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journal de bord, mercredi 1er juin (2)

Dans le cadre de mon boulot ...

 

Je fais des observations.

Je me fais des réflexions.

Parfois, j'agis en connaissance de cause.

 

Je prends l'exemple des abonn'ments/journaux/hebdomadaires, que les facteurs doivent inscrire tous les matins. "Le Ligueur", "Le Vif l'EXpress", "Le Journal du Médecin", "Syndicats", "En Marche". Y a un classeur pour toutes les tournées. Répertoriant, par ordre alphabétique, les revues/abonn'ments qui atterrissent au bureau. On sait ce qui arrive le mardi, le mercredi, le jeudi, et ainsi de suite. Sur les pages relatives à chaque abonn'ment, y a des colonnes reprenant les noms des abonnés, repris eux-mêmes dans les rues où ils habitent.

 

Très très clair.

 

Dans les inscriptions des abonn'ments/journaux/hebdomadaires, on doit parfois inscrire, sur l'illustré, le nom de la personne intéressée. Oui. Imaginez un immeuble où il y a huit, dix, vingt, trente-deux boîtes aux lettres et le facteur (qui ne connaît pas encore la tournée ... surtout si c'est un remplaçant) qui n'a pas inscrit le nom de la personne (et qui, par conséquent, ne sait pas dans quelle boîte il doit placer l'abonn'ment). S'il le place sur un appui de fenêtre, on peut le voler. Si le client, qui a payé pour recevoir son abonn'ment, ne voit rien venir pour lui, il est en droit de faire une réclamation.

 

On comprend, on comprend.

 

Ceci dit ...

 

Il y a des habitations (j'en ai sur ma tournée) qui possèdent une seule boîte aux lettres et où, parfois, cinq, six, sept locataires habitent à des étages séparés. C'est très courant en ville. Eh bien, dans ce cas, si, parmi les locataires il y a un abonné, très curieus'ment, on n'est pas tenu de mettre le nom de la personne sur l'illustré. Une seule boîte aux lettres est une boîte générale. Faut pas aller plus loin.

 

Administrativ'ment, règlementair'ment, ça se comprend.

 

Quand on creuse, y a, dans l'histoire, quelque chose de scandaleux (voulu ou pas voulu).

 

Imaginez l'illustré qui tombe, de l'autre côté de la boîte aux lettres, sans le nom de la personne. Imaginez un des locataires (qui n'est pas abonné) qui se sert, emprunte le journal avec lui ... par malhonnêt'té, par ignorance des engag'ments des autres locataires, par souci de flanquer ce qui encombre à la poubelle. Imaginez le locataire abonné, qui tient à sa revue, qui a payé pour ça, qui ne voit rien venir.

 

"C'est pas ton problème !", me diront mes chefs.

 

Je serai plus nuancé. J'accorde trop d'importance à mon courrier personnel pour ne pas comprendre mes clients dans le rapport qu'ils entretiennent avec leur correspondance.

 

Pour être sur le terrain, tous les jours, en tant que distributeur de courrier ...

 

Les habitants (des locataires, pour la plupart) des maisons où y a qu'une seule boîte aux lettres sont, trois fois sur quatre, des gens au rev'nu ... limité (enfin : plus limité que ceux/celles qui peuvent s'offrir un immeuble/flat avec une boîte aux lettres rien que pour eux). Donc, la démarche financière venant de leur part lorsqu'il s'agit de recevoir un abonn'ment (tout comme pour d'autres besoins) demande encore plus de vigilance, plus de prudence que les autres.

Et c'là, on n'en tient pas compte.

 

J'en conclus : par des pratiques à deux niveaux (où la règlementation mène encore la danse), on entretient une forme de discrimation.

 

Les locataires à bas rev'nu, qui ne peuvent pas s'offrir de boîte aux lettres personnelle, ne contribuent pas assez directement à l'expansion de la poste qui, comme bien d'autres domaines, tendant vers la privatisation, l'enrichiss'ment financier. Soyons ... réalistes.

 

Je m'autorise, chaque matin, quand j'inscris mes abonn'ments, à écrire le nom des gens (habitant dans une maison où y a qu'une boîte aux lettres) qui attendent leur revue. Question de clarté. Question de justice. Après tout, je ne perds pas plus de temps que les collègues qui prennent des pauses en allant fumer leur cigarette sur le quai.

 

Faire bouger les choses (sans les renverser, pour autant), ce n'est pas forcément se mettre en grève ou manifester derrière des band'roles.

 

 

 

 

 

 

 

 

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