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Publications de ALAIN MARC (92)

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Aux confins du Yunnan...

      Bonjour à toutes et tous,

      Me voici de retour après ce long silence qui n'était pas un silence d'oubli mais de simple éloignement.   

      Pour mes retrouvailles avec vous, je vous invite à repartir avec moi aux confins du Yunnan en Chine à travers mon blog personnel (trop de travail  en rentrant pour publier dans tous mes réseaux amis), rencontrer Wang, sa grand-mère, et la merveilleuse minorité matriarcale des Mosso.
     Vous y découvrirez quelques aquarelles extraites des intenses émotions liées aux moments de voyage et de partage passés avec mon groupe de carnettistes au sein de cette société matricentrée, mais aussi la vidéo que j'en ai tirée.
      Vous y verrez également l'un des croquis aquarellés préparatoires à la réalisation de l'aquarelle ci-dessous...
      Et dans trois jours, si cet article vous a plu, j'aurai besoin de vous, vous comprendrez pourquoi en le lisant jusqu'au bout !
      Pour y aller et retrouver mon blog personnel, c'est ici !

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       Souvenez-vous des épisodes précédents : le projet d’une expérience picturale en créativité globale avec un envol du sommet du Piméné, notre montée au refuge des Espuguettes, la rencontre avec la brebis du Pic rouge de Pailla, et notre repli nocturne dans le refuge alors que le brouillard et le vent se s’sont abattus sur la montagne...

       Et pourtant, ce matin pas un souffle, le ciel est sans nuages !

  •    Vais-je réussir cette nouvelle expérience en « créativité augmentée » ?

      Je vous laisse regarder la vidéo : la toile qui la clôture est le fruit de cette démarche : elle dit mieux qu’un long discours la beauté de cette aventure et ce que peut apporter ce type de connaissance.

    Car il ne s’agit pas d’une simple série de petites expériences entrecoupées de séquences récréatives ou sportives qui n’ont rien à voir avec l’acte pictural, au contraire : c’est une aventure créative globale, où chaque instant est vécu comme la suite du précédent et le début du suivant dans un espace – temps différent englobé dans la démarche picturale.

    La montée au Piméné, les exercices réalisés au refuge, le vol en parapente, les essais réalisés à l’atterrissage, les « échanges » avec le milieu naturel, sont autant d’éléments immatériels constitutifs du travail final. 

     Celui-ci en concentrera l’énergie à travers les vibrations subtiles du bleu évoquant les ombres de Gavarnie et différents autres éléments spécifiques de ma propre « écriture ».

Si vous voulez vous projeter dans mon reportage comme si vous y étiez et visionner ma vidéo en HD et "en grand", cliquez au début de la lecture sur l'icône de l'agrandisseur d'écran en bas à droite de cette vidéo.

...Découvrez la suite de l'article, en cliquant ici : "Les chevaux bleus de Gavarnie"

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    Nous sommes donc arrivés au refuge des Espuguettes, superbe balcon dominant la vallée face au Cirque de Gavarnie (voir ici la première partie de cette trilogie)...

Tout de suite après la pub : la vidéo !

      C’est maintenant que ma nouvelle série d’expériences de « créativité augmentée » doit commencer (voir de précédents articles déjà consacrés à ce sujet dans ce journal).

        La « créativité augmentée » ?

     Je résume : c’est un état de réceptivité particulière et de conscience modifiée (je dirai « élargie »), permettant de passer d’une perception « ordinaire » du monde à une perception « sublimée » (en tout cas différente par les perspectives qu’elle offre et les horizons qu’elle dévoile — rien à voir avec sa signification dans le romantisme —) où les notions de temps et d’espace sont modifiées (généralement dilatées) et où (dans le domaine pictural qui nous intéresse ici), tout paraît d’une évidence et d’une facilité telles, que le pouvoir de l’artiste en est décuplé, puisque, s’approchant au plus près de l’essence des êtres et des choses il peut en révéler des dimensions cachées, un peu comme s’il pouvait voir au-delà des apparences et du monde matériel, se mettant en quelque sorte en état de « voyance »...

      L’état modifié de conscience dans lequel je souhaite entrer pour mes expériences de créativité augmentée n’est donc qu’un moyen pour changer de plan de réalité.

      Il est un outil et pas un état spirituel supérieur (plus proche de la définition qu'aurait pu en donner l’anthropologue Fernand Schwarz, que d’une quelconque pratique de spiritualité).

      J’utilise pour y arriver différents moyens dont l’un des plus puissants est certainement « l’expérience optimale » (ou « état de flow » bien connu des sportifs, mais dont les conditions pour parvenir à son degré le plus élevé sont généralement difficiles à réunir, comme dans le cas de situations paroxystiques liées aux sports de l’extrême).

      Mais ici et en ce moment, je dois me préparer différemment (un peu comme on le ferait en Yoga Nidra, par une mise en phase de profonde relaxation, de respiration entière et lente), mais sans me couper de l’environnement (surtout si celui-ci est naturel et paisible comme le lieu où se trouve le refuge), en entrant en fusion avec cette haute montagne, son paysage (sensation d’unifier ce qui est à l’extérieur du corps à celui-ci en percevant les deux en même temps), au moins avec d'abord un exercice simple de dessin ou d’aquarelle (sans recherche particulière de résultat) pour lier le premier sujet de son regard à sa main (en s’imprégnant de la lumière qui le révèle), enfin, en se fixant sur son (ou ses) sujet (s) définitif (s), qu’il faut intensément contempler (de façon passive et fixe avant de « lui  laisser guider le pinceau »)...

      Immense sensation de liberté et d’ouverture au monde !

      Bien sûr, je résume là un processus plus élaboré, mais facilement reproductible, surtout avec un peu d’entraînement.

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.       Premier exercice : un simple et très rapide croquis aquarellé à contre-jour considéré comme « échauffement ».

      Il doit faire la transition entre les efforts physiques de la montée au refuge et les séances picturales suivantes plus directes et intuitives, et permettre une première immersion picturale dans le paysage montagnard.

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.       Le but de ce premier exercice est aussi de remettre en phase le regard et la précision de la main, en créant une sorte de « laisser-aller » rapide et spontané dans lequel l’expression se libère sans réflexion particulière, pour laisser le paysage contemplé se « calquer » presque automatiquement sur le papier.

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.       Résultat peu convaincant en ce qui concerne la qualité du travail réalisé, qui révèle un manque de concentration évident, une connivence inaboutie avec le sujet, et une faiblesse globale d’expression.

      Preuve aussi d’une fatigue physique éprouvante dont les effets néfastes (non stimulants picturalement) n’ont pas été éliminés (à éviter donc avant d’avoir récupéré).

      Selon ma propre expérience, seule une activité physique fruit d’une énergie positive où les endorphines éliminent les douleurs générées par la fatigue est favorable à une entrée en état de créativité avancée, apte à produire un travail harmonieux et intense.

      Mais exercice indispensable en préparation mentale pour favoriser la transition entre les états de conscience « ordinaire » et modifiée.

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.       Deux autres exercices seront nécessaires pour me « reconnecter » intérieurement à l’esprit multiple de la montagne qui m’entoure (dont celui permettant de percevoir le « sublime » qui est le moyen, pour Kant — et pas seulement pour lui —, de se confronter à l’examen de la démesure)...

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla. 
      C’est la beauté du Pic rouge de Pailla illuminé par le soleil du soir qui me permet enfin d’entrer dans un champ de conscience modifiée où la connivence avec le sujet est totale dans une sorte de méditation active.

      Le gigantisme des plissements géologiques, la chaude couleur des roches constituant ce sommet, l’atmosphère pastorale d’un incroyable romantisme, la prise de conscience de sa silencieuse immensité, contribuent immédiatement à créer d’autres rapports à l’espace – temps, ouvrant une parenthèse naturelle dans laquelle il est facile de se glisser pour entrer en créativité augmentée...

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.      Le fait marquant qui m’a le plus frappé lors de mon exercice du Pic rouge de Pailla est l’étrange attitude d’une brebis m’ayant « observé » à plusieurs reprises, jusqu’à venir me flairer de très près.

      - Peut-être me prenait-elle pour un berger prêt à lui offrir une poignée de sel ?

      Mais sa présence répétée, son insistance à m’observer en me tournant autour à moyenne et courte distance, me font à présent penser à ces expériences où dans la cosmologie chamanique, lors des premiers voyages qu’effectue le chamane, il connecte ses Esprits alliés qui sont l’Essence invisible de la nature où les animaux jouent un rôle déterminant.

      J’avais lorsque je m’en suis aperçu l’impression d’entretenir malgré moi un échange mental, naturel, mystérieux et profond avec l’animal...

     Peu importe la véritable raison du comportement de la brebis du Pic rouge de Pailla : ce que j’ai alors ressenti de cette « étrange communication » est quelque chose de magique que je ne saurai définir, mais qui me paraissait tout à fait « normal », naturel et évident en état de créativité augmentée, me prouvant par là même que les champs élargis de conscience repoussent réellement nombre de frontières, et pas seulement en matière d’expression artistique ou de créativité !

     L’enseignement que j’en retire est que, comme lors du passage du phasme sur mon aquarelle pendant les expériences du Caroux (voir les dernières séquences de ma vidéo dans l'article « Aquarelle en créativité augmentée à la Tête de braque »), l’un des facteurs de réussite les plus importants pour réaliser un changement de conscience en expérience optimale « statique » (à la différence de l’état de « flow » produit d’une expérience optimale « dynamique » où entrent en jeu d’autres facteurs physico-chimiques et neuromédiateurs déterminants pour le conditionnement mental telles l’adrénaline, les endorphines, la sérotonine, les monoamines, etc.) est de se fondre dans la nature, s’harmoniser à elle, se laisser pénétrer par elle.

      Et que cette nature soit la plus « pure » et authentique possible !

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla. 

      Mon Pic rouge de Pailla (réalisé en restant fidèle à mon intention : en quelques minutes seulement à l’aquarelle sans dessin ni repentir) n’a pas pour but de s’affirmer en tant qu’«aquarelle réussie» (d’ailleurs qu’est-ce qu’une aquarelle réussie ?), mais de prouver (au moins de le vérifier une fois de plus pour moi-même) combien l’expression est facile en état de créativité augmentée (même si elle n’atteint pas ici le niveau 4 des états de flow).

      Elle doit surtout exprimer un « contenu » sans se laisser séduire par le « contenant », c’est à dire l’aspect visuellement séduisant et superficiel du produit pictural.

      J’ouvre une parenthèse pour dire qu’en aucun cas je ne voudrais que l’égocentrisme ne prenne le pas sur la créativité, et que si je me mets en scène à travers ma démarche j’essaie de le faire sans que ce soit en me soumettant aux pulsions infantiles d’un ego aveuglant et réducteur, mais bien parce que celle-ci (ma démarche) doit être considérée dans son entièreté, afin aussi de partager mon expérience personnelle comme si j’en étais mon propre spectateur, tout en restant fidèle au sens que le veux lui donner.

       L’objectif avec ce motif était de traduire le plus rapidement possible et de façon très synthétique la masse géologique complexe de ce sommet, avec ses plissements, couloirs, parois, fissures et dièdres en les simplifiant au maximum, mais en conservant leurs lignes de force, sans trahir pour autant toute la lumière et la force se dégageant du paysage.

       Sachant que pour Jean-François Lyotard, « Tout art est re-présentatif […] : dans ce sens qu’il est renversant, qu’il renverse les rapports de l’inconscient et du préconscient, qu’il procède à des insertions du second dans le cadre du premier. » (Discours, figure, Paris, Klincksieck, 1971, p. 383), mes questionnements conservent tout leur sens puisque ces quelques exercices carnettistes (assez « basiques » somme toute), doivent prendre une nouvelle dimension dans le projet d’un travail qui symbolisera au retour la synthèse de l’ensemble de ces expériences réalisées lors du vol du Piméné, en se cristallisant autour de la quête du bleu du Cirque de Gavarnie.

      Là, on passe à une nouvelle « dimension » de la démarche picturale, car il ne s’agit pas de « re-produire » (en plus grand et en « mieux ») ce qu’on a vu, ce qu’on a rencontré, ce qui a été réalisé en « créativité augmentée » sur le terrain, mais bien de tenter de révéler non seulement l’intériorité (ou l’âme sensible) des choses et des lieux qui nous ont touchés lors de ces expériences, mais aussi d’exprimer dans son ensemble ce que l’empreinte de ces expériences nous laisse dans notre propre intériorité : une sorte d’absolu auquel on chercherait à donner un visage...

      Ici, le but de l’entreprise est (avec respect et modestie) de dire le pouvoir de l’homme, celui qui peut s’élancer dans l’espace pour saisir l’immensité, imaginer, penser, mais aussi de sentir sa propre petitesse, et cependant être la mesure du démesuré à travers l’auto-transcendance de l’œuvre, désigner le sublime qui pourrait être le pouvoir absolu de l’œuvre, mais qui lui échappe souvent en finalité, tout en lui conservant son pouvoir magique.

      ... Il faut croire qu’il n’est vraiment pas encore atteint ce but au moment où je vais rejoindre dans le refuge mes camarades pour un casse-croûte d’amitié et une bonne nuit de repos, car un épais brouillard s’est abattu sur la montagne où un vent perfide et glacial s’est levé !

      - Que sera demain notre montée au Piméné, et plus encore l’hypothétique décollage de son sommet ?

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    C’est certainement le lieu idéal et l’exposition parfaite pour sa première parution en public après les aventures du Piméné et sa naissance magique dans le Cirque de Gavarnie…
    Non, je ne brûle pas les étapes et vous allez bientôt pouvoir me retrouver au refuge des Espuguettes pour en continuer toute l’histoire, mais si vous êtes en Bourgogne et passez par Chalon-sur-Saône vous pourrez la découvrir avant même que je vous la dévoile à la fin de cette nouvelle aventure de la route du bleu !
    Simplement, par ce que l’exposition où elle est présentée se terminera bientôt, et qu’il ne faut pas rater cet évènement.
    Pas seulement parce que vous pouvez y voir cette toile révélant l’une de mes perceptions de « conscience essentielle » (elle-même résultat d’un travail réalisé en « créativité augmentée » à partir d'une « expérience optimale » lors de mon immersion dans le bleu de Gavarnie pendant le vol depuis le sommet du Piméné), non : surtout parce que vous allez vous baigner complètement dans un rêve bleu absolu les yeux grands ouverts, à travers les œuvres (bleues naturellement), de 25 artistes différents !

On se bousculait le soir du vernissage à galerie de la Ferme de Corcelle !

On se bousculait le soir du vernissage à galerie de la Ferme de Corcelle !

      Effectivement, c’était la foule des grands soirs vendredi dernier à 18 h 30 pour le vernissage de l’exposition « La ferme n’y voit que du bleu » à la ferme atelier - galerie d’Arlette PASCAL et Jean-Noël à Châtenoy-le-Royal.

       Le bleu dans tous ses états à travers le regard des peintres et plasticiens, tel pourrait aussi être le titre de cette très belle exposition.
     Un bleu couleur d’espoir comme le précisait lors de son discours inaugural l’un des élus représentant la ville de Chalon-sur-Saône, rappelant au passage ses nuances symboles de paix que l’on retrouve notamment à travers les couleurs du drapeau de l’UNESCO ou des casques des soldats de l’ONU, symboles dont nous avons tant besoin en ce moment… 

La toile de Gavarnie dans un rêve bleu à la ferme de Corcelle.

      En arrivant à l’atelier - galerie de la ferme de Corcelle vous êtes accueilli (e) par un très beau « jardin bleu » qui vous plonge dès le départ dans l’ambiance de l’exposition.
      Installation lumineuse et lampions bleu-nuit, ingénieuse et superbe œuvre collective de l’association en charge de l’exposition et de l'atelier de la ferme sous la houlette d’Arlette PASCAL…

La toile de Gavarnie dans un rêve bleu à la ferme de Corcelle.

    Une promenade ludique à travers les œuvres des peintres, plasticiens, céramiste, vidéaste, sculpteurs, photographe exposés (ici, à l’entrée de la salle-atelier, les objets bleus de Fabienne BICHON, véritable fée du raku).

La toile de Gavarnie dans un rêve bleu à la ferme de Corcelle.

    Un peu plus loin, le totem Tengri et installation d’Elisabeth GACHOT-MERCK exprimant le grand bleu-l’infini, une élévation de la pensée à travers le bleu, comme toutes les autres œuvres de cette exposition.

La toile de Gavarnie dans un rêve bleu à la ferme de Corcelle.

    Dans la salle du « Four à pain » avec d’autres œuvres des artistes invités (dont de superbes grisés au graphite couleur d’Arlette PASCAL), trois de mes toiles (acrylique et huile sur toile), avec sur le mur de gauche celle qui est le fruit de l’histoire du bleu de Gavarnie et du vol du Piméné, dont je vous conte l’histoire depuis quelques jours déjà.  
     Vous n’en verrez que cette photo en perspective pour cette fois (à moins d’aller la voir « pour de vrai » à la ferme de Corcelle ), car vous le savez, cette histoire n’en est qu’à son début (je vous présenterai cette huile sur toile lors du dernier article de cette série), mais face à vous on peut deviner derrière le visiteur en conversation devant ma toile inspirée du bleu de Gavarnie, une autre de mes toiles bleues « Lionnes chassant », un hommage aux artistes paléolithiques de la grotte Chauvet.

      L’exposition « La ferme n’y voit que du bleu » sera terminée le soir du 6 décembre (ne ratez surtout pas la nocturne du 5 décembre qui vous permettra de 19 h jusqu’à 21 h 30 de profiter des installations illuminées).     

      En attendant, la ferme atelier - galerie vous ouvre ses portes tous les jours de 15 h à 19 h au 7 rue du Pont à Châtenoy-le-Royal (Chalon-sur-Saône).

    La devise de l’exposition est empruntée au testament de Maria Elena VEIRA DA SILVA :
        « Je lègue à mes amis
        Un bleu cæruleum pour voler haut
        Un bleu de cobalt pour le bonheur
        Un bleu d’outremer pour stimuler l’esprit… »
    …Une devise que je portais inconsciemment en moi en montant au Piméné !

    Les artistes qui exposent à la ferme atelier - galerie de Corcelle sont :

            Fabienne BICHON,  céramiste,
            Agnès BONNOTTE,  peintre,
            Suzel D’ALESSIO,   peintre,
            Bernard DEFAUT,   peintre,
            Christian DEJEUX ,  peintre,
            Galerie DURAMEN, designers, collectif de créateurs,
            Elisabeth GACHOT-MERCK, plasticienne,
            Tony GAGNIARRE, peintre, plasticien,
            Bernadette GROZELIER, plasticienne,
            Jacques HUBSCHWERLIN, peintre,
            Michel LECUYER, peintre,
            Alain MARC, carnettiste, peintre, plasticien,
            Annie MAUGEY, peintre, plasticienne,
            Chantal MONESTER, Jane W, peintres,
            Arlette PASCAL, carnettiste, peintre, plasticienne,
            Annie PECOIL, peintre,
            Jean PECOIL, peintre,
            Daniel PERNETTE, peintre,
            Nicole PERNETTE, peintre,
            Walter PETRIZZO, peintre,
            Françoise TRONCHET, peintre,
            Odile VAILLY, plasticienne,
            Christiane VANDROUX, photographe,
            L’Atelier d’arts plastiques de La ferme de Courcelle,             et ses (installations du Jardin Bleu)

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        Mon dernier article ne s'ouvrait pas pour beaucoup d'entre-vous par le lien de ma dernière lettre d'information, alors, avec toutes mes excuses, je recommence tout !        

     Pourtant c’est dans une magnifique nouvelle aventure que je vous emmène à présent, loin des miasmes et des errances destructives de nos sociétés, pour vous replonger dans une beauté paisible, somptueuse, lumineuse et tonique.

         Pour célébrer l’espérance et l’amitié, retisser les fils ténus de la vie, et sans oublier toutes celles et ceux pour lesquels ces mots sont vains, projeter dans l’avenir une énergie de pensées constructives, généreuses, en harmonie avec la nature et nos sources les plus profondes d’accomplissement, puisque cette énergie est avant tout source de bonheur.

        L’histoire que je vous raconte à présent est celle de la très récente naissance d’une toile selon ma démarche picturale, en suivant le processus de « créativité augmentée » auquel j’ai déjà consacré plusieurs articles dans ce journal, qui a le pouvoir presque magique de nous faire basculer sans artifices de la « conscience ordinaire » à la « conscience essentielle », en décuplant les possibilités de notre imagination.

        Rien d’occulte dans tout cela, mais une démarche élaborée tout au long d’une vie, au cours de laquelle les expériences accumulées débouchent sur un acte créatif global où chaque phase préalable à l’élaboration d’un produit pictural final fait partie à part entière de ce produit.

       L’action s’est déroulée il y a quelques jours à peine au cœur des Pyrénées, face au splendide Cirque de Gavarnie depuis le refuge des Espuguettes et le sommet du Piméné, qui est le plus beau belvédère connu pour observer l’ensemble des hauts sommets qui couronnent le cirque glaciaire.

            Une plongée les yeux grands ouverts dans l'un des plus beaux bleus du monde !

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Le grandiose théâtre dans lequel se déroule cette aventure créative au cœur des Pyrénées (Image © 2015 Digital Globe — © 2015 Google).

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Le Piméné (face ouest) et l’arrête Petit – Grand Piméné dominant Gavarnie (en fond de vallée), vus de la Serre des Tousaus : la pyramide est presque parfaite et on imagine facilement depuis ce point de vue la difficulté d’un décollage sur ce versant depuis son sommet si l’on veut respecter (ce que nous avons fait) l’interdiction de décollage et de survol côté parc National des Pyrénées (l’autre versant) : pas de droit à l’erreur !

        Elle s’est terminée par une dernière expérience créative picturale à l’atterrissage dans la vallée après un vol en parapente somptueux permettant d’approcher au plus près le bleu indéfinissable généré par l’ombre matinale des gigantesques murailles constituant le Cirque de Gavarnie.

        Produit final de l’aventure, une toile qui en exprimera « l’intériorité » sera réalisée ultérieurement en atelier.

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L’indéfinissable bleu de la lumière à l’ombre des immenses parois glaciaires du Cirque de Gavarnie : ce n'est pas pour rien que cet endroit est classé au Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO !

         Ainsi, en ce qui me concerne dans cette nouvelle aventure, la montée au refuge des Espuguettes, les premières études à l’aquarelle réalisées en imprégnation du milieu naturel autour du refuge dans le parc National des Pyrénées, puis la montée au Piméné à 2800 m avec envol en parapente depuis son sommet suivi d’ultimes études toujours à l’aquarelle, réalisées à l’atterrissage sous les effets encore actifs de l’état de flow [ou d’expérience optimale] généré [e] par le vol le lendemain matin, sont des éléments indissociables de la toile qui en sera le produit.

         Celle-ci matérialisera la « conscience essentielle » qui se dégagera de l’ensemble de l’aventure et des émotions qu’elle aura provoquées, en exprimant particulièrement le fait marquant qui m’aura le plus inspiré.

         C’est à nouveau la quête d’un bleu extraordinaire qui est à l’origine de cette aventure, une couleur aux vibrations très subtiles ici, qui rend ce haut lieu du pyrénéisme encore plus prodigieux à contre-jour dans la lumière du matin.

        Pour conclure cette introduction aux reportages permettant de mieux comprendre ma démarche picturale globale débouchant sur la réalisation d’une toile à travers les expériences et études initiales qui en sont à l’origine, je tiens à remercier chaleureusement toute l’équipe des parapentistes du club de vol libre MJC de Rodez [fille et garçons] qui ont assuré la logistique de cette belle aventure du « vol Piméné ».

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Une partie de l’équipe qui m’accompagnait quitte la vallée, et attaque la montée vers le refuge des Espuguettes à travers la forêt... (Photo © Angeline MAHUAS)

        Ils ont permis en ce qui me concerne, la réussite d’une entreprise qui n’était pas si évidente que cela au départ puisque je devais concilier de nombreux paramètres liant pratique picturale, sportive, et connivence au milieu naturel, sans sortir du cadre législatif et de sécurité qui nous était imposé [différentes autorisations préalables, rigoureux respect des horaires, de la réglementation très stricte du parc National des Pyrénées, des règles de survol du village et de la vallée de Gavarnie, des fréquences radio obligatoires, de la réglementation aérienne locale concernant le couloir d’accès et de dégagement de l’hélicoptère du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne, etc.].

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Enfin, la dernière pente avant le refuge : je suis plutôt content d’arriver en haut du plateau de Pailla après la cadence soutenue de cette montée, surtout chargé comme nous le sommes tous puisque le parapente se rajoute à nos affaires de montagne, au duvet, à la gourde, à la nourriture, etc. (...(et dire que nous serons presque autant chargés demain pour faire l’ascension du Piméné, la peinture mène donc à tout) ! (Photo © Olivier LESCA)

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Le refuge des Espuguettes sur son promontoire (nous ne pourrons accéder qu'à son sas "hiver" puisqu'il est fermé en cette saison), dominé par les faces nord-est et nord des deux Astazou (3071 m et 3012 m) séparés par le fameux couloir Swan, splendide classique pyrénéenne (on remarquera qu’à leur pied leurs glaciers ont tant reculé ces dernières années à cause du réchauffement climatique qu’ils ne se réduisent plus qu’à peau de chagrin). (Photo © Olivier LESCA)

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Compte tenu des circonstances, mon matériel est réduit le plus possible afin de ne pas alourdir davantage mon sac (palette aquarelle de voyage Winsor et Newton 12 couleurs avec son réservoir d’eau, deux pinceaux à réservoir Pentel, crayon mine graphite 2B, gomme et petit carnet Paperblanks + pince de maintien des pages).

Ce matériel est largement suffisant pour prendre mes notes de terrain (la « conscience ordinaire ») puisque le plus important dans ma démarche n’est pas la qualité des aquarelles réalisées sur le motif, mais l’intérêt des éléments retirés du vécu de cette expérience afin d’en restituer ultérieurement dans ma toile la « conscience essentielle ».

 

        Nous entrerons par le prochain article dans le vif du sujet avec les premières notes aquarellées, puisque le schéma du projet étant à présent établi je vous donne rendez-vous dans quelques jours au refuge des Espuguettes, avec un nouveau regard sur la haute montagne, et les moments magiques qui lui sont associés en attendant l’ascension du Piméné et l’envol depuis son sommet.

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« Nom d'une pipe, nom d'un balai » est l'une des trois sculptures de Jean MARC que je présenterai sur mon stand le week-end prochain au premier Salon d’Art Contemporain d’Auvergne qui se déroulera à Clermont-Ferrand au parc des Expositions.

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C’est une histoire banale et pourtant si instructive, comme savait les raconter mon père par le fer et par le feu du fond de son atelier de Corde-sur-Ciel (Cordes c’est déjà une légende)...
Nous sommes un jour de foire à Gaillac la jolie petite ville tarnaise.
Dans la petite rue qui descend vers les vieux quartiers de la ville où j’aime tant flâner, une gentille dame balaie le devant de sa porte lorsqu’arrive de la foire l’un de ses voisins qui vient d’acheter le journal  : «  — alors, les nouvelles sont-elles bonnes mon voisin  ?  »
                 «  — Non d’une pipe, vous savez quoi ?  »
... Et la conversation s’engage sur l’actualité de tous les drames et de toutes les nouvelles qu’il tient à la main, dégénérant vite sur tous les commérages du quartier  :
    «  — Et si vous saviez encore ce que je vais vous dire  ?  » Etc., etc.
    «  — Nom d’une pipe, ce n’est pas possible  !  »
... Et notre voisin de renchérir avec un nouveau «  nom d’une pipe  !  » auquel la gentille dame répond ou acquiesce par «  nom d’un balai  » parce que son univers se limite aux horizons de son balai et qu’elle ne peut s’exprimer qu’avec ce qu’elle connaît.
Ainsi en est-il des fables de mon père Jean MARC, le génial sculpteur, peintre, poète et forgeron d’art trop vite oublié après sa disparition.
Cette simple et humoristique fable nous rappelle combien le monde se résume à l’horizon des limites de son propre univers, à quel point l’information de la plus banale à la plus élaborée peut être interprétée différemment selon notre nature, notre culture, notre perception de la vie.  
Les raccourcis faciles deviennent parfois de prodigieuses paraboles dans l’univers de JEAN MARC...

12273126289?profile=originalLe «  voisin  » tel qu’il apparaît façonné par JEAN MARC  : un voisin comme nous en avons tous si ce n’est que nous sommes peut-être nous-même le voisin de quelqu’un...

12273127074?profile=originalQuant à la gentille dame, nous en connaissons tous également qui ont réponse facile aux questions les plus inextricables du monde dans lequel nous vivons... nom d’un balai  !

C’est une vision très parcellaire et limitée de l’œuvre de JEAN MARC que vous aurez sur mon stand au SACA de Clermont-Ferrand dès demain, mais elle vaut la peine d’être découverte, car il est très rare maintenant d’y avoir accès...

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Si vous passez le week-end prochain par le premier Salon d’Art Contemporain d’Auvergne qui se déroulera à Clermont-Ferrand au parc des Expositions, vous verrez sur mon stand la gardienne du sanctuaire.

Plus que toute autre, cette toile est révélatrice du sens de mon travail pictural en ce qu’il concerne un autre état de conscience que celui qui nous permet habituellement de percevoir et de révéler les formes familières que la conscience ordinaire appréhende.
Si vous suivez mon blog « aquarelle en voyage.com », vous avez pu voir à travers quelques vidéos et articles récents (remontez mes liens vous comprendrez mieux) à quel point sans artifice ni moyen superficiel, on peut à travers des expériences de créativité augmentée en état de « flow » franchir les frontières du visuel, et puiser ailleurs sa création…

 

La gardienne du sanctuaire au Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.

- Que voyez-vous dans cette toile  ?
- A priori une peinture évoquant une paroi rocheuse avec des motifs inspirés (certains diront « reproduisant ») des motifs pariétaux préhistoriques  ?
Vous n’aurez pas tout à fait tort si vous vous arrêtez là…
Mais vous aurez tout faux si vous vous arrêtez là, car si ces motifs évoquent le sanctuaire (l’endroit de la caverne où naissait l’art dans sa dimension de spiritualité - et de rituels - la plus mystérieuse il y a au moins 40000 ans), c’est la gardienne du sanctuaire que je mets en valeur  !
La gardienne du sanctuaire est le seul être vivant qui pourrait témoigner de son emplacement exact, la seule entité vivante qui puisse nous y amener puisque nous n‘avons pas trouvé de sanctuaire de l’art préhistorique pariétal au fond de l’Aven Noir.
Elle (la gardienne) que nous avons croisés à chaque descente au fond de l’Aven aux Merveilles, elle est porteuse de nombres de croyances, légendes et mythes, véritable merveille vivante que vous verrez en priorité dans ma toile (dominant tous les autres motifs) lorsque vous aurez fait par le regard la démarche inverse de celle que j’ai déjà réalisée au fond du gouffre lorsque je l’ai rencontrée en état de «  conscience ordinaire  » aussi bien qu’en état de «  flow  » (ce qui m’a permis avec les notes prises à ce moment-là, de réaliser cette toile).
Si vous ne la voyez pas sur cette toile, vous l’identifierez très facilement lorsque je vous la montrerai sur mon stand (n°15 en angle en face de l‘entrée principale je le précise).
— Est-ce de l’art « contemporain »  ?
Je vous rappelle quelques définitions simples (là, vous serez d’accord avec moi)  : est contemporain ce qui est d’aujourd’hui, donc l’art d’aujourd’hui est contemporain, c’est l’art de notre époque qui est censé être le reflet de notre époque (et lorsqu’il a un sens, peut poser des questions - ou tenter d’y répondre ou établir des remises en question avec le regard de notre époque - sur nous-mêmes, le monde, nos sociétés, notre histoire, l’histoire de l’art, etc.).
On pourrait dans un audacieux raccourci dire que la peinture préhistorique relevait de l’art contemporain à la préhistoire (certainement sans que les artistes aurignaciens ou magdaléniens se doutent qu’ils faisaient de «  l’art contemporain  » ainsi considéré comme étant de leur époque)…
- Mais faire allusion à la préhistoire dans une démarche picturale actuelle n’a de sens aujourd’hui que si cette allusion est prétexte à révéler quelque chose d’autre bien plus important : le signifiant reprend le dessus en définissant un signifié qui n’écarte en aucun cas le référent.
Mais mon travail, par-delà les simples carnets de voyage, d’aventure ou les carnets formels d’aquarelle et de dessin, les expériences diverses et variées débouchant sur des toiles plus ou moins informelles, n’a pas pour but de contenter le sémiologue  : il essaie de repousser les limites de nos possibilités créatives en tant qu’expérience de vie réalisable et assimilable pour chacun de nous.
C’est aussi le résultat de cela que j’essaierai de présenter à Clermont-Ferrand au SACA le week-end prochain.

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Si vous aimez la peinture (de façon générale), si vous aimez l’art actuel (plus précisément), si vous êtes en Auvergne entre le 13 et le 15 novembre courant, alors, ne ratez pas le premier Salon d’Art Contemporain d’Auvergne qui se déroulera à Clermont-Ferrand / Cournon, juste à côté du Zénith.

Ce salon se déroulera en même temps que le Rendez-vous du Carnet de Voyage, mais attention, ce ne sera pas au même endroit mais au Parc des Expositions et des conventions de la Grande Halle d’Auvergne, en banlieue sud-est de la ville tout à côté de la sortie n°3 de l’A75.

Il accueillera près de 100 artistes dans un carrefour de l’Art qui rassemblera pour la première fois ici en un seul lieu, le plus grand nombre d’acteurs culturels du monde de l’Art contemporain : artistes, galeries, associations, institutions…

C’est dire le complément qu’il apporte dans un registre sensiblement différent du Rendez-vous des Carnets !

  • Quelle différence me direz-vous ?

C’est un autre regard de l’art plus axé sur une créativité en principe non associée aux carnets de voyages.

Sauf pour moi !

Car si je n’y montre pas de carnet au sens littéral du terme, le travail que j’y exposerai est pourtant le fruit d’une réflexion informelle née de mon travail carnettiste en rapport direct avec les aventures ou voyages à l’origine de mes carnets, et tant que je n'ai pas été au bout de ma démarche je peux rester des années sur le même sujet.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.Détail du « Territoire de karst » Huile sur toile 25 F (exposée au musée d‘art contemporain de Wuxi et dans deux galeries de Shanghai et Pékin en 2013 - 2014 en exposition prestige d‘une sélection d‘artistes tarnais).

C’est l’une des toiles que j’exposerai sur mon stand : un  témoignage parmi d’autres de l’aventure « Aven aux Merveilles », révélatrice aussi de ma démarche picturale, du sens de ma peinture si on veut, expérience créative introspective qui met en valeur la relation profonde unissant la nature à l‘être humain et repose à ma façon nombre de questions fondamentales dont celle de la perception.

Le karst en profondeur, dans sa minérale nuit, est la mémoire vivante de l’évolution de notre planète depuis les origines du mésozoïque. Seule, l’action de l’eau et des mouvements tectoniques révèlera à notre regard émerveillé les splendeurs ignorées qui sommeillent sous nos pieds.

Tant que nous ne savons pas ce qu‘elles sont, nous ignorons ce que ces splendeurs nous révèlent de notre propre histoire et elles ne représentent pour nous que l’image inextricable d’une entité au visage abscons et inabordable.

Le, territoire de karst, c’est dans son étrange complexité le mystère de la terre, de son pouvoir magique fait de puissance tellurique et de fécondité que les hommes jusqu‘à « nos jours délirants » ont toujours respecté, honoré, vénéré.

C’est aussi un reflet de nos propres mystères, de notre histoire et de nos réalités, où chacun essaie d’avancer en essayant de résoudre l’éternel conflit entre doute et quête du sens, au milieu de questionnements qui resteront sans réponse dans la fulgurance de notre trop courte existence…

Attention, ce n’en est pas une redite en plus grand format de motifs qui pourraient être extraits de mes carnets, mais un travail qui en est le prolongement pictural intime, informel, un développement profond qui va bien au-delà des rencontres visuelles, intellectuelles et humaines qui font déjà l’intérêt d’un carnet.

C’est le produit d’une aventure de l’esprit différente, la matérialisation d’un voyage intérieur qui prolonge et sublime le voyage du carnet lui-même (ou l’expérience qui peut y être assimilée, je vous renvoie à d’autres expériences de la même nature dont j’ai déjà témoigné ici).

Parlons simplement, j’apporterai sur mon stand mon dernier livre, un carnet d’exploration : l’Aven aux Merveilles dont je vous ai déjà parlé ici à sa parution.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.
Première de couverture du carnet d’exploration « L’Aven aux Merveilles ». Il ne m’en reste plus que quelques exemplaires que j’apporterai sur mon stand si vous voulez en acquérir un, c’est le témoignage formel (par ce que la « conscience ordinaire » appréhende) de l’exploration des réseaux les plus récents du gouffre aux côtés de mon camarade Roland PÉLISSIER spéléologue renommé.

Fruit de sept ans de travail et d’un engagement total en milieu souterrain au cours d’explorations qui allaient livrer des kilomètres de salles et de galeries aux concrétions d’une beauté remarquable extrêmement rares (classées par le Ministère de l’Environnement il n’y a pas très longtemps)

Cet ouvrage par-delà son témoignage, n’est que le visage du monde que la conscience ordinaire appréhende.

Et puis, il y a mes peintures inspirées de l’Aven aux merveilles, et là, je franchis les frontières du visuel (élément important mis en valeur à travers mes plus récentes expériences travail en « créativité augmentée »), c’est à ce voyage que je vous invite sur mon stand !

Pour y venir je vous offre une invitation au SACA : il vous suffit de me la demander en cliquant ici (à présenter à l’entrée vous ne devriez pas payer, et je vous avertirai de mes futures expositions et activités), vous pouvez l’imprimer à partir du PDF que je vous enverrai mais si vous êtes dans mes correspondants (es) vous l’avez déjà reçue. Mon stand n°35 (en angle) sera situé face à l’entrée principale, et si vous voulez me rencontrer ce sera avec plaisir, nous pourrons aussi bien parler de peinture, sculpture (je vous reparlerai d’ici le début du salon des sculptures de mon père que j’y exposerai aussi), carnets de voyages, stages, etc.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.Mon travail en amont dans les profondeurs du karst, une photo prise par mon ami Serge CAILLAULT pendant l’exploration du gouffre dans des conditions parfois épiques en tout cas bien moins confortables que celles d’un atelier ou de la surface, au cours de descentes sous terre qui duraient chacune plusieurs jours.

Une expérience déjà révélatrice de ce que peut nous apporter la « créativité augmentée » associée aux effets du «flow ».

Vous découvrirez dans le prochain article de ce blog une autre toile importante à mes yeux, que j’exposerai au SACA  toujours  en rapport avec cette étonnante aventure.

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Encore une ancienne stagiaire qui réussit brillamment !

Satisfaction et vrai bonheur pour moi qui ai eu le plaisir de l’encourager et de l’aider plusieurs stages durant, de vous communiquer sa prochaine exposition et la parution de son livre « En direct des Océans ».

Elle est partie pendant plusieurs mois vivre au long cours sur les cargos sillonnant mers et océans.

Son livre, son exposition (de peintures, aquarelles et croquis de voyage) et sa projection sur cette belle aventure seront visibles à partir du 28 novembre 18 h à l’Hôtel de Ville de Rosny-Sous-Bois.

Amis (es) de la région de Rosny (ou qui passerez par-là pendant son exposition), camarades de stages vous souvenant d’elle, allez admirer  le travail de Marie-Brigitte et n’hésitez pas à lui transmettre toutes mes amitiés et félicitations !

Belle exposition, beau livre, belle réussite de Marie-Brigitte BUISSIERE

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Première exposition solo de Gaétan Patenaude

     C’est toujours pour moi un grand plaisir lorsqu’un ancien stagiaire vole de ses propres ailes et expose en solo dans une belle galerie d’art, cela prouve au moins la valeur du travail réalisé ensemble à un certain moment.

     Amis (es) de Montréal, de Québec et des environs (ou qui passerez par-là ces jours-ci et jusqu’à mi-novembre), camarades de stages vous souvenant de lui, allez admirer  le travail de Gaétan à travers son exposition intitulée Ma rivière aquarelle : Repères d’un parcours.

     L’exposition se tient à la galerie L’ARTICHO, située à Québec 135, rue Saint-Vallier Est, depuis le 27 octobre jusqu'au 14 novembre 2015.

      Le vernissage aura lieu le 30 octobre 2015, de 17 h à 19 h.

    Gaétan sera présent à la galerie le soir du vernissage ainsi que les samedis après-midi 31 octobre, 7 et 14 novembre 2015.

     Cette exposition est la troisième étape d’une phase de partage plus soutenue de sa démarche d’artiste.

     La première a été la mise en ligne de son site web  www.mariviereaquarelle.com en décembre 2012 et la deuxième, la publication d’un livre numérique intitulé Ma rivière aquarelle : Parcours d’un regard. Les informations pour le consulter se trouvent à l’adresse suivante :

http://www.mariviereaquarelle.com/inscription

   N’hésitez pas à communiquer avec lui pour tout supplément d’information : info@mariviereaquarelle.com, et transmettez-lui mes amitiés et félicitations si vous le rencontrez !

     Je rajoute autre chose qui n'a rien à voir avec l'exposition de Gaétant : lors de la modification de l'article précédent, les commentaires que j'y avais déjà et auxquels j'allais répondre se sont perdus, que leurs auteurs veuillent bien me pardonner !

L'affiche de l'exposition
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Aiguilles Godefroy, Déplasse et Viala au Caroux, aquarelle Alain MARCQue les choses soient très claires, cette aquarelle n'est pas une aquarelle comme nous en réalisons toutes et tous au cours de nos balades dans la nature ou nos carnets de voyage (ce qui est déjà formidable quand on peut le faire) : elle est le produit d'une expérience dont le processus commence dans une réflexion et une démarche particulières qui lui sont bien antérieures.

L'intention qui en est à l'origine n'est pas de réaliser une « belle aquarelle » ni une aquarelle révélatrice d'un talent quelconque de son auteur, ni de représenter un paysage en tant que tel, mais d'étudier, d'élaborer et de tester un processus créatif nouveau dont le prolongement ne doit pas s'arrêter à une simple expérience graphique et picturale tout aussi intéressante qu'elle soit.

Mon projet va plus loin que cela, car il touche l’individu dans son développement personnel tout en étant un formidable tremplin dans l’élaboration d’œuvres en arts plastiques comme j'ai pu le vérifier à partir des expériences qui ont suivi (étant à la fois « cobaye et chercheur » dans ce projet il y a un énorme décalage entre la publication de mes articles et les résultats que j'ai déjà obtenus).

Mais ils sont bien là, les produits picturaux de ces expériences, et ils sont loin d'être inintéressants !

Je reparlerai plus tard des phases de développement des croquis aquarellés et des aquarelles de terrain réalisés à travers ces expériences, ainsi que des implications mentales qui ont débouché sur des toiles de plus grand format à partir des méthodes que j'ai développées et qui tirent leurs enseignements du fruit de ces expériences.

Mais aujourd'hui, je témoigne de leur intérêt pour l'énergie positive, l'enthousiasme, l'esprit de réussite et le sentiment d'immense bonheur qu'elles procurent.

Ce qui était le plus difficile pour moi était de transposer la stimulation créative ressentie lors des états de « flow » (également nommés « expérience optimale » selon les psychologues, ou d'entrée dans la « zone » comme le disent les médecins du sport) à un état de conditionnement mental qui la rende si possible reproductible en dehors de tout contexte sportif.

Ce qu'il faut que je transpose de l'action sportive à l'expression picturale est très complexe (les facteurs physico-chimiques et neuromédiateurs déterminants pour le conditionnement mental dans une situation sportive donnée tels que l'adrénaline, les endorphines, la sérotonine, les monoamines, etc., ne sont à cause de mon absence de connaissances spécifiques, ni compréhensibles, ni « envisageables » dans une situation différente du contexte où ils se manifestent).

Alors, j'en relève les éléments que je considère comme déterminants au cours de l'escalade :

    • une projection dans l'objectif clair d'atteindre le sommet avec le plus de maîtrise et d'aisance possible en accumulant un maximum d'énergie positive (celle-ci apparaît sans en avoir conscience si les deux autres s'affirment en synergie),

    • une implication totale, une intense concentration tout au long de l'escalade,

    • la mise en phase dans la totalité de l'action des compétences personnelles (physiques, intellectuelles, mentales, etc.) avec les difficultés du projet (tant globales que sectorielles),

    • un véritable relâchement mental afin de se détacher de toute distraction « externe » pour se concentrer uniquement sur l'environnement immédiat et l'enchaînement des gestes d'escalade (ce que je n'ai pas toujours fait pendant ces deux dernières longueurs de corde, car je me suis souvent arrêté pour contempler, réfléchir et me « nourrir » de mon environnement),

    • une modification réelle de la perception du temps qui s'écoule (je dirai plutôt de son interprétation),

    • une maîtrise presque « absolue » du self contrôle dans l'action (je savais bien avant, que celle-ci était d'abord liée au niveau d'entraînement),

    • l'adaptation immédiate du comportement individuel face aux difficultés techniques imprévues survenues au cours de l'escalade.

 
Aquarelle en créativité augmentée à la Tête de... par Watercolourman

À partir de tout cela, entre les notes prises en analysant mon comportement dans le stade le plus élevé de l'état de « flow » (que je pense avoir vécu pendant l'action sportive), et en établissant un parallèle avec mes méthodes personnelles de concentration lors de toute action picturale, j'en dégage et étudie les différents points communs réunissant les deux actions ainsi que leurs différences, et j'en tire plusieurs analyses débouchant chacune sur des « exercices » particuliers dont l'aquarelle ci-dessus des aiguilles sommitales du Caroux est l'un des premiers produits (de même que mon « chêne vert » ou le « rocher aux lichens » sont le résultat d'autres exercices similaires, l'aquarelle réalisée dans le cours même de l'escalade ne faisant pas directement partie de ces exercices).

Cette vidéo est constituée de deux parties (il est important de bien comprendre la première pour mieux suivre la seconde, car j'y explique ma démarche, l'acte pictural ayant commencé bien plus tôt pendant l'escalade) : a priori, la première (celle de l'escalade), pourrait ne rien à voir avec la seconde (celle de la réalisation de l'aquarelle), il n'en est rien !

Les deux participent à une même expérience (entreprise depuis plusieurs épisodes, voir par exemple l'article précédent) destinée à élargir notre potentiel créatif et à optimiser de nouvelles approches dans le développement de l'expression picturale...

 

Il va sans dire que les méthodes que je suis en train d'expérimenter ne peuvent (pour l'instant) pas s'appliquer à une peinture en milieu urbain ni à un travail où on serait en permanence déconcentré.

Mais je commence à les appliquer sans implication sportive spéciale !

Par contre, les notions d'émerveillement, le rapport à la nature et la façon de se fondre en elle sont des éléments très importants : c'est par eux que passe cette chose si étrange, de l’ordre de l’essence du monde qui permet une projection de l’état intérieur en même temps qu'une interaction entre soi et l’univers (on rejoint ici certains échanges de Michel Onfray avec François-Xavier Bellamy à propos du livre « Cosmos » - et de bien d'autres penseurs présents et passés à travers leurs questionnements – échanges que j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer dans un article récent)...

On touche aussi (mais d'une façon particulière) à l'existentiel. Cela nous amène à d'autres conceptions de l'art contemporain qui relèveraient non plus d'un présent créatif qui veut se différencier, mais de l'universel.

Un art « métacontemporain » en quelque sorte, qui consisterait à ne plus admettre la peinture (ou la sculpture ou toute autre forme de création actuelle) comme une fin en soi, mais comme un témoin de l'intériorité de l'être (par-delà son ego celui-ci n’existant plus dans ce rapport à l'univers) associé à un nouveau questionnement de l’essence du monde dont elle révélerait une forme de perception.

À suivre.

Article et vidéo précédents sont ici : Aquarelle et expérience de flow à la Tête de braque (3e et 4e longueurs)

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Pour vous faire part de ma dernière expérience mêlant état de flow et croquis aquarelle menant vers une pratique artistique hors des sentiers battus, je dirai que qui ne m’a pas suivi jusqu'ici risque d’être désorienté en tombant sur ce dernier article où je communique un nouveau résultat de mes expériences de « flow » appliquées à une forme d’aquarelle de circonstance.

Pourtant, dans l’article précédent et celui encore d’avant j’avais soulevé l’hypothèse d’une possibilité de « créativité augmentée » provoquée par les états euphorisants liés à la pratique sportive « engagée » en terrain d’aventure, à travers l’escalade de cette voie nord-est de la Tête de braque dans le massif du Caroux.

 

Si vous regardez ma vidéo jusqu’au bout (regardez-là directement sur Dailymotion, la voir en tout petit lui enlève complètement son atmosphère), si vous me suivez vraiment dans cette escalade et que vous la viviez comme si vous y étiez, vous entrerez vous aussi au cœur de cette expérience en comprenant combien sa première phase (celle de l’action dans l’escalade) est importante puisque c’est elle qui conditionne la réussite de la seconde : le croquis aquarellé.

 

Il faut dire que ces expériences vont pour moi bien plus loin qu’une simple aventure à épisodes se terminant par une petite aquarelle : elles révèlent la possibilité d’une « créativité augmentée » accessible par autre chose que les pistes déjà explorées, laissant selon ma propre expérience « loin derrière » toutes les autres formes de préparation à l’expression picturale où d’optimisation créative déjà efficace que je connais (pour en avoir pratiqué bon nombre dont le brainstorming, les techniques associatives telles que le Mind Mapping, la Mind Map, analogiques d’Edward de Bono, les aléatoires, ou les méthodes SCAMMPERR la plupart utilisées lorsque j’étais créateur de modèle en bureau d’étude entreprise, et celles dites de « pleine conscience » associée à des moyens de relaxation, de méditation, scénarios de visualisation active, ou passive comme dans l'exploitation du « cerveau droit », la « pensée latérale », etc.).

Ma démarche à travers mes « expériences » actuelles pourrait peut-être évoquer les principes de la méthode C-K (C pour concept – K pour knowledge) où tout raisonnement innovant se construit simultanément sur deux espaces de pensée qui obéissent à des logiques différentes : un espace de concepts (C) et un espace de connaissances (K), et dans lequel c’est l’expansion conjointe de ces deux espaces qui induit la génération d’éléments inconnus à partir de faits connus.

On peut penser à cela si on met en parallèle l’acte sportif et l’acte pictural, chacun d’eux confrontant ses découvertes, concepts et connaissances propres à ceux de l’autre...

Mais ce que je vis dans les phases d’implication sportive en terrain d’aventure se rapprochant le plus des états de « flow » de « niveau 4 » (le plus élevé) est tout autre, car il s’agit d’une immersion dans un champ de conscience modifié où de nombreuses distorsions impliquent une perception du monde différente, où le temps n’existe plus, où la conscience de soi disparaît, où celle des difficultés reste pourtant très lucide, apportant une réponse immédiate, maîtrisée (presque « automatisée ») aux problèmes soulevés par ces difficultés, dans une sensation de contrôle de soi et de l’environnement tout à fait étonnante. La concentration et l’attention sont extrêmes, mais sans stress, ni effort, ni conflit d’aucune sorte.

Mais ce n’est pas tout : le sentiment de réussite dans lequel on est plongé s’affirme comme une certitude absolue doublée d’une immense jubilation, les objectifs à atteindre paraissant d’une accessibilité incroyablement facile.

Dans l’expérience qui nous concerne ici, je réalise donc l’aquarelle en conditions environnementales plutôt difficiles encore sous l’influence du « flow » sportif tout proche (appelé aussi « expérience optimale », celle-ci n’étant pas seulement l’apanage des sportifs de haut niveau), mais elle a été faite si rapidement et avec une telle facilité, que je suis bien obligé de constater que même dans le cas où ma créativité n’aurait pas été « augmentée » à ce moment-là (à vérifier par d’autres expériences), les idées d’atmosphère, de composition, d’interprétation et de finalisation tant graphiques que couleur étaient formulées avant même que le motif soit commencé : il est incontestable que je bénéficiais de dispositions mentales « améliorées » même si le contexte environnemental pouvait laisser supposer le contraire.

Étrangement, je ne considérais pas les contraintes techniques comme handicapantes (déséquilibre permanent dans un vent violent, travail précaire, séchage trop rapide de l’aquarelle, etc.), les défauts en résultant (cernes et auréoles) me paraissant au contraire être des « atouts visuels » pour mieux éterniser l’instant présent celui-ci étant bien plus important que le résultat obtenu (nous sommes là bien loin des critères de la bienséance « artistico – esthétique » dictée par les salons à la mode dans laquelle la dimension autotélique disparaît complètement) !

 

Aquarelle et expérience de flow à la Tête de braque (3e et 4e longueurs)

Je reviendrai plus tard sur l’équilibre subtil entre objectif et moyens, défi et compétence, mais je sais après cette expérience (pourtant très courte) que le sentiment d’immense satisfaction et de bien-être que j’en ai retiré ne vient pas spécialement de la qualité du travail réalisé ni de sa dimension, mais bien de l’acte pictural lui-même indissociable de l’action dans laquelle il était inclus.

Dans les premiers constats que je fais à propos de ce test, je note l’importance de l’ambiance « terrain d’aventure », de l’environnement « pleine nature », de mon entière implication, physique, psychique et mentale par rapport à un objectif à atteindre déterminé comme facteurs de réussite dans le déclenchement des processus de « flow ».

Mais ces éléments auraient probablement été insuffisants si mes compagnons de cordée n’avaient pas été là : le facteur humain né de l’échange et du partage, l’osmose avec autrui dans des conditions hors contexte du quotidien, l’interdépendance avec ses semblables, sont donc ici des éléments déterminants dans le sentiment d’accomplissement, de plénitude et de réussite de « l’expérience créative optimale ».

Ce que j’espère aborder à l’avenir c’est une étude circonstanciée de la dimension autotélique de ces expériences afin d’améliorer nos aptitudes à la création artistique sous toutes leurs formes en les rendant reproductibles à volonté, et accessibles à qui que ce soit.

Vaste chantier où nombre de problèmes sont à résoudre et quantité de contradictions à surmonter, mais « le jeu en vaut la chandelle », en tout cas en ce qui me concerne je ressens bien au-delà de leur durée intrinsèque les effets positifs de mes « expériences » !

En attendant, nous verrons dans le prochain article les enseignements que j’en retirerai, et quel motif j’ai réalisé à partir du splendide paysage composé par le sommet des trois principales aiguilles dominant les Gorges d’Éric au Caroux, toujours sous l’emprise de la « conscience augmentée » dans la dernière partie de l’ascension de l’arête NE de la Tête de braque (un motif beaucoup plus proche d'un « sentiment de la vie » que d'une beauté idéalisée de ce paysage, c'est peut-être dans cette différence que se cache la puissance de la « conscience augmentée »)...

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Nous avons évoqué (preuves à l’appui) dans l’article précédent l’hypothèse d’une possibilité de « créativité augmentée » provoquée par les états euphorisants liés à une pratique sportive engagée, exigeante et intensive, à travers la première longueur d’escalade de la Tête de braque par sa voie nord-est dans le massif du Caroux.

Qu’on veuille bien me pardonner avant tout de ne parler qu’à la première personne autant dans cette série d’articles que dans les vidéos correspondantes, même si j’essaie de partager ici mon expérience, elle est exclusivement personnelle, mon ressenti et sa traduction dans le domaine pictural ne pouvant être vécus que par moi-même au moment où elle se déroule.

J’espère par contre de tout cœur que les enseignements qui pourront en être retirés vont ultérieurement profiter au plus grand nombre, car il ne s’agit pas seulement d’explorer des moyens différents d’élargir son potentiel créatif, mais aussi de déterminer quelles conditions sont les plus favorables pour donner à l’individu une dimension autotélique véritable qui soit capable d’accroître l’épanouissement personnel et le sentiment de réalisation de soi au-delà des méthodes qui nous sont actuellement proposées (et qui restent « naturelles » bien sûr) pour arriver à cet objectif.

Dans le domaine qui nous concerne ici, il n’y a que la technique carnettiste de l’aquarelle, qui, par sa légèreté, sa compacité, sa rapidité d’exécution, peut s’adapter aux conditions de mes expériences sur le terrain, et le "chêne vert" réalisé en évoquant la première longueur d’escalade est déjà une réponse à la question précédemment posée :

- Les états modifiés de conscience induits par une activité sportive intense en conditions de grande concentration peuvent-ils avoir une influence pendant et après cette activité sur l’expression créative exprimée par l’aquarelle (ou d'autres expressions créatives) ?

Je continue à présent cette expérience créative picturale en faisant référence à la deuxième longueur d’escalade pour en tester à nouveau les effets du potentiel énergétique hors de l’ascension proprement dite en essayant de les exploiter « a posteriori » (je la tenterai ultérieurement dans l’escalade même, afin d’en comparer le mental induit, les émotions provoquées et le résultat, à celles réalisées « a posteriori », mais nous n’en sommes pas encore là).

Si vous voulez avoir une meilleure idée de l'ambiance de cette vidéo je vous conseille de la visionner en cliquant ICI en étant passé en HD.

  Dans cette vidéo consacrée à la 2e longueur d’escalade de la Tête de braque, j’analyse avec plus d’attention ma pensée, et les sensations que j’éprouve pour me remettre dans les conditions psychologiques, mentales et physiques de l’instant lors de la réalisation de ma 2e expérience picturale (voir la première avec la vidéo précédente)...

 

A) Contexte :

 

Les conditions d’escalade de cette deuxième longueur étant assez proches de la première (à peine le double de hauteur par rapport au sol, verticalité et enchaînements identiques, mais ampleur de l’ascension et ambiance aérienne modifiée par la végétation faisant parfois obstacle en plein milieu de la voie), je vais à nouveau tenter de me projeter dans leur environnement immédiat pour me laisser « imprégner » par leur source d’inspiration correspondante, en essayant d'en conserver la « force énergétique » pour la phase picturale.

Dans mon expérience présente c'est sur l'environnement (rocher et lichens) autour de l'arbre barrant le dièdre en fin de cette partie de l'ascension que se focalisera la projection mentale de ma démarche "action - création".

"Le franchissement du surplomb" Alain MARC, Aquarelle 18 x 24 cm

"Le franchissement du surplomb" Alain MARC, Aquarelle 18 x 24 cm

J’ai réalisé cette aquarelle il y a plus de 40 ans en m’inspirant des passages clés d’escalade dans le massif du Caroux où je m’entraînais régulièrement. 

... Et j’avais aussi déjà le sentiment que la concentration extrême, l’effort physique, l’implication mentale, les sensations uniques liées à l’évolution dans une dimension de l’espace indissociable du vide et de la verticalité pouvaient déboucher non seulement sur la réalisation d’un motif pictural intéressant, mais surtout sur la perspective d’une impulsion de créativité augmentée, véritable fenêtre ouverte sur d’autres sommets accessibles ceux-là par autre chose que la simple escalade, mais dont celle-ci pourrait détenir des clés !

Lichens des rochers du massif du Caroux.

Lichens des rochers du massif du Caroux.

B) "Action — création" :

        1) - Partie escalade :

        Il ne s’agit pas pour moi de rechercher un quelconque état de pleine conscience ou de disponibilité mentale positive comme je le fais à chaque fois que je peins (ou m’y prépare), ni assimilable aux bienfaits de la méditation pour la créativité, mais bien de dépasser ces états dans l'action de grimper afin de retrouver dans l’acte pictural ce que j’ai parfois pu ressentir en conditions d’engagement sportif extrême dont l’intensité ne peut se comparer à rien d’autre.

Il n’y a même pas de mots à mon sens pour le décrire !

        Les sentiments d’accomplissement et d’épanouissement personnel qu’on peut en retirer sont largement supérieurs à tout ce que les actes du geste pictural ou plastique ont pu me transmettre comme émotions, y compris lors de mes plus intenses moments d’inspiration.

        Je vais donc essayer de me « fondre » au mieux dans ce contexte sans ménager mes efforts pour tenter de provoquer cet « état » sans savoir réellement si j’y parviendrai.

       2) - Partie aquarelle :

        Comme pour la première longueur, je pense avoir bénéficié de l’effet euphorisant de la partie « escalade » conservé plus d’une heure après les rappels de descente de la voie, mais en ayant perdu une grande partie des sensations et des perceptions sensorielles ressenties pendant l’escalade.

        L’aquarelle réalisée bien plus tard, inspirée par les lichens poussant sur les arbustes et la roche de l’arête nord-est a été techniquement plus laborieuse à finaliser que la précédente (celle du chêne vert), mais j’ai ressenti en la réalisant la même impression de vide intérieur et « d’aspiration vertigineuse » ressentie lors du franchissement de l’arbre qui obstrue la voie à la fin de la deuxième longueur d’escalade :

- est-ce là un effet se rapprochant de l’expérience de « flow » particulière à l’accomplissement sportif, un de ses sous-produits créatifs, ou l’intuition d’avoir quelques instants été subtilement « lié » au cosmos à ce moment-là ?

« Le cosmos des lichens » Alain MARC, Aquarelle 18 x 28 cm

« Le cosmos des lichens » Alain MARC, Aquarelle 18 x 28 cm

Ce que je peux en déduire en repensant à l’aquarelle fruit de ma deuxième expérience, c’est qu’elle exprime plus à mes yeux une synthèse entre la roche, les lichens et l’espace environnant, que l’un de ces éléments individualisés. Si l’aquarelle précédente du chêne vert me donnait l’impression de n’exprimer que son « essence », je ressens cette fois tous les éléments traités ici comme dématérialisés, infime partie d’un immense « tout », mais dans laquelle ce « tout » serait contenu...

C)    Conclusion :

    Je n’en suis qu’aux débuts dans ma série d’expériences liant actions physiques, psychiques, mentales, en conditions fortement « impliquantes » en milieu naturel (non humanisé, cela me paraît important), et la créativité dans sa dimension picturale la plus élémentaire, mais je suis de plus en plus persuadé de toucher du doigt un vecteur de l’épanouissement personnel débouchant sur une nouvelle dimension des approches du bonheur. À approfondir donc !

Je crois qu’en matière de psychologie positive, les questions soulevées par les constats que je fais (même s’ils ne sont vérifiables que par moi-même pour l’instant) sont importantes pour de nombreuses applications possibles dans les domaines de l’art, de la formation, de l’éducation, de la psychologie clinique, et bien sûr du sport d’où elles sont issues.

Elles pourraient ouvrir de nouveaux axes d’étude sur la conception même du sentiment d’accomplissement personnel et des façons d’y parvenir au sein de nos sociétés occidentales contemporaines (qui vont souvent chercher dans des pratiques à la fois artificielles et irrationnelles des moyens de dépassement de soi aléatoires et bien moins performants).

Dans le prochain article (et la prochaine vidéo), je vais tenter l’expérience non plus a posteriori par rapport à l’implication sportive, mais directement pendant l’ascension même de l’arête nord-est de la Tête de Braque, après enchaînement direct des 3e et 4e longueurs que je gravirai dans la foulée, en donnant plus d'importance au facteur humain représenté dans ce contexte par mes compagnons de cordée.

Je rappelle, que considérant ici l’expérience sportive et picturale dans leur totalité comme démarche créative à part entière, je compte sur l’ambiance plus aérienne, l’équilibre plus précaire à cause de la tramontane assez forte ce jour-là, la progression verticale sur des masses rocheuses cette fois dénuées de végétation, l’escalade plus soutenue, la concentration et l’effort plus constants, pour favoriser des conditions optimales d’expression picturale au relais suivant...

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L'escalade comme stimulant créatif ?

"- Les états modifiés de conscience induits par une activité sportive intense en conditions de grande concentration peuvent-ils avoir une influence pendant et après cette activité sur l'expression créative exprimée par l'aquarelle ? "

Pour faire suite à l'article précédent, je tente d'apporter une première réponse à cette curieuse question dans le dernier article de mon blog "aquarelle en voyage" avec (entre autres) cette nouvelle vidéo inédite...

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Il y a l’aquarelle « faite pour être vue » dont le produit de plus en plus élitiste et sophistiqué se structure en pyramide dans une perverse course en avant initiée par les salons à la mode : - cette forme d’aquarelle détient-elle « l’entière vérité » ?

- Le mécanisme économique produit par les tendances ainsi déterminées, est-il représentatif des initiatives individuelles échappant au système qui en découle, des expressions oubliées, des créateurs isolés ?

…Ou du plaisir de peindre comme on veut, loin des courants structurés ?

- Ce que l’on fait dans ces cas-là, est-il méprisable ?

Bien sûr, l’aquarelle dite « de création » est parfois une aquarelle d’action. Il y a le geste, l’implication, l’intention…

Plus simple, il y a l’aquarelle « de contemplation », à mes yeux davantage en harmonie avec les équilibres naturels révélant d‘autres formes de beauté que celles produites par l’humanité et ses civilisations

L’aquarelle de voyage, relève souvent de cette dernière forme d‘expression.  

Et puis, il y a l’aquarelle faite pour être vécue (l‘aquarelle de voyage en fait également partie).

Mais vécue autrement, loin des élitismes de toutes sortes. Pour soi, bien qu’elle puisse être partagée.

Il y a aussi action et « action ». J’évoque ici une action forcément différente de ce que l‘on peut généralement imaginer.

Une action plus « impliquante » qu’une simple promenade picturale, qui peut être créative si elle débouche sur un acte global assimilable à un « produit » créatif. L’ensemble pouvant alors être considéré comme une démarche artistique à part entière, à la fois active et créative.

« Petit matin au refuge Vallot ». Aquarelle figurative de 55 x 70 cm« Petit matin au refuge Vallot ». Aquarelle figurative de 55 x 70 cm

« Petit matin au refuge Vallot ». Cette aquarelle figurative de 55 x 70 cm date des années 1970 (elle a aujourd’hui retrouvé la proximité du Mont Blanc dans la collection privée d‘un alpiniste de la vallée). Réalisée d’après les notes prises sur place à l’occasion de mon ascension du sommet. Elle était déjà dans l’esprit de cet inséparable relation « création - action » qui m’anime toujours au cœur de la nature chaque fois qu'elle dépasse l'échelle humaine…

 

Cette forme d’aquarelle « d’action » sera alors forcément aquarelle de création, car née au cœur de l‘action ou de la pensée incarnée par l‘action, même si le résultat ne correspond pas forcément aux critères définis par les canons de la « beauté » en matière d‘aquarelle contemporaine.

- Où situer ce concept dans un monde qui ne vous juge que par votre valeur médiatique ? 

- Et comment en démontrer la valeur, quand il suffit d’acheter un billet d’avion pour aller à l’autre bout du monde initier un carnet de voyage ce qui, (tout problème de budget mis à part), est à la portée de tout le monde aujourd’hui ?

Maintenant, tout à été fait. Les réseaux sociaux regorgent d’œuvres magnifiques dont la plupart des auteurs sont complètement inconnus.

Même nos « élites » et « chefs de file » dans cette discipline n’ont pas fait mieux que nos grands maîtres du passé qui avaient pourtant bien moins de moyens que nous….

Bien sûr, la subjectivité est reine en matière d’expression artistique, mais lorsque j’ai découvert en art les dégâts provoqués par les idéologies dominantes sur nombre de créateurs isolés, le pouvoir qu‘elles peuvent exercer à travers la puissance médiatique, l‘hégémonie des courants à la mode indissociables des intérêts économiques, j‘ai fui en me réfugiant dans ces valeurs essentielles dont Michel Onfray et François-Xavier Bellamy, à travers le passionnant entretien croisé entre ces deux philosophes paru dans le Figaro du 25 mars 2015 à l'occasion de la sortie du livre de Michel Onfray, « Cosmos », déplorent la raréfaction.

Je cite deux ou trois phrases qui sans les couper de leur contexte rejoignent (par rapport à la nature) le fond de ma pensée :

LE FIGAROVOX. « - Michel Onfray, dans Cosmos, le premier volume de votre triptyque philosophique, vous rappelez la beauté du monde. Nous ne la voyons plus ? »
*Michel ONFRAY. « - Nous avons perdu l'émerveillement. De Virgile jusqu'à la naissance du moteur, il nous habitait. Mais depuis, nous avons changé de civilisation: de leur naissance à leur mort, certains individus n'auront vécu que dans le béton, le bitume, le gaz carbonique. Des saisons, ils ne connaîtront que les feuilles qui tombent des quelques arbres qui restent dans leur rue. 

Il s'agit d'une véritable rupture anthropologique et ontologique: la fin des campagnes, la mort de la province et de la paysannerie au profit d'une hyper cérébralisation. Le vrai problème n'est pas l'oubli de l'être, comme disait Heidegger, mais l'oubli des étants qui constituent le Cosmos. »

*François-Xavier BELLAMY. « - Il faut aller plus loin encore: l'homme n'est plus en contact avec la nature qui l'environne, ni surtout avec la nature dont il se reçoit… Nous avons perdu le sens des saisons, mais aussi celui du rythme naturel de notre propre vie. Le citoyen est devenu citadin, et il a oublié que l'homme ne se construit pas ex nihilo, qu'il n'est pas un produit parmi d'autres, artificiel et transformable, dans la société de consommation. »

Alors, pour retrouver ce sens de l’émerveillement, pour vous le faire partager, pour renouer picturalement, activement (par le biais de l’aquarelle mais pas seulement, j’y reviendrai plus tard), avec la nature et l’intimité des éléments naturels, je suis revenu au contact de ces choses simples (en apparence) que sont l’air et la terre, en essayant d’en extraire l’essence, en les prenant à ma façon à « bras le corps ».

Dans l’esprit de la formidable aventure de « L’Aven aux Merveilles », quand vous m’avez accompagné dans l’exploration des nuits karstiques de l’Aven Noir en compagnie de Roland Pélissier, je vous invite cette fois à me suivre à travers de nouvelles aventures où action et création mêlées vous ouvriront d’autres perspectives sur le croquis aquarellé et l’aquarelle, loin des sentiers battus déjà tracés par les maîtres de la discipline, présents et passés.

- Quelles perspectives entre aquarelle de création et aquarelle d’action ?

Une banale prise de notes comme celles qui sont à l’origine de mon aquarelle du refuge Vallot. C’est sous cet immense porche que je vous donne rendez-vous dès le prochain article pour partir avec moi vivre de nouvelles aventures aptes à nous émerveiller en mêlant création et action. C’est d’abord à un nouveau concept que je souhaite vous inviter…

 

*François-Xavier Bellamy est maire adjoint de Versailles (sans étiquette). Ancien élève de l'École normale supérieure et agrégé de philosophie, il enseigne en classe préparatoire. Il est également l'auteur de Les Déshérités, ou l'urgence de transmettre paru aux éditions Plon en septembre 2014.
*Michel Onfray est philosophe. Après le 21 avril 2002, il fonde l'Université Populaire de Caen. Son dernier livre, Cosmos, est paru chez Flammarion. Vous pouvez retrouver ses chroniques sur son site.

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Le charme des jardins publics parisiens

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La ville de Paris est connue pour ses nombreux et très élégants parcs publics, mais la ville dispose d'un grand nombre de parcs et jardins qui sont tous différents. Alors que certains remontent au 17ème siècle, de nombreux parcs modernes ont été créés dans ces deux dernières décennies. Même si Paris a une structure urbaine dense, la ville compte plus de 400 parcs. Voici quelques-uns des parcs et jardins que vous pouvez  visiter. De plus en plus de touristes viennent visiter ceux-ci, et font en sorte de réserver leur logement de vacance parisien proche de l’un d’eux.

Le jardin des Tuileries est le plus ancien et le plus somptueux jardin de Paris. Ses racines s’étendent du 16ème siècle, quand Marie de Médicis a commandé qu’un palais soit construit derrière le Louvre. Henri IV et Louis ont poursuivi la construction et le palais qui abritait les derniers rois de France, a été brûlé en 1871. Les jardins royaux, quant à eux, ont été conservés. Aujourd'hui, les jardins sont le lieu de départ d’une balade magnifique allant du Louvre jusqu’aux Champs-Elysées, formant ce que l'on appelle la « ligne triomphante ». Les jardins comportent également de magnifiques sculptures de Rodin et de Maillol.

Le Jardin d'Acclimatation est un véritable enchantement pour les plus jeunes. C’était le très premier parc d'attractions de Paris, ouvert par Napoléon III en 1860 près du Bois de Boulogne. Le parc était à l'origine destiné à reproduire un jardin de style anglais, mais aujourd’hui il offre de multiples attractions : les enfants peuvent monter sur un train miniature, essayer des manèges, voir des spectacles de marionnettes, visiter une volière et un zoo, aller faire un tour de poney, et jouer sur de nombreux et amusants terrains de jeux, conçu pour les enfants de différents âges. Et en tant que parc, vous aurez également beaucoup de verdure et de zones ou vous détendre et vous prélasser.

Affectueusement surnommé « le poumon de Paris », le Bois de Vincennes  est un immense parc romantique de style anglais situé dans le sud-est de la ville, célèbre pour ses lacs, sentiers, belvédères et aires de pique-nique vallonné. Le parc est presque trois fois plus grand que Central Park à New York. Il y a aussi un zoo, une ferme, un parc d’expositions permanentes, et un parc botanique où des concerts de jazz en plein air sont organisés en été. Si vous voulez obtenir une bouffée d'air bucolique mais voulez rester à proximité de Paris, c’est l'endroit idéal pour vous.

Situe dans le 19ème arrondissement de Paris, le parc des Buttes-Chaumont et très peu visité par les touristes mais réellement prisé par les habitants. Même si certains aspects sont artificiels, ces falaises, ponts, lac, et cascades reflètent parfaitement le mouvement romantique du 19ème siècle. Vous ne trouverez ici rien d’aussi formalisé et symétrique des lieux tel que le jardin des Tuileries. Le parc des Buttes-Chaumont est un endroit idéal pour lire, pique-niquer ou faire la sieste et il ne fut pas manquer le petit temple au centre du parc qui est un dôme entouré de colonnes blanches à partir duquel on a une vue imprenable sur Montmartre.

Durant votre séjour dans la capitale, à vous de choisir le parc qui vous correspond, car Paris propose de superbes parcs et jardins publics, grands ou petit à travers la ville. Beaucoup sont ornés d'œuvres d'art, certains ont des aires de jeux pour enfants, et quelques-uns ont même des cafés et des restaurants !

J'adore pour ma part le square Jean XXIII où les après-midis sont délicieuses à l'ombre de Notre Dame les soirs de printemps, quand les cerisiers du Japon à l’écorce cuivrée débordent de fleurs blanches et roses auprès de quelques pommiers à fleurs qui rendent l'endroit encore plus doux et romantique...

Voilà, heureux de vous retrouver toutes et tous ici, je voulais pour mon retour sur Arts et Lettres après cette longue absence (je vous ferai partager prochainement le périple qui la motivait) parler de choses légères mais inspirantes comme le printemps à travers ces jardins parisiens !

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Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »

Un croquis aquarellé parmi de nombreux autres, réalisés sur le vif lors de ce stage tout autour de la Fesse en Jura Oriental : chaud soleil de printemps, neige très abondante cette année dont les ombres bleues reflétaient la couleur du ciel, groupe super sympa, cuisine délicieuse (y compris un pique nique exceptionnel partagé sur les lieux même de la peinture), une vraie parenthèse de bonheur, de simplicité, de créativité, de régénérescence, tout au bord des magnifiques pistes de ski de fond de la GTJ ! .

S’il est une session qui fait à présent partie des « grands crus » des « stages Alain MARC » c’est bien celle-là, d’excellent augure pour entamer l’année de stages aquarelle et carnets de voyages.
À propos des stages justement : le stage du Guatemala qui était prévu en mai prochain est reporté à avril (ou début mai) 2016. Cela permettra à celles et ceux d’entre vous qui ne pouvaient venir cette année de vous joindre à l’équipe qui était déjà partante en mai prochain mais a préféré (en accord avec moi) reculer le projet d’un an afin de mieux le préparer encore (parmi les documents constituant le dossier de mise en route j’aurai d’ailleurs de beaux cadeaux en matière d’iconographie et de documents rares à offrir à chaque participant - e - lors de la phase préparatoire à ce carnet avant notre départ).
Je vous rappelle que vous pouvez nous rejoindre si vous avez déjà un minimum d’autonomie en matière d’aquarelle et dessin appliqués aux carnets de voyages.
Mais revenons-en à notre belle session de la semaine passée : grâce à l’extraordinaire belle météo que nous avons eue, nous avons pu aborder tous les sujets de prédilection des ambiance de neige relevant d’un temps ensoleillé et chaud, et sommes sortis sur le motif tous les jours. Les motifs réalisés complètent largement ceux des années passées, et nous avons même pu rajouter à notre programme une super balade en ski de fond dans la combe de La Fresse pour voir le soleil se coucher derrière le Crêt Monniot depuis les points hauts de la combe.

Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »

Très rapide aquarelle du bout du pinceau à la tombée de la nuit : la simplicité même !

C’est largement suffisant pour traduire la magie de l’instant et nous donner un plaisir fou (à la hauteur de ce stage hors du commun dont chaque croquis ou aquarelle est bien plus qu‘un souvenir) !

Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »Au même moment depuis l’une des fenêtres de la maison d’hôtes de Christiane COLIN où nous étions hébergés : je ne rajouterai rien à ce que j’ai déjà dit de ce merveilleux cocon dans la montagne, de la gentillesse et de la qualité de l’accueil, des délicieux repas qui nous attendaient au retour de nos balades picturales..
Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »

Un petit bout de montagne avec un petit coin du stage au milieu du paysage de neige sous une immensité de soleil…

Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »Ce contre-jour le soir à travers les brumes de la combe de La Fresse avant que tombe la nuit résume à lui seul toute la magie des lieux, qui n’étaient jamais les mêmes suivant les heures du jour, différents tous les jours, alors qu’on penserait si on ne l’avait vu qu’un soleil incessant du début à la fin de la semaine ne peut que figer les paysages en leur enlevant toute poésie : il en est tout le contraire ici.

Enfin, un grand merci aux stagiaires sans lesquelles une telle réussite n'aurait pas été aussi probante, et un merci non moins grand à notre hôtesse de la maison d'hôtes de La Fresse, toujours égale à elle-même...

Dans le prochain article : changement complet de région, de pays et d'ambiance, je vous emmène en Jordanie !

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Adieu Michel (hommage à Michel RENAUD)

12273067686?profile=original"Lumières dans la nuit", Bouquets d'aragonite scintillants sous la lumière des frontales au fond de l'Aven Noir. Une page du carnet d'exploration de l'Aven Noir qui n'a pas été publiée dans "L'Aven aux Merveille". Je te la dédie Michel, je ne pense pas que tu aurais refusé.que je te la dédie.

J'ai appris presque tout de suite par la télé, que tu étais là-bas, et que tu as été abattu avec eux.

Je voudrais avoir mal entendu, mal compris.... Il n'en est rien.

Quelle peine !

Je voulais te rendre hommage à ma façon, au nom de bien des carnettistes qui sont en deuil ce soir sans savoir encore que tu étais avec Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Bernard Maris et le reste de la rédaction de Charlie !

Je ne reviendrai pas sur les débuts de la Biennale des Carnets de Voyages de Clermont-Ferrand devenue aujourd'hui le fameux Rendez-vous, sur le rôle essentiel que tu y as joué, sur ce que ce rendez-vous te doit comme fondateur de cet incontournable évènement, ni sur nos échanges où ta présence fut d'un soutien et d'un enthousiasme que je n'oublierai jamais, particulièrement aux débuts de la Biennale, puis lors de mon engagement dans la réalisation de carnets comme celui de l'exploration de l'Aven Noir.

Je l'écris et le manifeste publiquement car tu as aidé nombre de carnettistes qui te doivent beaucoup et ton absence va considérablement se faire sentir au rendez-vous des Carnets de Voyages. Tu étais, comme les autres, comme tous ceux qui partent trop vite, trop injustement, trop tragiquement,  indispensable...

Je pense à ta famille, à nos amis organisateurs du Rendez-vous des carnets de voyage.

Je pense à ton sens de la fraternité, de la liberté, du partage de nos valeurs carnettistes, universelles et humanistes.

J'aurais beaucoup à ajouter, mais je voulais simplement, humblement et douloureusement te dire adieu ici ce soir non seulement en mon nom, mais aussi de celui de bien d'entre-nous.

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Rencontre avec Philippe BONNAIRE dans le voyage du bleu, pour vous, pour lui, pour Noël.

Découverte d’exception dans le "Voyage du Bleu" pour la semaine de Noël : ce sera mon cadeau de fin d’année pour vous, pour lui aussi (je vais vous dire pourquoi), car à travers la rencontre de cet auteur-compositeur, de sa personnalité, de ses compositions, c’est un univers où le bleu en tant que vibration sonore vous inondera, vous régénérera, vous emportera dans un voyage harmonique aux mélodies scintillantes comme des étoiles.

"Dans mon rêve", Slam' Zouk extrait de son dernier album "la résonance des 3 piliers" : voir au delà des préjugés, des certitudes, un vivre ensemble qui résume bien la pensée de Philippe Bonnaire et l'esprit de cet album...

(Pour revenir en mode "lecture" il suffit de cliquer sur la croix de fermeture de la petite fenêtre qui s'est ouverte en remplacement de la barre de lecture après avoir normalement arrêté la lecture de l'audio avec son bouton.)

Mais surtout, dans la symbolique la plus large qui soit de Noël, s’il est une chose qui nous importe particulièrement en pensant à ce jour de paix, d’universelle fraternité et d’espérance, c’est de nous impliquer « nous », pour au moins une fois dans l’année (si on ne peut plus souvent), faire quelque chose de beau, de simple, de généreux.

Hors, ce « quelque chose » qui ne coûte rien d’autre qu’un petit geste tout à fait ordinaire, je vous invite à le faire avec moi en faisant mieux connaître la quête musicale de Philippe BONNAIRE, en relayant ce billet, en le partageant autour de vous, en le diffusant de la façon la plus large possible, de réseaux sociaux en cercles privés et familiaux : ce sera beau comme une traversée sous une pluie de bleu pour aller vers la lumière.

Surtout, vous voyagerez autrement par delà les frontières de mon « Voyage du Bleu », pour faire de ce jour de Noël un jour complètement différent de tous les autres !

"Mamiya" un remix qui fleure bon un voyage du côté de la Guyane et des Caraïbes au milieu des mangroves, comme un reflet de paradis...

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Car Philippe (lauréat des compositeurs du trophée de la musique guyanaise Lindor 2013) mérite une meilleure couverture médiatique, presse écrite, web TV, radio, que celle qui est la sienne actuellement.

Il lui faudrait un distributeur, une reconnaissance et une aide véritable, car artiste indépendant (talentueux de surcroît), il est méritoire dans sa lutte pour créer, avancer et faire connaître sa musique.

Et sa quête est un peu la notre, la votre : celle de transmettre ce qui, en élargissant la conscience, embellit la vie !

Il dit de lui-même : « En fait, je ne suis qu’un transmetteur : je transmets l’information vibratoire à travers mon art, je ne la garde pas puisque tout ce qui nous entoure est information. La moindre particule est énergie, et nous interagissons avec elle puisque nous aussi nous sommes énergie… »

"La symphonie des étoiles", composition extraite également de son album "La résonance des 3 piliers" est la version à la fois instrumentale et vocale de sa symphonie - rock plus instrumentale (que vous découvrirez dans son superbe album), dont la résonance me paraît plus "cosmique" encore : elle a pour moi la dimension de la bande originale d'un film comme "Dune" de David Lynchc' (création du groupe de Rock Toto), c'est une vraie œuvre musicale !

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Dans son expression musicale aux consonances universelles empreintes d’un humanisme que Julos Beaucarne ne dénierait certainement pas, vous reconnaîtrez un peu comme l’un des vôtres ce « voyageur – passeur » ou plutôt ce transmetteur des valeurs de l’âme, aux influences parfois teintées de sonorités caribéennes (horizons de ses origines), et sans limites culturelles.

Il est né à Cayenne. Il mélange l’électronique à toutes les cultures dans son home studio, avec une prédilection pour la musique « New Age » qu’il aime et compose en l’enrichissant de mélodies multi culturelles.

Il a commencé à l’âge de 16 ans sur des instruments à cordes qu’il bricolait lui-même avec du fil de pêche et des morceaux de bois.

"La voie de l'impermanence" (toujours extrait de son album "La résonance des 3 piliers") : un reggae poétique, rafraîchissant et doux comme un alizé...

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Il dit : « Riche de mon premier argent de poche, j’ai acheté un petit clavier sur lequel je reprenais la musique de Star Wars, de Love Story et d’autres musiques de film. J’écoutais Duran Duran et Percy Sledge avec mes frères. Mais le déclic s’est fait lors de mon service militaire à Metz en 1984, avec l’émergence de la "New wave", du "New âge", de la pop électronique. J’aimais Simple Minds, Alphaville, U2, Alan Parsons Project et surtout Mike Oldfield. C’était très riche mélodiquement parlant».

Pour gagner sa vie et continuer de créer ses œuvres musicales, Philippe BONNAIRE travaille à Toulouse dans une collectivité locale.

"Dans mon rêve", la version vidéo-clip. C'est l'un des deux bonus de son album "la résonance des 3 piliers"

Si l’on peut « entendre » une couleur, alors oui, j’ai entendu le bleu à travers la musique de Philippe BONNAIRE, un bleu sans limites, qui fait le lien de tous les possibles dans une rose chromatique sonore unissant tous les hommes de bonne volonté, quelle que soit leur culture, leur religion ou leur philosophie…

Et pour fêter Noël à ma façon, en plus de ce billet, je lui commande l’album qu’il a composé, réalisé, arrangé et produit lui-même : «La résonance des trois piliers» dont il nous offre ici quelques extraits et l’un des deux clips superbes qu’il a réalisés en Guyane à cet effet.  Ce sera pour quelqu’un de très proche mon dernier « cadeau surprise » de cette fin d’année !

"La traversée du bleu", aquarelle 24 x 32 cm extraite du "Voyage du Bleu""La traversée du bleu", aquarelle 24 x 32 cm extraite du "Voyage du Bleu"

Que, du bleu d’Orient (portant en lui un peu de jaune primaire iridescent) au cobalt céleste, ou de l’Ultramarine pourpre (empreint de magenta) au Cendre bleue, l’image mentale d’une « traversée du bleu » derrière lequel rayonnerait la lumière solaire (synthèse de toutes les couleurs) éclaire vos jours de Noël et l’approche du Nouvel An, comme la sortie d’une forêt de mangroves sous une pluie d’étoiles, le regard tourné vers les nouveaux horizons de l’océan !  

Les liens de Philippe BONNAIRE :

- Son univers musical et ses pensées dans "Google +"

- Sa page Facebook

- Sa présence dans Deezer

- Sa présence dans SoundCloud

     Pour commander l'album de Philippe BONNAIRE (15 € seulement) c'est ici

Joyeux Noël, heureuse fin d'année et bon voyage musical avec Philippe BONNAIRE, dans le Voyage du Bleu...

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Le voyage du bleu, d’Elvas à Evora.

Continuons notre voyage du bleu.

Vraiment, il faut croire que le temps passe moins vite ici !

Effets du soleil, du bleu du ciel, de cette chaleur inhabituelle en cette saison ?

Tout le monde est en manches courtes, aux champs comme à la ville, où les terrasses des cafés sont bondées.

Le bleu ?

Il nous inonde, nous submerge, nous emporte…

 - Peut-être est-ce à cause de cela que je ne songe pas un seul instant à rentrer ?

Pourtant, il le faudra bien un jour, mais en attendant je continue mon voyage, et j’en profite pour reconnaître et préparer en même temps le prochain stage carnet de voyage où je vais partager mes surprises, mes découverte, mes délectations carnettistes.

Bien sûr, il y a un petit décalage entre la publication de mes vidéos et le présent du voyage, mais je fais ici beaucoup de choses à la fois, et j'espère que le peu de retard pris ne sera pas préjudiciable à l'intérêt de mes publications !

Il faut dire que je découvre des bleus tout simplement incroyables.

Certains sont presque impossibles à reproduire si on n’y consacre pas de longs essais en mélanges sur la palette, si on ne change sans cesse de point de vue pour voir la lumière jouer avec cette couleur et choisir le meilleur angle pour la traduire.

Le temps consacré à ces recherches est d’autant plus exaltant qu’il débouche sur des questionnements et des exercices passionnants.

Finalement, le carnet de voyage, l’aquarelle, les croquis rapides à main levée, ne sont que des prétextes pour aller à sa propre rencontre en même temps qu’ils permettent un échange très profond avec le monde.

La chapelle de la Conception à Elvas, l’un des motifs du carnet de voyage au pays du bleu.

La chapelle de la Conception à Elvas, l’un des motifs du carnet de voyage au pays du bleu.

Parmi les bleus clairs ou cæruleums sélectionnés pour réaliser les liserés de la chapelle de la Conception, c’est le bleu royal Sennelier que je choisis, car parmi ceux qui se rapprochent le plus de la bonne couleur, c’est celui qui présente les effets d’opacité et de granulométrie les mieux apparentés à l’aspect onctueux de leur couleur sur le fond de crépi blanchi à la chaux des murs.Parmi les bleus clairs ou cæruleums sélectionnés pour réaliser les liserés de la chapelle de la Conception, c’est le bleu royal Sennelier que je choisis, car parmi ceux qui se rapprochent le plus de la bonne couleur, c’est celui qui présente les effets d’opacité et de granulométrie les mieux apparentés à l’aspect onctueux de leur couleur sur le fond de crépi blanchi à la chaux des murs.

Dans ma quête du bleu, je m’interroge du rapport des différents bleus que je vois avec les autres couleurs qui leur sont associées, dont l'ocre jaune que l’on retrouve un peu partout dans le patrimoine bâti.

Je constate qu’en mélangeant le bleu cæruleum des liserés extérieurs de la petite chapelle Notre Dame de la Conception (dont je vous avais déjà parlé à mon arrivée au « pays du bleu »), couleur que l’on voit en de nombreuses variantes en décor sur les façades avec l’ocre jaune du bas des murs, on obtient un gris-vert qui est exactement celui des oliviers de la campagne en cette saison !

Bien sûr, il faut faire des essais avec les différents bleus cæruleums de notre nuancier (en les modifiant parfois avec un soupçon de divers jaunes ou rouges), pour obtenir le « bleu parfait » de tel ou tel décor d’architecture, et si on mélange le bleu ultramarine rompu des azulejos de l’entrée de cette même chapelle (rompu avec une pointe d’orange et non avec du gris ou du noir qui en éteindraient la luminosité), on obtient la teinte de l’ombre des oliviers vus depuis cette chapelle qui domine la campagne environnante depuis l’entrée de la ville.

Naturellement, on peut obtenir les gris-verts (ombre ou lumière) des oliviers de bien d’autres façons, mais je vous assure que ces mélanges fonctionnent parfaitement, même si le résultat manque un peu de transparence à cause de couleurs qui au départ ne le sont pas.

Le voyage du bleu, d’Elvas à Evora.

Étonnant de constater combien les couleurs dominantes dans le bâti traditionnel trouvent ici leurs correspondances par mélange, dans les variations chromatiques de l’environnement naturel …

Le voyage du bleu, d’Elvas à Evora.
Mes verts (vert rompu n°1 et gris vert n°4) obtenus par mélange du bleu des liserés de la chapelle (bleu royal Sennelier) ou de l’outremer rompu des azulejos (voir mélange ci-dessus) avec l’ocre jaune des murs (tous les outremers de toutes les marques conviennent, idem pour l’ocre jaune) qui s’apparentent aux différents verts des oliviers ne sont qu’un sujet de réflexion parmi d’autres, basés sur l’observation des différentes couleurs d’un même environnement.

Mais si je veux réellement peindre le feuillage des oliviers, j’utiliserai plutôt du bleu d’Indanthrène Sennelier (transparent intense) à la place du bleu royal (opaque granuleux) pour faire le gris vert de leur feuillage en pleine lumière dans le lointain, et à la place de l’outremer français utilisé pour imiter l’outremer rompu des azulejos (outremer qui est transparent intense) du bleu indigo Rembrandt, car bien que semi-opaque, celui-ci permet d’obtenir la bonne teinte des zones à l’ombre sans mélange intermédiaire (d’où effet plus lumineux, travail plus rapide et similitude chromatique plus grande).  

Hors, le but de ces exercices n’est pas de chercher à peindre des oliviers, mais de se servir des couleurs que nous voyons (en suivant ici le fil conducteur du bleu), pour établir de plus subtiles connivences entre l’univers qui nous entoure, les êtres et les choses que nous rencontrons et notre propre sensibilité, la « profondeur » de notre regard sur le monde.

C’est par ce rapport des couleurs à la vie dont elles sont le reflet, qu’au-delà du témoignage d’un instant, d’un lieu, d’un objet, d’une rencontre, on peut « voyager » à l’intérieur même du voyage, et interpréter « autrement » la réalité perçue à travers ses différentes facettes.

Chaque nouvelle interprétation va alors se révéler comme un nouveau chemin pour aller plus loin dans sa démarche et la réalisation de son carnet…

C’est pour cela que je pense l’approche «traditionnelle et classique» du carnet de voyage (dessins / textes / aquarelles), supérieure dans le fond (même si dans la forme tout est possible pour affirmer sa créativité) par rapport aux autres types de carnets (tout aussi attrayants qu’ils soient, bande dessinée, collages, photos, etc.)...

Quant à l’aquarelle, il y en a bien sûr autant d’approches et de concepts qu’il y a de démarches artistiques et de personnalités créatives, mais celle que je préconise sur le terrain (et que j’enseigne tout en restant fidèle aux bases techniques de cette expression), s’affranchit largement de toute idée de supériorité artistique, de compétition, de maîtrise technique démesurée, d’esthétique en quelque sorte « au dessus du panier » pour ne pas dire de mégalomanie philotechnique : elle reste en toute simplicité au plus près du sujet dans l’immédiateté de l’instant, en étant sans sophistication aucune le fruit de la spontanéité, de la joie de vivre, et de la rencontre entre le réel et notre sensibilité !

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