Soliloque
Sans avertissement, qui décide de quoi?
Sereine j'espérais une journée paisible.
J'évite des efforts le plus souvent possible.
Or, je suis épuisée, mécontente de moi.
Depuis un certain temps, je commets des oublis,
Certains sans gravité et d'autres regrettables,
Dont les effets pourtant s'avèrent réparables.
Je dois me concentrer sur ce que j'accomplis.
Je suis donc attentive à tout ce que je fais.
Comment survint ce jour une erreur détestable?
Ne me surprendrait pas que s'en chargea le diable.
Il arrive sans bruit et aussitôt distrait.
Je crus certainement fermer un robinet
Mais l'eau ne cessa pas de couler en silence
Quand je m'en éloignai sans nulle méfiance.
Aurais-je dû pourtant prévoir, imaginer?
Elle fit des dégâts vraiment impressionnables,
Des mares répandues à devoir éponger.
À connaître mes torts, je ne veux pas songer.
Ce qui doit m'advenir me semble inévitable.
17 août 2017
Commentaires
Chère Suzanne, ton aventure me fait sourire.
Et me fait resurgir bien cocasses souvenirs.
Car les problèmes de robinets ouverts,
d'eaux généreuses qui coulent en rivière...
je les collectionne depuis ma jeunesse première.
Et encore parfois, même si moins fréquents.
Cela me vient de faire mille choses en même temps,
d'être distraite, occupée ailleurs depuis longtemps.
Et nullement un outrage ou malice du temps.
Être étourdie, dispersée ou distraite
Est l'apanage des rêveurs, des poètes.
Alors épongeons, épongeons de bonne grâce
Et que de barboter notre ardeur ne se lasse.
Car si nous aimons l'eau en abondance et liberté,
Elle nous le rend dans sa jouvence et sa bonté.
A présent, mon logis jouxte une belle forêt
qui abrite du Flon deux chantantes cascades.
Nuits et jours, elles dynamisent l'atmosphère à la ronde
et rendent forts et comblés leur familier petit monde.
C'est bonheur d'entendre si vivifiante sérénade
Venir offrir en tout temps leur joyeuse aubade.
Une distraite impénitente ne pourra vous jeter la pierre car ici si il y a paille, ma poutre est très lourde