous attendiez (avec ... impatience, on en convient). OUi, vous m'avez mal parlé (même si, fondamental'ment, vous n'aviez pas tort dans vos arguments). Et ... je ne me suis pas laissé faire. Vous m'avez parlé sur le ton de l'énervement. Du commandement.

Et ça, chère Madame, ça ne passe pas (ou ... ça ne passe plus).

 

ET vous m'aviez dit que, le lundi, vous n'étiez pas là. En connaissance de cause, j'avais fait représenter le recommandé pour ... mardi. Demain, théoriqu'ment, je l'aurai entre les mains. Je sonn'rai chez vous. Promis.

 

POur en revenir à l'histoire qui nous intéresse ...

 

Vous avez mis, sur une des quatre boîtes aux lettres situées à l'endroit où vous habitez : "pour le facteur : Monsieur Yazidi est parti"

 

Le message était clair, Madame Monique. Mais j'étais au courant. Depuis cinq ans que je dessers la rue de l'ERmitage, je sais que MOnsieur Yazidi est parti. Y a p'têt deux ans (ou plus, je ne sais plus). Il avait fait son chang'ment d'adresse, d'ailleurs. Mais voilà : comme vous le savez, je suis remplacé toutes les cinq semaines. Par mon collègue Karim. Et lui n'est pas au courant de tout ça. Il se dit p'têt, en toute logique, qu'il y a un locataire qui porte le nom de "Yazidi" et qui n'a pas mis son nom (c'est courant sur une tournée).

 

"Il ne sait pas lire ?", avez-vous demandé, sur le ton de l'énervement, de l'accusation (je croyais entendre d'anciens instit's de primaire).

 

Je vous ai posé (en gardant mon sang froid) la question suivante : "Après que vous ayiez mis ce papier en évidence sur la boîte aux lettres, mon collègue a-t-il continué de déposer le courrier adressé à Monsieur Yazidi dans la même boîte ?"

 

Vous m'avez certifié que "oui". Sur un ton sans appel. En faisant brandir votre canne. Je ne demande pas mieux que de vous croire, Madame. Ce que vous m'avez dit est plausible. Mais sans preuve formelle, je me vois mal accuser un collègue.

J'ai parlé de l'évén'ment à Karim, ce matin. Il m'a certifié qu'il faisait attention et qu'il ne passait pas à côté de ce genre d'indication. "Je sais lire", m'a-t-il dit en souriant. Oh oui, je pourrais en déduire que le collègue me ment et me roule dans la farine. Mais ça ne me ressemble pas, madame. Comme je vous le disais dans le paragraphe précédent

 

Vous avez commencé à me dire : "maint'nant, monsieur, ça suffit, donnez-moi mon recommandé !"

Je vous ai répondu : "madame, je n'ai pas l'habitude de me laisser commander !"

Vous m'avez dit : "monsieur, je n'ai pas le temps, y a ma viande qui cuit !"

Je ne me suis pas laissé fléchir.

 

Je me suis donné la peine de vous éclairer sur un détail supplémentaire. Gentiment, quand même. Mais en insistant ... trois fois. Je vous ai dit que votre nom, sur la quatrième boîte aux lettres (celle du bas) de chez vous, votre nom n'était pas spécial'ment lisible et que ça pouvait créer la confusion. Vous l'avez pris de haut et vous m'avez crié : "Mais enfin, Monsieur, depuis quarante-deux ans que j'habite ici, y a jamais eu d'erreur". Vous avez beaucoup de chance, Madame.

 

Bien sûr, j'ai commis un impair (que je ne commettrai plus) en refusant de vous donner votre recommandé. Je n'en étais pas sûr à cent pour cents. Les chefs, quand je suis rentré au bureau, m'ont éclairci sur le sujet. Je ne peux refuser de donner un recommandé (après avoir fait signer la personne, bien sûr) si la personne est devant moi. Bon, OK, c'est clair.

 

Sans rancune, Madame !

 

Lire la suite...

journal de bord, lundi 6 juin 2011

Les rapports humains sont des rapports d'énergie.

 

Ainsi, on peut constater que le même acte, le même comportement de deux personnes à notre égard n'a pas la même portée, de la part des deux personnes à notre égard.

 

Je me trouvais en Bretagne, y a plus de deix ans. Je chantais sur un marché, je m'en rappelle.

 

A un moment donné, j'ai vu passer, en cinq minutes d'intervalle, deux gars ... qui n'avaient qu'une jambe.

 

Le premier des deux m'avait fichu un choc pas possible, avec sa situation ... physique. Il est vrai qu'en chantant (surtout dans la rue), on regarde ce qui se passe, on est influencé par ce qui se passe, les gens autour de nous nous interpellent, nous donnent des sensations. M'imaginer, un jour, amputé, avait vach'ment du me remuer,; à ce moment-là. J'avais fait une fixation sur le handicap du bonhomme.

 

Le s'cond des deux gars (à une jambe), qui était passé cinquante minutes plus tard, sur le marché, était tell'ment souriant, tell'ment radieux, dégageait sur le visage une telle force, un tel respect, un tel amour des autres que je ret'nais, avant tout, son charisme, son aura.

 

La vie nous fait quand même de chouettes clins d'oeil.

Lire la suite...

journal de bord, dimanche 5 juin 2011 (2)

J'ignorais que les cabanons ressemblaient (un peu) à des chalets. En moins élaborés, peut-être.

 

Moi qui peux largement me contenter d'une pièce pour vivre (tant que j'ai un toit qui m'abrite, un lit pour dormir, une place pour déposer mes fringues (et ... mes instruments de musique, mes albums photo, OK) et mon nécessaire de toilette, eh bien je pourrais encore dire que ... ce type d'habitation (qu'on trouve en Provence ou dans le Midi), ça me conviendrait tout à fait.

 

A approfondir ...

Lire la suite...

journal de bord, dimanche 5 juin 2011

J'aime le cinéma. Depuis que je suis gosse.

 

Le sens des images (qui bougent ou non) a toujours fait mouche, chez moi.

 

Je n'ai pas besoin, dans ma vie quotidienne, de disposer systématiqu'ment d'une caméra, d'un appareil (même si je m'en sers à loisir) pour enregistrer, sur pellicule, dans mon disque dur intime, dans mon cerveau, des images qui trottent, des images que je remets en selle, que je transforme au gré de mes fantaisies (ou de mes insomnies) ...

 

J'aime voir des films.

 

Même si ... certains d'entre eux me déconcertent un peu.

 

Certains films récents, en effet, sont conçus, dans leur élaboration, d'une manière intéressante, qui vaut l'détour, mais à laquelle tout l'monde (dont ... moi, en particulier) n'a pas forcément accès.

 

Oui, oui.

 

Dans certains de ces films (récents), l'agenc'ment des séquences mises bout à bout dans l'histoire, dans le scénario de base ... ne reflète pas forcément la trame de l'histoire, dans sa continuité.

 

On voit ainsi ...

 

Une séquence suivant une autre. On comprend (ou ... on est sensés comprendre) que la deuxième séquence n'est pas la suite (logique) de la première, que la troisième séquence se passe peut-être (dans la logique du film) avant ce qu'on montre dans la première (séquence). L'histoire se raconte dans un ordre décousu. Comme un puzzle que le spectateur est am'né à reconstruire.

 

Pas mal de thrillers (américains) sont construits sur ce schéma.

 

Ainsi, par exemple, un homme reçoit un coup de carabine au début du film. Dans la séquence suivante, on le voit contre une façade de maison. On devine, on suppose qu'il a été soigné, guéri (ou qu'il est en convalescence). A la fin du film, on remontre le début de l'histoire où il a été abattu. On comprend, via un détail, qu'en réalité, il était mort. Qu'en réalité, le scénario résidait dans l'histoire d'un gosse (que le héros allait voir) qui avait un pouvoir "paranormal" de ressusciter les morts.

On pige, par exemple, en plein milieu du film, que ... dans la séquence où le héros mange au resto avec sa femme ... qui lui tire la gueule, le jour de son anniversaire, qu'en réalité, dans l'histoire (présumée du film), la femme du héros était veuve, et qu'elle était triste, seule, dans le resto, en l'absence de l'homme qu'elle aimait.

Ca, on le déduit, quand on sait comment le film se termine ...

 

C'est très intéressant, comme démarche, comme construction de films. Vivent les innovations ! Vive le progrès !

 

Si ce n'est que ...

 

Je me sens souvent, dans ces cas-là, largué, en tant que spectateur.

 

Je suis (encore) du genre à aimer les histoires (cinématographiques ou autres) qui évoluent graduell'ment, que je découvre à petits pas, où je me laisse (em)porter par le flux, l'influx du scénario, où je ne dois "pas trop" décoder, où je ne dois "pas trop" réfléchir, où je ne dois "pas trop" faire fonctionner ma cervelle ...

 

Ceci dit, les flash backs, dans les films, me plaisent, m'éclairent. Tant que je ne perds pas pied avec le fil conducteur du film.

 

J'aime être bercé. J'aime être emm'né en voyage.

 

J'en suis resté ... aux films avec Jean Gabin. Qui disait, de son vivant : "Une histoire, une histoire, une histoire".

 

Et vous ?

Lire la suite...

journal de bord, samedi 4 juin 2011

Un petit quelque chose qui ne va pas, ce matin, en me levant. Pourtant, j'ai bien dormi.

 

Le soleil est là, puissant. Ca devrait me satisfaire. Eh bien, non. C'est le contraire. Les trop fortes chaleurs me font tourner de l'oeil. Que ce soit en marchant, que ce soit en me posant. Il a suffi, par exemple, que hier, quand je suis rev'nu du boulot, après m'être att'lé (aussi) à avancer dans l'une ou l'autre histoire, je m'asseye à la table, j'ouvre mon PC, je lise mes mails, et qu'après, quand tout fut consommé, je me sentais incapable de sortir de cette immobilité de dernière minute. Et pourtant, je ne me sentais pas bien, là, sur ma chaise. Voir un objet qui tombait de la table, mes nerfs le sentaient. Rassembler les objets pour le week-end (même les plus élémentaires), je n'y arrivais plus ; l'idée de se baisser pour ramasser un objet, de débarrasser la table des objets encombrants afin de mettre un semblant d'ordre pour rassembler mes affaires (et ne pas partir les mains vides ou ... tout nu), j'en pouvais plus. La chaleur tapait, tapait. Plus un soupçon d'énergie ... physique.

 

Je le vis, au boulot, bien sûr.

 

Je peux déjà être sûr, quand j'ai abordé deux rues, que je dirais "stop". Je peux même repérer, à force de le vivre tous les jours, l'endroit précis où le coup de barre (ou le coup de blues ... hyper violent), sur ma tournée, s'impose dans ma poitrine, tape du pied comme un enfant gâté pourri (ou un Dieu sadique) et s'incruste, malgré mes supplications (qu'il s'en aille) les plus sincères.

 

Je ne savais pas, ce matin, en ouvrant l'oeil, vers où je pourrais me diriger dans les secondes qui suivraient. Au s'cours !

Pourtant, j'étais bien accompagné. C'est ... dans la tête, une fois de plus.

 

Parfois, sans être vieux le moins du monde, l'idée de me dire que, même pas l'an prochain, j'aurai 50 ans, que je change de cap ...

Je ne le supporte pas.

 

Souvent, quand je me dis que, dans les affres de mon boulot, y a encore des s'maines, des s'maines qui se présentent, que j'en vois pas la fin ...

Comment lundi prochain va-t-il se présenter ?

 

Et quand l'été aura fini sa course, comment vais-je affronter l'hiver ?

 

Tout ça, tout ça, oui.

 

Les festivals pour chanter, ah, ça ne va pas manquer, cet été. Juillet, août, je connais mes classiques. Festival du Conte à Chiny. Foire aux Artistes à Chassepierre. Des exemples, comme ça. Je devrais m'en réjouir. Pratiqu'ment chaque année, je m'y rends, avec ma guitare, et ça marche. Je suis un personnage public, avec toutes les joies que ça donne. Avec, aussi, tous les revers. C'est ça qui m'obsède en ce moment. J'ai envie de balayer ça. Eloigner des servitudes de vie publique, où je suis entouré, mais où je ne me retrouve plus.

 

En attendant ...

 

Je prendrai quand même, aujourd'hui, le train pour Namur. Oui, absolument. "Namur en mai", festivité bien connue, où y a des spectacles. Je prendrai ma guitare avec moi. Ca paraît très contradictoire. En fait, c'est pas l'idée d'aller chanter, de me faire voir (p'têt : de me faire jeter) qui me stimule. Juste, juste l'idée de me déplacer. De prendre le train. De me laisser porter par le voyage qui me mène à destination. Sans devoir me casser le cul. Voir des paysages de l'autre côté de la fenêtre du train, croiser des figures (de près ou de loin), remplir mes yeux d'images, me requinquer, même anonym'ment.

 

Bien sûr, de la manière la plus machinale qui soit, en me baladant dans Namur, si je vois un emplac'ment pour faire de la musique, je m'y pos'rai.

 

Mais bon : si ça se passe autrement, ce s'ra bien aussi.

 

Après tout, le voyage ...

 

Lire la suite...

journal de bord, vendredi 3 juin 2011 (2)

Je me suis (enfin) procuré les deux médicaments prescrits par la pneumologue, récemment. J'ai (enfin) déposé mes deux vir'ments pour "Proximus" et "Electrabel". Je me suis (encore) acheté deux albums de photos.

 

Tout ça, après avoir quitté le bout.

Tout ça, parce que je l'avais décidé.

 

Ainsi je m'arrange pour vivre le mieux possible ... avec la chaleur caniculaire qui n'est pas sur le point de s'éteindre.

 

J'aime m'arrêter, oui. J'aime lacher prise, oui. J'aime souffler, oui.

Parallèl'ment, paradoxal'ment, je ne peux vivre sans objectif. Sans ligne directrice. Sans fil conducteur.

Je sais ce que ça signifie, par temps d'intense chaleur, que de rentrer du boulot, sans perspective aucune, avec le soleil qui tape, avec le coeur qui bat à du deux cents à l'heure, en tournant en rond, parce qu'on ne sait pas faire autrement, et qu'en même temps, on ne supporte pas de vivoter, de vivre comme une toupie.

Non, non, non. Mieux vaut prendre les devants.

 

Ainsi, je décide que, lundi (sauf contr'ordre), j'irai, sur le coup de six heures, jouer au métro.

 

Ainsi, je décide que, lundi, aussi, je (re)prends l'affaire du certificat soi disant "non couvert" en main. ON m'a envoyé, par courrier, un papier me demandant (une xième fois) de justifier mon absence du 21 février. A faire signer par le méd'cin. Je vois le topo. Mais vous imaginez : si, maint'nant, le méd'cin doit signer ce papier, ça signifie qu'il doit l'avoir en main propre, ça signifie que je dois aller jusqu'à son cabinet, ça signifie qu'après le boulot je dois encore trouver l'énergie d'aller jusqu'au cabinet du méd'cin, ça signifie aussi que je devrai attendre quelques jours parce que j'aurai p'têt pas fini le boulot avant 16 heures et que le méd'cin que je dois voir (pour une signature) ne s'ra p'têt pas là et qu'il faudra retourner le lend'main ...

 

Maint'nant, je décide (aussi) que, lundi, je parlerai de ça avec Frédéric ou Geoffrey, des collègues qui sont délégués syndicaux. Connaissant les lois, ils peuvent me suggérer une autre alternative.

 

A part ça, la vie est belle.

Lire la suite...

journal de bord, vendredi 3 juin 2011

Autour d'un lac (ou deux), dans un Louvain-la-Neuve qu'on connaît un peu moins que le traditionnel ...

 

Y a des hérons blancs perchés au d'ssus des branches.

 

Y a des canards (ou des oies) au bec noir, a prioris moins dang'reux que leurs confrères au bec orange et à l'apparence blanche.

 

Y a des pêcheurs tranquilles.

 

Y a du repos qui se mérite (ou se gagne).

 

Y a peut-être des fleurs de pavot à proximité.

 

Y a des touffes d'herbe qui dansent sous le vent.

 

Y a des prom'nades inattendues.

 

Y a de l'amour dans l'air.

 

Y a des touristes peut-être un peu moins touristes qu'on ne pense.

Lire la suite...

journal de bord, jeudi 2 juin 2011 (2)

Allez, ça n'a pas raté cette nuit. Un cauch'mar. Comme chaque fois où je peux dormir plus longtemps. Cette fois, ça se traduisait par ma guitare, dont les bords se déchiraient, dont les alentours de la rosace gonbflaient comme un ballon et dont le manche ondulait ou ... était presque prêt à être jeté à la poubelle.

 

Passons.

 

Le soleil et la chaleur sont là. Autant préparer cette journée de l'Ascencion en parfaite liberté.

 

Au boulot, hier, c'était pas de la tarte. Epuis'ment lié à la température. Difficulté d'avancer. Eh oui, entre profiter du soleil en se prélassant aux terrasses et ... faire pas moins de quatre kilomètres (c'est l'étendue des rues de ma tournée quand on met tout bout à bout) en marchant, y a de la différence.

 

Ne fut-ce que ... quand je dois pousser mon caddy dans les rues. Ah, il est pratique, le gaillard ! Il peut transporter, quantitativ'ment, beaucoup de choses. Mais sa suspension, elle est plutôt dure. Un peu comme certaines voitures (la 11 Légère, Citroën) du début du siècle dont les volants étaient lourds quand il fallait tourner. Parfois, dans le maniement quotidien de mon outil de travail, je retrouve ça, oui. Et quand on tombe sur des trottoirs de la chaussée d'Ixelles, de la rue de Vergnies, où y a beaucoup de bosses, beaucoup de trous, beaucoup de pavés qui remontent. Que, brusquement, le caddy s'arrête, qu'on le ressent dans son corps, que l'épuis'ment psychologique et physique arrive brutal'ment ... et qu'on ne peut pas s'arrêter, sans quoi c'est pour votre pomme, c'est du temps que vous perdez ...

 

D'ailleurs, on devrait s'en douter, j'ai eu fini à ... quatre heures dix. Comme par hasard, le chef a téléphoné (par la voie "numéro privé") pour savoir où j'étais.

 

Je vous resitue le dialogue quand il m'attendait sur le quai.

"Hugues, je te signale que, depuis plus d'une heure, j'attends ici, or, je dois aller voir mon gosse"

Je réponds : "OK, moi aussi, j'aurais voulu avoir fini plus tôt ... mais avec le soleil, je veux pas tomber ... et je songe à ma santé"

Il reprend : "Oui, mais tu peux rentrer plus tôt, régler tes comptes et terminer le reste ensuite"

Et je me surprends à dire ceci : "OK, OK ... d'habitude, j'agis en conséquence ... mais, franch'ment, j'étais persuadé que j'aurais terminé avant quatre heures ... j'ai consulté ma montre, comme chaque jour ... j'ai fait une mauvaise évaluation du temps ..."

Là d'ssus, il l'a pris avec le sourire. En me disant : "L'erreur est humaine". Bien bien. Il est vrai que, dans mon explication, je ne me justifiais pas. Ce que je disais était vrai. Il est pas con, le chef, il se rend compte, sans doute, que je ne lui raconte pas de bobards.

Autrement dit, la situation était clarifiée.

 

Mais ...

 

Quand je suis sorti, je n'étais pas très bien. Quand même. OUi, le chef avait défendu son point de vue. Qui se tient. Oui, j'avais pu donner mon son de cloche. Ca ne se refuse pas. Nous étions tombés sur un accord. Encore mieux. On n'est plus dans un rapport scolaire où le professeur (j'ai tant connu, ça) use de son pouvoir pour crier, parler à sens unique et j'en passe. Mais, qu'à c'là ne tienne, j'aime pas pour autant ces (re)mises à l'ordre. Une partie de moi (une grosse, même) a le sentiment d'être pris en faute ... alors que j'ai fait ce que j'ai pu. J'avais le coeur qui battait à du deux cents à l'heure. J'étais dans un état de sensibilité extrême. Tout aurait pu déclencher le feu aux poudres, chez moi, à ce moment-là. Heureus'ment, j'ai pigé que le soleil, qui a ses répercussions sur le corps, le métabolisme, la respiration était le premier responsable de ça.

 

Préalablement ...

 

En tournée, hier, comme chaque jour, pas mal de p'tits scénarios quotidiens et importants (même si on les repère dans la s'conde où ils se passent et qu'on les oublie une rue plus loin) se sont présentés.

 

Devant une façade où y avaient huit boîtes aux lettres, brusquement, mes pieds collaient au sol, comme si on avait balancé du chewing-gum sur la surface.

 

Y a quelques jours, j'ai cru respirer une odeur d'encens lorsque je me suis arrêté au 282, chaussée d'Ixelles. A proximité d'un salon de coiffure.

Lire la suite...

journal de bord, jeudi 2 juin 2011

Le jour de l'AScencion a déjà démarré. Bien bien. On n'ira pas au boulot.

 

Que ferai-je ? J'essaie de ne pas trop me casser la tête. Même si j'ai une idée. Comme toujours.

 

"Namur en mai" démarre pour quatre jours. Comme chaque année. A Namur, bien sûr. Des spectacles de rue, évidemment. Le théâtre prédomine, j'imagine. Je m'y suis déjà rendu, deux ou trois fois, à cette manifestation. Evidemment, j'ai, chaque fois, pris ma guitare et chanté dans les rues. Et ça m'a même réussi. Les deux fois où j'ai tenté le bazar, dans la rue, j'ai eu droit à une photo et un témoin dans un journal.

 

Ceci dit ...

 

Contrairement aux années précédentes, je ne crois pas que je courrai comme un fou. Depuis quelque temps, la vie publique ne produit plus, chez moi, le même effet qu'avant. Bien sûr, je reste chanteur dans l'âme. Bien sûr, je donn'rai encore des spectacles. Mais ... que, cette année, en mai et en juin, je n'ai encore, jusqu'à présent, aucune date de concert fixée, je ne panique pas, je ne me sens en manque de rien. D'autres réalités m'épanouissent.

 

Et puis ...

 

Je suis capable, aussi, de faire un détour par une autre ville, de m'attarder chez quelqu'un que je connais et de ne rien faire d'autre.

Lire la suite...

journal de bord, mercredi 1er juin (2)

Dans le cadre de mon boulot ...

 

Je fais des observations.

Je me fais des réflexions.

Parfois, j'agis en connaissance de cause.

 

Je prends l'exemple des abonn'ments/journaux/hebdomadaires, que les facteurs doivent inscrire tous les matins. "Le Ligueur", "Le Vif l'EXpress", "Le Journal du Médecin", "Syndicats", "En Marche". Y a un classeur pour toutes les tournées. Répertoriant, par ordre alphabétique, les revues/abonn'ments qui atterrissent au bureau. On sait ce qui arrive le mardi, le mercredi, le jeudi, et ainsi de suite. Sur les pages relatives à chaque abonn'ment, y a des colonnes reprenant les noms des abonnés, repris eux-mêmes dans les rues où ils habitent.

 

Très très clair.

 

Dans les inscriptions des abonn'ments/journaux/hebdomadaires, on doit parfois inscrire, sur l'illustré, le nom de la personne intéressée. Oui. Imaginez un immeuble où il y a huit, dix, vingt, trente-deux boîtes aux lettres et le facteur (qui ne connaît pas encore la tournée ... surtout si c'est un remplaçant) qui n'a pas inscrit le nom de la personne (et qui, par conséquent, ne sait pas dans quelle boîte il doit placer l'abonn'ment). S'il le place sur un appui de fenêtre, on peut le voler. Si le client, qui a payé pour recevoir son abonn'ment, ne voit rien venir pour lui, il est en droit de faire une réclamation.

 

On comprend, on comprend.

 

Ceci dit ...

 

Il y a des habitations (j'en ai sur ma tournée) qui possèdent une seule boîte aux lettres et où, parfois, cinq, six, sept locataires habitent à des étages séparés. C'est très courant en ville. Eh bien, dans ce cas, si, parmi les locataires il y a un abonné, très curieus'ment, on n'est pas tenu de mettre le nom de la personne sur l'illustré. Une seule boîte aux lettres est une boîte générale. Faut pas aller plus loin.

 

Administrativ'ment, règlementair'ment, ça se comprend.

 

Quand on creuse, y a, dans l'histoire, quelque chose de scandaleux (voulu ou pas voulu).

 

Imaginez l'illustré qui tombe, de l'autre côté de la boîte aux lettres, sans le nom de la personne. Imaginez un des locataires (qui n'est pas abonné) qui se sert, emprunte le journal avec lui ... par malhonnêt'té, par ignorance des engag'ments des autres locataires, par souci de flanquer ce qui encombre à la poubelle. Imaginez le locataire abonné, qui tient à sa revue, qui a payé pour ça, qui ne voit rien venir.

 

"C'est pas ton problème !", me diront mes chefs.

 

Je serai plus nuancé. J'accorde trop d'importance à mon courrier personnel pour ne pas comprendre mes clients dans le rapport qu'ils entretiennent avec leur correspondance.

 

Pour être sur le terrain, tous les jours, en tant que distributeur de courrier ...

 

Les habitants (des locataires, pour la plupart) des maisons où y a qu'une seule boîte aux lettres sont, trois fois sur quatre, des gens au rev'nu ... limité (enfin : plus limité que ceux/celles qui peuvent s'offrir un immeuble/flat avec une boîte aux lettres rien que pour eux). Donc, la démarche financière venant de leur part lorsqu'il s'agit de recevoir un abonn'ment (tout comme pour d'autres besoins) demande encore plus de vigilance, plus de prudence que les autres.

Et c'là, on n'en tient pas compte.

 

J'en conclus : par des pratiques à deux niveaux (où la règlementation mène encore la danse), on entretient une forme de discrimation.

 

Les locataires à bas rev'nu, qui ne peuvent pas s'offrir de boîte aux lettres personnelle, ne contribuent pas assez directement à l'expansion de la poste qui, comme bien d'autres domaines, tendant vers la privatisation, l'enrichiss'ment financier. Soyons ... réalistes.

 

Je m'autorise, chaque matin, quand j'inscris mes abonn'ments, à écrire le nom des gens (habitant dans une maison où y a qu'une boîte aux lettres) qui attendent leur revue. Question de clarté. Question de justice. Après tout, je ne perds pas plus de temps que les collègues qui prennent des pauses en allant fumer leur cigarette sur le quai.

 

Faire bouger les choses (sans les renverser, pour autant), ce n'est pas forcément se mettre en grève ou manifester derrière des band'roles.

 

 

 

 

 

 

 

 

Lire la suite...

journal de bord, mercredi 1er juin 2011

Sur les lieux du boulot, ce matin ...

 

Le mystère du certificat médical non envoyé, qui date de trois mois maint'nant, semble s'éclaircir. Heureus'ment. Enfin : tout dépend comment on le prend.

 

Au siège central ...

 

On aurait constaté que le certificat, que j'avais envoyé, en février, était daté du 22 au 25 février.

 

En fait : c'est le lundi 21 (du même mois) qui ne possédait aucune preuve, comme quoi j'étais malade ce jour-là.

 

Bon bon.

 

J'avais justifié par téléphone mon absence le 21 au matin. Le soir (de ce même jour), j'allais voir un méd'cin, qui me prescrivait un congé, par certificat, pour toute la s'maine.

 

Dans ma logique ...

 

J'étais convaincu que le certificat (que j'avais envoyé, dans les règles) confirmait mon congé de maladie du 21 au 25.

 

Or ...

 

Le méd'cin aurait, vraisemblablement, en toute bonne foi, inscrit mes dates de congé (de maladie) à partir du lend'main du 21. D'accord, j'aurais du vérifier de plus près. Mais ... mes dates de maladie sur certificat me semblaient si évidentes dans ma tête.

 

La prochaine fois, je f'rai des photocopies.

 

Maint'nant, je peux toujours recontacter le méd'cin et lui redemander un certificat du 21 février dernier. Ainsi, je me couvre.

 

Mais quel bazar, quand même !

 

 

 

 

Lire la suite...

journal de bord, mardi 31 mai 2011

Allez, l'administration est fidèle à elle-même.

 

Demain, faudra trouver un moment, au boulot, pour justifier le côté erroné d'un papier que j'ai reçu. Disant que, comme je n'avais pas couvert une période de maladie par un certificat médical, toutes les conséquences que ça implique me tombent dessus.

 

Je leur avais pourtant téléphoné en février. On m'avait dit que tout était OK.

 

L'enjeu : une absence pour maladie pour la période du 21/02/2011 au 21/02/2011. Pas plus compliqué.

 

En fait ...

 

J'avais communiqué mon absence. J'avais envoyé mon certificat. Je me souviens : mon absence se passait ... du 21/02/2011 au 25/02/2011.

 

C'est dire !

 

Quand j'avais déjà reçu l'avertiss'ment de la non-communication du certificat pour la période ... du 21/02/2011 au 21/02/2011 (rien qu'un jour, soi disant, oui), la personne que j'avais eu en ligne m'avait expliqué le malentendu.

 

En fait ...

 

Le lundi 21/02/2011, très tôt le matin, j'avais averti mon chef de service que je s'rais sans doute malade pour toute la s'maine. Il en avait pris bonne note. Le jour-même, j'étais allé voir un méd'cin qui m'avait prescrit cinq jours de maladie. Par la suite, j'avais (comme je le dis plus haut) rempli le certificat et envoyé ce dernier au "HRCC", Quai de Willebroeck.

 

Mais ...

 

Du fait que, le matin du lundi 21, le chef avait été averti de ma maladie (sans connaître le nombre de jours durant lesquels je s'rais malade), il l'avait sans doute déjà encodé (pour un jour).

 

Autrement dit ...

 

Dans l'ordinateur, y avaient deux absences, se déroulant en même temps. Dont une, d'un jour, que je n'avais pas justifié administrativ'ment. Evidemment, au téléphone, quand la dame (que j'ai eue au bout du fil) m'a expliqué le fin fond de l'histoire, j'ai compris.

 

J'étais certain que tout était réglé. D'abord, par téléphone, quand j'ai eu la personne responsable (qui m'a dit "ne vous inquiétez pas"). Un ou deux mois plus tard, j'ai reçu, par recommandé, un nouvel avertiss'ment, concernant cette "maladie non-justifiée". Je ne comprenais pas. La personne (que j'avais eue au bout du fil) n'avait-elle rien communiqué ? Avais-je oublié un détail que j'étais sensé savoir ? Toujours est-il que je les ai recontactés par mail, pour leur ré-expliquer ma situation.

 

Et voici qu'aujourd'hui, je me retrouve, à nouveau, avec une feuille me réexpliquant, par écrit, que je n'ai pas justifié moin absence d'un jour par certificat médical. Avec les conséquences que ça implique : je suis placé en non-activité sans trait'ment pour la période du 21/02/2011 au 21/02/2011 et je ne peux faire valoir mes titres à la promotion, ni recevoir une promotion ou un chang'ment de grade durant la durée de ma non-activité.

 

Bref ...

 

Lire la suite...

journal de bord, dimanche 29 mai 2011

Pour la première fois de ma vie, hier, j'ai participé, comme jury, devant des enfants et des adultes qui chantaient.

 

Nous étions trois, dans l'coup, à délibérer, après le passage des candidat(e)s.

 

C'était très intéressant.

 

Tant au niveau des gens qui chantaient, tant au niveau des similitudes et des différences entre les membres du jury (dont je f'sais partie), j'ai appris.

 

D'ailleurs, on r'met ça le 11 juin prochain. Au même endroit.

 

C'est fou, quand même ...

 

Les critères de cotation ...

 

Des colonnes séparées concernant : justesse de voix, interprétation du texte, tenue vestimentaire qui ressort ...

 

Y a des candidat(e)s à qui rien n'est "reprochable", quand on reprend séparément chaque détail, chaque critère, point par point. Ca ne veut pas dire que, dans une impression d'ensemble, ils ont un talent potentiel et laiss'ront des marques indélébiles s'ils poursuivent.

 

Le contraire se passe aussi.

 

Je pense à ce gamin "autiste", qui passait en troisième lieu. Qui flanquait le papier (avec le texte de la chanson) devant son visage. Qui a du recommencer son morceau. Dont les mots du morceau, pendant qu'il chantait, n'étaient pas spécial'ment perceptibles dans la voix.

Lire la suite...

journal de bord, samedi 28 mai 2011

Que se passe-t-il donc dans le cerveau ?

 

L'homme, pris par ses pulsions, emporté par ses élans, envers le sexe opposé, est-il cochon ou dieu ?

 

Après tout, faudrait jamais se poser la question.

 

Chaque fois que mon coeur s'élance, il atterrit toujours un peu au pays des fées. Le sexe répète probablement ses contes de fée.

 

Dans mon dernier rêve ...

 

Je me trouve encore sur un divan. C'est pas la première fois, OK. L'héroïne du soir est blonde, elle porte les cheveux très courts et elle est habillée en blanc.

 

A un moment donné, elle soulève sa grande jupe (modèle comme j'aime) et l'étend, comme un couvre-lits, sur mes deux jambes. Réconfort. Nos deux jambes communient, fusionnent.

 

Je marque un étonn'ment, quand même, à l'égard de cette pratique amoureuse, généreuse.

 

"C'est ainsi que ça se fait !", me répond la gente dame.

Lire la suite...

journal de bord, jeudi 26 mai 2011 (4)

Gare de Namur.

 

Presque dix-sept heures.

 

Le café se digère. Sur une locomotive rouge miniature, exposée au milieu de la gare, entre un ascenceur, des panneaux horaires et des sièges sur lesquels s'asseyent des tas de voyageurs, des gosses s'amusent (le chef de la bande se met carrément debout).

 

Encore un peu moins d'une heure avant le train pour Bruxelles.

 

"Bpost" serait en grève à Liège.

 

Kim Clijsters triomphe toujours sur les courts de tennis.

 

Le vent souffle dehors. Faut être courageux pour s'attarder aux terrasses.

 

Yves Duteil participera aux Francofolies de Spa.

 

Un pigeon, dans la gare, atterrit volontiers.

 

Quand je rentre à la maison, je prends un bain.

 

Une dame essuie son pantalon. Une autre agite son parapluie en marchant.

 

En me baladant (un peu) dans les rues de Namur, je n'ai pas eu envie de sortir ma guitare.

 

Comme par hasard, ce s'ra juste cinq minutes avant le départ de mon train qu'une rencontre inoubliable surgira du fond des catacombes.

 

 

Lire la suite...

journal de bord, lundi 30 mai 2011

Mince : aux vingt kilomètres de Bruxelles, y a un coureur qui a rendu l'âme.

 

On parle de canicule pour cet été.

 

La rébellion libyenne serait en faillite.

 

La salade hongroise est délicieuse. Tiens, tiens.

 

Dans les p'tits bistrots, Place Flagey (ou ailleurs), le matin, les serveuses sont belles quand un essuie-main leur sert de turban.

 

Quant au boulot ...

 

Il aurait pu redémarrer plus mal. Bien sûr, c'est lundi. Bien sûr, pas moins de onze bacs m'attendaient, quand je suis arrivé sur les lieux de ma tournée. Bien sûr, le gars qui m'a remplacé la s'maine dernière m'a encore paumé un papier (celui qui me sert quand je dois scanner mes colis et mes recommandés). Bien sûr, Sa Majesté "Delhaize" a encore tapé fort avec un nombre incalculable de grandes enveloppes blanches uniformes, à cause desquelles on tourne de l'oeil quand on doit fourguer, dans les casiers, ces mêmes enveloppes.

 

Je n'ai pas pris moins de trois cafés ce matin.

 

En tournée ...

 

Mes trottoirs cabossés, chaussée d'Ixelles, n'ont pas fait d'effort depuis la dernière fois.

 

J'ai croisé une cliente, charmante, qui fait de la radio, tous les dimanches matins. Qui aime cette expérience. Mais qui regrette l'endroit où elle va, vu l'atmosphère "arriviste" des gars avec lesquels elle doit faire équipe.

 

Ca me parle.

 

Négocier avec les autres, quand on est entier, c'est jamais gagné. J'en sais quelque chose. Si ça passe, ça passe. Sinon, en ce qui concerne les compromis, c'est plus risqué. Si on ferme sa gueule, on perd des plumes. Si on prend la peine de parler, de dire ce qu'on pense, de dire ce qu'on a sur le coeur, on perd des plumes ... aussi.

 

JUstement ...

 

Je l'ai déjà vécu, en fin de tournée, avec une cliente qui m'a dit : "Je ne te poserai plus de questions, tu es trop susceptible !"

 

Que dire ?

 

OK, chère Zoé. T'as pas tort. Mais ... avec mon caractère entier, je poursuivrai : tout à l'heure, quand tu m'as vu arriver près des boîtes aux lettres où tu habites, tu m'as posé des questions. Je me suis donné la peine de t'y répondre. Avec toute mon honnêteté. Avec tout mon coeur. Pendant ce temps, tu regardais, une par une, les lettres qui t'étaient adressées. Je n'étais plus sûr à cent pour cents que tu écoutais ce que je te disais (enfin : ce que je répondais, suite à la question que tu m'avais posée). Ca me dérangeait. Je te l'ai dit.

 

Pas mal de revues "Test Achats" sont prévues pour la distribution de demain.

 

 

Lire la suite...