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administrateur théâtres

Les concerts de Chambre de l’Orangerie de Seneffe12272747075?profile=original

 

                         Ils se donnent chaque été dans le domaine du Château de Seneffe. La session 2012 a commencé à bureau fermé, c’est dire le succès remporté par cette festivité de charme et de beauté musicale. Le jeudi 19 juillet, « Brillant et Virtuose » a réuni  des compositeurs et des interprètes prodigieux. Fauré, Saint-Saens et Beethoven avec rien moins que Lorenzo Gatto et Jean-Claude Vanden Eynden. Le lendemain « Fêtes Nocturnes »  réunissait Schubert, Brahms, Michel Lysight - une première mondiale - et Martinu avec six artistes d’exception. Les sons du violon et du piano se sont invités avec leurs comparses dans les cœurs qui  ont vibré sous l’archet dynamique de la  talentueuse de Véronique Bogaerts et gémi avec la violoncelliste extraordinaire Marie Hallynck. La créative Sophie Hallynck nous a joué de la harpe d’une  façon innovante et inoubliable. Les musiciens masculins  n’étaient pas en reste avec le jeu subtil au piano de l’impétueux Muhiddin Dürrüoglu, la clarinette pleine de verve de Ronald Van Spaendonck et Vincent Heppe, alto aux modulations élaborées tantôt romantiques, tantôt mutines.

Mais le morceau qui a retenu particulièrement notre attention est cette pièce composée en 2010 par notre compatriote Michel Lysight appelée « Oxymores ». Une musique qui remplirait d’aise Claude Debussy qui trouve que la musique « doit chercher humblement à faire plaisir au public ». Le premier mouvement débute dans des gazouillis qui s’affrontent et se font des pieds-de-nez, clarinette vs violoncelle. Le piano intervient pour remettre un peu de sérieux sur scène. Rappelée à l’ordre, le violoncelle bascule dans une complainte jusqu’aux tréfonds de la gravité. Bien sûr la clarinette prend le contrepied ! Fâcherie syncopée du piano, moquée aussitôt par les deux instruments de mèche. Gloussement indigné du piano et chacun joue ensemble et tout seul. L’oxymore dans toute sa splendeur. Silence assourdissant du public, créativité muette du compositeur.  Le deuxième mouvement change de tempo car le piano a pris les rênes d’une mélodie triste, doucement musée par la clarinette puis par le violon. Les instruments s’entendent sur la tristesse. Le thème lancinant produit de purs soupirs. Un canon à trois voix émerge mais les dissonances sont dans l’air. L’air de rien, ils s’écoutent et des pizzicati en forme de gong scandent le diminuendo. Le troisième mouvement est fait de bulles sèches (oxymore, tu nous tiens !) au piano puis à la clarinette et enfin sous les doigts de Marie Hallynck. Les notes pointées s’accordent avec humour et frénésie. L’interaction  subtile de la partition, des interprètes et du public forme un moment musical inoubliable. Et des applaudissements nourris saluent cette première mondiale. Le compositeur Michel Lysight qui est présent est sans doute ravi.

« Fêtes Nocturnes » (1959), de Bohuslav Martinu est une pièce non moins intéressante et réunit les six artistes. « Yavait-t’une ville » de Nougaro s’insinue dans l’introduction. De subtils mélanges de timbres piano et harpe chatouillent l’imagination tandis que les cordes font superbement bande à part à la façon d’un antique folklore Ecossais ou Irlandais. La clarinette s’insinue dans les pauses et le piano a ri, d’une seule dent. Au deuxième mouvement la harpe sonne le glas, les violons gémissent la clarinette succombe. Puis la harpe se transforme en guitare, Fêtes Galantes ? Les ondes du piano s’y mêlent. C’est Beau. Place aux autres : les  cordes. Un vent s’engouffre par toutes les fenêtres et fait voler les mousselines. On est décidément dans le Lake District avec Keats. Mélancolique, son dernier souffle peut-être. Le troisième mouvement est fantastique, de la berceuse à l’appel au clairon… de la harpe. Souvenirs de boléro de Ravel, Sophie Hallynck, la harpiste frappe les cordes avec un battoir. C’est un mode de Niebelungen ou de Little People façon Murakami (1Q84) qui pirouettent devant un public médusé. Le dernier mouvement rejoué en bis entraîne encore plus d’applaudissements. Une nocturne musicale hors du commun, venez donc  emprunter cette sente magique l’an prochain ! Le plaisir durera jusqu’au dimanche et peut-être au-delàs. 

Préparez-vous à venir écouter les concerts « Classics &Classics »  organisés aussi par L’Orangerie asbl. Ils  se déroulent pendant tout l’automne à Bruxelles  dans la  D’ieteren Gallery. Ils proposent de découvrir des chefs-d’œuvre musicaux et de caresser des yeux  les très belles carrosseries du temps passé.

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Commentaires

  • administrateur théâtres

    Quand les musiciens reçoivent... voici le nouveau site de l'Orangerie:

     

    http://www.concertsorangerie.be/

  • administrateur théâtres
    Et voici le programme des concerts de cet été à l'Orangerie du Château de Seneffe:
    Jeudi 18 juillet 2013 – 20h - « Mozart… Symphonie à six »  Véronique Bogaerts (violon) - Vincent Hepp (alto) - Jean-Claude Vanden Eynden (piano) Elisabeth Wybou (violon) - Diederik Suys (alto) - Sarah Dupriez (violoncelle) Programme : W.A. Mozart - Adagio et Fugue K546 en ut mineur W.A. Mozart - Symphonie Concertante W.A. Mozart - Concerto pour piano K449
    Vendredi 19 juillet 2013 – 20h - “Au féminin ”  Dominique Cornil & Eliane Reyes (piano) - Véronique Bogaerts (violon) - Elisabeth Wybou (violon) - Thérèse-Marie Gilissen (alto) Sarah Dupriez (violoncelle) Programme : Maria-Teresa von Paradis - Sicilienne (pour violon et piano) Lili Boulanger - Nocturne – Cortège (pour violon et piano) Clara Schumann - Trio à Clavier Fanny Mendelssohn - Pièces à quatre mains Sofia Goubaïdulina - Quintette à clavier
    Samedi 20 juillet 2013 – 17h - « Sur des airs d’opéra et de tango »  Marc Grauwels (flûte) - Christophe Delporte (accordéon) - Diederik Suys (alto) - Bruno Suys (contrebasse) - Véronique Bogaerts (violon) Programme : CW Gluck - „Tanz der Seiligen Geister“ pour flûte et accordéon L. van Beethoven - Thème et Variations sur "Là ci darem la mano" de Don Giovanni de Mozart pour flûte, violon et alto Giacchino Rossini - Duetto pour alto et contrebasse  « Introduction, Thème et Variations » pour flûte et accordéon  Paul Taffanel - Grande Fantaisie sur l’opéra Mignon pour flûte et accordéon Erwin Schulhoff - Concertino pour Flûte, alto et contrebasse Astor Piazzolla - Tango Basso pour alto et contrebasse Astor Piazzolla - “Libertango“ pour accordéon solo  Astor Piazzolla - “ Oblivion“ pour violon et accordéon  Astor Piazzolla - “ Bordel 1900 et Café 1930“ ext. de “ l’ Histoire du Tango“ pour flûte et accordéon (dédié à Marc Grauwels) Astor Piazzolla - “ Pièce(s) à choisir “ pour flûte, violon, alto, contrebasse et accordéon 
    Dimanche 21 juillet 2013 – 17h - « Quatuor Danel »  Quatuor Danel (Marc Danel, violon - Gilles Millet, violon - Vlad Bogdanas, alto - Guy Danel, violoncelle) Programme : Joseph Haydn - Quatuor Hb 322 op.50/3 Claude Debussy - Quatuor Franz Schubert - Quatuor n°14, D810 « Der Tot und das Mädchen »
  • administrateur théâtres
    Info & réservation : L'Orangerie asbl - Tél: 02/772.34.26 - Mail: patriciaraes@scarlet.be
    (D’Ieteren Gallery – rue du Mail 50 – 1050  Bruxelles - (parking gratuit sur le toit)
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